Guinée-Bissau: réunion pour la formation d'un gouvernement de transition

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BISSAU (AFP), lundi 15 septembre 2003, 19h09   - Les militaires qui ont renversé dimanche le président bissau-guinéen Kumba Yala ont rencontré lundi partis politiques, société civile, chefs religieux... pour former un "conseil national de transition" et un gouvernement qui, affirment-ils, sera dirigé par un civil.

La rencontre a eu lieu au palais de la république (présidence), en présence d'une centaine de personnes et sous la direction du chef d'état-major général des armées, le général Verissimo Seabra Correia, qui s'est autoproclamé dimanche président "par intérim", a constaté l'AFP.

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Durant cette réunion, une commission de 16 membres (militaires, politiques, société civile...), dirigée par l'archevêque de Bissau, Dom Camnaté Na Bsim, a été mise sur pied, avec pour mission d'étudier les "modalités pratiques" de création et les "prérogatives" du futur "conseil national de transition", considéré comme un "organe consultatif" élargi.

Parallèlement, la formation d'un gouvernement de transition a été étudiée.

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Il a été convenu que la junte qui a pris le pouvoir, appelée "Comité militaire de restauration de l'ordre constitutionnel et démocratique" (CMROCD)", nommerait un "Premier ministre consensuel", qui sera "une figure civile, indépendante et crédible".

Dès dimanche, les putschistes avaient annoncé leur intention d'organiser des élections générales "quand les conditions seraient réunies".

Avant le putsch, des législatives anticipées, quatre fois reportées depuis le début de l'année, avaient été prévues pour le 12 octobre, mais la commission électorale avait fait savoir vendredi dernier qu'elle n'était pas prête "techniquement" à les organiser.

La durée de la transition a été évoquée lors de la réunion de lundi.

Les militaires ne se sont pas prononcés, mais les leaders politiques ont émis des avis divers: certains souhaitent qu'elle soit courte (deux à quatre mois), d'autres, tel Helder Vaz, leader de la Plate-forme unie (coalition de quatre partis d'opposition), préfèrent une période plus longue, de 1 à 3 ans.

Selon Helder Vaz, il faut d'abord "restructurer profondément l'administration publique, créer un Etat digne de ce nom".

D'une manière générale, les partis politiques ont demandé à la communauté internationale "d'aider les Bissau-Guinéens à sortir de la situation chaotique" qu'ils connaissent depuis plusieurs années, et donc d'accepter la prise du pouvoir par Verissimo Seabra Correia.

Mené sans coup de feu ou effusion de sang, le putsch de dimanche a été bien accueilli par la population, fatiguée par une situation sociale, économique, politique et institutionnelle catastrophique.

Au plan international, le coup d'Etat a suscité la condamnation de principe de nombreux pays, mais les termes de cette réprobation ont semblé globalement mesurés du fait de la profonde instabilité qui régnait dans le pays.

Réunis lundi à Lisbonne, les représentants des huit pays de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) ont prôné l'organisation d'élections présidentielle et législatives, qu'ils se sont dit prêts à soutenir.

Le président déchu quant à lui, emmené dimanche au quartier général des forces armées, a regagné dans la nuit son domicile, où il a été placé en résidence surveillée. Dans la capitale Bissau, la vie a repris lundi, les marchés étaient ouverts, de même que l'aéroport, les routes et frontières terrestres.

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