DROITS HUMAINS - FEMMES/CENTRAFRIQUE. RIFEN A REUNI DES CENTRAFRICAINES ET DES IVOIRIENNES DANS LE NORD DE LA FRANCE : 
 
" même combat ; même souffrance !  Quels espoirs pour la paix ?"

Le 13 décembre, dans le Nord de la France, des Africaines se sont données rendez-vous pour échanger sur la situation des femmes Ivoiriennes et Centrafricaines confrontées aux guerres  que traversent leurs pays respectifs.

Ce fut une occasion de faire un état des lieux sur la condition et le statut des Ivoiriennes et Centrafricaines, de souligner les conséquences de ces conflits armés qu'elles subissent actuellement, de mettre les mots sur le viol comme arme de guerre et crime souvent impuni,  d'informer le public de la région et de réfléchir sur le rôle et la place des femmes pour le retour à la paix et notre part  de solidarité dans ces épreuves.
Cette rencontre organisée par le RIFEN a vu la particpation active de Madame Yvonne METE-NGUEMEU, de l'association Centrafrique Sans Frontière.
 
Nous vous présentons sa communication.
Henri GROTHE
 

Centrafrique Sans Frontière
Association de solidarité avec les femmes centrafricaines et les orphelins pour lutter contre le Sida

 

Ivoiriennes et Centrafricaines face à la guerre :
même combat ; même souffrance ! 
Quels espoirs pour la paix ?

I) La femme centrafricaine face aux difficultés de la vie courante.

La femme centrafricaine est élevée et éduquée dès son jeune âge dans l’objectif principal d’être une bonne épouse :

Elle est solidaire des difficultés rencontrées par les autres femmes ou les enfants. ! Elle n’hésite pas à intervenir dans des bagarres de voisinage

En choisissant une femme, pourtant peu instruite, comme Premier Ministre, BOKASSA , malgré sa folie, avait parfaitement compris les qualités profondes de la femme centrafricaine :

En témoignent les extraits de lettres d’amies de Bangui reçues en mars et avril 2001 qui nous ont incité à créer l’Association

II) La femme centrafricaine face au Sida

Depuis l’apparition du Sida et sa propagation fulgurante en Centrafrique (taux de prévalence entre 12 et 14 %), la femme est devenue, comme il fallait s’y attendre, avec la pratique de la polygamie, la première victime du Sida :

Elle doit faire face à une mentalité criminelle chez la majorité des centrafricains qui pensent : "  J’ai le Sida, c’est une femme qui me l’a donné, je vais me venger, en le distribuant à majorité de filles et femmes possibles pour ne pas mourir seul. "

Un autre extrait de lettre de mars 2001 :

III) les femmes centrafricaines face à la guerre

Le pire est arrivé, avec le coup d’Etat manqué de mai 2001 :

le gouvernement de PATASSE a fait appel aux rebelles congolais du MLC de Monsieur Jean-Pierre BEMBA :

Les ONG en RDC font état de multiples actes de violences sexuelles commis contre les femmes et les filles congolaises au cours de l’année 2001.

Ces rebelles attaquent les villages , violant des fillettes de moins de 10 ans , jusqu’aux femmes de plus de 60 ans.

Or, on estime à 60 % le taux de prévalence du vih parmi ces rebelles.

Afin de se maintenir au pouvoir , après 9 années d’une gestion désastreuse du pays, le Gouvernement centrafricain a donc fait appel à une troupe qui utilise en toute impunité, comme arme de guerre, ces pratiques de viols sur des fillettes et des femmes pour combattre une autre troupe de rebelles venus de la frontière tchadienne dont on ignore encore tout, vu que pour le moment nous commençons seulement à avoir des témoignages qu’il faudra vérifier une fois la paix rétablie.

Au fait quels sont les motivations profondes de nos valeureux hommes prêts à tout pour prendre le pouvoir :

Le pouvoir signifie pour eux :

une fois au pouvoir, est de prendre tout de suite une deuxième femme, si possible plus jeune que celle qu’il avait avant ! puis une troisième , et ainsi de suite !

Et si tout ne se passe pas aussi bien que prévu après des dizaines d’années, et qu’un plus cruel que lui arrive à le chasser , pas de soucis : La " LIPADAV "est là.

La Ligue Internationale de Protection des Anciens Dirigeants Africains Véreux ! Elle fera partir le transfuge sain et sauf en exil dans le pays de son choix où il y coulera des jours heureux afin de se préparer à reprendre éventuellement le pouvoir.

Les crimes contre les fillettes et les femmes sont en train de se banaliser dans les régions en conflit et accélèrent en même temps la propagation du vih, surtout en Afrique subsaharienne et met ainsi en danger , l’économie et l’avenir de toutes ces régions , voire même du continent africain .

V) Quels espoirs pour la paix :

1)Chaque pays doit mettre en place un système d’élection qui puisse correspondre vraiment à ses traditions ainsi qu’au niveau d’instruction de sa population : Continuer d’utiliser le système occidental comme prétexte pour se maintenir au pouvoir est criminel et injuste.

2) Traduire devant une cour internationale de justice ceux qui recrutent ces mercenaires et violeurs et ne plus leur laisser la possibilité de diriger un pays : quel sort vont-ils réserver aux femmes, en plus du fait qu’ils vont installer à des postes clefs des violeurs d’enfants, des gens qui ont commis des crimes de sang ?

3) ) Pour éviter le pillage systématique des ressources, après leur mandat, tous ceux qui ont eu des postes de responsabilité doivent justifier de ce qu’ils ont accompli.

une enquête doit être menée pour connaître la situation exacte de leurs comptes en banque dans leur pays et à l’étranger .

4) ) Encourager l’instruction des femmes et leur venir en aide pour nourrir leurs enfants correctement.

5) ) Permettre aux filles mères de continuer leurs études en leur offrant de l’aide pour la garde et l’entretien de leurs enfants.

6) ) Inciter les femmes à s’impliquer plus massivement dans la politique et dans la gestion du patrimoine de leur pays. Les aider à avoir une ouverture sur le monde et à communiquer avec les autres, leur donner l’accès à Internet, pour communiquer et mettre leurs expériences en commun avec les femmes des autres pays en commençant par celles des pays voisins avec lesquelles elles peuvent avoir des buts communs.

7) ) Accueillir et encadrer les enfants de la rue , ainsi que les orphelins du Sida, afin d’ éviter que pour survivre, ils ne soient enrôlés par ces ambitieux sans scrupules prêts à exploiter la misère des jeunes pour les utiliser comme machine à tuer.

Villeneuve d’Ascq le 13 décembre 02

-------------------------------------------

67, rue Mirabeau – F 25 000 BESANCON – tél. 03 81 61 31 10 ou 06 11 47 01 76 ou 06 62 16 62 86


Actualité internationale et africaine 5