Mission CSF en République Centrafricaine en Novembre-Décembre 2005: Compte-rendu.

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Clémentine CZORNY, élève avocate et bénévole de l’Association CSF a effectué une mission humanitaire en Centrafrique pour le compte de l’association. Elle a séjourné à Bangui du 6 novembre 2005 au 11 décembre 2005 et a été hébergée durant tout son séjour en famille par Mr et Mme GAMBET à Sica I.

Nous vous proposons ci-dessous le compte-rendu des différentes démarches et actions qu’elle a eu à effectuer durant sa mission sur le terrain.

 

1. Inondations et Médicaments :

 

Clémentine s’est présentée dès son arrivée à la Ministre des Affaires sociales, Mme PAGONENDJI-NDAKALA Solange, avec qui elle s’est entretenue des objectifs de sa mission ainsi que de la possibilité d’octroi de parcelles de terres pour le projet de construction de logements sociaux pour les victimes des inondations d’août 2005.

Elle a ensuite pris contact avec Melle NZENGOU Marlène du PNUD qui lui a présenté Monsieur SOULEMAN de l’OCHA, (bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires) en charge du dossier des conséquences et des victimes des inondations.

Elle a pu ainsi récupérer divers documents et collecter les coordonnées des personnes a contacter afin d’obtenir de plus amples renseignements sur la situation des victimes des inondations : Monsieur ZARAMBAUD Alphonse,  Secrétaire Général de la Croix Rouge Centrafricaine,

Monsieur LOBJOIS Stéphane de la Croix Rouge Française et Monsieur DEMAZAGOA Désiré de l’UNICEF (responsable de la distribution gratuite d’eau potable aux sinistrés).

Des différentes rencontres avec le Secrétaire Général de la Croix Rouge Centrafricaine il en ressort que :

ü Il n'y a pas vraiment de sans abris a proprement parlé car les victimes ont été relogées chez des voisins, parents ou amis.

ü La Croix Rouge a le projet d’améliorer l’état des canaux pour éviter que la situation ne se reproduise les années suivantes, étant donné que les maisons n’ont pas de fondations et que les canaux existants manquent d’entretien.

ü A propos de l’envoi des médicaments, le Secrétaire Général pense qu’il faut travailler avec un médecin prescripteur local et soulève les risques que les médicaments, en passant par des centres de santé, ne puissent pas bénéficier réellement aux personnes qui sont dans le besoin.

 

Clémentine a également rencontré une famille qui avait contacté CSF France par messagerie électronique et qui a accepté de témoigner de sa situation précaire. L’Association envisage pour le moment une aide financière pour cette famille qui est à l’image des victimes qui ne baissent pas les bras et qui se battent pour améliorer leur sort.

CSF envisage par ailleurs une intervention globale pour le reste des victimes, trop nombreuses, en même temps que les actions en faveur des bénéficiaires de CSF.

 

 

2. Autorisation administrative pour l'Antenne CSF de Centrafrique

 

Avec l’aide de deux députés Centrafricains (Mme Rosalie POUZERE et M. Jean-Michel MANDABA), et avec l’appui de Dieudonné MBANGOT, Ministre chargé des Relations avec le Parlement, sans oublier la collaboration de Léon SCHAAL (un des adhérents CSF qui est reparti fêté ses 70 ans en Centrafrique où il a eu à travailler 16 ans durant dans le passé), Clémentine a accentué toutes les démarches nécessaires à l’obtention de l’autorisation administrative.

Après maintes péripéties cette Autorisation Administrative fut enfin obtenue le 7 décembre 2005. Ceci nous a procuré une immense joie, et a donné lieu à la publication d’un article dans le journal « Le Confident ».

« Le Confident » dont le Directeur, M. Mathurin MOMET, est en même temps coordinateur de l’ONG CPELS (Cellule Presse Ecrite pour la Lutte Contre le sida en Centrafrique, qui mène une lutte efficace et sans relâche contre le SIDA à tous les niveaux) fait partie des premiers partenaires de CSF sur le territoire centrafricain et a toujours soutenu nos actions et encadrés efficacement tous nos bénévoles expatriés en mission sur le terrain.

 

 

Nous tenons à exprimer notre reconnaissance et nos sincères remerciements à toutes celles et tous ceux qui ont bien voulu consacré de leur temps pour permettre à l’association d’exister légalement en Centrafrique et de pouvoir continuer à agir efficacement sur le terrain.

 

 

3. Situation sanitaire de la ville de Bangui et préparation d’une mission à l’hôpital de Sibut

 

Clémentine a rencontré le Docteur KABA-MEBRI qui a dressé un bilan réaliste et complet de la situation sanitaire de la ville de Bangui. Il a orienté notre bénévole vers le docteur SERVAIS, ancien collaborateur de l’Agence Française de Développement, ce qui lui a permis d’obtenir des documents complémentaires sur la situation sanitaire.

 

Voici un résumé de la situation sanitaire de Bangui :

Ø Taux de mortalité infantile : 1 030 décès pour 100000 naissances…

Ø L’un des problèmes majeurs se situe au niveau des mauvaises prestations avec un personnel soignant peu motivé en raison des arriérés de salaires.

Ø Il y a un genre de racket généralisé à chaque étape du système hospitalier en commençant par l’accueil…

Ø Le gouvernement a mis en place un système de recouvrement de soins primaires avec un accès aux médicaments essentiels génériques à des prix raisonnables.

Ø Il y a en principe trois (3) grands hôpitaux : Hôpital de l’Amitié, Hôpital Communautaire et Hôpital Général, mais ce dernier hôpital est totalement délabré. Il y a, normalement, deux (2) centres de santé par arrondissement, mais ils connaissent tous des difficultés de fonctionnement.

Ø Il n’y a pas de scanner dans toute la Centrafrique ; mais il est possible de faire des radios dans les grands hôpitaux, pour ceux qui en ont les moyens.

Ø Les blouses du personnel ne sont pas fournies alors qu’elles sont obligatoires. Certaines personnes utilisent donc la même blouse toute l’année.

Ø Les maladies les plus dangereuses et les plus mortelles chez les enfants sont le paludisme, les maladies respiratoires et les diarrhées.

Ø La principale cause de décès chez les mères est l’hémorragie lors des accouchements.

Ø Les soins dentaires et de la vue ne sont pas vulgarisés.

 

Mission à Sibut (premier site proposé pour la  ferme pilote de CSF) :

Notre jeune bénévole n’a pas pu concrétiser cette mission à 180 km de Bangui en raison de difficultés techniques et pratiques. Cependant, un message a été envoyé au GFADS (Groupement des Femmes d’Action pour le Développement de Sibut) qui avait fait une demande de médicaments pour une pharmacie villageoise de Sibut.

Le docteur Guy N’DAMAS, le médecin de Sibut, a promis de nous dresser un bilan complet de la situation sanitaire de la ville pour la prochaine mission.

 


 

4. Etablissement des actes de naissance pour les enfants et projet de construction de logements sociaux

 

Clémentine a entrepris des démarches auprès du Tribunal et de la Mairie de Bangui pour obtenir des informations sur les coûts des actes de naissance, car plus de 40 % des enfants mineurs de nos bénéficiaires n’ont jamais eu d’actes de naissance et ne sont donc pas scolarisé.

Ainsi, il faudrait :

- un jugement supplétif du tribunal signifiant que la déclaration de naissance n’a pas été faite. Coût : 3 800 francs CFA, soit 5,80 €.

- un certificat d’âge apparent délivré par un  médecin pour un coût de 1 000 francs CFA (1,53 €).

- un acte de naissance : 1 000 Franc CFA (1,53 €)

 

Le coût total d’un acte de naissance s’élèverait donc à 5 800 francs CFA (8,86 €) par enfant.

 

L’étude de coût pour les logements sociaux fut menée à bien avec la collaboration de trois (3) des plus importants architectes de Bangui : M. SAMBA MOKAMANEDE Ghislain, M. KATEKONDJI Joseph et Mr VIRET ; ainsi qu’avec l’aide de Léon SCHAAL.

 

 

5. Festivités du 1er décembre et Atelier culinaire du 10 décembre 2005

 

Il s’agissait de concrétiser l’intégration de treize (13) nouveaux membres qui proviennent des victimes de viols des rebelles congolais, et de prendre contact formellement avec notre future partenaire l’Association « Maxi-Pauvres ».

 

Jeudi 1er décembre 2005, commémoration de la déclaration de la République Centrafricaine : Réunion des bénéficiaires et distribution de vêtements envoyés par CSF France (les femmes étaient ravies), préparation des festivités de l’Atelier culinaire du samedi 10 décembre 2005 et visite dans le quartier Combattant pour assister à un spectacle de danses traditionnelles folkloriques.

 

Samedi 10 décembre 2005 : Atelier culinaire avec la nouvelle équipe composée de 22 anciens bénéficiaires de CSF Centrafrique et des 13 nouveaux membres. CSF Bangui compte désormais 35 membres bénéficiaires.

Une première rencontre avec les  femmes victimes de viols était nécessaire pour leur expliquer le but et l’organisation de l’association, et pout leur souligner l’importance d’être active, présente aux réunions et solidaire les unes des autres.

Elles ont alors exprimé leurs requêtes par l’intermédiaire de leur représentante Marie, à savoir :

Ø Avoir des cartes de membre ;

Ø Obtenir de l’aide afin d’améliorer  leur commerce d’huile de palme ou de karité …

Ø Se faire dépister à condition que le dépistage soit gratuit et sur rendez-vous…

 

 

6. Prise de contact avec une Association banguissoise, future partenaire : « l’association coopérative Maxi Pauvres »

 

Clémentine a fait la connaissance de l’un des membres de cette association, M. Moussa ABDOULAYE grâce à Mme Sidonie GAMBET chez qui elle logeait pendant sa mission à Bangui.

Les objectifs principaux de cette association et leurs réalisations se situent au niveau de la lutte contre la pauvreté et le VIH (avec comme cible prioritaire le milieu musulman), ainsi que des actions comme :

Ø La création de pharmacies villageoises,

Ø La promotion et le soutien aux micro-entreprises initiés par des femmes (vente de savon, par exemple).

Ø La mise en place de cafétéria et des latrines publiques dans les centres scolaires.

Ø Le développement d’un atelier de menuiserie, etc…

 

Des représentants de cette association ont rencontré les membres de CSF Centrafrique et ont même participé à l’atelier culinaire du 10 décembre 2005.

 

 

 

CENTRAFRIQUE SANS FRONTIÈRES
8 rue des Vieilles Perrières – 25000 BESANÇON
Web : www.centraf-sf.org – Mail : contact@centraf-sf.org
Tél. : + (33) (0)3 81 83 53 76 ou + (33) (0) 6 62 16 62 86

 

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