Nouvelle convocation de l'ambassadeur du Tchad en Centrafrique

BANGUI, 13 août (AFP) - 20h23 - L'ambassadeur du Tchad en Centrafrique a été convoqué mardi, pour la deuxième fois en une semaine, au ministère des Affaires étrangères à Bangui pour répondre des agissements au Tchad de l'ancien chef d'état-major centrafricain François Bozizé, a-t-on appris de source officielle.

L'ambassadeur tchadien, Maitine Djoumbé, a notamment dû répondre des déclarations du général Bozizé, réfugié depuis décembre 2001 au Tchad, selon lesquels ses hommes ont pris la ville de Kabo (nord de la RCA).

Selon Bangui, Kabo est toujours contrôlée par les forces de l'ex-rebelle tchadien Abdoulaye Miskine, ayant grade de colonel dans l'armée centrafricaine.

"Nous avons dit au ministre des Affaires étrangères que, dès que Bozizé et ses hommes, soit une quarantaine de personnes, ont franchi la frontière du Tchad, ils ont été systématiquement désarmés par les autorités", a déclaré à l'AFP M. Djoumbé.

"On peut même envoyer une commission d'enquête qui trouvera les armes entreposées et la quarantaine de personnes à l'intérieur du Tchad. C'est la réalité", a-t-il ajouté.

Le diplomate tchadien a par ailleurs démenti que les autorités de son pays fassent un lien entre Abdoulaye Miskine et les "mercenaires" responsables, selon N'Djamena, de l'accrochage frontalier du 6 août.

Ces mercenaires "ont été recrutés et ils s'attaquent aux intérêts du Tchad, tant en RCA, qu'à l'intérieur du Tchad", a affirmé M. Djoumbé, qui avait déjà été convoqué la semaine dernière à Bangui pour s'expliquer sur cet accrochage.

"Nous demandons qu'ils soient extirpés de là où ils sont, pour ne pas mettre à mal les relations séculaires entre la RCA et le Tchad", a-t-il précisé.

Les autorités tchadiennes ont souvent qualifié de "mercenaires" les anciens "codos", ces éléments appartenant autrefois aux mouvements politico-militaires des chefs rebelles assassinés Moise Ketté Nodji et Laokein Bardé.

Ces hommes ont ensuite été recrutés dans les forces armées centrafricaines ou dans la "force spéciale" d'Abdoulaye Miskine, un ancien lieutenant de Laokein Bardé chargé par la présidence centrafricaine de sécuriser la frontière nord de la RCA.


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