Découverte d'un charnier dans l'ouest algérien (27 décembre 2003)

ALGER (AP), samedi 27 décembre 2003, 23h06  - Un charnier a été découvert dans l'ouest algérien, a annoncé samedi Hadj Smain, représentant local de la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l'Homme (LADDH) à Relizane, ville située à 350km à l'ouest d'Alger.

"Ce sont des squelettes entiers de plusieurs personnes dont la tête porte des gros orifices creusés par des balles avec lesquelles ils ont été exécutés", a expliqué Hadj Smain au cours d'une conférence de presse. Ces meurtres remonteraient à 1995.

Selon lui, ce sont "des citoyens de Relizane qui sont venus à mon bureau pour me signaler l'existence du charnier à la commune de Sidi Mohamed Benaouda".

Les autorités algériennes n'ont fait aucun commentaire. La découverte de ce nouveau charnier devrait relancer la polémique autour du dossier relatif aux disparus. Il s'agit selon les organisations algériennes des droits de l'homme de personnes enlevées par les services de sécurité algériens, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Maître Ali Yahia Abdenour, président de la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l'Homme (LADDH), présent à la conférence de presse, a avancé le chiffre de 7.203 personnes disparus.

Il a par ailleurs annoncé son intention de "sensibiliser" les candidats à l'élection présidentielle, qui aura lieu en avril prochain, "pour les obliger à intégrer cette question dans leurs discours de campagne".

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a mis en place en septembre dernier "un mécanisme ad hoc", dans le but de trouver une solution au problème des disparus.

Cependant, les familles des disparus, qui se battent contre le ministre de l'Intérieur pour obtenir l'agrément à leur association et les organisations de défense des droits de l'Homme, contestent la structure mise en place par le président, notant qu'elle n'est pas habilitée à interroger les membres des forces de sécurité, mises en cause dans les disparitions. AP

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