Hommage de l'OUA et le Sénégal qui s'incline devant les dépouilles de Senghor


Hommage unanime à Léopold Sédar Senghor au siège de l'OUA (AFP, Addis Abeba, 28 déc. 2001 - 13h23)

Plusieurs centaines membres du personnel de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et du corps diplomatique à Addis Abeba ont participé vendredi à une cérémonie de souvenir en hommage à Léopold Sédar Senghor, a appris l'AFP auprès de diplomates africains.

Réunis dans le bâtiment du secrétariat général de l'OUA, les participants ont notamment écouté des discours du secrétaire général de l'organisation panafricaine, l'Ivoirien Amara Essy, et de l'ambassadeur du Sénégal à Addis Abeba, Mame Balla Sy.

M. Essy a notamment évoqué "le panafricaniste" et "l'homme politique tolérant" qu'a été ce "père fondateur de l'OUA", créée en 1963 dans la capitale éthiopienne.

Né au début du siècle, Leopold Sedar Senghor a vu la naissance de l'Union Africaine (UA), entrée en vigueur le 26 mai 2001 et appelée à remplacer l'OUA en juillet 2002 à Prétoria.

La mémoire du "politicien-poète" se perpétuera à jamais, a conclu Mame Balla Sy en récitant des extraits du poème du Sénégalais Birago Diop: "Les morts ne sont pas morts...".


Les Sénégalais s'inclinent devant la dépouille de Senghor (AFP, Dakar, 28 déc. 2001 - 14h46)

Des milliers de Sénégalais se sont inclinés en silence vendredi devant le cercueil de leur premier président, Léopold Sédar Senghor, décédé le 20 décembre en France et dont le corps a été ramené jeudi soir à Dakar.

Le cercueil en bois rouge, bordé de gerbes de fleurs, reposait sur le parvis de l'Assemblée nationale, où deux gendarmes en tenue de spahi, rouge et noire, tenant chacun une hallebarde surmontée d'un drapeau aux couleurs du Sénégal, rendaient les honneurs.

Le recueillement a commencé avec les corps constitués, d'abord les députés, suivis d'officiers supérieurs de l'armée, de la gendarmerie et des sapeurs pompiers, puis des magistrats, du corps diplomatique et du gouvernement conduit par le Premier ministre, Mame Madior Boye.

Alors que la foule grossissait de minute en minute, l'ancien président sénégalais Abdou Diouf, successeur de Léopold Sédar Senghor à la tête de l'Etat et retiré en France depuis sa défaite électorale de mars 2000, est arrivé, accompagné de son épouse.

Après avoir serré les mains de ses anciens Premiers ministres Habib Thiam et Mamadou Lamine Loum, Abdou Diouf a franchi l'allée menant au cercueil du président Senghor, devant lequel il s'est longuement incliné.

A sa sortie, Abdou Diouf a salué de nouveau quelques anciens compagnons, en refusant de parler aux journalistes. "J'ai déjà dit ce que j'avais à dire", a-t-il déclaré, avant de s'engouffrer dans la voiture qui devait le mener à la Maison du Parti socialiste, dont il est toujours le président.

"Je viens assister à l'enterrement de mon prédécesseur. Mon voyage n'a pas d'autre but, il n'y a pas deux événements, il n'y en a qu'un seul, triste, douloureux, ce sont les obsèques de mon prédécesseur", avait seulement dit M. Diouf à son arrivée jeudi soir à l'aéroport de Dakar, où des militants socialistes étaient venus l'accueillir.

L'hommage populaire au premier président du Sénégal a commencé après celui des centaines de personnalités sénégalaises et étrangères, d'amis et de vieux compagnons. Parmi elles, l'ancien président du Bénin, Emile Derlin Zinsou, venu, a-t-il dit à l'AFP, rendre hommage à "un plus que frère" qui l'avait accueilli "avec délicatesse" au Sénégal lorsqu'il a été renversé par un coup d'Etat, en 1969.

Un homme politique guinéen, le journaliste Siradiou Diallo, a souligné pour sa part "l'humanisme de Senghor", qui a offert l'asile à plusieurs centaines de milliers de Guinéens fuyant la dictature de Sékou Touré.

L'ancien Premier ministre sénégalais Habib Thiam, l'ancien président de l'Assemblée nationale sénégalaise Daouda Sow ou l'architecte Pierre Goudiaby, ont salué devant la presse leur "maître", leur "père spirituel" et "l'homme de dialogue". Ils ont souhaité que "l'enracinement dans les valeurs négro-africaines et l'ouverture aux valeurs extérieures", prônés par Senghor, soient perpétués au Sénégal et en Afrique.

Silencieux et recueillis, des milliers de Sénégalais défilaient depuis le milieu de la matinée devant le cercueil du président Senghor, qui devait être exposé sur le parvis de l'Assemblée jusqu'en fin d'après-midi.

La file d'attente, hommes, femmes, enfants, sobrement vêtus, s'étirait sur plus d'un kilomètre.

Les obsèques du président Senghor auront lieu samedi.

Après une cérémonie religieuse à la cathédrale catholique du Souvenir africain et un hommage officiel devant le palais présidentiel, en présence d'une dizaine de chefs d'Etat africains, Léopold Sédar Senghor sera inhumé au cimetière de Bel-Air, à Dakar, dans l'intimité, selon le voeu de ses proches.


Abdou Diouf signe le livre de condoléances du Parti socialiste (AFP, Dakar, 28 déc. 2001 - 15h11)

L'ancien président sénégalais Abdou Diouf a rendu "un hommage respectueux à son illustre prédécesseur" Léopold Sédar Senghor sur le livre de condoléances ouvert par le Parti socialiste après le décès le 20 décembre en France de l'ancien chef de l'Etat sénégalais.

Revenu jeudi à Dakar pour la première fois depuis sa défaite à la présidentielle de mars 2000 face à au libéral Abdoulaye Wade, Abdou Diouf qui s'est retiré en France, a été accueilli chaleureusement à la Maison du Parti socialiste par des centaines de militants tout de blanc vêtus.

"Gloire éternelle", "avec toute mon affection", a écrit l'ancien président Diouf sur livre de condoléances, qui a été signé par plusieurs personnalités politiques sénégalaises dont le président Wade .

L'ancien président s'était longuement incliné auparavant devant le cercueil de Senghor, son prédécesseur à la tête de l'Etat et du PS.

Il était parmi les centaines de personnalités venues vendredi matin rendre hommage au président-poète, dont le cercueil était exposé sur le parvis de l'Assemblée nationale.

Accompagné de son épouse Elisabeth, Abdou Diouf, qui avait succédé à Senghor au 1er janvier 1981, a salué à son arrivée devant l'Assemblée quelques connaissances, dont ses anciens Premiers ministres Habib Thiam et Mamadou Lamine Loum.

Après s'être recueilli devant la dépouille de Senghor, Abdou Diouf est reparti, saluant de nouveau quelques anciens compagnons et en refusant de parler aux journalistes. "J'ai déjà dit ce que j'avais à dire", a-t-il déclaré.

"Je viens assister à l'enterrement de mon prédécesseur. Mon voyage n'a pas d'autre but, il n'y a pas deux événements, il n'y en a qu'un seul, triste, douloureux, ce sont les obsèques de mon prédécesseur", avait seulement dit M. Diouf à son arrivée jeudi soir à l'aéroport de Dakar, où des militants socialistes étaient venus l'accueillir.

Depuis le décès de Senghor, certains journaux ont été très durs avec Diouf, qu'ils ont accusé de "parricide", en rappelant que tout en admettant qu'il "devait tout" au premier président du Sénégal, il avait conduit la "désenghorisation" de la vie politique sénégalaise après son départ du pouvoir.

Les éditorialistes ont aussi relevé qu'Abdou Diouf s'était rendu pour la première fois à Verson, village normand où Senghor a vécu les dernières années de sa vie, après la mort de son "père spirituel", dont il fut Premier ministre avant de lui succéder.

L'ancien président Diouf devait se rendre à Louga (nord) auprès de sa mère avant de revenir à Dakar pour assister aux obsèques de Senghor qui auront lieu samedi dans la capitale sénégalaise.


Deuil national de trois jours au Togo en hommage à Léopold Sédar Senghor (AFP, Abidjan, 28 déc. 2001 - 20h05

Le président togolais Gnassingbé Eyadéma a décrété un deuil national de trois jours à compter de samedi, en hommage à l'ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor décédé le 20 décembre, a-t-on appris par un communiqué officiel reçu vendredi à Abidjan.

Selon un communiqué de la présidence togolaise, à l'occasion de ce deuil national "tous les drapeaux seront mis en berne sur toute l'étendue du territoire".

"Une cérémonie religieuse oeucuménique sera organisée dimanche 30 décembre à Lomé en mémoire de l'Illustre disparu", précise le texte annonçant que prochainement "une rue de la capitale togolaise sera dénommée 'Rue Léopold Sédar Senghor".

Le premier président du Sénégal (1960-1980) et académicien français, Léopold Sédar Senghor, est décédé en France le 20 décembre, à l'âge de 95 ans. Ses obsèques auront lieu samedi à Dakar en présence de nombreuses personnalités.


Deuil national de deux jours en hommage à Léopold Sédar Senghor( AFP, Bangui, 28 déc. 2001 - 11h37)

Le président centrafricain Ange-Félix Patassé a décrété un deuil national de deux jours, à compter de vendredi et sur toute l'étendue du territoire, en hommage de l'ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor, selon un communiqué lu à la radio nationale.

"A l'occasion de ce deuil, les drapeaux seront mis en berne sur toute l'étendue du territoire", précise ce communiqué.

Le premier président du Sénégal (1960-1980) est décédé en France le 20 décembre, à l'âge de 95 ans. Ses obsèques auront lieu samedi à Dakar.


Levée du corps de Léopold Sédar Senghor à Verson (AFP, Verson, France, 27 déc. 2001 - 14h03)

La levée du corps du premier président du Sénégal Léopold Sédar Senghor pour son transfert à Dakar, s'est déroulée jeudi en début d'après-midi dans sa résidence de Verson (Normandie), où il est mort le 20 décembre, à 95 ans.

Environ 200 personnes, parmi lesquelles des élus du département, son épouse et ses proches, ont assisté en silence à cette cérémonie. Transportée dans un cercueil, la dépouille de Léopold Sédar Senghor a été acheminée vers l'aéroport de Carpiquet, près de Caen, d'où un avion A319 devait décoller à 13H00 GMT pour Dakar.

La dépouille de l'ancien président sera exposée vendredi à l'Assemblée nationale à Dakar afin que les Sénégalais puissent lui rendre hommage.

Samedi, une cérémonie officielle se déroulera devant le palais présidentiel au cours de laquelle l'ancien chef d'Etat recevra les honneurs militaires ainsi qu'un hommage de la Nation prononcé par le président Abdoulaye Wade.

Dans l'après-midi, le corps de Léopold Sédar Senghor sera enterré au cimetière catholique de Bel-Air à Dakar.

L'ex-président Senghor résidait à Verson, un village de 3.100 habitants situé aux portes de Caen, depuis une vingtaine d'années, en compagnie de sa seconde femme, Colette Hubert, originaire de la région.

Discret et n'accordant plus aucun entretien à la presse depuis des années, il avait été accueilli chaleureusement dans cette commune, fière d'avoir comme hôte un ancien chef d'Etat africain et académicien français.

Dossier spécial Sangonet - Senghor :décès à 95 ans (II)