Bilan-2005 : Le Gabon a poursuivi en 2005 la diversification de son économie  Par REN Yaqiu et Charles Obiang
Par REN Yaqiu et Charles Obiang  

 

     LIBREVILLE, 28 décembre 2005, (XINHUANET) - Malgré de prodigieuses  recettes pétrolières, le Gabon a poursuivi en 2005 la  diversification de son économie pour sortir le pays de sa très  forte dépendance pétrolière actuelle.        

     Diversification économique 
     Le pétrole a encore une fois été le moteur de l'économie  gabonaise en 2005. Le pays a réalisé un surplus pétrolier de 170  milliards de Francs CFA. Cette plus-value pétrolière n'est pas le  fait de l'augmentation de la production. Elle est la conséquence  de la bonne tenue des cours du baril de pétrole sur le marché  international. La production quant à elle est restée stable en  2005, se situant à environ 13,6 millions de tonnes, selon le  ministre gabonais du Pétrole, Richard Auguste Onouviet, justifiant ainsi la nécessité de poursuivre la réforme relative à la  diversification de l'économie du pays. 

     Pour le Gabon, diversifier l'économie, c'est de trouver de  nouvelles ressources qui permettraient à l'économie nationale de  réduire fortement sa dépendance de la manne pétrolière sur le  point de s'épuiser, selon diverses estimations.       

     L'exploitation des mines 
     En 2005, le domaine minier a été le plus prometteur. Le Gabon a conclu de nombreux accords qui pourront déboucher sur  l'exploitation d'immenses richesses minières du pays à l'horizon  2010. 

     Le Gabon a attribué des permis de recherche du manganèse à la  société brésilienne, Companhia Vale Do rio doce (CRVD, géant  mondial de la production du fer).  

     Cette société aurait découvert d'importants gisements de  manganèse à Franceville (710 km au sud de Libreville) et à Okondja (150 km au sud de Franceville). La CRVD a d'ailleurs implanté une  usine expérimentale de traitement du manganèse à Franceville.  L'usine a été inaugurée en novembre dernier par le président  gabonais, Omar Bongo Ondimba. 

     Selon les prévisions de la CRVD, la production pourrait  s'établir à 4 millions de tonnes de manganèse par an. 2 millions à Okondja et 2 autres à Franceville. 

     Au-delà des prévisions de la CRVD, le plus ancien producteur  gabonais de manganèse, le groupe franco-gabonais COMILOG / ERAMET  a poursuivi sa politique d'accroissement de sa production.  

     En 2005, COMILOG / ERAMET a produit 2, 850 millions de tonnes.  Il envisage de porter sa production à 3 millions de tonnes par an  dès 2006. 

     Une société chinoise, la Compagnie industrielle et commerciale  des mines du Gabon (CICMG), a obtenu un permis de recherche du  manganèse à Ndjolé, à environ 230 km au sud de Libreville. 

     Depuis la fermeture en 1999 de l'exploitation de l'uranium, le  secteur minier contribue pour 3% au budget de l'Etat gabonais.  

     " Ce pourcentage pourrait considérablement augmenter dès  l'entrée en production des gisements de manganèse découvert par la CRDV ", a estimé un cadre du ministère gabonais des Mines. 

     Le Gabon a par ailleurs jeté des bases solides pour  l'exploitation du gisement de fer de Bélinga, l'un des plus  importants gisements de fer au monde non encore exploité. Les  réserves de ce gisement sont estimées à 1 milliard de tonnes, avec une teneur en fer de 65%. 

     Plusieurs autres sociétés ont poursuivi la recherche de l'or et des diamants qui devrait aboutir à l'ouverture d'une ou de  plusieurs exploitations industrielles de ces minerais dans le pays.  

     L'industrialisation du secteur forestier
       Le secteur forestier est la deuxième source de devises  étrangères après le pétrole et représente environ 15 % des  exportations du pays, couvert à près de 80% de forêts tropicales.  La forêt représente jusqu'à 60% du PIB hors pétrole. Le Gabon qui  représente le second potentiel forestier d'Afrique, après la  République démocratique du Congo, produit plus de 3 millions de m3 de bois par an. Ce bois a, depuis des années, toujours été exporté sous forme de grumes (écorce qui reste sur le bois coupé non  encore équarri). Plus de 60% de la production des grumes du Gabon  sont exportés vers l'Asie, principalement en Chine. 

     Dans le cadre de la politique de la diversification de son  économie, le Gabon a adopté en 2001 un nouveau code forestier dont l'objectif à long terme est de limiter l'exportation du bois sous  forme de grumes au profit de l'industrie locale. 15 à 25% de la  production nationale de bois sont transformés localement, ce qui  permet de créer plus d'emplois et génère plus de bénéfices. A  terme, le Gabon, souhaite transformer localement 75% de sa  production de grumes.  

     L'aide du FMI
       Pour mener avec succès sa réforme économique, le gouvernement  gabonais a bénéficié d'un soutien du FMI (Fonds monétaire  international). L'accord d'une valeur de 102 millions de dollars,  signé en mai 2004 entre le Gabon et le FMI, a expiré le 30 juin  2005. Il a notamment permis au Gabon de réduire son taux  d'endettement, d'assainir son économie et de jeter les bases qui  lui permettront d'accroître ses recettes hors pétrole. 

     "L'accord a été globalement bien appliqué ", a déclaré à  Libreville, Roger Nord, un expert du FMI. 

     Le Gabon qui a adhéré à l' EITI (Extractive industry  transparency initiative) espère que dans quelques années, ses  efforts dans la diversification de son économie vont se  concrétiser. Mais pour le moment, le pays vit et pour quelques  années encore de sa manne pétrolière. Fin 

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