Accord provisoire de partage du pouvoir au Congo et la question Rwanda


Le Congo expulse vingt chefs hutus rwandais en vertu d'un accord de paix

KINSHASA, Congo (AP), vendredi 1 novembre 2002, 4h46 - Le Congo a expulsé manu militari une vingtaine de chefs rebelles hutus du Rwanda, répudiant ainsi leurs anciens alliés militaires après la signature d'un accord de paix avec le Rwanda voisin, ont annoncé les rebelles et les autorités congolaises jeudi.

Ces hommes font partie des centaines de rebelles hutus originaires du Rwanda qui ont combattu aux côtés des forces gouvernementales congolaises pendant quatre années de guerre.

Ils ont été renvoyé au Rwanda par bateau lundi, après avoir été interceptés sur une plage des rives du fleuve Congo alors qu'ils tentaient de le franchir pour sortir du pays.

"Vingt figures de notre mouvement ont été déracinées sous le prétexte d'être déplacés vers l'Afrique du Sud et ont été envoyé de force à Kigali," la capitale rwandaise, a déclaré le chef du groupe hutu visé, Ignace Murwanashyaka.

Le Congo n'a pas officiellement commenté cette opération, mais des responsables gouvernementaux l'ont confirmée sous couvert d'anonymat.

Le Rwanda accuse le Congo d'abriter des centaines de Hutus rwandais ayant participé au génocide de 1994, au cours duquel au moins un demi-million de Rwandais ont été massacrés, majoritairement issus de la communauté Tutsi.

Le rapatriement des rebelles hutus était l'une des principales exigences inscrite dans l'accord de paix signé en juillet entre les deux pays.


Accord provisoire de partage du pouvoir au Congo-Kinshasa

PRETORIA, Afrique du Sud (AP), mardi 29 octobre 2002, 20h29 - Le gouvernement de Kinshasa et les deux principales factions rebelles congolaises ont conclu mardi un accord de partage du pouvoir lors d'entretiens menés sous l'égide de l'Afrique du Sud et de l'ONU.

Selon l'accord -encore provisoire- conclu entre le gouvernement de Joseph Kabilla, le Rassemblement pour la Démocratie (RCD) et le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), M. Kabila dirigera l'administration de transition avec quatre vice-présidents représentant respectivement le gouvernement actuellement en place, le RCD, le MLC et un membre de l'opposition non armée.

Le MLC, soutenu par l'Ouganda, avait d'abord fait connaître son opposition face à un premier projet jugé trop favorable au pouvoir en place. La formule à quatre vice-présidents a donc recueilli son assentiement. Mais les deux groupes rebelles demandent aussi le contrôle du Parlement.

On continuera par ailleurs de discuter mercredi de la répartition des portefeuilles gouvernementaux, tandis que la question du contrôle commun de l'armée, de la police, du corps diplomatique et des sociétés d'Etat ne sera pas réglée avant l'arrivée d'une délégation gouvernementale de haut rang jeudi.

Le médiateur sud-africain Sisa Ngombane a précisé à l'agence SAPA que des représentants de l'opposition non armée étaient également attendus mercredi et qu'ils avaient donné leur accord de principe à cet embryon de projet. Les présidents Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Joseph Kabila (Cong-Kinshasa) et Paul Kagame (Rwanda) feront le point sur les négociations lors d'une rencontre vendredi à Pretoria.


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