Michèle Alliot-Marie: des officiers français garantissent la sécurité de Jean-Bertrand Aristide en Centrafrique

PARIS (AP), 02/03/2004 10:31 - La ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a confirmé mardi à mots couverts que des officiers français assuraient la sécurité de l'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide en République centrafricaine.

«Actuellement vous avez en République centrafricaine, qui a connu une grave crise au cours de l'année dernière, un certain nombre d'officiers français qui sont là pour encadrer et former les officiers et sous-officiers de la République centrafricaine. Je pense que c'est un bon moyen effectivement que d'avoir la garantie que les choses se passent le plus normalement possible», a-t-elle déclaré sur Europe-1.

Mais, a ajouté la ministre, «ce n'est pas du tout la France qui contrôle les allées et venues» du président. «Il s'agit simplement que son séjour transitoire en République centrafricaine se passe dans des conditions normales».

«Aujourd'hui, je pense qu'il (le président Aristide) est protégé et non pas emprisonné. Dès qu'il voudra partir, il pourra partir», a affirmé Michèle Alliot-Marie.

Revenant sur la situation en Haïti, elle a déclaré que les troupes françaises déployées sur place auront «trois missions»: «sécuriser nos compatriotes et les Européens qui peuvent être en Haïti», «sécuriser l'aéroport» et «participer au retour à une vie normale», en attendant la mise en place d'une force internationale envoyée par l'ONU.

Selon elle, «la situation est redevenue calme ce matin». «Ceci dit, c'est aussi, compte tenu du contexte, une situation extrêmement mouvante».

Actuellement, 200 soldats français sont déployés à Haïti. «Un certain nombre de gendarmes» et «une compagnie de légionnaires venant de Guyane» arriveront mercredi sur place, a confirmé Michèle Alliot-Marie.

Elle a précisé que les troupes françaises ont un «rôle diplomatique». «Ils parlent aux chefs des uns et des autres pour les convaincre d'empêcher leurs troupes, dans la mesure où ils les contrôlent, c'est effectivement le problème, de commettre un certain nombre d'exactions ou de se battre».

A la question de savoir si les soldats français interviendront contre les «chimères», des miliciens pro-Aristide, elle a répondu: «non». AP

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