L'opposition présente à la seconde phase du dialogue national à Brazzaville

 

L'opposition du Congo-Brazzaville, qui avait boycotté la première phase du "dialogue national", participe le 11 avril dans la capitale congolaise à la seconde phase du processus dont l'objectif est de sceller la "réconciliation nationale" après trois guerres civiles.

Une délégation du principal mouvement de l'opposition en exil, le Front patriotique pour le renouveau et la réconciliation nationale, basé à Paris, est attendue lundi soir à Brazzaville pour participer aux débats, a indiqué à l'AFP le vice-président du Front, Jean-Michel Bokamba Yangouma, joint par téléphone.

L'opposition intérieure, représentée par un collectif de 14 partis prendra également part à cette phase, a affirmé son président Abel Wilson Ndessabeka.

L'opposition, intérieure comme exilée, avait boycotté l'ouverture, le 17 mars, du dialogue et sa première phase du 22 au 26 mars, sous la forme de débats décentralisés à travers le pays.

A l'ouverture du forum, le président gabonais Omar Bongo, médiateur dans le conflit, avait appelé les opposants à y participer, assurant que toutes les conditions étaient réunies pour garantir leur participation.

L'ancien président Pascal Lissouba et son dernier Premier ministre Bernard Kolélas, condamnés par contumace par la justice congolaise et exilés depuis fin 1997, ne participeront pas aux débats.

MM. Lissouba et Kolélas ont été, avec le président Denis Sassou Nguesso, les principaux protagonistes des combats à répétition entre milices des partis politiques qui ont ensanglanté le Congo à trois reprises pednant les années 90.

M. Kolélas a annoncé récemment sur Radio France internationale (RFI) son intention de retourner au Congo, ajoutant avoir reçu du président Bongo toutes les garanties de sécurité pour se joindre au dialogue.

Dans une mise au point, la présidence gabonaise a affirmé que M. Bongo n'avait jamais donné de telles garanties à M. Kolélas. La présidence a estimé que si M. Kolélas devait se rendre à Brazzaville, il le ferait à ses "propres risques et périls".

Un autre mouvement de l'opposition en exil, le mouvement des exilés d'un ancien ministre des Finances, Guila Mougounga Kombo, ne prendra pas part au dialogue.

La convention nationale qui doit siéger de mercredi à samedi regroupera 550 délégués, issus notamment des institutions publiques, des partis politiques et de la société civile. Elle portera sur un projet de nouvelle constitution préparé par le gouvernement et les préparatifs d'élections.

A la fin des travaux, les délégués doivent parapher une convention sur la paix et la reconstruction du Congo, en présence de chefs d'Etat étrangers.

"Nous estimons qu'il n'y a pas de problème de constitution au Congo. Nous devons examiner les problèmes politiques, économiques et socio-culturels à la base des guerres civiles. Nous devons parvenir à une transition consensuelle afin de baliser le chemin du retour à la démocratie pour que les futures élections se déroulent sans heurts", a indiqué M. Ndessabeka.

Il a annoncé que l'opposition intérieure et extérieure ainsi que le principal mouvement de miliciens, le Conseil national de résistance (CNR), feraient des propositions dans un document commun.

"Si nos propositions ne sont pas prises en compte, nous ne signerons pas la convention nationale. Il ne faut pas que le dialogue soit un monologue du pouvoir", a prévenu M. Ndessabeka.

(AFP, Brazzaville, 9 avril 2001 - 11h59)


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