Les pêcheurs en eau
trouble préparent l’implosion de la République Centrafricaine. Les textes
fondamentaux de la transition répliquent
« Nous
avons donc la responsabilité d’organiser des élections honnêtes, transparentes,
libres, justes et propres. Ce sera notre contribution à la consolidation de la
démocratie, de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance et de la paix dans notre
pays. » [cf.
Conférence de presse tenue le lundi, 24 mars 2014 à Bangui, par le président
de l’Autorité nationale des élections (ANE) en Centrafrique, Dieudonné Kombo
Yaya]
Il
importe de noter que les ¾ de la population centrafricaine sont des réfugiés
dans les pays limitrophes et ailleurs, y compris les « réfugiés
internes ».
Des manœuvres quelconques, la précipitation et l’exclusion des filles et fils du pays désireux de participer et de contribuer à la refondation et à reconstruction, vont entraîner l’implosion de ce qui reste de l’Etat, avec l’embrasement possible des pays voisins déjà en crise profonde.
Le
CNT, parlement de transition dont la légitimité est discutable puisqu’elle n’est
pas une émanation du peuple centrafricain, peut-il se permettre d’écrire une
nouvelle constitution ? La charte constitutionnelle de la transition
prévoit déjà les conditions des élections à venir.
La loi
13.003 portant code électoral de la République Centrafricaine comportant 204
articles, et promulguée le 13 novembre 2013, constitue une base minimale et le
consensus nécessaire pour les élections prochaines, présidentielle et
législative. Les articles N°51 et 52
essentiellement de cette Loi peuvent être considérés comme le dénominateur
commun des élections transparentes, acceptables, apaisantes; ils précisent les
conditions d’éligibilité à la Présidence de la République et à l’Assemblée
Nationale, évitant une nouvelle fracture favorisée par des manœuvres
machiavéliques et discriminatoires.
Les
dispositions contraires créent les conditions d’une crise politique majeure au
moment où la communauté internationale se penche comme toujours au chevet de la
RCA pour apporter une solution durable à la crise qu’elle traverse depuis
quelques années.
Il va sans dire que les
grandes institutions de l’Etat – le CNT, la Primature, la Présidence - sont pour
une large part dirigées par les auteurs et les complices des conflits que subit
la République Centrafricaine.
Toutes
ces opérations entre le CNT (Conseil national de transition), le pouvoir en
place à majorité SELEKA, visent la continuité à travers les mêmes personnes, les
mêmes habitudes, les mêmes pratiques au sommet de l’Etat.
De
nombreuses voix s’élèvent. Il faut les écouter. Le gouvernement centrafricain,
le CNT et l’ANE sont appelés à prendre leurs responsabilités pour éviter qu’une
crise politique supplémentaire vienne s’ajouter à la situation économique,
sociale, éducative, chaotique.
N’Djamena, Brazzaville
et Libreville recommandent ou proposent en l’occurrence : les instances
nationales centrafricaines s’obligent à prendre en compte les réalités de
l’espace spécifique sans se méprendre afin de résorber plus efficacement le mal
polymorphe enraciné. De cela dépend la survie du pays.
Par Sabé
Sanckoba, Paris le 13 février 2015
__
NOTE :
1. La Loi N° 13.003 du 1er novembre 2013 portant code électoral, articles 51 et 52 :
CHAPITRE
III
DES
CANDIDATURES
Art. 51 :
L’A.N.E. est chargée de
l’enregistrement des dossiers de candidature aux élections présidentielle et
législatives.
Ce dossier est constitué
dans les conditions, formes et délais prévus pour chaque élection et comporte
les pièces suivantes :
- une déclaration de
candidature en trois (3) exemplaires ;
- une profession de foi
signée de la main du candidat ;
- une copie d’acte de
naissance certifiée conforme à l’original ou un jugement supplétif en tenant
lieu;
- un certificat de
nationalité;
- un extrait de casier
judiciaire datant de moins de trois (3) mois;
- un certificat médical
datant de moins de trois (3) mois;
- une attestation de
propriété bâtie;
- une décision de mise
en disponibilité pour les fonctionnaires et agents de
l’Etat.
- Le récépissé de dépôt
de caution.
Le suppléant du candidat
aux élections législatives est tenu de fournir le même dossier que le titulaire,
à l’exception de la caution et du logo.
L’A.N.E. reçoit les
dossiers de candidatures aux élections présidentielle et législatives, et
procède aux vérifications de leur fiabilité et authenticité en relation avec les
services de l’Etat.
Art. 52 :
La
déclaration de candidature, revêtue de la signature légalisée du candidat, doit
indiquer :
- les nom et prénoms,
date et lieu de naissance, filiation, profession et domicile
;
- la dénomination du
parti ou de l’organisation politique légalement constituée dont il se réclame
sinon la déclaration selon laquelle il est candidat indépendant
;
- la couleur ou le signe
agréé pour l’impression des affiches électorales, circulaires et bulletins de
vote, couleur et signe qui doivent être différents pour chaque candidat ou liste
de candidats.
Pour les législatives,
la déclaration de candidature doit revêtir les signatures légalisées du candidat
et de son suppléant.
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2. DEMOCRATIE
CENTRAFRICAINE EN DANGER: LETTRE DE L’ASSOCIATION « TOUCHE PAS A MA
CONSTITUTION » AU PRESIDENT FRANCAIS FRANCOIS HOLLANDE
A
Son Excellence François Hollande Président
de la République Française
55
rue, Palais de l’Elysée 75008 Faubourg Saint- honoré à
Paris.
Objet: Le processus démocratique en danger en
République Centrafricaine.
Excellence Monsieur le
Président,
Le danger que connait la Loi fondamentale de
notre pays, nous invite étant Association, défenseur des valeurs
constitutionnelles et des Droits de l’Homme, d’introduire une requête auprès de
haute personnalité en vue de solliciter votre soutien personnel pour nous aider
à faire face à différentes menaces qui pensent sur le processus démocratique en
République Centrafricaine.
Excellence Monsieur le Président, la
République Centrafricaine est prolongée dans une crise profonde dont les
principaux acteurs continuent de prendre le peuple en otage par les multiples
violations des textes fondamentaux et des Droits de
l’homme.
Afin d’éviter un nouveau conflit qui viendra
infliger des souffrances au peuple Centrafricain et surtout remettre en cause
les multiples efforts fournis par vous-même à travers l’implication de la France
y compris celle de la Communauté Internationale pour pallier à la crise
centrafricaine.
Nous demandons votre intervention personnelle
dans le but de soutenir les différentes actions que mèneront le Collectif
«Touche pas à ma Constitution », les Forces Vives de la
Nation pour empêcher l’adoption de ce projet machiavélique de révision
constitutionnelle dont le Conseil National de la Transition veut porter la
lourde responsabilité.
Dans l’assurance
que vous allez porter un regard particulier sur notre requête, veuillez recevoir
Excellence Monsieur le Président de la République Française, l’expression de
notre très haute considération.
Fait à Paris 09.
02. 2015
Le Coordonnateur
Général,
Godfroy-Luther
GONDJE- DJANAYANG.
Ampliations :
-A son Excellence Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,
-A Son Excellence Madame la Secrétaire Générale de la Francophonie,
-A Son Excellence Monsieur le Président en exercice de la CEEAC,
-A Son Excellence Monsieur le Président des USA,
-A Son Excellence Président de la République du Congo, Médiateur International de la crise Centrafricaine,
-A Son Excellence Madame la Présidente, Cheffe de l’Etat de la Transition, Centrafrique,
-A Son Excellence Monsieur le Président du Conseil National de Transition, Centrafrique,
-A Son Excellence Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement, Centrafrique,
-Pour large diffusion la presse.
Info mise en page pour sangonet.com, Victor
Bissengué.