RDC: Controverse autour de la désignation d’un vice-président, Arthur Z'Ahidi

NAIROBI, 5 mai 2003, Nations Unies (IRIN) - Homme politique engagé depuis longtemps dans l’opposition, Arthur Z'Ahidi Ngoma a été élu samedi par une partie de l’opposition politique, dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), Kinshasa, pour devenir l’un des quatre vice-présidents durant les deux années du mandat du gouvernement de transition, sous la direction du président Joseph Kabila.

Pour sa part, le Comité international d'accompagnement de la transition en RDC, a salué samedi la désignation de M. Z'Ahidi Ngoma, en soulignant qu’elle s'était faite «librement et sans interférence externe».

«Ceci est une preuve de l'attachement de cette composante [l’opposition politique, qui était l’un des signataires de l’accord de paix du Dialogue intercongolais] aux valeurs démocratiques», a déclaré Hamadoun Touré, porte-parole de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC).  La Mission préside le Comité international d'accompagnement, comprenant les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie), ainsi que les ambassadeurs d’autres pays.

Toutefois, la désignation de M. Z'Ahidi Ngoma, ancien vice-président du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), un mouvement rebelle soutenu par le Rwanda, a immédiatement suscité les critiques d’une autre partie de l’opposition politique, qui a contesté cette élection.

«Cette désignation est anti-constitutionnelle», a déclaré à IRIN, lundi, une déléguée de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Ève Bazahiba. «Nous avons écrit au Comité national de suivi du Dialogue intercongolais et au Comité international d'accompagnement de la transition congolaise, pour leur demander de ne pas la prendre en considération», dit-elle.

L'UDPS d'Étienne Tshisekedi, un opposant de longue date connu pour sa résistance à l’ancien président de la RDC, Mobutu Sese Seko, et le Parti lumumbiste unifié (PALU) d'Antoine Gizenga, sont les deux principaux partis opposés à l’élection de M. Z'Ahidi Ngoma. Ils ont promis de désigner à leur tour, lundi, leurs propres candidats à divers postes.

«Nous allons transmettre notre liste au Comité national de suivi du Dialogue intercongolais [constitué des délégués du gouvernement de Kinshasa, des mouvements rebelles, de l'opposition politique non armée, de la société civile et des milices Maï-Maï, et chargé, entre autres, de mettre en place un gouvernement national de transition]», d’ajouter Mme Bazahiba.


Actualité internationale et africaine 5