FRUD - DROIT DE REPONSE à propos de l'écrit de - BE-AFRICA intitulé " Une semaine intéressante " : une âpreté de ton

BE-AFRICA

Sous le titre : " Une semaine intéressante ", vous avez fait mention de la création à Paris, le 25 mars 2002, du Front pour la Restauration de l'Unité Nationale et de la Démocratie, le F.R.U.D.

J'avoue avoir été surpris par l'âpreté du ton, ce qui m'amène à penser que vous n'avez pas pris tout le temps nécessaire de vous informer sur les objectifs du F.R.U.D.

Ce réquisitoire qui ressemble étrangement à celui des propagandistes zélés du pouvoir du régime PATASSE, qualifie la direction du F.R.U.D. de personnes " intellectuellement sclérosées ". Ce sont là des jugements sans fondements motivés par un simple fanatisme aveugle et partisan.

Le F.R.U.D . est loin de constituer une " démarche futile " comme vous le prétendez en cette période de notre histoire où la population civile vit sous un régime de terreur, les exécutions sommaires étant leurs sort quotidiens, l'Unité Nationale ayant volée en éclat et qu'il est de la responsabilité des Centrafricains conscients, de s'organiser pour mettre un terme à cette douloureuse crise sans effusion de sang.

De même, il est indécent que des compatriotes, comme cela transparait dans votre article, puissent se réjouir que d'autres Centrafricains restent contraints à l'exil, loin de leurs parents et de leur pays, au motif qu'à leur descente d'avion, PATASSE les ferait arrêter sur le tarmarc de l'aéroport pour qu'ils rendent des comptes.

A supposer que le Président PATASSE détienne l'effectivité du pouvoir, comment expliquez-vous qu'il place son pays sous protectorat de l'armée libyenne en échange de sa survie politique et financière.

Pour mémoire, je voudrais vous rappeler ce qui suit :

Après l'échec de son coup d'Etat du 03 novembre 1982, Monsieur Ange PATASSE, président du M.L.P.C., réfugié au TOGO, qui n'était ni député, ni membre de gouvernement, avait contracté, auprès de Monsieur William SOFIN, un emprunt de 25 millions de dollars US (15 milliards de francs CFA), au nom de la République Centrafricaine.

Le journal PARIS MATCH de 1995 relatant les détournements au Crédit Mutuel d'Angoulême, a publié cette information, photocopies à l'appui, sans que cela fasse l'objet d'une poursuite judiciaire ou d'un quelconque démenti de la part du Président PATASSE.

Depuis Lomé, il a fait procéder au recrutement des troupes qu'il a fait former en Libye et a acheté des armes avec l'argent emprunté au nom de la République Centrafricaine. Ces " barbudos " de la savane ont envahi la préfecture de l'Ouham-Pendé et y ont créé l'embryon de la future République du Logone.

Après de nombreuses exactions, dont l'attaque des coffre-forts de la COTONTCHAD, dont le partage du butin fut tragique pour certains, ces guérilleros se sont lancés dans le pillage des biens de la population.

Excédés, les cadres de la région ont demandé l'intervention de l'armée pour remettre de l'ordre. Ce qu'elle fit, avec toutes les conséquences dont le président PATASSE tire prétexte pour perpétrer son génocide ethnique.

Après de multiples tentatives de prise de pouvoir à BANGUI, avec l'aide de mercenaires, Monsieur PATASSE a pu regagner le Centrafrique en octobre 1992, en posant les pieds sur le tarmac de l'aéroport de BANGUI et se présenter aux élections législatives et présidentielles de 1993, sans que le pouvoir en place, qui avait toutes les raisons de lui demander des comptes, ne lui complique la vie.

Une geste de réconciliation que vous semblez condamner aujourd'hui.

Si vous avez des idées ou des suggestions pour améliorer la réflexion sur l'avenir de la Paix en République Centrafricaine, ces contributions seront les bienvenues.

Pour le F.R.U.D.,

Le Sécrétaire Général - Eric NERIS

[Sent: Tuesday, April 09, 2002 11:30 PM]


Regards et points de vue des partis politiques et mouvements centrafricains