CONDAMNABLE TENTATION

 

Condamnable tentation , par J.B. Péléket
Jean-Pierre Mara à JB. Péléket
Amalgame, confusion ou exactes citations ? Lisez dans le texte.
"Langue de bois et...", Frederic Ganapamo
Cheikh Modibo Diara et le forum centrafricain


Condamnable tentation , par J.B. Péléket

Lors de notre dernière rencontre à Paris, Claude s'est étonné de mon silence sur le net.

A dire vrai, je n'y étais pas totalement absent, même si les membres de ce forum n'ont pratiquement rien reçu de moi cette année. Certains ont peut-être pris connaissance de mes contributions ailleurs.

Comme beaucoup d'entre vous, j'ai aussi d'autres centres d'intérêt ; la vie parisienne en offre tant. Il y a également la famille, avec tout ce que cela comporte: joie et obligations y compris en cette belle saison. A ce sujet je vous conseille de profiter de vos enfants si vous en avez car ils grandissent très vite, à votre insu...

J'avais pris du champ par rapport à notre forum sans pour autant demander à ceux qui ont pris le parti de l'avalanche de me retirer de leurs carnets d'adresses. Je pense malgré tout que nous pouvons toujours capter quelque chose de la masse des messages ou, tout au moins, que l'avalanche est souvent révélatrice de dysfonctionnements qu'il nous appartient de traiter.

Après le flot de Jean-P. Mara qui a connu le succès que l'on sait, nous voici confrontés à celui d'Honoré Yadaba. Deux compères qui se connaissent, si je me réfère à la production de ce dernier.

"Un touche à tout", style alerte, qui démarre souvent au quart de tour, la main sur le coeur. Allah, le dieu des musulmans, est pris à témoin.

J'attendais d'en savoir plus pour me faire une opinion et intervenir, car la question traitée en vaut la peine J'étais persuadé que les choses se clarifieraient pendant la campagne des élections présidentielles.

Voici que tout se précipite. Que les voiles tombent, avant que les politiciens n'entrent dans la danse.

En tant que scientifique, M. Patassé a toute l'admiration d'Honoré Yadaba. Notre compatriote est libre d'afficher ses couleurs, je n'en disconviens pas. Mais l'intérêt du forum, c'est le débat, l'argumentation, sans récrimination ni insulte. Honoré, en scientifique qu'il se présente, devrait en être pétri. J'observe que dans tout ce qu'il a écrit sur deux hommes politiques centrafricains en particulier, il n'y a pas le moindre début de commencement d'argumentation. Des propos à l'emporte pièce, à la limite de l'injure et des menaces à peine voilées. A cette allure là, assurément, les "scientifiques" feront mieux dans la souffrance des centrafricains que les "littéraires" ... Point n'est besoin de remonter le temps de deux, trois ou quatre décennies. Il est vrai qu'en matière de souffrance le peuple a été bien servi (si je puis dire) au cours des 4 dernières années.

"... Patassé président ou pas, mon affection et mon soutien inconditionnel pour lui ne changera guère"

C'est une déclaration d'amour, une passion dont l'expression légitime doit trouver à s'exprimer dans un cadre approprié, pas dans un forum comme le nôtre.

Suit un paragraphe somme toute pathétique. " Je me soumets à votre décision : ceux qui ne souhaitent plus lire mes contributions peuvent me demander de ne plus les considérer dans ma liste de mel.

Je suis un être de chair et de sang. Si je dois être exclu à cause de mes origines "sara" et de ma religion, l'islam, je n'en voudrai à personne.

C'est ce que Dieu aura voulu".

Ce paragraphe a fait éclater de rire plus d'un centrafricain semble-t-il. Je me répète, je le trouve pathétique, d'une tristesse absolue. Est-ce la preuve que Patassé aura réussie au moins dans une entreprise: exacerber le tribalisme à défaut d'un travail scientifique avéré ou une politique de développement économique et social dans quelque contrée que se soit de la RCA ? Faire que certains compatriotes s'affichent d'abord Sara, Banda, Sango etc. ou leur état de "nordiste", de "savanien", d'"oubanguien" avant une nationalité qui nous est pourtant chère, n'est ce pas la pire des choses qui pouvait nous arriver ? .

La politique de "tous les moyens sont bons" ne doit pas être acceptée par ceux qui se présentent comme "les meilleurs parmi les meilleurs" ou qui aspirent à prendre part modestement, à quelque niveau que ce soit, à la construction de notre pays. Lorsqu'on en arrive là, le pire n'est pas loin.

Honoré Yadaba manipule, avec un art consommé, des recettes sulfureuses qui ont fait le malheur des peuples. La situation matrimoniale est un argument comme un autre pour lui et la critique est définitive, sans appel.

"Les nazis viennent d'Allemagne, mais mon épouse est Française. Claude (qui est marié avec une Allemande) doit être mieux placé que moi pour apprécier cette partie de l'histoire sur les génocides ..." On croit rêver, un cauchemar ?

A ses yeux, Goumba réunit tous les péchés mortels : l'âge et une épouse Tutsi. "... Goumba est marié à une Tutsi, en 2006, il sera " dans les meilleures dispositions physiques, intellectuelles et mentales pour gouverner les Tutsis ...". Enfin dernière affirmation, le passé historique qui permet au personnage d'être sur une stèle : " ... Mais voilà, si je suis bien "Sara" du nord de la Centrafrique, je suis aussi nilothique de par l'origine des aïeuls qui vinrent de la région du Nil"

La boucle est-elle bouclée ? Sûrement pas. La production de notre compatriote au cours de ces dernières semaines mérite d'être analysée. Je vous laisse le clavier. Je me suis contenté ici, de souligner deux points qui posent problème et me paraissent dangereuses à la fois. La confusion entretenue autour du personnage qui est Patassé n'est pas admissible tout au moins de la part de "l'élite" ou de tous ceux qui estiment être "les meilleurs parmi les meilleurs".

1) Lorsque Honoré Yadaba affirme que Patassé est un scientifique je veux qu'il m'en apporte la démonstration. Il faut sortir une fois pour toute, du mythe du diplôme (un compatriote l'a dit, il y a peu de temps). Un certificat délivré par une école de banlieue parisienne ne fait pas de son heureux bénéficiaire un ingénieur agronome ou un scientifique pas plus un diplôme d'informaticien ou de 3ème cycle d'université, etc.

Si Félix Ange Patassé a rendu d'éminents services à l'humanité par ses productions scientifiques alors, ce serait dommage de ne pas le faire savoir.

Nous avions été de ceux qui ont applaudi aux succès de Cheik Modibo Diarra, malien, ingénieur à la NASA. Je suis persuadé que les Centrafricains applaudiraient à tout rompre s'ils avaient un scientifique de renom. Ils sont déjà si reconnaissants à l'égard des instituteurs, institutrices, des infirmiers, infirmières et autres techniciens qui tiennent à bout de bras, nos écoles et nos formations sanitaires démunies.

Lorsqu'on touche à des domaines comme ceux là il faut d'abord et avant tout exposé les faits avant d'étaler son sentiment.

S'agissant de M Patassé, je connais l'homme politique (comme des milliers de Centrafricains) pas le scientifique. Un homme politique d'une longévité exceptionnelle, qui a été ministre, 1e ministre, de 1966 au couronnement de la pire dictature que la RCA ait connue, et qui est président de la république depuis 1993. Il conduit la destinée du pays depuis cette année. Le moins qu'on puisse en dire, c'est que la RCA ne s'est jamais portée aussi mal que sous sa direction. Cela me conduit à poser la question de savoir de quel homme veut-on débattre ?

2) Je refuse de croire qu'il faille employer tous les moyens pour parvenir à ses fins en politique, en particulier en RCA. Le tribalisme et le népotisme permettent peut-être de vaincre l'adversaire politique du moment mais ils concourent inévitablement à la ruine et à la destruction du pays.

Je suis pour un débat sans concession sur la gestion passée et à venir de la RCA, sur les projets des candidats qui aspirent à gouverner le pays, calmement peut-être, avec passion (ou même sûrement) mais sans haine, pas d'insulte ni de langue de bois n'est-ce pas, Jean-P. Mara, Frédéric Ganapamo et Henri B. Ndamas ?

A propos de langue, où en est le sango ? A quand, des échanges dans notre belle langue nationale sur le net ? Je vous avoue par avance mes lacunes : orthographe incertaine, vocabulaire moins riche. Mais il faut un début à tout et les spécialistes nous accompagneront avec joie, j'en suis persuadé.

A vos claviers donc.

Balao

Ita ti ala PELEKET

Paris, le 30 août 1999


Droit de Réponse A Péléket au sujet de :"Condamnable tentation", par Jean-Pierre Mara

Merci

à Mr Peleket d'avoir donné cette occasion . Après la lecture de son intervention sur Sangonet, j' ai le sentiment que nous ne prenons plus le temps de lire tranquillement les interventions des uns et des autres par ce temps ou chaque lecteur est bombardé par des tonnes de messages.

Aussi je crains qu' il n y ait amalgames de positions et de citations.

Ne me confondez pas au compatriote Ganapamo.

Ne me confondez pas non plus au compatriote Yadaba.

Sauf erreur d'expression de ma part, nous ne sommes pas et ne seront Jamais du même bord culturel, économique et politique.

Je n'ai pas encore une carte de membre d'un parti politique, ce qui ne veut pas dire que je ne le ferai pas dans le futur.

Je comprends, hélas! que l'aculturation nous fait tant de mal. Le système scolaire ou universitaire hérité gouverne notre comportement, que l'on soit tribaliste ou non, que l'on soit traversé par le courant de suspiscion ambiant ou non.

Pour ce qui me concerne, je prie ceux qui ont gagné le sentiment présenté par le compatriote PELEKET de rectifier leurs préjugés si cela n'est pas encore trop tard car le fait d'avoir réagi au message de Ganapamo ou alors celui d'avoir essayé de faire de la réflexion au frère Yadaba concernant ses rapports avec son parti ou avec le Président de son parti ne signifie en aucun cas que nous sommes du même bord politique.

Quand à l'interprétation qui est faite de mes interventions, comprise Comme " flot de Jean-P. Mara " je doute que cela ne soit dû à une incompréhension car j'ai voulu comme un simple Centrafricain me démarquer de la logique du " meilleur parmi les meilleurs ".

Je profite aussi de cette occasion pour dire à la communauté Centrafricaine représentée par ce forum, que je suis de formation universitaire autre que francophone. Je vis en France depuis deux ans amené par mon travail.

Je m'amuse donc depuis à observer et établir un parallèle entre la logique de la langue de bois tout comme les considérations mesquines qui ont tendance à s'ancrer dans la classe dite " Intellectuelle Centrafricaine " avec les expériences de la vie de tous les jours.

Amusant et pas étonnant.

 

Jean-Pierre Mara

Date: Sun, 5 Sep 1999


Amalgame, confusion ou exactes citations ? Lisez dans le texte.

Sans vouloir rechercher la polémique, ou prolonger le débat, j'invite les compatriotes à vérifier par eux-mêmes les citations que j'ai pris le soin de rapporter en italique dans "condamnable tentation". Elles sont toutes d'Honoré Yadaba sans exhaustivité.

Quant au reste, je me contenterai de renvoyer les compatriotes une nouvelle fois aux innombrables messages de peu d'intérêt qui encombrent nos micros. Enfin, Jean-P. Mara feint d'oublier une contradiction, que dis-je ? une invective (...) qu'il s'est plu à opposer à mon intervention relative aux massacres des Oubanguiens perpétrés par les troupes de Kabila et alliées, dans la zone frontalière avec la RCA.

Des massacres relevés par des missionnaires (hommes et femmes de différentes congrégations religieuses), par des ONG ; reconnus par des observateurs américains, français et autres que même le gouvernement de Kinshasa n'a jamais nié mais dont la révélation sur le forum m'a valu des bois verts de la part de trois compatriotes...

De grâce ne nous faites pas le coup de formation francophone contre formation d'autres lieux après celui des scientifiques contre les littéraires.

Peu importe l'origine de la formation des compatriotes et l'idéologie qui l'a soutenue. Je suis tenté de répondre à ceux qui m'en tiendraient rigueur : tournez votre regard vers les peuples d'Asie du sud-est, vers ceux du moyen orient. Ils ne se sont jamais préoccupés de ce type de débat, ancrés qu'ils sont dans leur culture et mus par le souci de produire national, de relever le défit de l'Occident, de l'URSS et des malheurs des conquêtes coloniales.

Assurément Barhélémy BOGANDA était un visionnaire. Pensez donc, de quelle devise a t-il pourvu la République Centrafricaine ? : Unité Dignité Travail. Saurons-nous jamais la décrypter et en faire bon usage ?

Pour ma part, je continue de croire à la renaissance de notre pays.

Jean-B. PELEKET


"Langue de bois et...", Frederic Ganapamo

Cher compatriote Jean Bosco,

Cela t'etonnera peut etre mais c'est avec beaucoup de respect que j'ai decide de repondre avec la plus grande precision possible, au message fort bien construit, message dans lequel j' ai ete associe a un style lamentable d' expression qu'est la langue de bois. Tout d' abord , une precision sur le ton que j'utiliserai dans ce message qui sera essentiellement consensuel. Ce qui signifie que je ne repondrai pas aux vociferations du comprtiote qui a le premier repondu a ce message. Je vais par ailleurs, momentanement laisser de cote mon arrogeance et ma vantardise habituelle. Je vais aussi en cette circonstance faire semblant de dire que la modestie serait une grande qualite humaine meme si je suis un ANTI-MODESTIE forcene.Je te prie surtout d' accepter pour la clarte de l' expose, que je reproduise ici le premier message e-mail en date du 14 Fevrier 1999 dans le quel tu m' as pourla premiere fois accuse d' utiliser la langue de bois dans mes interventions: Tu avais donc ecrit ceci:

"Voici l'extrait d'un message adressé par l'un d'eux au MDI-PS que ce parti vient de rendre public dans son journal de février 1999 à Paris: "la RCA n'est véritablement pas république, mais une juxtaposition d'associations tribales, on est en droit de se demander ce qui peut unir à moyen terme les Gbakas et M'batis du MDD aux Yakomas du RDC" A qui attribuez-vous cette prose? A un des "ténors" de notre forum Et Frédéric Ganapamo de poursuivre:"pour moi, tout ce qui peut réduire fortement l'influence du RDC du FPP dans le pays est une bonne chose. Par ailleurs, aucun parti ne sortira gagnant dans une confrontation avec le MLPC sur les bases démographiques que nous connaissons A bon entendeur salut J'ai dit que je n'userai pas la langue de bois pas plus que celle du serpent. Je ne vois donc pas le crédit que tireraient les membres de ce forum dont chacun est confortablement assis, qui dans son bureau, qui dans un coin douillet de son appartement ou des installations d'université, à envoyer des messages édulcorés sans teneur ni saveur par clavier d'ordinateur interposé. D'autant que certains membres cachent leurs jeux. Cet exercice ne conduira nulle part si non peut être fera t-il connaître ceux parmi nous en mal de reconnaissance en raison de leurs innombrablesmails. Et encore Il est vrai que tous les tremplins sont utiles, on l'a vu avec la FEANF, l'UEO, l'UNECA, CCCCN, FETAF etc. Certes les propositions faites initialement par Victor Bisséngué, Henri Grothe et reprises par Aristide Mblanendji trouveront des débatteurs. Je ne doute pas que se seront des gens qui se connaissent déjà pour avoir travaillé ensemble, en toute loyauté. Permets moi cher compatriote Jean Bosco, de te poser la question suivante: Avec le recule necessaire ou vois-tu la pratique de la langue de bois dans ce court texte que les gars du MDI-PS ont publie sur leur site web?

Par ailleurs, le developpement que tu as fait dans ce meme message sur le role des scientifiques et leur contribution en parlant des maliens qui doivent certainement etre fiers d' avoir un de leur compatriote a la NASA merite un precision de taille. La science est par essence meme anti-mediatique. Tous ceux qui ont fait avancer substantiellement les connaissances dans leurs domaines ne passent presque jamais a la tele ni se racontent dans des journaux grand publiques comme Jeune -afrique ou autres, meme si leurs actions sont quelque part louables puisqu' elles suscitent des vocations.Ce qui est le seul cote positif de la mediatisation. Un PRIX NOBEL interesse les medias alors ceux qui ont ete en competition avec lui, ou qui deviendront PRIX NOBEL l' annee suivante ne les interessent guere. Pour ce qui est de la contribution reelle de ses scientifiques grand publiques, un exemple permet d' illustrer le potentiel de derive qu' il y'a dans ces pratiques: Jeune Afrique avait publie il y' a quelques annees de cela (3-4 ans environs) un article racontant les travaux d' un chercheur francais dans le domaine du paludisme et que ces travaux seraient revolutionnaires. Pour en avoir le coeur net je suis aller interroger lesbanques de donnees du NIH (PUBMED), resultat: Aucuns travaux scientifiques ne portent la signature du chercheur en question. En d' autres termes, si l' aventure du ce malien vous fascine c' est votre affaire, je n' ai pas attendu la mediatisation de ce personnage pour partir en solo aux States tenter ma chance. Je reve comme tout le monde du grand coup comme disent les chercheurs.J'essayerai toute la vie s' il le faut mais je ne desespere pas d' y arriver. L'essentiel pour moi est de ne jamais me laisser impressionner par qui que se soit sur cette Terre. Pour ce qui est de la contribution scientifique du president Patasse tout le monde sait qu ' il a mis au point une variete de mais, parcontre pour le Prof. A. GOUMBA c' est dommage que PUBMED ne le connait pas. Pour un prof de medecine, n' est ce pas un peu leger? Pour finir, je t' avouerai que je ne vois pas vraiment mes deux garcons grandir mais je sais quels habits ils portent pour aller a l' ecole, ce qu' ils mangent ainsi que les programmes tele qu' ils regardent tous le jours avant de se coucher (de bonne heure). Ils ont tout simplement une tres bonne maman et ont depuis toujours compris la vie de ce CYBER PAPA qui les aime beaucoup. On appelle cela donner un sens a sa vie, se sacrifier pour les siens, ne pas pleurnicher sur son sort. Tout simplement donner l' exemple.

Salutations cher aine Jean-Bosco

Fred

PS: C' est fou ce que ca fait du bien de ranger les missiles de temps en temps.
(
Date: Sat, 11 Sep 1999)


Cheikh Modibo Diara et le forum centrafricain

Nous avons des difficultés à débattre sereinement entre centrafricains.

Les sociologues diraient que se sont les conséquences d'une colonisation brutale, sanguinaire, annihilante que les gouvernements issus précisément de la décolonisation ratée entretiennent à leurs seuls profits. Les psychanalystes ajouteront peut-être que les Centrafricains en sont à s'étriper pour peu, à se haïr parfois, parce qu'ils traversent la phase préalable à la renaissance nationale.

Pauvre de nous ! dirait Rénégougou Simon, un ami d'enfance de l'école préfectorale de la Ouaka qui avait le sens du raccourci.

Dans ce contexte je ne pensais pas revenir sur un débat qui est tombé comme un soufflet en septembre dernier faute de débatteurs. Les rares qui ont échangé par e mail se sont refusé consciemment ou inconsciemment de traiter un sujet pourtant clairement défini. Sangonet ayant laissé "à l'affiche" les messages échangés, cf "condamnable tentation", un internaute de la diaspora, afro-caribéen, m'a adressé l'article paru dans HELIOPOLIS infos en octobre 1997 sur Cheik Modibo Diarra.

Je transcris intégralement cet article à l'attention de tous et de toutes, sans commentaire.

Quant à dire qui de Patassé ou de Goumba est un scientifique je veux rappeler à ceux qui ne m'ont pas lu dans le texte de prendre le temps de le faire avant de se jeter sur leur clavier d'ordinateur. J'écrivais le 30 août 1999 : "S'agissant de M Patassé, je connais l'homme politique (comme des milliers de Centrafricains) pas le scientifique…

Si Ange Félix Patassé a rendu d'éminents services à l'humanité par ses productions scientifiques alors ce serait dommage de ne pas le faire savoir.

Nous avons été de ceux qui ont applaudi aux succès de Cheik Modibo Diarra, malien, ingénieur à la NASA. Je suis persuadé que les Centrafricains applaudiraient à tout rompre s'ils avaient un scientifique de renom. Ils sont déjà si reconnaissants à l'égard des instituteurs, institutrices, des infirmiers, infirmières et autres techniciens qui tiennent à bout de bras, nos écoles et nos formations sanitaires démunies".

 

place à HELIOPOLIS infos

"Il ne se considère pas comme un héros et pourtant… Né à Bamako au Mali et fils de paysans, Cheik Modibo Diarra est devenu à force de travail et de rigueur, manager technique à la NASA. Après avoir guidé la sonde Magellan vers Vénus en 1989, Galiléo vers Jupiter, Ulysse vers le soleil et déjà Observer vers Mars, Diarra s'est illustré dernièrement aux commandes de la plus importante mission spatiale de cette fin de siècle. Sa mission : concevoir l'itinéraire de la sonde Pathfinder, de sa base de lancement à cap Canaveral à la vallée d'Arès sur Mars, située par 19,3 degrés de l'attitude nord et 33,5 degrés de longitude ouest.

"C'est comme si vous tiriez à la carabine depuis le sommet du Mont Blanc, sur une pièce de 1 F posée sur la couronne de la statue de la liberté à New York et que vous fassiez mouche", déclarait Diarra à la presse (N. Observateur).

A bord de la sonde Pathfinder, le robot Sojourner (du nom de la militante noire Sojourner Truth) a pour mission d'analyser le sol martien. Mais son parcours, Diarra le doit à sa bonne étoile et aussi et surtout aux frères africains-américains.

En quittant le Mali le bac en poche, Diarra s'inscrit à l'université de Jussieu à Paris pour y préparer une licence de mathématique et de mécanique analytique. Il y restera de 1973 à 1976.

Après, il décide de visiter l'Europe et l'Afrique pour enfin tenter la chance uax USA. A Washington, il s'inscrit un peu par hasard à Howard University, fleuron des universités africaines américaines aux USA. Jugez vous-même : cette université possède de nombreux contrats avec les plus hauts centres de technologies avancés du pays, dont la NASA. Après avoir terminé ses études, Diarra décide d'y enseigner entre autres, la mécanique spatiale. C'est alors que la NASA le remarque et fait appel à lui.

Mais il n'oublie pas ses racines et n'a pas la grosse tête. L 'Afrique peut rattraper son retard et même dépasser tout le monde" déclarait-il à l'Autre Afrique (n°12/97). Explications : dans le passé, on mesurait le dynamisme d'un pays par sa capacité à extraire les matières premières. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. C'est la capacité à produire des idées et des solutions techniques qui prime. Il faut donc mettre l'accent sur l'éducation et tourner nos esprits vers l'avenir. Aux USA, de nombreux programmes technologiques voués au développement de l'Afrique, ont été créés par des noirs américains. Cheik M Diarra est lui-même à l'origine de l'organisation "The African Group for Basic Space Science" fondé par le Nigeria, l'Afrique du Sud, le Maroc et l'Egypte. Son objectif : créer une université de technologies avancées sur le continent mère. Il existe entre autres aux USA "l'Association Africaine de l'Astronaute". En marge de ces programmes, toutes les universités et associations scientifiques noires américaines travaillent de plus en plus avec la jeunesse africaine.

A la NASA, Diarra n'est pas le seul scientifique africain. D'autres viennent du Ghana et du Nigeria. A la NASA dit-il, "il n'y a pas de problème dans notre équipe, justement parce qu'on y trouve de tout : musulmans, chrétiens, bouddhistes… de tous les continents. Chacun y apporte du sien et on se sent renforcé".

Frères de la diaspora gardez le contact et n'hésitez pas à nous faire part de vos remarques et suggestions.

Merci

Paris le 11 novembre 1999
Jean-Bosco PELEKET


Regards et points de vue des partis politiques et des mouvements centrafricains
Actualité Centrafrique