Ouattara appelle Gbagbo à respecter l'accord de Marcoussis

PARIS (Reuters), 09 février 2003 21:27 - L'opposant ivoirien Alassane Ouattara a déclaré que rien n'avait été "imposé" au président Laurent Gbagbo à Paris et qu'il fallait appliquer les accords de Marcoussis.

L'ancien Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny, qui s'exprimait sur Europe 1, a également estimé que "la solution pour l'application de ces accords" était "qu'Abidjan soit sécurisée".

"Je demande non seulement à M. Gbagbo mais je demande également aux forces nouvelles (ndlr, la rébellion) de donner toutes leurs chances aux accords de Marcoussis et aux décisions de Paris", a-t-il dit.

"Je souhaite pour ma part que M. Laurent Gbagbo s'engage comme il l'a dit à respecter sa parole", a-t-il ajouté.

Interrogé sur d'éventuelles pressions auxquelles le président ivoirien aurait été soumis à Paris lors de la conférence des chefs d'Etat ouest-africains, Alassane Ouattara a répondu que "rien n'a été imposé à M. Laurent Gbagbo".

Si, a-t-il ajouté, de telles pressions, dont il dit ne pas avoir connaissance, se sont produites, "à ce moment-là, on ne donne pas sa signature devant seize chefs d'Etat, devant le président de la République française, devant le président de l'Union européenne, etc".

PAS DE RENEGOCIATION

"Quand on accepte, on applique", a insisté l'ancien Premier ministre ivoirien, dont l'interdiction de se porter candidat aux scrutins présidentiels de 1995 et 2000 a été l'un des éléments de cristallisation de la crise ivoirienne.

Dans son discours à la Nation après deux semaines de suspense, Laurent Gbagbo a présenté vendredi soir l'accord de paix - qui prévoit la création d'un "gouvernement de réconciliation nationale" dirigé par un "Premier ministre de consensus" - comme une "base de travail".

Mais il a souligné que la Constitution ivoirienne primerait sur l'accord et qu'il entendait "conserver toutes les prérogatives" qu'elle garantit au chef de l'Etat.

Alassane Ouattara a souligné pour sa part qu'"il n'y a aucune contradiction entre la constitution et les accords de Marcoussis".

"Les accords de Marcoussis précisent que le président Laurent Gbgabo, s'appuyant sur la constitution, accepte de transférer une partie de ses pouvoirs au Premier ministre nommé Seydou Diarra pour l'accomplissement de sa mission", a rappelé le président du Rassemblement des républicains (RDR).

Alassane Ouattara a exclu une renégociation de l'accord. "Ce document, il est signé et donc nous voulons respecter notre engagement et nos signatures."


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