Protestation du "Festival Norbert Zongo" auprés de la CEDEAO

Les participants au Festival international de la liberté d'expression et de la presse en Afrique de l'Ouest ont dénoncé "l'entrave à la libérté de circulation" par le gouvernement bukinabe, estimant que cette attitude était "contraire" aux textes de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Dans une lettre ouverte adressée jeudi à au chef de l'Etat burkinabe, M. Blaise Compaoré, et au président en exercice de la CEDEAO, M. Alpha Oumar Konaré, les participants au Festival, qui s'est ouvert depuis lundi à Ougadougou, ont également dénoncé l'envahissement du Centre national de presse "Norbert Zongo" par les forces de l'ordre burkinabe.

Organisé à la mémoire de Norbert Zongo, un journaliste burkinabe assassiné le 13 décembre 1998, le Festival réunit des journalistes venus de la Guinée-Conakry, du Ghana, du Mali, du Niger, du Nigeria et du Sénégal, de la France et de la Hollande.

Ils ont en outre rappelé, pour le déplorer, l'assaut des forces de l'orde contre un groupe de 200 personnes qui tentait de rallier Sapouy (100 KM au sud de Ougadougou) pour y procéder à la pose de la première pierre d'une stèle à la mémoire de Norbert Zongo.

"Cette attitude incompréhensible foule au pied les traditions d'hospitalité et de respect dus au mort", regrette le comité d'organisation du Festival.

Le 6 décembre dernier, un mouvement d'étudiants, qui s'était soldé par la mort d'un enfant de douze ans, Flavien Nebie, avait poussé le gouvernement burkinabe à interdire toute manifestation publique sur l'ensemble du territoire.

Malgré tout, les travaux du Festival se sont poursuivis autour de trois thèmes, "la stratégie de protection des journalistes", "le professionnalisme" et "les réseaux entre Organiations de Droits de l'Homme et journalistes".

(Ouagadougou, Burkina -0- PANA-APS-SEN CTN/IN/JSG 15Déc2000)

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