Centrafrique : Sournoiserie et tripatouillage démocratique.

FORAC dit non au projet de constitution élaboré par le CNT !

 

L’avant-projet de constitution préparé par le CNT  prévoit en ces articles 24 et 123 que pour être éligible à la présidence de la république, le candidat doit entre autres conditions, posséder une propriété bâtie sur le territoire national depuis au moins cinq ans et avoir résidé sur le territoire national depuis trois ans au moins.

Ces critères, à n’en point douter, créent désormais les conditions d’une crise politique majeure au moment où la communauté internationale est au chevet du peuple centrafricain en détresse pour apporter une solution durable à la crise qu’elle traverse depuis quelques années et l’aider à jouer la carte de la survie de l’Etat par le truchement d’institutions consensuelles.

Ces articles dans leurs dispositions actuelles, disqualifient une grande majorité des candidats déjà déclarés et barrent d’emblée la route aux candidats, filles et fils désireux de participer et de contribuer à la refondation et à la reconstruction de ce pays.

Et pourtant, lors de sa conférence de presse du 24 mars 2014, le président de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) en Centrafrique Dieudonné Kombo Yaya déclarait : « Nous avons donc la responsabilité d’organiser des élections honnêtes, transparentes, libres, justes et propres. Ce sera notre contribution à la consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance et de la paix dans notre pays. »

Comment tenir des élections honnêtes, transparentes, libres, justes et propres quand le CNT, ce dispositif de transition qui n’est nullement l’émanation directe du peuple souverain, ignorant de prendre la mesure de la profondeur de la crise qui a littéralement liquidé l’Etat au sens jacobin du terme est en train de s’illustrer dans une démarche sournoise et perfide de modification de la constitution aux fins d’une forfaiture digne d’un relent passéiste.

La loi 13.003 portant code électoral de la République Centrafricaine comportant 204 articles, et promulguée le 13 novembre 2013, constitue une base minimale et le consensus nécessaire pour les prochaines élections présidentielle et législatives.

Face à cette tortuosité mise en œuvre à la veille des prochaines élections générales, FORAC le Forum pour le Rassemblement Centrafricain appelle solennellement la société civile, les partis politiques, les ONG, la diaspora centrafricaine et la communauté internationale à  faire pression sur le gouvernement afin que lors du séminaire de validation du texte final et sans détours, ces deux critères soient purement expurgés du processus électoral.

 

Fait à Paris, le 17 Février 2015

FORAC