Un avion d'Air Algérie avec 103 personnes à bord  s'écrase au décollage de Tamanrasset: 102 morts, 1 survivant


Accident d'Air Algérie: les dépouilles des six ressortissants français rapatriées vers Marseille et Paris

ALGER (AP), 08 mars 2003 12:23 - Les dépouilles des six Français qui ont trouvé la mort dans l'accident de l'avion d'Air Algérie survenu jeudi à Tamanrasset (1.900km au sud d'Alger) ont été rapatriées samedi en France, annonce l'agence officielle APS.

Les dépouilles de deux d'entre eux ont été rapatriées en fin de matinée vers Marseille à bord d'un vol régulier d'Air Algérie et les quatre autres à Paris tôt dans la matinée, précisait-on. Les corps étaient arrivés vendredi soir à l'aéroport d'Alger en provenance de Tamanrasset.

Cette catastrophe aérienne, la première dans l'histoire de l'aviation civile algérienne, a fait 102 morts. Le ministre de Intérieur Moureddine Yazid Zerhouni a précisé que l'accident était certainement la conséquence d'un incendie survenu dans un réacteur lors de l'accélération maximale du Boeing 737-200.


Un avion d'Air Algérie s'écrase au décollage de Tamanrasset: un seul survivant retrouvé

ALGER (AP), samedi 8 mars 2003, 4h40 - Un avion de la compagnie Air Algérie avec 97 passagers et six membres d'équipage s'est écrasé jeudi après-midi peu après son décollage de Tamanrasset (1.900km au sud d'Alger). Le dernier bilan communiqué par le transporteur ne faisait état que d'un seul survivant retrouvé.

Des experts de la compagnie Boeing, basée à Chicago, ont été envoyés en Algérie pour contribuer à l'enquête, a affirmé l'agence de presse gouvernementale algérienne APS.

"L'avion était en train de prendre de la vitesse quand l'un des moteurs a pris feu", a affirmé le ministre de l'Intérieur Nourredine Zerhouni.

Six citoyens français se trouvaient dans l'avion, a affirmé le ministère des Transports algérien.

A Paris, le Quai d'Orsay a mis en place une cellule d'information, que les familles pouvaient contacter au 01-4555-8000.

Le survivant retrouvé, un jeune soldat algérien, a été transporté dans un état grave au service de réanimation de l'hôpital de Tamanrasset, selon la compagnie Air Algérie.

L'appareil, un Boeing 737-200 vieux de 25 ans, effectuait la liaison Tamanrasset-Alger. Le crash s'est produit à 15h45 heure locale. Le ministre de Intérieur Moureddine Yazid Zerhouni, dépêché sur place avec son collègue des Transports Abdelmalek Sellal, a précisé que l'accident était certainement la conséquence d'un incendie survenu dans un réacteur lors de l'accélération maximale de l'avion. Le Boeing s'est ensuite écrasé en bout de piste, sans toucher ni les installations de l'aéroport ni la ville.

Selon des témoins, un réacteur a pris feu au moment du décollage, et l'avion s'est écrasé au sol, glissant jusqu'au grillage marquant la fin de l'aéroport avant de prendre feu et d'exploser.

Un porte-parole d'Air Algérie, Hamid Hamdi, a tenu à souligné qu'"aucun élément ne nous permet de penser à un attentat terroriste".

Un passager ayant requis l'anonymat, qui avait effectué le voyage aller entre Alger et Tamanrasset, a pour sa part déclaré qu'un problème technique s'était alors déjà produit au décollage.

Sur les 97 passagers que transportait l'appareil, 58 se rendaient à Ghardaia, ville située à mi-parcours où le vol 6289 devait faire escale. Les autres avaient pris un billet pour Alger.

Le porte-parole a ajouté que la catastrophe était d'autant plus inexplicable que la météo était très favorable et que l'appareil était bien entretenu. "Au décollage, ce Boeing était en parfait état", a-t-il insisté.

Cet accident survient alors que, depuis lundi, le trafic aérien est largement perturbé en Algérie en raison des difficultés financières du groupe privé Khalifa Airways, qui a annoncé jeudi la réorganisation totale de ses dessertes.

Le chef du gouvernement Ali Benflis a demandé la mise en place d'une cellule de crise à l'aéroport d'Alger pour suivre les développements de cette catastrophe, qui est le premier accident de l'histoire de l'aviation civile algérienne. Une autre cellule a été installée à l'aéroport de Tamanrasset, tandis qu'une commission d'enquête technique a été diligentée. En fin de journée, une trentaine de membres de la police scientifique se trouvaient sur les lieux de l'accident pour identifier les corps.

Oasis du Sahara algérien, la ville de Tamanrasset est située dans le sud-ouest du massif du Hoggar, région riche en sites archéologiques. C'est aussi un carrefour central pour le peuple touareg. AP


Cent deux morts dans le crash d'un avion d'Air Algérie

ALGER (AFP), vendredi 7 mars 2003, 16h41 - Cent deux personnes, dont six Français, ont été tuées et une blessée jeudi dans l'accident d'un avion d'Air Algérie qui s'est écrasé au décollage à Tamanrasset, dans le grand sud algérien.

Cet accident, la plus grave catastrophe aérienne en Algérie depuis l'indépendance du pays en 1962, est dû à une défaillance technique dans un réacteur qui a pris feu au décollage. Les Algériens ont regardé, horrifiés et choqués, les images du crash diffusées pour la première fois, vendredi matin par la télévision. De l'appareil, il ne reste que des débris épars, de la ferraille carbonisée et des monticules de cendres, selon ces images.

"D'après les premières indications, le feu a pris dans le réacteur droit de l'appareil, mais on en connaît pas encore les causes qui seront déterminées par la commission d'enquête. Il s'agit d'une défaillance, d'un problème technique", a déclaré vendredi le ministre algérien des Transports Abdelmalek Sellal à la radio algérienne, dépêché sur les lieux en compagnie de son collègue de l'Intérieur Yazid Zerhouni.

Les déclarations, vendredi, de Nazim, fils du chef de cabine du Boeing 737 qui s'est écrasé, Sid-Ahmed Raïssi, affirmant que son père avait appelé avant le décollage pour les informer que l'appareil avait un problème technique risque de susciter une polémique sur les responsabilités de cette catastrophe. Le jeune Nazim, 17 ans, a affirmé à la presse, à l'aéroport d'Alger, que son père avait téléphoné de Tamanrasset pour dire à sa famille qu'il serait en retard en raison d'un problème technique de l'avion.

Le bilan officiel, arrêté vendredi matin, est de 101 morts, dont six Français et un blessé. Un précédent bilan faisait état de 102 morts, dont sept Français. L'agence algérienne APS et la télévision d'Etat, citant des sources officielles, ont expliqué qu'un Français, sur la liste des passagers, s'était ravisé au dernier moment. Mais selon la radio d'Etat, trois personnes - un Français, un Tunisien et un Algérien -, figurant sur la liste des passagers, n'ont pu embarquer "au dernier moment pour des problèmes d'enregistrement".

Grégory Fortin, de nationalité française, Azeddine El-Guilani (Tunisien) et Mohamed Djemili (Algérien), ont expliqué à la radio que cet ultime empêchement leur avait sauvé la vie. La liste des victimes a été établie à partir de la liste des passagers qui devaient embarquer. Le non embarquement de ces trois personnes, comptées parmi les victimes, devrait ramener le bilan à 99 morts, sur 100 personnes à bord: 93 passagers et 6 membres d'équipage. Un militaire de 28 ans, Youcef Djillali a miraculeusement survécu et sa vie serait hors de danger.

Au moins 90% des victimes du crash ont été identifiés avec l'aide des familles - grâce à leurs papiers et à leurs effets personnels - et de la police scientifique qui poursuit l'identification des autres corps carbonisés. Les corps des victimes habitant Tamanrasset ont été remis aux familles et que ceux des autres victimes habitant d'autres régions vont l'être vendredi.

Concernant les six Français morts dans l'accident, le ministère algérien des Affaires étrangères est en relation avec l'ambassade de France à Alger pour les modalités de remise des corps. Les corps, identifiés, seront transférés à Alger dans la journée pour être ensuite transportés en France.

Le consul général de France à Alger, Jean-Paul Dumont, doit se rendre vendredi à Tamanrasset, dans le sud algérien, selon le Quai d'Orsay.


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