Un chauffeur de taxi victime d'une bavure: grève des transports à Bangui


Les chauffeurs de taxis de Bangui arrêtent leur mouvement de grève (AFP, Bangui, 19 déc. 2001 - 16h43)

Le Syndicat des conducteurs de taxis et taxis-bus (STB) centrafricain a annoncé mercredi que le trafic urbain reprendrait à Bangui après les obsèques d'un chauffeur abattu mardi par un policier lors d'un contrôle routier.

"Nous estimons que le gouvernement a réagi favorablement à nos attentes en affirmant qu'il prendra toutes les dispositions nécessaires pour l'ouverture d'une enquête", a déclaré à la radio nationale le secrétaire général du STB, Daniel Oronéndji.

Le responsable syndical a indiqué que les conducteurs de taxis et taxis-bus de la capitale centrafricaine accompagneraient leur collègue décédé "à sa dernière demeure", mercredi après-midi à la sortie nord de Bangui, et que les conducteurs reprendraient ensuite le travail.

Les chauffeurs de taxis s'étaient mis en grève mardi pour protester contre cette bavure policière condamnée par le gouvernement centrafricain qui a annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire.


Bavure policière sur chauffeur de taxi à Bangui (AFP, Bangui, 18 déc. 2001 - 19h25)

Les chauffeurs de taxis et taxi-bus de la capitale centrafricaine, Bangui, ont entamé mardi une grève de protestation, à la suite d'une bavure policière dont a été victime un de leurs collègues dans la matinée, a constaté l'AFP.

La victime a été tuée par balles par un policier alors qu'elle refusait de s'arrêter à un contrôle au motif que le même agent l'avait déjà arrêtée et dépossédée des papiers de son véhicule quelques heures plus tôt, a indiqué le syndicat des conducteurs des taxis et bus (STB).

Le secrétaire général du STB, Daniel Oronéndji, a déclaré mardi soir à l'AFP que le transport urbain restera paralysé jusqu'à mercredi soir, "en signe de deuil". Les obsèques du chauffeur de taxi auront lieu mercredi.

"Nous avons été reçus par le ministre de l'Intérieur qui nous a présenté les condoléances du gouvernement et a confirmé l'ouverture d'une enquête judiciaire sur cette affaire", a ajouté ce responsable syndical.

A la mi-journée, tous les conducteurs des taxis et taxis-bus avaient cessé le service à l'appel de leur syndicat, obligeant les Banguissois à regagner leur domicile à pied.

Le haut-commissaire à la Primature centrafricaine chargée des droits de l'Homme, Mme Jeannette Déthoua, a estimé cette grève "légale", dans un entretien à la radio privée Ndéké Luka. "C'est un des leurs qui a été abattu froidement sans raison fondée", a-t-elle déclaré.

Mme Déthoua a déploré que ce drame vienne s'ajouter à plusieurs cas d'exactions policières relevés ces derniers jours à Bangui. "Il est temps que je puisse discuter avec le chef de l'Etat, chef suprême des armées et premier citoyen à faire valoir les droits de l'Homme dans notre pays", a-t-elle ajouté.


La police de Bangui en guerre contre les tirs de pétards nocturnes (AFP, Bangui, BANGUI, 17 déc. 2001 - 23h31

La police centrafricaine a reçu l'ordre d'arrêter tous les habitants de Bangui qui font claquer des pétards la nuit et de saisir les stocks des fournisseurs, a annoncé lundi le commissaire central de la capitale centrafricaine, Martin Téméraire Sabanglé.

"Sur ordre du ministre de l'Intérieur, la police va sillonner les quartiers la nuit pour rechercher et arrêter tous ceux qui font claquer les pétards", a affirmé M. Sabanglé, dans un entretien à la radio privée N'dékéluka.

"Avec la collaboration des collègues douaniers, nous allons saisir les stocks de pétards vendus par les fournisseurs et les revendeurs, a-t-il ajouté, avertissant que "si ces derniers préfèrent se faire beaucoup d'argent au détriment de la sécurité des citoyens, ils seront passibles de peines de prison".

Avant et après les mutineries miitaires de 1996-97, et quelques mois avant le coup d'Etat manqué du 28 mai dernier, les tirs de pétards ont régulièrement réveillé les Banguissois en sursaut.

Depuis les événements liés à la tentative d'arrestation de l'ancien chef d'état-major François Bozizé, début novembre, les éclats nocturnes de ces innocents explosifs ont repris de plus belle, a constaté l'AFP.

La peur des détonations d'armes, réelles celles-là, lors des événements politico-militaires à répétition qu'a connus Bangui, et les croyances liées au fait que les tirs de pétards précèdent dans la plupart des cas ces événements, ont créé une psychose parmi les populations.

Selon le commissaire central, "les Centrafricains ne veulent plus entendre les détonations et ils ne supportent même pas la vue d'une arme de guerre. Ils préfèrent la paix, la tranquillité".

"Si les parents veulent offrir des cadeaux de Noël à leurs enfants, a suggéré le policier, ce ne sont pas les pétards qu'il leur faut! Qu'ils leurs offrent des fournitures scolaires! Des habits!"

Les nouvelles brèves de Centrafrique (suite 2)