COMMUNIQUE DE PRESSE

                                                                       

« Du Coup d’Etat de mars 2003 au retour à la légalité constitutionnelle de mai 2005, état des lieux des droits de l’homme en République Centrafricaine »

 

Rencontre-débat avec  

Me Maître Nganatouwa GOUNGAYE WANFIYO,

Président de la ligue centrafricaine des droits de l’homme

 

Le Mardi 21 février 2006 à partir de 19 h 30

au Siège de la Ligue des droits de l’homme du Rhône

5, Place Bellecour - 69002 LYON

 

 

Introduction liminaire de la Rencontre

 

De son accession à l’indépendance le 13 Août 1960 au premier Coup d’Etat militaire opéré par le Colonel Jean-Bedel BOKASSA le 1er janvier 1966, la République Centrafricaine s’est engluée dans une instabilité politique devenue chronique et accompagnée de manière cyclique d’extrêmes violences, excluant toute possibilité de mise en place de politique sérieuse de développement.

 

Dans une période plus récente, cette instabilité a été accentuée par des mutineries en 1995, 1996 et 1997, des tentatives de Coup d’Etat les 21 Mai 2001 et 25 Octobre 2002 qui sont à l’origine de la destruction de la quasi totalité des infrastructures économiques et de l’éloignement des investisseurs sérieux, plongeant le pays dans un gouffre de misère sans précédent.

 

Malgré l’existence de textes internes et internationaux assurant une protection des droits de l’homme, les violations sont nombreuses et constantes et vont s’aggravant compte tenu des tensions persistantes.

 

L’enjeu aujourd’hui c’est d’éviter que ce pays dont le triste sort n’intéresse apparamment pas grand monde s’enferme dans l’isolement. Sa situation mérite d’être portée à la connaissance de l’opinion car il fait partie de la communauté universelle des nations.

 

Au cœur du drame centrafricain, il y a d’abord l’armée qui a abandonné son rôle classique et légal de défense et de protection des institutions républicaines et du territoire pour faire irruption dans la vie politique. C’est elle qui en 46 années d’indépendance du pays a pratiquement gouverné ( 13 ans de règne du Maréchal Jean-Bedel BOKASSA, 12 ans pour le Général André KOLINGBA et 3 ans pour le Général François BOZIZE ) avec des résultats catastrophiques que l’on sait.

 

Toutefois, la classe politique dirigeante composée des mêmes hommes recrutés dans le même sérail de l’administration sans aucun renouvellement, n’est pas exempte de tous reproches. Cupide, corrompue, usée, irresponsable et sans projet de développement véritable mais toujours accrochée d’une manière ou d’une autre au pouvoir dont elle sait tirer les avantages à son seul profit au détriment de la population et de l’intérêt général, elle est coresponsable avec l’armée du chaos actuel.

 

A chacune des prises de pouvoir par la force par l’armée ou par un groupe d’individus armés, la justification avancée a toujours été la nécessité du règlement de la situation économique, du rétablissement de la justice ou de l’ordre, voire de la protection des droits des citoyens. 

 

Le coup d’Etat du 15 Mars 2003 considéré à tort ou à raison de « sursaut patriotique » mais dont on mesure mieux aujourd’hui les conséquences désastreuses, n’échappe pas à cette règle.

 

Le Président François BOZIZE n’avait-il pas annoncé qu’il venait simplement pour mettre de l’ordre dans la maison ? C’est d’ailleurs sur ce même registre que se place aujourd’hui un nouveau mouvement de rébellion armée dénommée « l’Union des Forces Républicaines » qui vient de faire son apparition dans le nord du pays et qui, à l’instar de la rébellion du Général BOZIZE, veut conquérir le pouvoir par la force comme si la République Centrafricaine et les Centrafricains ne sont rien d’autre qu’un terrain d’expérimentation de toutes les aventures militaro-politiques.

 

Loin d’être un acte patriotique c’est-à-dire un projet conçu et mûri par des Centrafricains pour un changement véritable, le putsch du 15 Mars 2003 rendu possible grâce au concours de forces extérieures notamment celles des mercenaires Tchadiens rentre simplement dans une logique de la course au pouvoir qui a causé et qui continue de faire des dégâts considérables.

 

Les mercenaires tchadiens, sollicités pour faire le contre poids à l’intervention d’autres mercenaires, les Congolais du mouvement MLC de Jean Pierre BEMBA, appelés à la rescousse par l’ancien  Président, Ange Félix PATASSE s’en sont donnés à coeur joie, violant femmes, hommes et enfants, assassinant de nombreux citoyens civils et militaires, pillant et emportant de nombreux biens de particuliers mais aussi des équipements de l’Etat et des entreprises.

 

Les mutineries et les tentatives de coup d’Etat ont donné lieu à des violations massives des droits de l’homme.

 

La Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme « LCDH » et la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme, « FIDH » ont considéré que les violations  commises lors de la tentative de coup d’Etat du 25 Octobre 2002 relèvent des incriminations pénales de crime de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.

 

C’est pourquoi la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme « FIDH » a déféré cette situation au Procureur près la Cour Pénale Internationale en lui demandant d’ouvrir une enquête. Par la suite, l’Etat Centrafricain a décidé lui-même du renvoi de la même situation à la Cour Pénale Internationale.

 

Les hommes politiques ou plutôt les militaires reconvertis par la force des choses en hommes politiques qui trouvent de multiples griefs contre celui qui occupe le siège du pouvoir, lorsqu’ils « tombent le treillis contre le costume » et s’installent eux-mêmes confortablement dans le fauteuil, atteignent une performance dans le pire avec une rapidité hallucinante.

 

C’est pour échanger avec Maître Nganatouwa GOUNGAYE WANFIYO, Président de la ligue centrafricaine des droits de l’homme (LCDH) sur la situation concrète des droits de l’homme en Centrafrique après le retour à la légalité constitutionnelle consacrée par les élections présidentielles et législatives de Mai 2005 que le Collectif des Centrafricains en France (CCF), la fédération du Rhône de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH - Rhône) et la Maison de l’Europe de LYON organisent la Rencontre-débat du mardi 21 février 2006 à Lyon.

 

Contacts

Téléphone : 06 88 64 40 61

Mail : collectif-des-centrafricains@wanadoo.fr