Football: l'entraîneur camerounais avait proposé à Foé de sortir

LONDRES (Reuters), 28 juin 2003 13:12  - Winfried Schäfer, le sélectionneur de l'équipe de football camerounaise, avait proposé au milieu de terrain Marc-Vivien Foé de le remplacer, quelques minutes avant son malaise fatal, jeudi lors de demi-finale de la Coupe des confédérations face à la Colombie.
"Le médecin et moi-même trouvions qu'il semblait à court d'énergie et qu'il levait le pied", a expliqué Schäfer, selon des propos rapportés samedi par le quotidien britannique The Guardian.
"Nous lui avons transmis le message que nous souhaitions le remplacer pour apporter un peu de fraîcheur (à l'équipe) mais il a dit non.
"Marc a refusé de sortir, il a dit qu'il se sentait bien et qu'il voulait rester pour nous voir accéder en finale.
"C'est quelques minutes après qu'il s'est effondré", a ajouté le sélectionneur.


Idriss Kameni: Marc-Vivien foé serait sorti du terrain «s'il s'était senti mal»

PARIS (AP), 28 juin 2003 09:40 - Idriss Kameni, le gardien de but de l'équipe de football du Cameroun, assure que Marc-Vivien Foé serait sorti du terrain «s'il s'était senti en difficulté».
Dans un entretien publié samedi par «Le Parisien», il rapporte que durant la mi-temps Cameroun-Colombie à Lyon, Foé a dit à ses co-équipiers: «Les gars, s'il y en a un qui se sent fatigué, il doit le dire et sortir. On doit absolument gagner ce match. Si pour cela, il faut mourir sur le terrain, on va le faire».
«Il voulait dire que nous devions tout donner sans compter pour ne pas avoir de regret», ajoute Idriss Kameni. «S'il s'était senti en difficulté, il n'aurait pas triché. C'était un vrai professionnel et il savait ce qu'il faisait».
Le milieu de terrain est mort subitement jeudi après-midi lors de la demi-finale de la Coupe des Confédérations remportée 1-0 par le Cameroun face à la Colombie au Stade Gerland.


Mort pour quoi ?
27/06/2003
Par SYLVAIN LABBE
De Sports.fr


Stupeur et incrédulité: le monde du football est encore sous le choc après le décès jeudi du milieu de terrain camerounais, Marc-Vivien Foé. Alors que l'autopsie pratiquée sur le corps du joueur n'a révélé «aucun élément déterminant sur l'origine de la mort», les questions se multiplient sur les possibles origines d'un tel drame. Evénement aussi rare qu'inattendu, la mort d'un professionnel en plein match place les joueurs devant une réalité qu'aucun ne soupçonnait jusqu'alors.

 

Ici avec Eric Sikora, Foé était un partenaire exemplaire.  
Ici avec Eric Sikora, Foé était un partenaire exemplaire.  

Il y a l'émotion considérable de ceux qui avaient la chance de le connaître. Aimé et apprécié de tous, Marc-Vivien Foé avait trimballé sa grande carcasse, avec laquelle sa douce voix collait si mal, aux quatre coins du championnat de France. Avec la même générosité et la même exemplarité. Celle d'un joueur humble, talentueux et dont l'aura auprès de ses partenaires lui conférait avant tout l'image d'un sage. Auprès de tous ceux-là, la disparition soudaine du Lion laisse un vide énorme.

Et puis il y a ceux qui n'avaient fait que croiser ce géant sur les terrains, sans lier connaissance. Si elle ne provoque pas chez eux une douleur aussi vive, la mort du Camerounais les laisse dans la plus grande perplexité. A voir les visages fermés des Bleus vendredi, au lendemain de leur qualification pour cette finale de l'inutile de la Coupe des Confédérations, chacun voulait de toute évidence tenter de comprendre les raisons de ce drame. Pourquoi un athlète, réputé pour être un monstre physique, bénéficiant d'un suivi médical, a pu, à 28 ans, laisser sa vie sur un terrain? S'ils sont professionnels et que tous, joueurs camerounais compris, ont accepté l'idée de jouer dimanche au Stade de France, ils sont nombreux à avoir toucher jeudi une extrémité insoupçonnée.

Tous veulent comprendre

L'autopsie pratiquée vendredi sur la dépouille de Marc-Vivien Foé devait apporter un début de réponse. L'examen n'a révélé "aucun élément déterminant sur l'origine de la mort" et c'est pourquoi, sur la requête du procureur de la République de Lyon, Xavier Richaud, des examens approfondis d'anatomie-pathologie et toxicologiques vont être effectués.

Tant que les origines exactes du décès ne seront pas éclaircies, questions et interrogations vont forcément se multiplier. Au premier chef, l'arrivée tardive des secours sur le terrain. Une polémique naissante que le docteur des Bleus, Jean-Marcel Ferret, a tenu à dissiper. Pour ce praticien expérimenté, en aucune manière le comportement des secouristes ne peut être mis en cause. "Ils ont fait ce qu'il fallait faire" et de rappeler que le joueur n'avait pas succombé sur le terrain: "Marc-Vivien Foé avait une bonne tension et un bon pouls lors de l'arrivée des services de secours sur le terrain. Et ce n'est qu'à son arrivée au centre médical qu'il a fait un arrêt cardiaque."

Pour le gardien de la santé des Bleus, simplement doit-on au sein de la Fifa accepter enfin la place essentielle à accorder au médecin présent au bord de la touche: "L'importance du médecin est primordiale dans pareil cas. Lui seul doit prendre la décision de rentrer sur le terrain et s'affranchir de l'avis de l'arbitre qui est alors souvent dépassé par les évènements."

La Fifa doit réagir

 

Qu'est-il arrivé à Marc-Vivien Foé ?  
Qu'est-il arrivé à Marc-Vivien Foé ?  

S'affranchir de la position dominante de la Fifa dès lors qu'on touche à l'essentiel, à savoir la santé du joueur: en multipliant les compétitions dont cette Coupe des Confédérations est l'exemple le plus évident, les instances internationales, si elles ne peuvent porter la responsabilité d'un tel drame, ne pourront faire l'économie d'une réflexion de fond. Pour le docteur Ferret, "les athlètes ont beau être surveillés mais la question de la surcharge des joueurs est dans un pareil contexte une nouvelle pierre dans le jardin des organisateurs des compétitions. La santé des joueurs doit primer." Et de conclure: "Il y a une fuite en avant contre laquelle il va falloir lutter si on ne veut pas revivre de telles extrémités même si celle qui nous concerne n'a pas forcément de lien direct."

Marc-Vivien Foé, s'il n'avait disputé que les deux premières rencontres de cette Coupe des Confédérations avant d'être mis au repos lors du 3e match, s'était pourtant déclaré fatigué cette semaine. Atteint par des problèmes intestinaux, le Camerounais avait comme les 184 joueurs de cette compétition été soumis à l'infernale cadence du premier tour et à ce rythme aberrant de trois matches disputés en cinq jours sous une chaleur accablante.

La Fifa aura beau débaptisé cette Coupe des Confédérations pour la nommer Trophée Marc-Vivien Foé, on attend d'elle des décisions d'un autre ordre. Une harmonisation des calendriers serait sans doute le plus bel hommage à rendre au Camerounais. Pour que Foé ne soit pas mort pour rien... [ www.sports.fr ]


Un témoignage: "le géant est tombé"

Frères et Soeurs,
Amis sportifs en général et footballeurs en particulier,
En ma qualité d'ancien Conseiller Juridique puis, Secrétaire Général Adjoint de l'équipe Olympic Réal de Bangui(ORB),ensuite membre de la Fédération Centrafricaine de Football à la Commision Fédérale d'Appel(CFA) et aussi pour avoir vécu un moment à Douala, j'ai été littérallement prostré de la tragique disparution du professionnel Marc Vivien FOE.
L'Afrique une fois encore vient de perdre un de ses vaillants et valeureux fils en mission récommandée sous les couleurs du drapeau de son Pays,le Cameroun.
Chers internautes,les mots me manquent pour explimer mon émotion car l'image  de la chute de Marc Vivien restera gravée en moi à chaque fois qu'un joueur devait tomber.A sa famille,aux LIONS INDOMPTABLES du Cameroun,à tous les sportifs et à toute la jeunesse camerounaise, j'adresse mes sincères condoléances les plus émues.Que DIEU le TOUT PUISSANT lui implore sa miséricorde et que son âme soit réposée en paix.Vivien,tu es un héros,tu restera immortel au sein de la FIFA.Que la terre de nos ancêtres te soit légère.

Simplice ZINGAS. (27 jun 2003, 12:31:18)
Source: Kodro-forum


 

Coupe Confédérations: finale maintenue mais le coeur n'y est plus

PhotoPARIS (AFP), 27 juin 2003 17h59  - Le brutal accident de santé, d'origine encore indéterminée, qui a provoqué la mort du joueur camerounais Marc-Vivien Foé, 28 ans, n'empêchera pas son équipe de disputer dimanche à Paris, "à sa mémoire", la finale de la Coupe des Confédérations de football contre la France.

Les premiers résultats de l'autopsie pratiquée vendredi n'ont pas permis de déterminer la cause (crise cardiaque ou rupture d'anévrisme) de ce décès survenu subitement jeudi peu avant la fin de la demi-finale remportée (1-0) par le Cameroun sur la Colombie à Lyon, la ville où Foé a fait une partie de sa carrière et qu'il avait choisie pour établir sa résidence familiale.

PhotoSelon le procureur de la République, l'autopsie n'a révélé "aucun élément déterminant sur l'origine de la mort". "C'est cardiaque sûrement, mais on a fait faire des examens complémentaires d'anatomie-pathologie et toxicologiques pour confirmer. On ne peut pas tirer de conclusions", a-t-il déclaré.

Les Camerounais ont gagné vendredi le Centre de Marcoussis, près de Paris, pour y préparer le match de dimanche et se sont tenus à l'écart des médias.

 

PhotoPar la voix du sélectionneur Jacques Santini, ex-entraîneur de Foé à Lyon, les joueurs français se sont déclarés "solidaires, quoi que décide la délégation camerounaise".

Dès jeudi, le président de la Fédération internationale (FIFA) Joseph Blatter avait fait savoir que le programme serait respecté. "Le jeu doit continuer, pas le +show+, le jeu", avait-il expliqué. Roger Milla, ex-joueur emblématique du Cameroun, a confirmé vendredi que le match se jouerait. "Nous avons eu jeudi soir une réunion entre joueurs et dirigeants. Nous avons décidé de jouer à sa mémoire. Nous sommes tous très mal. C'était notre petit frère. Pour nous, c'est très dur. Il nous manque énormément".

Le défenseur de l'équipe de France Mikaël Silvestre a déclaré avoir peu goûté la prise de position du président Blatter: "Entendre cela, ça fait mal au coeur. Je ne sais pas si c'est un hommage de disputer la finale, il y a des impératifs qui nous dépassent. Si c'est seulement les impératifs commerciaux qui imposent de jouer cette finale, c'est aberrant. Mais si les Camerounais le veulent, c'est avec un énorme plaisir que j'irai sur le terrain". Ludovic Giuly était aussi plutôt partisan du non: "Personnellement je ne pense pas qu'il faille disputer cette finale, mais, s'il faut la jouer, on le fera et il faudra chercher les ressources au plus profond de nous-mêmes".

Pour William Gallas, approuvé par son capitaine Marcel Desailly, les Français n'auraient pas joué si l'accident était survenu à l'un des leurs: "Après ce drame, je ne sais pas si le Cameroun pourra jouer normalement. Si c'était arrivé chez nous, on ne jouerait pas".

Dans l'attente des résultats des analyses complémentaires, nul n'a ouvertement évoqué un possible cas de dopage mais certains ont mis en cause le surmenage.

Pour le médecin de l'équipe de France, le Dr Jean-Marcel Ferret, "c'est un signal d'alarme". "Il faut, a-t-il demandé, qu'on légifère pour protéger la santé des joueurs avant tout. Comme les joueurs récupèrent mieux, on nous raccourcit les temps de récupération et on met plus de matches. C'est une fuite en avant qu'on ne pourra pas accepter".

Avant cette Coupe des Confédérations, Foé avait disputé en 2002/2003, outre quelques matches amicaux en sélection camerounaise, 38 rencontres avec son équipe de Manchester City. Un régime léger comparé à celui, par exemple, de Thierry Henry qui en a disputées 52 depuis août 2002.

Des accidents inhérents à la pratique de disciplines sportives comme les sports mécaniques, la boxe, l'équitation, le ski alpin ou la voile provoquent périodiquement la mort de concurrents. Le danger vient aussi parfois de phénomènes extérieurs comme la foudre. Mais l'accident de santé dont a été victime Foé en pleine action est rare dans le sport de haute compétition.

Le précédent le plus marquant remonte au Tour de France cycliste 1967 avec la mort du Britannique Tom Simpson, victime d'un arrêt cardiaque. Sous l'effet de produits dopants, il était allé au-delà de ses capacités de résistance.

La presse camerounaise de vendredi a rendu hommage à Marc-Vivien Foé, "tombé au champ d'honneur", en Lion "indomptable jusqu'à la mort" qui a sacrifié sa vie "pour l'amour du drapeau".

 

Le Colombien Jairo Patino (d) se précipite vers Marc-Vivien Foé, qui vient de perdre connaissance, jeudi à Lyon

Le brutal accident de santé, d'origine encore indéterminée, qui a provoqué la mort du joueur camerounais Marc-Vivien Foé, 28 ans, n'empêchera pas son équipe de disputer dimanche à Paris, "à sa mémoire", la finale de la Coupe des Confédérations de football contre la France.
• Philippe Desmazes (AFP - vendredi 27 juin 2003, 17h59
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L'équipe camerounaise à Lyon vendredi

Le brutal accident de santé, d'origine encore indéterminée, qui a provoqué la mort du joueur camerounais Marc-Vivien Foé, 28 ans, n'empêchera pas son équipe de disputer dimanche à Paris, "à sa mémoire", la finale de la Coupe des Confédérations de football contre la France.
• Philippe Desmazes (AFP - vendredi 27 juin 2003, 18h15)


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