Le président de l'Assemblée nationale critique le Trésor public mis "en coupe réglée par une bande mafieuse"

Mais que se passe-t-il au parlement centrafricain ? Hier c'était la Lettre de Luc Appolinaire Dondon Konamabaye, président de l'Assemblée nationale au Président Patassé. Aujourd'hui, il découvre le vrai visage des fonctionnaires du Trésor Public, des agents de l'Etat. Il les sermonne et implique le gouvernement qui doit agir vite, sinon le pays va tout droit à sa perte. Pourtant le réseau tentaculaire est connu depuis des lustres. Il s'agit d'une pieuvre qui a toujours servi la cause de nombreuses bandes "mafieuses" très structurées depuis le coursier jusqu'aux cadres des finances, des impôts, du sommet de l'Etat.

Deux autres appels émanant du même groupe politique, le MLPC, que dirige le président Patassé, ont été lancés.
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"Je demande aux ministres de la Défense et de l'Intérieur de réagir vite pour permettre à ces autorités de regagner leur poste", a ajouté M. Loudégué, membre influent du parti au pouvoir, le MLPC (Mouvement de libération du peuple centrafricain).
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Albert M'Bério, député MLPC de la circonscription de Kabo (350 km au nord de Bangui) confirme que "les incursions des partisans de Bozizé restés en territoire centrafricain sont répétées dans ma circonscription, mettant en danger la sécurité des autorités administratives, qui ont fui vers Bangui". - "J'en appelle aux ministres en charge de la sécurité d'intervenir car la population est délaissée"

Le sommet extraordinaire de la CEMAC de Brazzaville ce mercredi 16 janvier 2002 et l'accolade Patasse-Deby - la 2è en un mois (suite de la rencontre CEMAC de Libreville) - augurent un destin prometteur pour la République Centrafricaine...

Racket et prise d'otages des citoyens en Centrafrique, des voix s'élèvent contre la pratique (13, 16 jan 2002)


Le Trésor public "en coupe réglée par une bande mafieuse" (d'après le président de l'Asemblée nationale)

AFP, Bangui, BANGUI, 16 jan. 2002 - 19h52 - Le président de l'Assemblée nationale centrafricaine, Luc Appolinaire Dondon Konamabaye, a dénoncé mercredi "la mauvaise gestion des finances publiques", et affirmé que le Trésor public était "mis en coupe réglée par une bande mafieuse".

"La mauvaise gestion des finances publiques s'est fondamentalement enracinée dans toutes les régies financières de la RCA", a lancé M. Dondon à l'adresse du gouvernement, lors de la clôture de la session budgétaire de l'Assemblée nationale.

"Le Trésor Public, point névralgique de l'exécution du budget, est mis en coupe réglée par une bande mafieuse, véritable association criminelle d'envergure qui se livre à d'épouvantables détournements et autres malversations financières au détriment de la Nation", a-t-il accusé.

M. Dondon a fustigé "le fonctionnement du Trésor Public essentiellement caractérisé par l'indélicatesse, l'immoralité, la cupidité, la production des statistiques non fiables".

"Comment prétendre assainir avec efficacité les finances publiques, ou maîtriser les dépenses publiques, pendant qu'au Trésor public, des cadres et agents ont puissamment installé un système qui empêche les bonnes volontés d'assurer une saine gestion des finances publiques?", a-t-il poursuivi.

Le président de l'Assemblée a déploré "que personne n'ose dénoncer ces crimes", pendant qu'un "puissant lobby d'intérêts catégoriels étend ses tentacules qui débordent le cadre du Trésor pour toucher les hautes sphères du département des Finances".

"Devant ce triste constat, a lancé M. Dondon au Premier ministre Martin Ziguélé, vous devez prendre les mesures qui s'imposent si vous voulez effectivement sauver le pays".


Des députés appellent au retour de l'autorité de l'Etat dans le nord

AFP, Bangui, BANGUI, 15 jan. 2002 - 13h15 - Deux députés du nord de la Centrafrique ont appelé, mardi, le gouvernement à rétablir son autorité dans leurs circonscriptions, abandonnées par les agents administratifs face aux agissements des partisans de l'ancien chef d'état-major centrafricain, François Bozizé.

"La population de ma circonscription est abandonnée à elle-même et à son triste sort. Toutes les autorités, le sous-préfet, le président du tribunal, le commissaire, ont été obligées de fuir devant la pression exercée sur eux par les partisans du général François Bozizé encore dans la région", a expliqué à l'Assemblée nationale le député de Batangafo (300 km au nord de Bangui), Marcel Loudégué.

"Je demande aux ministres de la Défense et de l'Intérieur de réagir vite pour permettre à ces autorités de regagner leur poste", a ajouté M. Loudégué, membre influent du parti au pouvoir, le MLPC (Mouvement de libération du peuple centrafricain).

Albert M'Bério, député MLPC de la circonscription de Kabo (350 km au nord de Bangui) a confirmé que "les incursions des partisans de Bozizé restés en territoire centrafricain sont répétées dans ma circonscription, mettant en danger la sécurité des autorités administratives, qui ont fui vers Bangui".

"J'en appelle aux ministres en charge de la sécurité d'intervenir car la population est délaissée", a-t-il lancé.

Répondant à ces élus, le ministre d'Etat aux Finances, Eric Sorongopé, a affirmé que les agents de l'Etat ayant abandonné leurs postes "seront remplacés et sanctionnés".

Budget 2002 de la République Centrafricaine