Tchad : du bruit de bottes nord-est tchadiennes à la recherche de paix pour la RCA


Sommet à Khartoum le 3 décembre et affrontements dans le nord de la RCA (AFP, N'Djamena, 24 nov 01 - 18h10)

Un sommet consacré à la crise centrafricaine se tiendra le 3 décembre à Khartoum au Soudan, a-t-on appris samedi de source diplomatique à N'djamena (Tchad).

Ce sommet regroupera autour du président soudanais Omar el Bechir, les présidents Ange-Félix Patassé de Centrafrique, Idriss Deby du Tchad, Omar Bongo du Gabon, ainsi que le représentant du secrétaire général des Nations unies à Bangui, le général Lamine Cissé et un représentant de l'OUA, a-t-on précisé de même source.

Le ministre soudanais des Affaires Etrangères, Moustapha Osman Ismaïl, a annoncé mardi dernier à Khartoum que le chef d'Etat soudanais avait proposé la tenue d'un sommet sur la situation en Centrafrique réunissant, outre le Soudan, la Libye et le Tchad.

L'annonce de cette réunion intervient alors que des informations, de sources militaires tchadiennes, font état d'affrontements il y a 48 heures dans le nord de la Centrafrique, entre les forces armées centrafricaines et les éléments restés fidèles à l'ancien chef d'état-major des forces armées François Bozizé, actuellement réfugié à Sahr (sud du Tchad).

Les éléments rebelles, dont la présence depuis leur fuite de Bangui il y a deux semaines, avait été signalée autour de la ville de Kabo (nord de la RCA), ont infligé des pertes sérieuses à l'armée gouvernementale, a-t-on précisé de même source.

Interrogé sur ces affrontements avant son départ, samedi, de N'Djamena à l'issue d'une visite de 48 heures, le porte-parole de la présidence centrafricaine Prosper N'Douba, a affirmé "ne pas avoir d'informations sur le développement de la situation".

Selon M. Ndouba, le général Bozizé a quitté Bangui avec "une petite dizaine de voitures tout terrain" et les hommes qui lui sont restés fidèles sont estimés à une centaine, a-t-il dit.

Il y a huit jours, le ministre centrafricain de la Défense avait lancé un appel aux partisans de l'ancien chef d'Etat-major François Bozizé pour qu'ils regagnent leurs unités "dans les meilleurs délais".

"Le gouvernement prend le ferme engagement d'assurer votre protection", avait-il assuré.


Le gouvernement tchadien "dément" des combats dans l'est du Tchad (AFP, N'Djamena, 22 nov 01 - 12h42)

Le ministre tchadien de la Communication, Moctar WaWa Dahab, a "formellement" démenti jeudi des combats qui se seraient déroulés les jours derniers dans l'est du pays entre les forces gouvernementales et un nouveau mouvement rebelle.

"Je démens formellement ces informations dénuées de tout fondement", a indiqué le ministre de la communication, également porte-parole du gouvernement. "Il n'y a jamais eu de combat dans cette zone", a-t-il assuré.

"Il s'agit une fois de plus d'une campagne d'intoxication pour abuser l'opinion nationale et internationale", a-t-il ajouté.

"Nous ignorons l'existence de cette nouvelle opposition armée", a-t-il dit.

Un nouveau mouvement tchadien, la Convention Populaire de Résistance (CPR), avait affirmé mercredi que son bras armé, les Forces Populaires de Résistance (FPR), avait mené ses premières opérations dans l'est du Tchad, faisant neuf morts, selon lui, parmi des officiers tchadiens.

"Depuis plusieurs jours, de violents combats se déroulent à Ebleu et Modour", une région située dans la préfecture de Biltine, frontalière avec le Soudan et dont est originaire le président tchadien Idriss Deby, avait affirmé la CPR.


Un nouveau mouvement rebelle affirme opérer dans l'est du Tchad (AFP, Libreville, 21 nov 01 - 19h19)

Un nouveau mouvement rebelle tchadien a affirmé mercredi avoir mené ses premières opérations dans l'est du Tchad, faisant neuf morts selon lui parmi des officiers, et a fait état de "révolte" parmi les populations zaghawa dans la région d'origine du président Idriss Deby.

Dans un communiqué adressé à l'AFP à Libreville, la Convention populaire de résistance (CPR), un mouvement fondé en août dernier à Paris, affirme que, "depuis plusieurs jours, de violents combats se déroulent à Ebleu et Modour, une région située dans la préfecture de Biltine, frontalière avec le Soudan.

Ces combats opposent "les Forces populaires de résistance (FPR), la branche armée de la CPR, et les éléments des Forces d'intervention rapide ancienne Garde républicaine)", précise le document.

"Une colonne de huit véhicules militaires, avec à sa tête le général Hassan Djerbo, commandant des FIR, est tombée dans une embuscade (...) Neuf officiers ont trouvé la mort et 43 ont été blessés, dont plus de vingt sont en attente d'évacuation vers l'Egypte", poursuit le communiqué.

Sollicitées par l'AFP, les autorités tchadiennes n'avaient pas réagi mercredi soir à ces informations.

Par ailleurs, cette région frontalière soudano-tchadienne est fréquemment troublée par des affrontements entre éleveurs à cette période de l'année, relèvent les observateurs. L'an dernier, à pareille époque, ces affrontements avaient fait une centaine de morts.

Au-delà des ces "combats", la CPR fait également état d'un vif mécontentement des populations dans ce secteur. "La population de la préfecture de Biltine, et en particulier celle de la sous-préfecture d'Iriba, s'est révoltée contre le régime du général Idriss Deby".

Ce dernier aurait "envoyé, il y a une semaine, ses troupes spéciales pour enrôler de force les mineurs issus essentiellement de l'ethnie Zaghawa (NDLR: alliée des Bideyat dont est issu le chef d'Etat tchadien) afin de les utiliser comme boucliers humains dans la guerre du Tibesti contre les éléments du MDJT (Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad) de Youssouf Togoïmi", affirme le communiqué de la CPR.

Le mouvement assure également qu'une soixantaine de membres du Groupement de sécurité présidentielle (GSP), d'origine zaghawa, ont déserté "pour rejoindre leurs villages dans la sous-préfecture d'Iriba afin de combattre au côté de leurs parents contre les éléments des FIR".

La CPR accuse enfin le président Deby d'avoir "commencé à distribuer des armes à certaines tribus dans la zone pour transformer ce soulèvement populaire en guerres tribales et ethniques, adoptant la politique consistant à +diviser pour régner+".

La CPR a été créée le 8 août 2001, soit le jour même de l'investiture à N'Djamena du président Deby pour un second et dernier mandat de cinq ans à la suite d'une élection contestée.

Selon son président, le Dr Abdel-Aziz Kodok, qui s'affirme "nationaliste", la CPR est le "seul mouvement d'opposition au Tchad qui soit équilibré en termes de représentation ethnique, religieux et de rapport nord/sud".

L'organisation, a indiqué M. Kodok dans un entretien avec l'AFP, n'a "pas de relations" avec le MDJT, avec lequel il souhaite néanmoins "un rapprochement", mais elle a rejoint le 1er septembre la Coordination des mouvements armés et partis politiques de l'opposition (CMAP).

Lui-même Zaghawa, M. Kodok a justifié la création d'une nouvelle organisation en raison de "l'absence d'équilibre" inter-tchadien des autres mouvements. "Nous voulons aussi représenter la jeunesse, qui rejette l'esprit régionaliste et ne supporte plus cette situation dans le pays", a ajouté le président de la CPR en assurant que la moitié des membres de son mouvement "a moins de 30 ans".


Neuf officiers tués dans l'est du Tchad, selon la CPR (AFP, Libreville, 21 nov 01 - 13h56)

Neuf officiers tchadiens ont été tués et 43 blessés les jours derniers dans la région de Biltine (est du Tchad), dans une embuscade tendue par un mouvement armé d'opposition, a annoncé mercredi la Convention Populaire de Résistance (CPR), un nouveau mouvement tchadien.

Dans un communiqué adressé à l'AFP à Libreville, la CPR affirme que "depuis plusieurs jours, de violents combats se déroulent à Ebleu et Modour entre les Forces Populaires de Résistance (FPR), la branche armée de la CPR, et les éléments des Forces d'Intervention Rapide (FIR, ancienne Garde républicaine)".

"Une colonne de huit véhicules militaires, avec à sa tête le général Hassan Djerbo, commandant des FIR, est tombée dans une embuscade (...) Neuf officiers ont trouvé la mort et 43 ont été blessés, dont plus de vingt sont en attente d'évacuation vers l'Egypte", poursuit le communiqué qui fait également état de "quatre véhicules équipés d'armes lourdes" abandonnés par les forces gouvernementales.

La CPR a été créée à Paris le 8 août 2001, soit le jour même de l'investiture à N'Djamena du président Idriss Deby pour un second et dernier mandat de cinq ans à la suite d'une élection contestée notamment par les six autres candidats à la présidentielle.

Le mouvement, présidé par le Dr Abdel-Aziz Kodok, s'est notamment donné pour objectif de renverser "le régime dictatorial d'Idriss Deby" et de "le remplacer par un autre système de pouvoir populaire qui se basera sur la justice, la paix durable et le développement équilibré".

Dans son communiqué, la CPR accuse le président d'avoir envoyé "des troupes spéciales pour enrôler de force les les mineurs issus essentiellement de l'ethnie Zaghawa (NDLR: à laquelle appartient M. Deby) afin de les utiliser comme boucliers humains dans la guerre du Tibesti contre les éléments du MDJT (Mouvement pour la Démocratie et la Justice au Tchad) de Youssouf Togoïmi".

"La population de la préfecture de Biltine, et en particulier celle de la sous-préfecture d'Iriba, s'est révoltée contre le régime du général Idriss Deby", poursuit le communiqué. "La population a demandé le secours des FPR contre les actes barbares des forces gouvernementales".

La CPR accuse également le président Deby d'avoir "commencé à distribuer des armes à certaines tribus dans la zone pour transformer ce soulèvement populaire en guerres tribales et ethniques adoptant la politique consistant à +diviser pour régner+".

"Nous exhortons la communauté internationale et la France à retirer son soutien au président (Deby) qui bafoue en permanence les droits les plus élémentaires du peuple", conclut le communiqué.


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