Le MPCI à Accra vendredi pour "écouter" M. Diarra, pas pour renégocier

BOUAKE (Côte d'Ivoire), 13 fév (AFP) - 21h29 - Le Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI) se rendra vendredi à Accra pour "écouter" le Premier ministre ivoirien désigné Seydou Diarra, a indiqué jeudi soir son secrétaire général, réitérant son refus de toute renégociation de l'accord de Marcoussis.

"Nous allons écouter ce que M. Diarra a à nous dire", notamment à propos de "ses premiers contacts avec le président (Laurent) Gbagbo", a déclaré Guillaume Soro à des journalistes, depuis son quartier général de Bouaké (centre), deuxième ville du pays.

"Nous ne nous sommes jamais dérobés aux discussions", a-t-il poursuivi, soulignant toutefois qu'il n'était pas question de "renégocier" l'accord signé le 24 janvier à Marcoussis (sud de Paris).

"Notre position ne varie pas; les accords sont signés, la résolution 1464 (du Conseil de sécurité de l'ONU) a été votée, on attend que ça s'applique", a indiqué M. Soro. "Personne n'a le droit de s'amuser avec une résolution de l'ONU".

Cette rencontre à Accra avec le nouveau Premier ministre ivoirien avait été annoncé dans la journée par un porte-parole du MPCI, à l'issue d'une rencontre de plus de deux heures, à Bouaké, entre une délégation du principal mouvement rebelle et l'ambassadeur de France à Abidjan, Gildas Le Lidec.

M. Soro a précisé se rendre à Accra à l'invitation du président ghanéen, John Kufuor, qu'il rencontrera en même temps que Seydou Diarra, et a dit ne pas savoir pourquoi M. Diarra ne faisait pas le voyage à Bouaké.

Jeudi soir, M. Soro a également indiqué qu'il entamerait, après Accra, une "offensive diplomatique d'explication" des positions du MPCI auprès de plusieurs chefs d'Etat ouest-africains qu'il a refusé de citer.

Le secrétaire général du MPCI a indiqué que l'ultimatum lancé le 6 février par son mouvement et les deux rébellions de l'ouest - le Mouvement pour la justice et la paix (MJP) et le Mouvement populaire du grand ouest (MPIGO) - s'achevait "toujours dimanche à minuit".

"Pour l'instant, je ne vois pas de raison de lever l'ultimatum" sommant le chef de l'Etat ivoirien d'appliquer l'accord de Marcoussis, a-t-il noté.

"L'ultimatum est l'émanation de notre base. Il est difficile de convaincre les gens (NDLR: les rebelles) de ne pas aller à Abidjan, surtout quand ils sentent que leur victoire a été volée", a-t-il ajouté.

M. Soro a également indiqué avoir réitéré à l'ambassadeur de France la demande du MPCI de retrait des troupes françaises de leurs positions le long d'une ligne de cessez-le-feu qui coupe le pays en deux d'est en ouest et bloque la progression du MPCI, qui contrôle la moitié nord de la Côte d'Ivoire.

"L'ambassadeur a pris acte", a-t-il simplement indiqué.


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