Sans-Papiers, droits civiques, l'esclavage

Esclavage des noirs : Crime contre l'humanité ?
Sans-Papiers/Répression du 4/02/01
Respect des droits civiques pour Pascal Marchand


Esclavage des noirs : Crime contre l'humanité ? ( c)

"A L'AUBE DU 3è MILLENAIRE EXISTE ENCORE DES CHAINES ?"

A cette question, Doudou Diène (Directeur à l'UNESCO) répond oui ! (voir document annexé)

Cette affaire nous concerne de très près associations, syndicats, partis bref tous les membres de la société française...

Evidemment les organisations ayant dans leurs rangs ou leur champs d'activité habituelle des noirs d'origine africaine directe ou indirecte (DOM TOM) sont davantage concernés...

C'est pour cette raison que SUD PTT avec le CERFOM avaient produit dès 1997 un document baptisé "Manifeste pour le cent cinquantenaire de l'abolition de l'esclavage". Ce manifeste avait pour objectif de défendre le principe du classement de l'esclavage des noirs comme crime contre l'humanité.

Abondamment signé en france, il a été placé sur le site du CNAM par des amis cinéastes et diffusé dans le monde entier.

Les initiatives fortes conduites en Franche Comté, les 6 et 7 avril 1998 par SUD PTT, CERFOM et EMERAUDE ont permis au cours "d'un voyage-pélérinage" de rendre hommage à ceux qui avaient brisé le joug de l'esclavage par la lutte au lieu de"l'auto-célébration mensonge autour de Schoelcher" que préparait le gouvernement Jospin:

- le général de brigade "républicain" Toussaint Louverture (noir) qui a conduit les haïtiens à la libération de l'esclavage, mort au fort de Joux (Jura) après une traitrise de Napoléon Bonaparte...

- les habitant du village de Champagney (Hte Saône) premiers français (blancs) à avoir exigé dès 1789 l'abolition de l'esclavage des noirs dans les colonies françaises...

La manifestation du 23 mai 1998 de République à Nation, rassemblant 40.000 personnes à travers plus de 300 associations et syndicats a permis aux noirs de diverses branches de prendre conscience qu'il était temps de s'unir pour imposer "une psychothérapie de la société française sur la question de l'esclavage des noirs durant 5 siècles"...Le classement de l'esclavage des noirs comme crime contre l'humanité étant une première condition incontournable...

Ce n'est qu'après la sortie du"Manifeste", l'action en Franche Comté et la manifestation du 23 mai 2000 que Mme Christiane Taubira Delanon, changeant d'avis (auparavant elle n'était pas favorable à une revendication concernant la reconnaissance de ce passé occulté), s'est lancée après José Toribiau (maire du Lamentin en Guadeloupe) dans la bataille avec sa proposition de loi. Ces choses méritaient d'être rappelées pour une bonne compréhension de la situation actuelle et de la manière dont on y est parvenu.

Nous sommes au 3è millénaire et cela fait bientôt deux ans qu'une "proposition de loi est enlisée" par les deux chambres.

Toujours aussi courageux sur la question coloniale le gouvernement Jospin a refusé de faire" un projet de loi" et a laissé Mme Taubira Delanon conduire cette affaire dans les conditions que l'on sait : partie de ping-pong interminable entre le Sénat et l'Assemblée Nationale. L'Assemblée Nationale a fait traîner avant l'adoption en deuxième lecture en 2000.

En 2001 c'est le tour du Sénat de faire traîner. En effet, la chambre des sénateurs devait examiner cette proposition de loi le 1er février 2001 en deuxième lecture. Eh bien! c'est annulé et renvoyé aux calendes grecques !

Le cynisme de l'affaire c'est la place que les élus de la Nation accordent à des êtres humains (noirs) par rapport à des animaux. Car le sénat a organisé durant la même période un débat sur "le chien ami de l'homme"...

Lorsque l'on connaît le rôle que les esclavagistes français ont fait jouer à ces animaux dans la traque et la destruction des noirs marrons (esclaves noirs ayant brisés leur chaînes et organisant la résistance dans les montagnes et les bois) il est patent que les mêmes mécanismes ayant conduit au crime et au génocide contre le peuple noir dans "ce passé occulté" sont toujours en vigueur à l'aube du 3e millénaire...

Pour tous ceux et toutes celles qui souhaitent que le passé colonial et esclavagiste de la France soit traité courageusement pour enfin s'attaquer aux séquelles dont souffrent les noirs aujourd'hui la seule voie est celle

de l'exigence que ce sujet soit enfin traité au grand jour.

Pour cela une campagne nationale relayée par toute les organisations s'inspirant de la défense inconditionnelle des droits civiques pour tous doit contraindre les deux chambres, le gouvernement, les partis politiques démocratiques ou se revendiquant comme tels que ce sujet soit enfin tranché par la société française.

 

NB : Le classement de l'esclavage comme crime contre l'humanité était une des revendications phares de la Marche du Peuple Noir du 20 mai...

[From: Joss Rovelas <rovelas@sudptt.fr>
Date: Wed, 7 Feb 2001 09:47:06 +0100]


Sans-Papiers/Répression du 4/02/01 (b)

APPEL DE LA COORDINATION NATIONALE DES SANS PAPIERS.

Afin de rappeler" les promesses JOSPIN" de régularisation des Sans-Papiers tenues avant les élections qui portèrent en 1997 la gauche plurielle au pouvoir; une occupation symbolique de l'église St Bernard (Paris 18è) a eu lieu le dimanche 4 février 2001 avec la participation des collectifs suivants : 95, 92 Sud, 92 Nord, 93, 94, 78, et les S.P de Droits Devants!

Suite à l'expulsion violente des Sans-Papiers de l'église St Bernard plusieurs dizaine personnes ont été retenues au commissariat du 10e, métro Louis Blanc.

Des soutiens ont été relâchés. Cependant, 6 personnes sont encore retenues. Certains Sans-Papiers ont été transférés à la Préfecture de Police de Paris (Cité). Ils risquent la comparution immédiate

Nous vous demandons de harceler les structures suivantes :

- Commissariat du 10ème tél 01 53 71 60 35

- Ministère de l'intérieur fax 01 49 27 48 48

- Préfecture de Police de Paris fax 01 56 06 18 98 et tél 01 53 71 53 71

- Premier ministre fax 01 45 44 15 72 ou 01 42 56 01 39

CONTACTER : Christophe Herin < christopheherin@hotmail.com>

Coordination Nationale des Sans-Papiers 94 rue Jean-Pierre Timbaud 75011

Paris tél 01 49 23 15 43 fax 01 43 57 57 88

[Date: Mon, 5 Feb 2001 12:01:33 +0100
From: Joss Rovelas <rovelas@sudptt.fr>]


Respect des droits civiques pour Pascal Marchand. (a)

Au moment où certains, ne manquant pas d'air, s'apprêtent à obtenir la libération de PAPON, il serait bon de s'occuper de personnes réellement victimes de traitement inhumains...

C'est le cas de cette personne dont parle cet "Appel à soutien"!

Merci de diffuser très largement.

APPEL A SOUTIEN

Un an de prison pour délit de solidarité

Ce mardi 30 janvier, vers 22h30, Monsieur Pascal Marchand, un membre du Collectif contre les Expulsions, a été interpellé à son domicile et écroué à la prison de Forest, en application d'un jugement rendu par défaut par la 50ème chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles.Pascal Marchand a été condamné le vendredi 26 janvier à une peine d'un an de prison

ferme pour des accusations de coups et blessures, de tentative de vol et de destruction de matériel.

Les faits ? Une manifestation devant le centre 127bis de Steenokkerzeel, le 3 octobre 1999, pour dénoncer l'expulsion collective de tziganes. Les incidents ? Pascal Marchand ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés. Un an de prison pour s'être solidarisé avec des réfugiés que la gendarmerie a marqué à même la peau avant de les déporter .

Pascal Marchand, ne reconnaît pas ce jugement et se considère donc comme prisonnier politique. Il refuse en conséquence de se soumettre à ce

type d'autorité et a entamé dès son incarcération une grève de la faim.

En réaction, les autorités pénitentiaires de Forest se livrent à

une entreprise de démolition ; depuis son arrivée, Pascal Marchand est tenu

au secret en " cellule de réflexion ", le mitard, et régulièrement passé à tabac. Il présente de nombreuses marques de coups sur le visage et se plaint de diverses douleurs sur le corps. Un médecin se rendra sur place ce vendredi 2 février pour procéder à une expertise. La prison de Forest est par ailleurs connue pour ses pratiques violentes (cf la DH du 12-1-01)

En attendant de faire casser le jugement (l'audience devrait intervenir la semaine prochaine), Pascal Marchand restera en prison. Nous rendons le directeur de l'établissement et le ministre de la justice directement responsables du sort de Pascal et nous nous réservons le droit d'intenter les actions qui pourraient s'avérer nécessaires.

Nous sommes confrontés à un nouveau cas de criminalisation d'un mouvement social. Pour rappel, le CCLE a fait l'objet de nombreuses tentatives d'intimidations de la part des autorités judiciaires et policières et beaucoup de ses membres demeurent sous le coup d'une inculpation. Cette affaire démontre une nouvelle fois que nous vivons dans un Etat où la répression l'emporte sur la démocratie.

Nous soutenons notre compagnon dans sa grève de la faim et incitons une nouvelle fois à la désobéissance civile face à une violence exercée par des organismes d'Etat, qui touche tous les détenus, qu'ils fussent de droit commun, politiques ou sans papiers ; ils sont victimes des mêmes logiques de " surveillance et de punition " .

Nous exigeons des autorités " compétentes " la libération de Pascal Marchand, l'abandon de tous les chefs d'inculpation et la reconnaissance du caractère politique de sa condamnation.

Nous attendons de plus amples informations pour lancer de nouvelles actions. En attendant, nous vous proposons de soutenir Pascal en envoyant une lettre type, par fax, au ministre de la justice, Marc Verwhilgen

(02/538.07.67) et à la prison de Forest (02/349.75.65).

Nous vous remercions d'avance et vous tiendrons au courant de l'évolution de la situation par le biais de notre page web et du courrier électronique.

 

Le Collectif Contre les Expulsions

A faxer au ministre de la justice et à la prison de Forest :

 

Monsieur le Ministre de la Justice

Par la présente, nous tenons à attirer votre attention sur la situation de Pascal Marchand, incarcéré, le 30 janvier 2001 à la prison de Forest. Il fait l'objet d'une condamnation d'un an de prison prononcée par défaut le 26 janvier 2001 par la 50ème chambre de l'arrondissement judiciaire de Bruxelles.

Dans le contexte de la manifestation d'opposition à l'expulsion collective des Tziganes le 3 octobre 1999, des faits qu'il ne reconnaît pas lui sont reprochés. Sur la seule accusation des forces de l'ordre sont mis à sa

charge : une tentative de vol, une destruction de matériel ainsi que des coups et blessures.

Les avocats qui ont pu visiter Pascal Marchand se sont dit alarmés par les conditions de détention de celui-ci. Au dire des gardiens de l'établissement pénitentiaire, les forces de l'ordre ont amené Monsieur Marchand "dans un sale état.". Celui-ci, refusant sa condition de détenu, et donc refusant les injonctions qui lui sont faites, a droit à un traitement particulièrement violent. Suite à sa résistance, il a été placé en cellule d'isolement : le "mitard".

Il présente des traces de coups sur le visage, fait état de douleurs dans la nuque, dans le dos. Dans un Etat de droit, de tels traitements sont inacceptables et ne peuvent qu'être dénoncés.

Pascal Marchand a immédiatement entamé une action de grève de la faim parce qu'il estime que les mobiles de son incarcération sont de nature politique.

Le fait de condamner une personne (bouc émissaire) à un an de prison, pour des accusations non fondées, entraînant de plus une condamnation excessivement disproportionnée, démontre la volonté politique de discréditer des mouvements de contestation sociale.

Nous exigeons :

- la mise en liberté immédiate de Pascal Marchand,

- l'abandon de tous les chefs d'accusation, et l'éclaircissement public des "éventuels disfonctionnements" qui ont amené à cette détention abusive.

CONTACTER christophe herin : christopheherin@hotmail.com

[Date: Mon, 5 Feb 2001 11:15:28 +0100
From: Joss Rovelas <rovelas@sudptt.fr>]