UNANIMITE HYPOCRITE

L’une des qualités(ce qui fait leur exception) de nos hommes politiques et publics ; est leur capacité à s’adapter à toutes les situations : LE CAMELEONNAGE. Ils sont devenus des spécialistes de l’art du langage-multiple et de l’hypocrisie excellente et diabolique ; qui est l’une des causes des maux qui minent notre pays. Le cercle des incapables s’élargit et tourne toujours, ils sont passés maître dans l’art de s’attabler et de manger à toutes les tables sans modération « gouvernement d’union nationale, d’action et de démocratie, de consensus, de transition, etc.  » ; d’écarter les capables, de collaborer entre eux pour créer les conditions afin que perdure leur système : en public ils se haïssent, mais en coulisse ils boivent tous autour de la même tasse. L’hypocrisie de nos hommes politique est devenu pathologique ; à tel point que l’on se demande comment ils vont s’en tirer ?

L’une des maximes les plus populaires d’Afrique noire dit : « les morts ne sont pas morts ; ils sont dans l’eau, ils sont dans les arbres, ils sont dans l’air ; ils sont partout. » Mais hélas pour ceux qui sont parti au pays des hommes allongés ; la maxime dont il est question ici ; n’est qu’un ensemble de mots.

Si le président DACKO pouvait revenir, s ‘il pouvait avoir accès au film de ses funérailles ; il se rendrait compte; s’il ne le savait déjà que ces contemporains , de tous les bords politiques ; de toutes les confessions religieuses ; de toutes les catégories sociales associées, n’est qu’un ensemble d’hypocrite. Tout cet ensemble a fait du président DACKO; un homme hors du lot, au dessus du corrompu microcosme politique centrafricain. A les entendre, le président DACKO n’avait que des qualités ; les éloges faites sur lui sont tout simplement exceptionnelles. Tel le président Abdoulaye WADE, qui ; après s’être longtemps opposé au président SENGHOR et à son successeur Abdou DIOUF ; récupérera les obsèques du président SENGHOR comme une aubaine politique pour faire parler de lui et créer l’unanimité autour de son nom. L’oraison funéraire qu’il prononça à Dakar lors des obsèques du président SENGHOR est typiquement le comportement que nos hommes politiques ont affichés lors du départ du président DACKO.

Seuls ceux qui ne connaissent pas l’histoire administrative et politique de notre pays ; pourra se laisser abuser par ces hommes sans foi ni loi.

Du temps de son vivant ; le président DACKO était l’un des hommes politique les plus combattu et critiqué de notre pays, considéré à raison ou à tort comme la cause du sous-développement centrafricain « dixit le professeur Abel GOUMBA ». il est de tradition de respecter la mémoire d’un homme mort, de respecter le deuil de la famille. Mais quand on a un passé politique et administratif aussi fournit que celui du président DACKO ; quand on a eu les destinées d’une nation ; quand on a eu un rôle déterminant dans l’histoire d’un pays ; même mort, les actes d’un tel homme continueront à parler jusqu’à la fin des temps. Ce genre de personne n’appartiennent plus à leur famille,à leur région ; elles sont la possession de la république au travers de l’histoire.

N’en déplaise aux hypocrites de ces derniers jours ; le président DACKO aura été un colosse aux pieds et mains liés par le dictat néo-colonial « les accords de coopération » qu’il a signé le lundi 15 août 1960 à Brazzaville au Congo, en compagnie des dirigeants du Tchad et du Congo Brazzaville. Il aura été un éclaireur sur un chemin balisé par la puissante chambre de commerce de l’époque (1959-1965) que dirigeait les commerçants et exploitants agricoles Portugais, Espagnols, Grecs, Français ; monopole qu’il ne parvint à ébranler. L’histoire retient aussi que les fondements de développements sur lesquels devrait être bâti le nouvel état dont il avait la charge n’a pas été réalisé ; pire encore, c’est durant cette période que fut inauguré l’ère des partis uniques en Afrique : le MESAN( mouvement d’évolution sociale de l’Afrique) est le premier parti unique instauré en Afrique. Le mouvement de la saint Sylvestre 1965 n’a été qu’un coup de grâce comme celui du 15 mars 2003.

En septembre 1979 ; grâce à l’opération Barracuda ; le président DACKO retrouvera les velours et les lustres du palais de la renaissance. Mais son incapacité à mettre hors d’état de nuire le nuisible PATASSE et ses acolytes du MLPC ; ouvrira la voie au général KOLINGBA et au CMRN ; puis au RDC, qui, par la suite nous donnera comme cadeau la calamité PATASSE et la pandémie décennale le MLPC ; il inaugurera par son retour qu pouvoir, l’ère de ce qu’on appelle à Bangui : grâce à …, mouvement de pillage qui suit tout changement ou grande crise . Loin de moi l’idée de vouloir faire le procès du président DACKO, qui a aussi marqué l’histoire du pays par le rétablissement de la république et du multipartisme et laisser au travers de l’histoire la JPN ; outil indispensable de développement et de suffisance sectaire ; mais tout ce qui précède a été rappelé dans le but de rafraîchir la mémoire de ces hypocrites amnésiques qui constituent notre élite, ils sont au courant de tout cela et l’ont à plusieurs moments combattu ; d’où cet air faux et hypocrite dans leur attitude ces derniers jours.

L’unanimité et les éloges hypocrites faites autour du décès du président DACKO n’est pas digne de ces hommes qui hier le vilipendaient ; même si je comprends que c’est normal qu’on ne veuille parler du mal ou des fautes qu’un homme aurait commis ; car le départ n’est pas aussi reculé dans le temps. Mais il est des attitudes plus nobles à adopter. Si on ne doit pas se réjouir de la mort d’un homme ; on ne doit pas n’en plus le salir en tenant des propos qui résonnent faux sur lui ; quand tous les centrafricains éclairés savent que c’est faux et que dans certaines bouches ; cela résonnent vraiment faux.

Les hommes viennent et s’en vont ; mais la république doit vivre. Mais elle ne vivra, que si nous apprenons à être sincère avec nous ; et à nous dire la vérité sans détour et dans le respect de l’autre et des circonstances.

La mort d’un homme ne le blanchit pas de ces erreurs et de ces fautes ;et ne peut constituer une circonstance atténuante ; l’histoire est la science des choses qui ne répètent pas ; le passé d’un homme continuera de parler ; tant qu’existeront des hommes pour en parler.

Paix et bon repos au président DACKO ; que là-haut ; tu plaides auprès de DIEU pour que les hypocrites et les incompétents qui polluent la place de Bangui et notre histoire soient changés pour le bien de la nation afin que notre pénitence prenne fin.

Clément BOUTE-MBAMBA ( Villeneuve St Georges, France)

(Mon, 22 Décembre 2003 17:12:22)

Regards et points de vue des partis politiques et mouvements centrafricains