Composition du nouveau gouvernement sénégalais (Mame madior Boye 2)


Premier ministre : Mme Mame Madior Boye

Ministres:

- Forces armées: Youba Sambou

- Economie et finances: Mamadou Seck

- Affaires étrangères, Union africaine, Sénégalais de l'extérieur: Cheikh Tidiane Gadio

- Garde des Sceaux, justice: Basile Senghor (Nouveau)

- Intérieur: Mamadou Niang

- Artisanat et industrie: Landing Savané

- Education: Moustapha Sourang (Nouveau)

- Développement social, solidarité nationale: Aminata Tall

- Mines, énergie et hydraulique: Macky Sall (Nouveau)

- Santé et prévision: Awa Marie Coll-Seck (Nouvelle)

- Equipement et transports: Youssouph Sakho (Nouveau)

- Agriculture et élevage: Pape Diouf

- Jeunesse, environnement, hygiène publique: Modou Diagne Fada

- Pêche: Cheikh Sadibou Fall

- Fonction publique, emploi et travail: Yero Deh

- PME et commerce : Aïcha Agne Pouye (Nouvelle)

- Urbanisme et aménagement du territoire: Seydou Sy Sall (Nouveau)

- Sports: Joseph Ndong

- Famille et petite enfance: Awa Guèye Kébé

- Enseignement technique, formation professionnelle, alphabétisation et langues nationales: Bécaye Diop

- Culture, tourisme, loisirs: Mamadou Makalou (nouveau)

- Relations avec les Assemblée: Mamadou Diop


Ministres délégués:

- Budget: Abdoulaye Diop

- Collectivités locales: Thiéwo Cissé Doukouré (Nouvelle

(Samedi, 12 mai 2001)


Analyses :
1) De la Formation d'un nouveau gouvernement au Sénégal
(AFP, Dakar, 12 mai 2001 - 0h59)

Le Premier ministre sénégalais, Mme Mame Madior Boye, reconduite jeudi à son poste par le président Abdoulaye Wade, a annoncé samedi soir la composition de son nouveau gouvernement, peu après la proclamation officielle des résultats des législatives du 29 avril.
Ce gouvernement, qui compte 24 membres - 22 ministres et 2 ministres délégués - est marqué par une forte domination du Parti démocratique sénégalais (PDS) du président Wade, qui contrôle une dizaine de portefeuilles, dont les Forces armées confiées à Youba Sambou et l'Economie et les finances à Mamadou Seck.
Ces deux ministères viennent en tête dans l'ordre protocolaire du gouvernement.
Quelques technocrates et membres de la société civile sont aussi représentés dans cette équipe qui compte cinq femmes auxquelles s'ajoute le Premier ministre.
Mme Awa Coll-Seck, médecin spécialiste du sida qui travaillait jusqu'alors pour le Programme des Nations unies sur le Sida (ONUSIDA), obtient le portefeuille de la Santé.
Le ministère de la Petite et moyenne entreprise et du Commerce a également été confié à une femme, Aïcha Agne Pouye qui, avant sa nomination, était directrice du Fonds de promotion économique.
Les postes de l'Intérieur et des Affaires étrangères n'ont pas changé de titulaires et vont respectivement au général à la retraite Mamadou Niang et à Cheikh Tidiane Gadio, également en charge de l'Union africaine.
Deux partis ex-communistes, la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (LD/MPT) et And-jef/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS), qui avaient soutenu le président Wade à la présidentielle de février-mars 2000, sont aussi représentés, avec deux ministères chacun.
La promesse de former une équipe restreinte a conduit à des suppressions de portefeuilles et à des regroupements.
Le ministère de la communication a été supprimé, alors que l'environnement et l'hygiène publique ont été regroupés avec la jeunesse et confiés à Modou Diagne Fada, responsable PDS qui gérait ce dernier département dans le précédent gouvernement.
La culture, les loisirs et le tourisme ont également été regroupés et confiés à un nouveau venu, Mamadou Makalou, responsable du PDS à Kédougou, dans l'est du pays.
La nouvelle équipe compte huit nouveaux membres, dont le ministre de l'Education, Moustapha Sourang, recteur de l'Université de Dakar et Seydou Sy Sall, ingénieur-polytechnicien et représentant la LD/MPT.
Onze ministres quittent le gouvernement, dont Moctar Diop, ancien agent du Fonds monétaire international (FMI) qui s'occupait de l'Economie et des finances.
Le précédent gouvernement avait 28 membres en plus de Mme Boye, qui avait été nommée le 3 mars dernier, après le limogeage de Moustapha Niasse.
Peu avant l'annonce de la composition de cette nouvelle équipe, le conseil constitutionnel avait confirmé la victoire écrasante de la coalition "Sopi" ("Changement", en wolof) du président Wade aux législatives anticipées du 29 avril.
Sur 120 sièges à l'Assemblée, elle en a raflé 89, donnant au président Wade une majorité plus que confortable pour mener sa politique.

 

2) A présent, les Sénégalais attendent les vrais changements (AFP, Dakar, 13 mai 2001 - 14h40)

La transition est finie au Sénégal, après la victoire écrasante du camp du président Abdoulaye Wade aux législatives du 29 avril et la mise en place samedi soir d'un nouveau gouvernement, qui doit maintenant donner corps au "changement" promis depuis la présidentielle de mars 2000.
Ce gouvernement, qui compte 24 membres, est "le plus restreint" que le pays "ait connu depuis 25 ans" et reflète la volonté du président de donner la priorité au travail, a expliqué à l'annonce de sa composition Mme Mame Madior Boye, Premier ministre, reconduite à son poste qu'elle occupait depuis mars.
Bien que fortement dominé par le Parti démocratique sénégalais (PDS) qui y compte une dizaine de représentants, ce gouvernement a fait appel, plus que le précédent, à des technocrates et à des personnalités issues de la société civile.
Cette réduction du nombre de ministères et l'appel aux technocrates traduisent deux soucis: baisser le train de vie de l'Etat et éviter les critiques faites à la précédente équipe d'avoir été trop "politique".
Cette approche devrait répondre à une première attente des électeurs qui, après avoir massivement voté en faveur du président Wade en mars 2000, viennent de donner à son camp une confortable majorité à l'Assemblée, avec 89 députés sur 120.
D'où un commentaire souvent entendu depuis ce dernier scrutin: il a maintenant "les coudées franches et n'aura plus d'excuses".
Mais dans un pays qui vient juste d'accéder à la catégorie des Moins avancés (PMA), la tâche ne sera pas facile, tant est forte la demande sociale qui a valu leur défaite à l'ex-président Abdou Diouf et à son Parti socialiste (PS).
Le chômage et la pauvreté, ainsi que le faible niveau des infrastructures et de la qualité des services dans les domaines clés de la santé et de l'éducation, sont des défis que la nouvelle équipe devra relever.
Bien que considéré comme un bon élève par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, avec un taux de croissance annuelle de l'ordre de 5 % et une inflation de moins de 3 %, le Sénégal est encore à la traîne en matière de création d'entreprises ou d'emplois, de génération de revenus, de développement social, etc.
En 2000, l'indice de "développement humain" du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) plaçait le Sénégal au 155ème rang mondial sur 174.
Cette situation pourrait avoir justifié le départ du ministre de l'Economie et des Finances Moctar Diop, dont le portefeuille a été confié à Mamadou Seck, membre du PDS mais que l'on dit avoir été choisi pour son profil de technocrate.
La création d'un ministère chargé de la Petite et moyenne entreprise confiée à une autre technocrate, Aïcha Agne Pouye, participe du même souci et devrait aider à promouvoir et consolider ce type d'entreprises, dans un pays dépourvu des moyens suffisants pour espérer développer la grande industrie.
Hormis ces défis, la lancinante question de la Casamance, région méridionale du Sénégal où, depuis près de 19 ans, sévit une rébellion indépendantiste ayant fait plusieurs centaines de morts, devra être résolu par le gouvernement.
Le ministère des Forces armées est, probablement pour cela, resté à un fils de cette région, Youba Sambou, premier dans l'ordre protocolaire. Le général Mamadou Niang, artisan en mars dernier de deux accords de paix avec le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, séparatiste), a également été confirmé à son poste de ministre de l'Intérieur.

 

3) Volonté de rupture entre l'Etat et l'information (PANA, Dakar 13 mai 2001)

L'absence d'un ministère de la Communication dans le nouvel attelage gouvernemental sénégalais rendu public samedi, s'explique par la volonté du président Abdoulaye Wade "de marquer une rupture entre l'Etat et l'information", a confié, dimanche, une source officielle à l'Agence de presse sénégalaise (APS).
"Pour le président Wade, l'Etat n'a pas à gérer l'information en tant que telle", a ajouté cette source qui a précisé qu'avec cette démarche, l'Etat a voulu s'inscrire dans la lancée de ce qui se fait dans ce domaine dans les démocraties avancées".
"Cela n'empêche pas que l'Etat a un rôle de régulation à jouer", a souligné la même source, pour qui il s'agit désormais de renforcer le Haut Conseil de l'Audiovisuel (HCA) pour lui permettre de faire face à cette tâche.
Cette instance renforcée est appelée à être l'autorité en charge de la gestion des media d'Etat placés anciennement sous la tutelle du ministère de la Communication.
Une autre innovation induite par cette décision est que le besoin d'information du public sur les activités gouvernementales sera réglé avec le rôle de porte-parole du gouvernement dévolu au secrétaire général du gouvernement.
"Etant le coordonnateur des différents ministères, le porte-parole est bien outillé pour fournir des informations fiables au public sur la marche de l'équipe gouvernementale", explique-t-on de même source.
En ce qui concerne la gestion des services de la poste et des télécommunications, une agence de régulation sera chargée de gérer les litiges qui ne manqueront pas de surgir avec l'émergence d'un environnement marqué par la privatisation.
"L'agence aura à jouer le rôle d'arbitre entre les différentes sociétés qui vont s'installer", affirme la source officielle, soulignant qu'en attendant d'autres, il y a déjà deux sociétés de télécommunications concurrentes, la Sonatel et la Sentel en l'occurrence.
(Dakar, Sénégal-- 0- PANA AMD/CTN/BSD 13mai2001)


Actualité internationale et africaine 2