Incendie meurtrier dans la prison d'El Jadida au Maroc : 49 morts


Maroc: 49 morts dans l'incendie d'une prison

EL JADIDA (AFP), vendredi 1 novembre 2002, 21h44 - Quarante-neuf personnes ont été tuées vendredi dans l'incendie d'une prison marocaine, le plus meurtrier de l'histoire carcérale du pays, suscitant l'indignation des défenseurs marocains des droits de l'Homme.

L'incendie, survenu dans une prison d'El Jadida (200 km au sud de Rabat) et dont les causes n'avaient pas encore été établies en fin de journée vendredi, a fait 49 morts et 89 blessés dont 42 étaient encore hospitalisés vendredi soir, selon un bilan diffusé dans la soirée.

Parmi les 42 blessés qui étaient toujours hospitalisés se trouvent trois gardiens de la prison, a indiqué Mustapha Meddah, directeur de l'Administration pénitentiaire, précisant que toutes les personnes décédées étaient des détenus de la prison.

Les causes de l'incendie n'avaient pas encore été déterminées vendredi en début de soirée, a indiqué M. Meddah qui a confirmé l'ouverture d'une enquête à ce sujet. L'agence marocaine MAP avait rapporté, dans une première information, qu'un court-circuit dans la prison pouvait être à l'origine du drame.

Il s'agit de l'incident le plus grave dans l'histoire carcérale du Maroc, a indiqué à l'AFP l'avocat Abderrahim Jamaï, président de l'Observatoire marocain des prisons (OMP, indépendant), ajoutant qu'il s'agissait d'un "scandale" résultant "très certainement du manque d'entretien des prisons".

Me Jamaï s'est par ailleurs plaint de n'avoir pas été autorisé à se rendre dans la prison sinistrée et a appelé à la démission le ministre marocain de la Justice, Omar Azziman.

Les conditions carcérales au Maroc sont l'un des chevaux de bataille des organisations marocaines de défense des droits de l'Homme, parmi lesquelles l'OMP de Me Jamaï. Elles dénoncent la surpopulation des établissements pénitentiaires, les violences et les abus en tous genres qui y seraient monnaie courante.

Le roi Mohammed VI du Maroc a adressé ses "vives condoléances" aux familles des victimes. Le premier ministre sortant Abderrahmane Youssoufi et son successeur désigné Driss Jettou se sont rendus sur les lieux, tandis que le gouvernement a ouvert une enquête sur les causes du sinistre, promettant d'en publier tous les résultats dès que possible.

Située dans le périmètre urbain d'El Jadida, la prison de Sidi Moussa, d'une capacité de 940 places, abritait 1.313 détenus, a encore précisé M. Meddah, estimant que cette surpopulation "n'était pas une cause essentielle dans le déclenchement de l'incendie".

Le feu s'est déclaré vendredi vers 01H30 (locales et GMT) dans un pavillon de la prison. La fumée a gagné ensuite trois autres pavillons et asphyxié plusieurs détenus, a précisé l'agence. L'incendie a été maîtrisé vers 03H00, a-t-elle ajouté.

Le nombre des détenus au Maroc a presque doublé au cours des dix dernières années, passant de 31.230 à 57.308 personnes en 2001, entraînant un important surpeuplement des prisons, avait indiqué le 21 octobre Hassan Hamina, un responsable de l'administration pénitentiaire.

Dans un rapport récent, l'Observatoire marocain des prisons a indiqué que la population carcérale a encore augmenté de 12% en 2002. Chaque année, souligne l'OMP, les prisons accueillent 5.000 nouveaux arrivants sans que les nouvelles infrastructures puissent absorber cette augmentation.

Le précédent incendie dans une prison marocaine remonte au 18 août 2002. Deux jeunes détenus avaient été tués et vingt autres blessés dans le centre pénitentiaire de Souk Larbaâ (100 km au nord de Rabat). Cet incendie avait été imputé à un court-circuit électrique.


Incendie dans une prison marocaine, 49 morts

RABAT (Reuters), vendredi 1 novembre 2002, 12h01 - Un incendie survenu vendredi aux premières heures dans une prison surpeuplée du Maroc a causé la mort d'au moins 49 détenus et blessé 34 autres personnes.

Huit des blessés sont dans un état critique, rapporte l'agence officielle Map. Il s'agit apparemment de l'incendie le plus meurtrier jamais enregistré dans une prison marocaine.

Des responsables ont jugé possible qu'un court-circuit soit à l'origine du sinistre, qui s'est produit à la prison Sidi Moussa de la ville côtière d'El Jadida, sur le littoral atlantique du royaume.

Le feu s'est déclaré dans un bâtiment pénitentiaire vers 00h40 (01h40 heure de Paris) et s'est rapidement étendu à trois autres. Il a fallu près de quatre heures aux pompiers pour le maîtriser, a fait savoir un responsable du ministère de la Communication.

Tous les morts étaient des détenus et deux membres du personnel pénitentiaire figurent parmi les 34 blessés, a-t-il précisé.

El Jadida se trouve à 170 km environ au sud de Rabat.

La prison est conçue pour mille détenus mais elle en abritait 1.313 au moment de l'incendie, précise Map.

Plus de 57.000 détenus sont répartis dans les vingt prisons du Maroc, qui sont censées en recevoir environ 40.000, selon des statistiques officielles.

Le surpeuplement et la dégradation des bâtiments sont souvent dénoncés par les organisations de défense des droits de l'homme comme des facteurs d'incidents.

En août dernier, quatre détenus sont morts à la prison de Souk al Arbaa, dans le nord du Maroc. Des médias ont rapporté que des prisonniers se servaient de fours électriques en mauvais état pour cuisiner ou préparer le thé, ajoutant qu'ils utilisaient des bougies la nuit après l'extinction des feux.

Le Premier ministre sortant Abderrahmane el Youssoufi et son successeur désigné Driss Jettou se sont rendus sur les lieux de la catastrophe avec le ministre de la Justice Omar Azziman, a indiqué le responsable.


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