Côte d'Ivoire : horizon dégagé pour le général Gueï

Le général Robert Gueï n'aura que quatre adversaires à sa mesure lors de la présidentielle du 22 octobre après l'élimination, comme prévu, de deux de ses principaux rivaux.

La Cour suprême a en effet écarté de la course l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara et Emile Constant Bombet, ancien ministre de l'Intérieur et candidat officiel de l'ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI).

Pourtant, le calme prévalait samedi dans le pays où l'état d'urgence et un couvre-feu nocturne avaient été instaurés en prévision de troubles.

Abidjan, la capitale économique du pays, était même plus calme qu'à l'accoutumée pour un samedi, la plupart des magasins ayant préféré rester fermés, surtout dans les quartiers populaires.

Alassane Ouattara a été mis sur la touche pour cause de non-respect des critères de nationalité ivoirienne. La candidature d'Emile Constant Bombet a été invalidée en raison d'une enquête judiciaire en cours le concernant.

Restent en lice cinq candidats: le général Robert Gueï, chef de la junte, Laurent Gbagbo (Front populaire ivoirien, FPI, socialiste), Francis Wodié (Parti ivoirien des travailleurs), et deux candidats de moindre poids, Mel Théodore et Bicolas Dioulo. La liste initiale des candidats comportait 19 noms.

Alassane Ouattara a dénoncé la décision de la Cour suprême le visant, mais a tenu à appeler ses partisans au calme.

"C'est une mascarade. Cette décision a été orchestrée depuis quelque temps par le général Gueï, et imposée donc à la cour constitutionnelle, et bien sûr avec l'aide de M. Tia Koné(...)", a-t-il déclaré.

Il est "très clair que le général Gueï souhaitait avoir des candidats qui ont peu de poids, qui ne pourraient donc pas empêcher son installation".

(Reuters, Abidjan, samedi 7 octobre 2000 - 15h31


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