Tchad : Idriss Deby Président, annulation d'une dette de 10M USD, manifestations de femmes tchadiennes à N'Djamena

  

NOMS

Estimation 1 tour : 20 05 01:

SCORE DEFINITIF (13 JUIN 2001)

Idriss Deby

67,35%

63,17%

Ngarlejy Yorongar

13,94%

16,35%

Saleh Kebzabo

6,53%

7%

Wadal Abdelkader Kamougué

5,13%

6,02%

Ibni Oumar Mahamat Saleh

2,79%

2,89%

Kassiré Coumakoye

2,22%

2,36%

Jean Bawoyeu Alingué

2,05%.

2,20%

 

Le Conseil constitutionnel tchadien confirme la réélection d'Idriss Deby (résultat définitif)
(AFP, N'Djamena, 13 juin 2001 - 18h58)

Le Conseil constitutionnel tchadien a confirmé mercredi après-midi la réélection d'Idriss Deby au premier tour de la présidentielle du 20 mai, tout en reconnaissant "partiellement fondées" les requêtes en annulation introduites par les six autres candidats.

"Les requêtes (des six candidats) sont recevables (...) et dans le fond partiellement fondées", a précisé dans sa décision le Conseil constitutionnel, en "annulant" le vote des quelque 500.000 Tchadiens de l'étranger, mais en "rejetant le surplus desdites requêtes".

Les six adversaires du président sortant Idriss Deby, déjà crédité par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) d'une large victoire avec 67,35% des suffrages exprimés - finalement ramenée à 63,17% par le Conseil -, avaient déposé un recours demandant l'"annulation totale" du scrutin.

"Le renvoi des délégués de l'opposition dans les bureaux de vote, le vote massif des mineurs, les votes par procuration non légalisés et les votes dans les casernes militaires", figuraient parmi les griefs des candidats de l'opposition.

Dans sa décision, l'organe supérieur de l'Etat a "considéré que les irrégularités relevées par les candidats, tout comme celles constatées par le Conseil constitutionnel, ne sont pas de nature à entacher la régularité de l'ensemble du scrutin.

Les chiffres définitifs de ce scrutin, annoncés par le Conseil constitutionnel, confirment en outre la seconde place de Ngarlejy Yorongar, chef de la Fédération action pour la République (FAR, opposition), avec 16,35% des voix (contre 13,94% initialement).

Viennent ensuite Saleh Kebzabo, de l'Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR, opposition) avec un score de 7% (contre 6,53% initialement), Wadal Abdelkader Kamougué avec 6,02% (contre 5,13%), Ibni Oumar Mahamat Saleh avec 2,89% (contre 2,79%), Kassiré Coumakoye avec 2,36% (contre 2,22%) et Jean Bawoyeu Alingué avec 2,20% (contre 2,05%).

L'annonce provisoire de la victoire de M. Deby le 28 mai par la CENI avait été suivie à N'Djamena d'une forte tension, rendue encore plus perceptible par l'arrestation, à deux reprises, de l'ensemble des six candidats de l'opposition.

Au cours de la première interpellation des candidats par les forces de l'ordre, un jeune militant de l'Union pour la démocratie et la République (UDR), du député-candidat Jean-Bawoyeu Alingué, avait été mortellement blessé par balles.

La Fédération internationale des ligues de droits de l'Homme (FIDH) avait par ailleurs protesté le 11 mai contre la "répression violente" par la police tchadienne d'un sit-in d'une centaine de femmes le jour même devant l'ambassade de France à N'Djamena.

Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme, les manifestantes voulaient seulement protester contre "le rôle joué par la France dans le soutien au régime de Deby aux dernières élections présidentielles" et remettre une pétition aux autorités françaises.

Enfin, Paris a regretté mercredi la "dispersion violente" par la police de cette manifestation qui a fait 14 blessées. "Nous réitérons notre appel à la retenue, lancé le 30 mai dernier", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, François Rivasseau.

Idriss Deby, réélu pour un second et dernier mandat de cinq ans, avait renversé Hissène Habré par les armes en 1990. Il avait été élu président lors de la première élection pluraliste de l'histoire du pays en 1996 et avait ouvert son gouvernement aux partis d'opposition.


Tchad: le Club de Paris annule 10 M USD de dette publique
(AFP, Paris, 13 juin 2001 - 14h30)

Le Club de Paris, qui réunit les principaux créanciers publics au monde, a signé mercredi un accord avec le Tchad entraînant l'annulation immédiate de 10 millions de dollars de dette publique, a annoncé l'organisme.

Cet accord consolide environ 15 millions de dollars de crédits commerciaux, dont 3 millions de dollars d'arriérés en principal et intérêts et 12 millions de dollars d'échéances en principal et en intérêts, précise-t-il dans un communiqué.

Ce programme va permettre de réduire de 17 à 2,4 millions de dollars le service de la dette due par le Tchad aux créanciers du Club de Paris entre le 1er mai 2001 et le 31 mars 2003, ajoute le Club.

"Le Tchad s'est engagé à affecter les ressources provenant du traitement exceptionnel de sa dette aux objectifs prioritaires identifiés dans sa stratégie de réduction de la pauvreté", précise l'organisme.

Le stock total de la dette publique du Tchad était d'environ 1,06 milliard de dollars au 31 décembre 2000, selon les données du FMI citées par le Club de Paris.

Le Club de Paris, qui travaille de concert avec le FMI, rassemble les plus grands créanciers publics au monde, et est un forum de négociations d'accords de rééchelonnement de la dette extérieure.


Sit-in de femmes à N'Djamena

- Des Tchadiennes résidant en Centrafrique dénoncent une "provocation"
(AFP, Bangui, 13 juin 2001 - 19h10)
Des Tchadiennes résidant en Centrafrique ont dénoncé publiquement mercredi à Bangui l'attitude "provocatrice" de leurs compatriotes qui avaient manifesté le 11 juin devant l'ambassade de France à N'Djamena avant d'être dispersées brutalement par la police.

"Nous sommes particulièrement préoccupées par le bras de fer ayant opposé les femmes tchadiennes à la police au lendemain de la publication (...) des résultats provisoires de l'élection présidentielle", explique un communiqué transmis à l'AFP.

"Nous nous insurgeons contre toute attitude provocatrice de la femme visant à replonger la nation dans la situation des années sombres dont nous gardons toutes des souvenirs indélébiles", poursuit ce communiqué présenté comme une "pétition" des femmes résidant en République centrafricaine (RCA).

Plusieurs dizaines de femmes s'étaient assises lundi devant l'ambassade de France et demandaient à être reçues par l'ambassadeur pour lui remettre un texte de "protestation" contre "le soutien de la France à l'élection présidentielle du 20 mai".

Quatorze d'entre elles avaient été hospitalisées, dont deux pour des fractures, après l'intervention des forces de l'ordre.

La pétition des Tchadiennes de Centrafrique invite par ailleurs "les hommes politiques tchadiens (...) à venir visiter Bangui pour se rendre compte à nouveau de l'impact de la guerre sur la population civile", en référence aux combats qui ont eu lieu dans la capitale centrafricaine après le coup d'Etat manqué du 28 mai.

Les candidats malheureux à l'élection présidentielle du 20 mai, qui a vu la réélection au premier tour du président sortant Idriss Deby avec 61,37% des suffrages exprimés, avaient réclamé en vain l'annulation du vote, entaché, selon eux, d'une "fraude massive".

- Manifestation de femmes à N'Djamena : Paris regrette la dispersion violente
(AFP, Paris, 13 juin 2001 - 15h53)
Paris regrette la "dispersion violente" par la police d'une manifestation de femmes devant l'Ambassade de France à N'Djamena, le 11 juin, qui a fait 14 blessées, a indiqué mercredi le ministère français des Affaires étrangères.

"Nous réitérons notre appel à la retenue, lancé le 30 mai dernier", a déclaré le porte-parole du ministère, François Rivasseau.

"Les défenseurs des droits de l'Homme doivent pouvoir librement exercer leurs responsabilités", a-t-il poursuivi.

Quelques dizaines de femmes -40 selon des témoins, une centaine selon elles- s'étaient assises lundi sur le trottoir face à l'ambassade de France et demandaient à être reçues par l'ambassadeur.

Elles souhaitaient remettre un texte de "protestation" contre "le soutien de la France à l'élection présidentielle du 20 mai", qui a vu la réélection au premier tour du président sortant Idriss Deby avec 67,35% des voix. Ce résultat est contesté par l'opposition qui accuse le pouvoir d'avoir fraudé. Les six candidats de l'opposition ont déposé un recours en annulation totale du scrutin.

Quelques minutes plus tard, la police invoquant un arrêté interdisant "tout regroupement de plus de 20 personnes" en raison des tensions post-électorales, était intervenue et avait dispersé les manifestantes en lançant des grenades lacrymogènes.


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