Une ONG musulmane sensibilise sur les risques de sida liés à l'excision

BANGUI, 27 jan (AFP) - 18h18 - Une ONG musulmane centrafricaine, "Nour al Haya", a lancé lundi à Bangui deux journées de sensibilisation auprès des femmes musulmanes pour les sensibiliser sur les risques de transmission du sida lors de l'excision, de la scarification ou des tatouages, a constaté l'AFP.

"Nour al Haya", qui signifie "lumière de vie", est une organisation à assise communautaire créée en novembre 2OO1 à Bangui pour lutter contre le sida, dont le taux de prévalence est élevé au sein de la communauté musulmane de Centrafrique, le pays le plus touché d'Afrique centrale.

"Ces journées de réflexion ont pour but principal l'élimination des pratiques néfastes, telles que les mutilations sexuelles féminines, le tatouage, qui encouragent la propagation de la pandémie au sein de nombreuses familles musulmanes", a déclaré à l'AFP une représentante de cette organisation, Fatoumata Doucouré.

Quelque 200.000 musulmans résident en Centrafrique, pays majoritairement chrétien et animiste.

Il s'agit surtout de ressortissants tchadiens, soudanais, nigérians, maliens ou sénégalais, pratiquant encore l'excision et ignorant souvent tout des risques de transmission du sida par les objets coupants utilisés lors de cette pratique ou celles de la scarification et du tatouage.

L'excision a été interdite en Centrafrique dans les années 7O par l'ancien président Jean-Bedel Bokassa.

Mais rares ont été les procès d'exciseuses jusqu'à ce jour, en dépit de quelques condamnations et des multiples slogans diffusés par les radios nationale et rurale.

Outre les femmes musulmanes, la pratique de l'excision demeure pratiquée sur 15 à 60% des femmes centrafricaines des ethnies Banda et Gbaya, selon des sources sanitaires.


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