Inquiétude pour des réfugiés centrafricains à Bokilio (RDCongo)

BANGUI, 14 juin 2003 (AFP) - 22h23 - Près de 300 Centrafricains réfugiés en République démocratique du Congo, parmi lesquels 245 militaires, sont dans une situation extrêmement préoccupante, a affirmé samedi à l'AFP à Bangui Faustin Bambou, désigné coordonnateur général par les réfugiés.

A Bokilio, à 135 km de Zongo, une localité congolaise séparée de Bangui par le fleuve Oubangui, "ils n'ont rien à manger. Il y a des malades parmi eux laissés sans soins ni assistance. Je crains pour leur sort car cela risque de tourner à la catastrophe", a affirmé M. Bambou.

Ces réfugiés "ont pris jeudi la décision de quitter Bokilio à pied pour tenter de regagner Bangui. Ils n'entendent pas tous mourir dans ces conditions", a ajouté le coordonnateur général qui assure être en contact permanent à Bokilio avec le délégué de ces réfugiés, le capitaine Auguste Silo.

Ces réfugiés "vont porter les malades et tous ceux qui ne peuvent plus se déplacer jusqu'à Zongo. J'ai peur qu'ils ne se heurtent à l'hostilité des autorités: depuis qu'ils ont écrit en avril aux autorités de Zongo et au Haut-commissariat des Nations-unies pour les réfugiés (HCR), ils n'ont pas reçu de réponse", a affirmé M. Bambou.

Le nord de la RDCongo, frontalier sur 1.200 km avec la Centrafrique, est contrôlé par une rébellion, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) dirigé par Jean-Pierre Bemba, allié à l'ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé, renversé le 15 mars dernier.

A la suite de l'échec de la tentative de putsch de mai 2001, entre 15.000 et 25.000 Centrafricains s'étaient réfugiés en RDC. Une bonne partie d'entre eux ont regagné la Centrafrique depuis le coup d'Etat du 15 mars qui a porté au pouvoir le général François Bozizé.

Le HCR a entamé lundi dernier depuis Zongo le rapatriement de quelque 2.000 de ces derniers réfugiés.


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