Un tube populaire "Namwaie" restera lié dans les mémoires à la chute de Patassé

BANGUI, 25 avril 2003 (AFP) - 12h19 - "Namwaie", chanson populaire en Centrafrique depuis des mois, restera dans la mémoire collective comme le tube ayant accompagné la chute du président Ange-Félix Patassé, renversé le 15 mars et exilé au Togo.

Du plus petit au plus vieux, les Centrafricains entonnent en sango les paroles de ce tube qui ont changé au fil des événements: "Ayo, Baba Patassé oh, mbi regreté so ando mbi voté mo...", ont-ils commencé à chanter. Ce qui signifie: "En tout cas, papa Patassé, je regrette d'avoir voté pour toi, car en ce moment je souffre de faim".

Autre version: "Patassé nous tue par la famine, maman, il nous asphyxie par la famine, c'est une mort programmée, et qui va nous délivrer?".

Avant que la population ne s'en empare et n'en change le texte, cette chanson du célèbre musicien centrafricain Kaida Monganga passait fréquemment sur les ondes, y compris de la radio nationale. Presque toutes les couches de la nation aimaient la reprendre lors des fêtes.

En janvier dernier, lors du 24è anniversaire de la Journée des Martyrs, Kaida Monganga et son groupe, Zokéla Cenza, ont ravi la vedette aux autres orchestres en faisant chanter plus de 2.OOO personnes. Le président Patassé, qui devait honorer de sa présence cette cérémonie, s'est décommandé au dernier moment.

Et un concert de casseroles organisé fin 2002 pour protester contre le régime Patassé avait été précédé de la célèbre chanson dans presque tous les foyers.

Enfants, jeunes, adultes et vieillards frappaient les casseroles en chantant "Namwaie", dont les paroles évoquent aujourd'hui l'exil du président déchu après le coup d'Etat du général François Bozizé le 15 mars.

"Patassé est arrivé à Yaoundé, Papa, oui, maman, chantent-ils aujourd'hui. Il est arrivé à Yaoundé, et il a ensuite pris la direction de Lomé au Togo. Il continue d'ailleurs de voyager".


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