US-IRAK : nouvelles données qui pèsent dans la bataille du Golfe 2 (électronique, brouillage, désinformation)


Les Etats-Unis pensent que des Russes aident l'Irak
par Arshad Mohammed

WASHINGTON (Reuters), 24 mars 2003 23:10 - Les Etats-Unis pensent que des techniciens d'entreprises russes sont actuellement à Bagdad où ils aident les Irakiens à utiliser des systèmes de brouillage qui pourraient être utilisés contre les forces anglo-américaines, a déclaré lundi un responsable américain.

Le président américain George W. Bush a téléphoné dans la journée à son homologue russe Vladimir Poutine pour protester contre des ventes présumées, selon la Maison blanche, de systèmes de brouillage de GPS, de lunettes de vision infra-rouge et de missiles antichars par des entreprises russes à l'Irak.

Selon les responsables américains, un tel commerce constitue une violation du régime de sanctions imposé à Bagdad depuis 1991.

"C'est le genre d'équipements qui vont mettre nos jeunes hommes et jeunes femmes en danger", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Colin Powell lors d'une interview à la chaîne Fox News. "Ils donnent à l'ennemi un avantage, un avantage que nous ne souhaitons pas qu'ils aient".

"Nous avons été en contact avec les Russes pendant plusieurs mois pour dénoncer cela. Mais ces dernières 48 heures, nous avons reçu davantage encore d'informations inquiétantes. Jusqu'à présent, leur réponse ne m'a pas convaincu", a-t-il ajouté.

AUCUNE PREUVE, SELON IVANOV

Le chef de la diplomatie russe Igor Ivanov, opposé aux côtés de la France, de la Chine ou encore de l'Allemagne à l'intervention militaire américaine en Irak, a démenti que son pays ait pu fournir de tels équipements à l'Irak et violer le régime de sanctions imposé par l'Onu.

"Aucun fait prouvant les inquiétudes américaines n'a été trouvé", a-t-il expliqué à Moscou. Un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que Moscou étudierait toutes les preuves fournies par Washington.

Des responsables américains ont fait savoir que Washington s'alarmait de ces ventes présumées par des entreprises russes depuis près d'un an et a protesté à des niveaux de plus en plus élevés de l'administration Bush. Ces protestations ont culminé avec le coup de téléphone de Bush.

"Les Etats-Unis ont des preuves crédibles que des societés russes avaient fourni une aide et du matériel lourd interdit au régime de Bagdad, tels que des systèmes de vision nocturne et de brouillage de GPS (Global positioning system) ainsi que des missiles antichars guidés", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Ari Fleischer.

Qualifiant cette aide de "troublante", le porte-parole du président George W. Bush a invité les autorités russes à faire "cesser cette aide immédiatement".

Les responsables américains disent croire que ces équipements militaires sont en fait vendus par des entreprises privées russes et demande un plus grand contrôle russe.

Un responsable américain, qui a souhaité garder l'anonymat, a déclaré que Washington avait souhaité rendre publiques ces accusations à partir de la fin de semaine dernière, quand les Etats-Unis ont découvert que des techniciens russes étaient à Bagdad.

"Ils sont à Bagdad (...) où ils tentent de faire fonctionner le système, le système de brouillage", a déclaré le responsable américain.


La ligue arabe appelle les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à retirer leurs troupes d'Irak

LE CAIRE (AP), lundi 24 mars 2003, 22h31  - A l'issue d'une rencontre marquée par de profondes divisions, la Ligue arabe a appelé lundi au Caire les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à retirer leurs troupes d'Irak immédiatement et sans conditions.

Bien que certains Etats membres de la Ligue arabe accueillent des forces américaines sur leur sol, le représentant libyen Ali al-Treiki a été très applaudi quand il a salué "l'héroïsme irakien" dans la lutte contre les forces américaines et britanniques. Le représentant du Koweït est resté silencieux.

"Si l'Irak tombe, beaucoup de pays arabes tomberont également", a averti le secrétaire libyen aux Affaires africaines.


Crise irakienne: Tristesse et amertume aux Nations Unies, 18 mars 2003