COMMUNIQUE OFFICIEL

LES NOIRS DE FRANCE SE REAPPROPRIENT LEUR PATRIMOINE HISTORIQUE

UN COMITE SCIENTIFIQUE NATIONAL CHARGE DE LA REDACTION D’UNE " HISTOIRE GENERALE DES NOIRS EN FRANCE DES ORIGINES PREHISTORIQUES A NOS JOURS " EST EN COURS DE CONSTITUTION A PARIS. 

" Nous aspirons tous au triomphe de la notion d’espèce humaine dans les esprits et dans les consciences, de sorte que l’histoire particulière de telle ou telle race s’efface devant celle de l’homme tout court. On n’aura plus alors qu’à décrire, en termes généraux qui ne tiendront plus compte des singularités accidentelles devenues sans intérêt, les étapes significatives de la conquête de la civilisation par l’homme, par l’espèce humaine tout entière".

Professeur Cheikh Anta DIOP

Antériorité…, Paris, Présence africaine, 1967, p. 280

 

Dans un contexte marqué à la fois par une stigmatisation récurrente de la communauté noire, et par la naissance salutaire du Conseil représentatif des associations noires en France [CRAN] présidé par M. Patrick LOZES, il importe de ne pas occulter les enjeux culturels majeurs qui seuls donneront au combat pour l’égalité des droits, pour le respect des différentes composantes de la communauté nationale, pour l’application effective des lois et des principes républicains son véritable sens et sa réelle portée historique.

Dans cette optique, le vote par la représentation nationale le 23 février 2005 d’une loi de réhabilitation du passé colonial dont l’article 4 est rédigé comme suit : "Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit" a défrayé la chronique médiatique et alimenté une polémique vive mais finalement confuse et improductive.

En réalité, cette loi avait pour unique finalité d’annuler ou de contre-balancer les effets jugés " subversifs " de la célèbre loi TAUBIRA n° 2001-434 adoptée le 10 Mai 2001 dont les recommandations n’ont du reste jamais été mises en application. A ce sujet, et contrairement au vœu émis par le législateur, le contenu des manuels scolaires n’a toujours pas été modifié (cf. article 2). Au lieu de cela, on assiste à une prolifération d’écrits négationnistes et pseudo-scientifiques qui, en faisant état de l’existence d’une prétendue "traite africaine", en niant cyniquement le caractère génocidaire pourtant avéré de la traite atlantique européenne, ont permis à leurs protagonistes d’ajouter au crime contre l’humanité un crime contre la mémoire . Au demeurant, l’historiographie française de Jean BODIN (1530-1596) à Fernand BRAUDEL (1902-1985) en passant par VOLTAIRE (1694-1778) et Jules MICHELET (1798-1874), etc. n’a jamais considéré les Noirs d’origine africaine et caribéenne établis ou séjournant en France comme des SUJETS d’une histoire commune perçue pourtant par MICHELET "comme le triomphe progressif de la liberté " [cf. Introduction à l’histoire universelle, Avril 1831], mais comme des OBJETS étranges, exotiques impliqués malgré eux dans une aventure humaine qui se déploie sur la longue durée sans eux et souvent contre eux.

Jamais l’historiographie française (toutes tendances confondues) n’a considéré les Noirs comme faisant partie de la mémoire collective du peuple français. On peut affirmer avec assurance que la plus visible de toutes les "minorités visibles " est toujours aussi invisible dans la plupart des synthèses historiques en France.

Dès lors, il importe de rétablir sur des bases scientifiques irréfutables la vérité historique pour l’édification de tous. C’est la meilleure façon au demeurant d’enrichir par un dialogue culturel permanent le patrimoine commun. A la culture de l’exclusion et du mépris on entend substituer une culture de la tolérance et du respect mutuel.

C’est précisément pour atteindre cet objectif qu’à l’initiative d’un Bureau exécutif provisoire, il a été envisagé la mise sur pied d’un Comité scientifique national chargé de la rédaction d’une HISTOIRE GENERALE DES NOIRS EN France DES ORIGINES PREHISTORIQUES A NOS JOURS en dix volumes.

Une conférence publique inaugurant un cycle de rencontres académiques aura lieu à Paris le

Samedi 21 janvier 2006 de 19H00 à 22H30 à l’AGECA,

177 rue de Charonne 75011 Paris. Métro : Alexandre DUMAS.

 

Participation aux frais: Adultes : 10 euros
                                        Etudiants : 8 euros
                                        Mineurs : gratuit

Le Bureau exécutif provisoire lance un appel pressant à tous ceux que préoccupe le sort de la communauté noire en France afin que soit assuré le succès populaire de la journée du 21 janvier 2006.

Fait à Paris le Lundi 2 janvier 2006
Le Bureau exécutif provisoire.

Contact : comquilombo@yahoo.fr

 


NB:

DES QUESTIONS QUE VOUS VOUS POSEZ

? A quelle époque les Noirs sont-ils arrivés en France ?

? Qu’est-ce que les Noirs ont apporté à la France ?

? Qu’est-ce que la France a apporté aux Noirs ?

? Les Noirs ont-ils un avenir en France ?

_______________

Si comme beaucoup, vous vous posez depuis longtemps

ces questions sans obtenir la moindre réponse probante

dans les manuels d’histoire, dans la presse quotidienne,

dans les médias audiovisuels, dans les universités, dans

les lycées et collèges, dans les forums de discussion sur

Internet etc, cette conférence inaugurale vous apportera

sûrement des éléments de réponse solidement étayés et

même des ébauches de solutions.

 

Rendez-vous:

Samedi 21 janvier 2006 de 19H00 à 22H30 à l’AGECA,

177 rue de Charonne 75011 Paris. Métro : Alexandre DUMAS.


 

 

 

 

Pour mémoire, une publication de Mme Christiane TAUBIRA-DELANNON :

 

Ceux qui protestèrent contre ce système d’une extrême violence et le combattirent ont d’autant plus de mérite qu’ils le firent à leurs

risques et périls. Qu’il s’agisse des abolitionnistes célèbres de France, d’Europe ou d’Amérique, des quakers ou des petites gens généreux et anonymes comme les villageois de Champagney, les ouvriers de Paris, les canuts de Lyon, qui sont dignes de respect

pour s’être déclarés solidaires des luttes menées par les esclaves

insurgés, qu’il s’agisse de l’Abbé Grégoire enfreignant les ordonnances, dédaignant les complicités de l’Eglise et rédigeant en 1794 le premier décret d’abolition…et dont Clémenceau déclarait en 1894 que " si l’on faisait revivre dans un tableau tragique les haines féroces, aiguisées jusqu’à la folie, que suscita la lutte de l’homme blanc pour la possession de l’homme noir à titre de bétail avili, on aurait ce qu’il fallut de noblesse de cœur, d’implacable énergie, de mépris des clameurs, d’insouciance des périls, pour accomplir l’œuvre de Schoelcher ".Ils furent exemplaires et admirables. Ces actes grandioses de solidarité n’auraient pas abouti s’ils n’avaient pris appui sur les combats obstinés que les esclaves ont livrés eux-mêmes, les coups de boutoir répétés dont ils ont frappé le système esclavagiste, menaçant sa rentabilité, l’obligeant à céder aux excès de sa nature et à s’exhiber dans son horreur intrinsèque. Ces luttes, les esclaves, hommes et femmes, les ont menées en incendiant la plantation, en la quittant, en empoignant le bétail et parfois le maître, en organisant des réseaux d’évasion, en avortant du fruit du viol du maître, en rusant pour garder le souvenir des langues et des cultures, en résistant avec vaillance et constance, en fragilisant l’économie esclavagiste au quotidien mais aussi dans des affronte- ments guerriers, des assauts sublimes. Ils ont ainsi remporté des victoires magnifiques, comme la première défaite infligée, bien avant l’amiral Nelson à Trafalgar, aux troupes de Napoléon Bonaparte conduites par le général Leclerc puis par le Vicomte de Rochambeau, grand amateur de chiens mangeurs de Nègres, à Verretières en Haïti en 1803 ".

Christiane TAUBIRA-DELANNON Préface à l’ouvrage

Les routes de l’esclave…Editions Hermé, Paris, 2004 pages 11-12.