Actes du Dialogue national

 

PRESENTATION

Les documents présentés ci-après constituent les actes du Dialogue National.

Ils comprennent :

Les recommandations de chaque commission sont celles qui ont été adoptées par l’Assemblée Plénière du Dialogue National.

Ces recommandations sont ainsi devenues les recommandations du Dialogue National tout entier.

Le Rapport Général a retenu dix recommandations par commission. Ces recommandations sont celles qui ont été considérées par le Dialogue National comme des recommandations fortes et qui doivent être d’application immédiate. Mais toutes les autres recommandations revêtent la même importance et devront être mises en application au même titre que celles qui ont été sélectionnées par le Rapport Général.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SOMMAIRE

 

PAGES

I – RAPPORT GENERAL………………………………………………………………. 4

II – ADDENDA ……………………………………………………………………………. 23

II.1 – VERITE ET RECONCILIATION NATIONALE ………………… 24

II.2 –  POLITIQUE ET DIPLOMATIE …………………………………………… 91

II.3 -  DEFENSE NATIONALE ET SECURITE …………………………………133

II.4 -  ECONOMIE ET FINANCES…………………………………………………167

II.5 -  EDUCATION, SOCIAL, CULTURE, JEUNESSE ET SPORTS ………197

II.6 – DECLARATION DU DIALOGUE NATIONAL…………………………225

III – ANNEXES……………………………………………………………………………….260

III.1 – DOCUMENTS ORGANIQUES……………………………………………261

DECRETS………………………………………………………………………282

REGLEMENT INTERIEUR…………………………………………………….273

PROGRAMME DE TRAVAIL DES ASSISES DU DIALOGUE NATIONAL. 279

III.2 – DISCOURS…………………………………………………………………283

III.3 – MESSAGES………………………………………………………………..311

III.4 – MOTIONS DE REMERCIEMENTS……………………………………..346

III.5 – LISTE DES DELEGUES…………………………………………………351

 

 

 

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I – RAPPORT GENERAL

 

 

 

INTRODUCTION GENERALE

 

HISTORIQUE

Au cours des deux dernières décennies, la vie publique en République Centrafricaine a été marquée par des crises sociales et  militaro-politiques récurrentes qui ont eu des conséquences désastreuses sur le niveau de développement du pays et sur la condition sociale de ses populations.

Conscients que les solutions de sortie de crises passaient par une large concertation nationale, les groupements à caractère non officiel comprenant les partis politiques, les syndicats et autres forces vives de la nation, ont unanimement réclamé la tenue d’un Dialogue entre les filles et les fils de Centrafrique.

Après le Séminaire national de réflexion de 1980, le pays a connu successivement :

Malheureusement, les recommandations et résolutions issues de ces fora et tant d’autres, n’ont été que très partiellement appliquées par les autorités publiques, ceci, malgré la mise en place des Organes de suivi. Par conséquent, les problèmes de la République Centrafricaine sont restés entiers et parfois exacerbés par les crises successives.

CONTEXTE

La vie politique, économique et sociale a été caractérisée par :

Malgré ce schéma peu reluisant, on peut relever des signaux positifs tels que :

C’est pour consolider ces acquis que le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence le Général de Division François BOZIZE, a demandé au Gouvernement de Transition d’organiser la tenue du Dialogue national tant souhaité par le peuple Centrafricain.

Le 26 Août 2003, le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence le Général de Division François BOZIZE, a signé les Décrets n° 03-219 et 03-220 portant respectivement création du Comité Préparatoire du Dialogue National et nomination des Membres dudit Comité.

 

ARCHITECTURE DU DIALOGUE NATIONAL ET METHODOLOGIE

Conformément aux dispositions du Décret n° 03-219, les travaux du Dialogue national ont été menés par les organes suivants :

1) Le Bureau du Comité Préparatoire, composé comme suit :

- Monsieur Charles MASSI

- Monsieur Enock DERANT LAKOUE

2) Le Comité Préparatoire du Dialogue National composé, outre les membres du Bureau, de 40 membres désignés par leurs entités respectives. Il est subdivisé en six (6) commissions :

1/- Commission Vérité et Réconciliation ;

2/- Commission Politique et Diplomatie ;

3/- Commission Défense Nationale et Sécurité ;

4/- Commission Economie et Finances ;

5/- Commission Education, Social, Culture, Jeunesse et Sports ;

6/- Commission Organisation et Logistique.

3) Enfin, l’Assemblée Plénière du Dialogue National composée de 350 Délégués issus de toutes les couches de la société auxquels il convient d’ ajouter des invités extérieurs ainsi que des Experts et des observateurs.

Du point de vue de la méthodologie, dans une première phase préparatoire, les Commissions techniques ont débattu des questions relevant de leurs termes de référence respectifs tels que spécifiés à l’article 7 du Décret n° 03-219 du 26 août 2003.

Les Rapports sanctionnant leurs travaux ont été présentés à la plénière du Comité préparatoire.

Dans une deuxième phase, avec l’arrivée des 350 Délégués, les Commissions ont été élargies à ceux-ci.

Chaque Commission a bénéficié de l’apport des Experts, notamment ceux du Système des Nations Unies (BONUCA, PNUD, UNICEF, UNFPA, HCR, PAM,  FAO, OMS) et de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Après discussion et adoption du règlement intérieur, les travaux en Commission ont démarré. Au terme de ceux-ci, les rapports ont été successivement présentés à l’Assemblée plénière. Suite à plusieurs jours de débat, ils ont tour à tour été adoptés après amendements.

OBJECTIFS DU DIALOGUE NATIONAL

Après une phase préparatoire, le Dialogue national a ouvert ses travaux le 09 Septembre 2003, dans l’hémicycle du Palais de l’Assemblée Nationale, sous le très haut patronage de Son Excellence le Général de Division François BOZIZE, Président de la République, Chef de l’Etat.

Assistaient à cette cérémonie d’ouverture, le Gouvernement de Transition conduit par Son Excellence le Professeur Abel GOUMBA, Premier Ministre, chef du Gouvernement, Maître Nicolas TIANGAYE, président du Conseil National de Transition ainsi que les corps constitués de l’Etat.

On notait également la présence du Général Lamine CISSE, Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies ainsi que celle des chefs de Missions diplomatiques et des Représentants des organisations internationales.

Deux allocutions ont été prononcées en cette circonstance : la première par le Pasteur Isaac ZOKOUE, Président du Dialogue national.

Dans cette allocution de bienvenue, il a affirmé que, par ce Dialogue National, les Centrafricains doivent s’efforcer de bâtir ensemble le socle de l’unité nationale et se mobiliser dans un élan dont la finalité devrait être la réconciliation nationale véritable. Aussi a-t-il ajouté que le Dialogue national doit déboucher sur des mesures concrètes et applicables dont la mise en œuvre sera confiée à une structure de suivi.

Prenant ensuite la parole, le Président de la République, Chef de l’Etat, le Général de Division François BOZIZE, a déclaré que le Dialogue national a pour but la réconciliation nationale, la consolidation de l’unité nationale par le retour à la démocratie constitutionnelle, et le désir de vivre en harmonie avec la communauté internationale.

Il a affirmé que la réhabilitation du pays constitue un défi majeur que l’Etat se doit de relever. Ce défi est articulé autour des axes majeurs du programme de relance économique et sociale qui concernent :

1/- La consolidation de la sécurité nationale ;

2/- L’assainissement des Finances Publiques ;

3/- La relance de la production et la redynamisation du secteur privé, y

compris, le redressement des secteurs sociaux ;

4/- Le renforcement des bases de la démocratie par l’assainissement du

climat socio-politique ;

5/- La lutte contre l’impunité, notamment les crimes économiques.

Le Chef de l’Etat a souligné que le Dialogue National doit assurer le retour à la démocratie constitutionnelle dans un délai réaliste, et surtout garantir la réconciliation nationale sans laquelle aucun plan de développement ne peut s’inscrire dans la durée.

Enfin, il a exhorté tous ses compatriotes à se mettre résolument au travail afin de mettre à exécution les résolutions et recommandations qui sortiront du Dialogue.

En résumé, les objectifs principaux du Dialogue National consistent à réunir et autour d’une même table tous les filles et fils, et forces vives de Centrafrique, afin de :

Pour atteindre ces objectifs, le Dialogue national a fait une étude des causes et contraintes avant de formuler des recommandations et suggérer la création d’un mécanisme de suivi.

 

 

 

 

 

 

I. DIAGNOSTIC

 

    1. Vérité et Réconciliation

Tous les régimes politiques qui se sont succédés, à savoir DACKO I de 1959 à 1965, Bokassa de 1966 à 1979, DACKO II de 1979 à 1981, KOLINGBA de 1981 à 1993 et PATASSE de 1993 à 2003, ont eu en commun deux traits caractéristiques quel que soit leur mode d’accession au pouvoir : l’absence de vision globale en matière de programme politique et la gestion clanique de la chose publique.

Les attitudes et comportements des dirigeants de chaque régime ont été identifiés comme les causes spécifiques de la situation catastrophique de la République Centrafricaine.

Pour sonder de manière approfondie cette période de l’histoire de la République Centrafricaine, certains acteurs, victimes et témoins de tous les événements ont été entendus.

Après avoir, pour la plupart, reconnu leur responsabilité par rapport aux faits qui ont conduit le pays à la situation désastreuse dans laquelle il se trouve, les acteurs ont demandé pardon au peuple Centrafricain. De même, les victimes des exactions diverses, après avoir présenté les faits, ont pardonné à ceux qui leur ont causé du tort. Quant aux témoins, ils ont délivré des messages qui ont permis à l’auditoire de mieux s’imprégner de l’histoire de la République Centrafricaine.

Par ailleurs, les hauts responsables politiques et administratifs, notamment le Premier Ministre Abel GOUMBA, les anciens Présidents André KOLINGBA et David DACKO et le Président François BOZIZE ont tour à tour délivré un message de pardon et de paix.

Le Premier Ministre Abel GOUMBA et l’ancien Président David DACKO ont saisi cette occasion pour affirmer leur réconciliation véritable matérialisée par une chaleureuse accolade devant l’Assemblée plénière du Dialogue national.

 

 

1.2. Politique et Diplomatie

1.2.1. Sur le plan politique

La vie politique de la République Centrafricaine est marquée, depuis les indépendances, par la confiscation du pouvoir et le non respect de l’alternance politique.

Le pays a été dirigé par un régime présidentialiste qui conférait la plénitude du pouvoir exécutif au Président de la République, Chef de l’Etat avec un Premier Ministre qui tirait l’essentiel de ses pouvoirs de la délégation du Président de la République et qui était comptable de sa gestion à la fois devant le Président de la République et devant l’Assemblée Nationale. Un tel régime générait des conséquences politiques inéquitables parce qu’il mettait à l’abri le Président de la République.

Si l’animation de la vie politique nécessite une participation organisée des citoyens, les dérives, auxquelles l’on a assisté au cours des années écoulées, créent une certaine inquiétude quant à la crédibilité et la représentativité des formations politiques.

Pour une population d’environ 3,5 millions habitants, les partis politiques sont au nombre de 42. C’est à cause de ce nombre pléthorique que les questions d’intérêt national sont noyées dans des considérations ethniques et régionalistes qui mettent en danger l’unité nationale.

Tout porte à croire que les partis politiques se forment autour des affinités ethniques, sinon familiales, sans réelle idéologie politique, sans projet de société. Par ailleurs, ils manquent de ressources pour leur fonctionnement ; ce qui les oblige parfois à nouer des alliances de circonstance pour subsister.

Les interventions convergentes au cours des débats sur le Code électoral ont permis de relever que la loi n°98.004 du 27 mars 1998, modifiée par la loi n°99.015 du 1er juillet 1999 portant Code électoral comporte des dispositions non conformes à la Constitution (conditions d’éligibilité prévues par le code électoral différentes de celles prévues par la Constitution).

Sur le plan de la Justice, depuis la réforme Constitutionnelle de 1995, l’organisation judiciaire est renforcée par la dotation à l’Administration de la Justice de textes nécessaires à l’accomplissement de sa mission. Mais beaucoup de critiques sont formulées contre l’institution judiciaire en ce qui concerne la qualité des services rendus aux justiciables, l’objectivité dans certaines décisions, l’indépendance du pouvoir judiciaire et le comportement des acteurs de la Justice.

Dans le domaine des Droits de l’Homme, il existe des mécanismes juridictionnels et non-juridictionnels sur le plan national pour assurer la protection et le respect des principes consacrés comme bases fondamentales de la société. Mais le constat de tous les jours ne met pas la République Centrafricaine à l’abri des violations des droits de l’homme. Des insuffisances remarquables sont relevées quant à ce qui concerne la non-ratification des textes internationaux de base relatifs à la protection des droits de l’homme.

Concernant la Bonne Gouvernance, il a été déploré que la mission de l’Administration centrafricaine a été le plus souvent guidée par des objectifs mal définis. La politisation et la tribalisation de l’Administration sont des obstacles à son efficacité et à une bonne gestion des affaires de l’Etat. Les tares les plus pernicieuses s’affichent par un laxisme chronique, une corruption à tous les niveaux de l’Administration publique, le non-respect des horaires de travail qui se traduisent par un très faible rendement. L’autorité de l’Etat est brisée par le comportement même de ceux qui sont chargés de la rehausser.

Pour ce qui est de la liberté de la presse, la Communication demeure l’un des secteurs qui connaît une évolution très difficile tant au niveau des supports et des structures de diffusion que des ressources engagées. Malgré l’émergence des radios privées, les média sont confrontés à de nombreuses difficultés. Le libre accès des partis politiques aux média d’Etat n’est pas garanti.

Sur le plan institutionnel, le Gouvernement a fait adopter le 14 janvier 2003, deux (02) lois, la loi n°03.002 relative à la liberté de la presse et la loi n°03.003 portant création, organisation et fonctionnement du Haut Conseil de la Communication pour mieux organiser l’espace communicationnel.

La loi relative à la liberté de la presse comporte des dispositions très répressives réduisant totalement la liberté professionnelle des communicateurs.

En outre, il a été relevé le manque de professionnalisme de la part des journalistes de la presse privée indépendante.

1.2.2. Sur le plan diplomatique

Depuis plus d’une dizaine d’années, la République Centrafricaine n’est connue sur le plan international que par les crises politico-militaires. Son image à l’extérieur reste épouvantable, elle est complètement absente au plan diplomatique.

Les problèmes suivants ont été identifiés :

1.3. Défense nationale et Sécurité

Le problème de la Défense Nationale et de Sécurité se justifie par le fait que la création de conditions de sécurité sur toute l’étendue du territoire, constitue un préalable incontournable au Développement humain et durable de la République Centrafricaine. Sans la sécurité, les efforts en faveur de la consolidation des institutions démocratiques, de réforme de l’économie et de lutte contre la pauvreté resteront vains.

De manière générale, il a été reconnu que les crises récurrentes qui ont secoué le pays, ces dernières années, ont été avant tout l’expression d’un malaise qui trouve en partie son origine dans les carences structurelles et fonctionnelles des Forces de Défense et de Sécurité.

1.3.1. Visage de l’insécurité en Centrafrique

Il a été identifié deux (2) types de menaces qui forment le visage de l’insécurité à savoir : les menaces intérieures et les menaces extérieures.

Comme menaces intérieures, on a noté :

En ce qui concerne les menaces extérieures, il a été établi que :

- à la frontière Nord, le pays subit des effets néfastes de la circulation d’armes de guerre ;

- à la frontière Est, la rébellion du Sud Soudan de John GARANG braconne à l’intérieur du territoire national ;

- à la frontière Sud, les voyageurs sont victimes des attaques et rackets de la part des éléments de Jean-Pierre BEMBA.

 

1.3.2. Situation des Forces de Défense et de Sécurité

Le Dialogue a identifié des carences qui rendent les Forces de Défense et de Sécurité incapables d’assumer leurs missions à savoir :

 

1.4. Economie et Finances

1.4.1 Sur le plan de l’économie

L’analyse des secteurs réels de l’économie a dénoté :

1.4.2. Sur le plan des Finances publiques

Les finances publiques sont caractérisées par :

1.4.3. Sur le plan du système financier

L’analyse du système bancaire existant, de la politique de mobilisation de l’épargne nationale, ainsi que celle du système des assurances a permis de relever :

 

 

1.5. Social

1.5.1. Sur le plan de l’Education

La situation de l’éducation est demeurée chaotique et se traduit par une totale déstructuration du système et des handicaps en tous genres auxquels s’ajoute une inadéquation totale de la formation-emploi, aggravant le chômage des jeunes diplômés.

1.5.2. Sur le plan du Civisme

Les manifestations et comportements pervers de tous les jours permettent d’établir le triste constat d’un manque de civisme à tous les niveaux : Autorités Politiques et Administratives, fonctionnaires et agents de l’Etat, population civile et militaire. Les caractéristiques de la perversité de cette société sont, entre autres, le gain facile, le manque de respect du bien public, l’esprit de la négation de l’Etat, la dérive morale généralisée.

1.5.3. Concernant les Salaires, bourses, pensions, vacations, primes de Départ Volontaire Assisté (DVA) et les allocations dues par l’Office Centrafricain de Sécurité Sociale (OCSS) 

L’incapacité de l’Etat à assurer ses charges de souveraineté et l’accumulation chronique des obligations non honorées vis-à-vis des ayants-droits ont engendré un malaise social perceptible, et ont généré des crises récurrentes dont les effets sont dévastateurs. A cela s’ajoutent le blocage des salaires et une inflation galopante renchérissant les produits de première nécessité et les produits manufacturés.

1.5.4. Concernant la législation du travail

Le code du travail, les conventions collectives, le Statut général de la fonction publique et certains textes législatifs relatifs à l’emploi sont devenus inadaptés.

1.5.5. Concernant l’indemnisation des victimes des violences militaro-politiques

De l’indépendance à nos jours, la République Centrafricaine a connu plusieurs troubles militaro-politiques qui ont causé des victimes aussi nombreuses que variées mais rares sont celles qui ont été indemnisées.

1.5.6. Sur le plan de la santé

Dans ce domaine, il persiste de nombreux problèmes :

1.5.7. Concernant le VIH/SIDA

La RCA est le dixième pays le plus touché au monde avec un taux de séroprévalence nationale de 13,84 %.

La situation est particulièrement dramatique du fait que toutes les tranches d’âge et toutes les couches sociales sont touchées par cette pandémie.

1.5.8. Sur le plan de la sécurité alimentaire :

La sécurité alimentaire reste toujours un problème en dépit de l’immensité et la fertilité du sol, la multitude des cours d’eau et autres facteurs géographiques favorables. Cette situation est aggravée par les récentes violences militaro-politiques et la faiblesse structurelle de la production.

1.5.9. Sur le plan de l’habitat, de l’urbanisme et de l’assainissement

L’absence d’une politique de l’habitat et le coût très élevé des matériaux de construction ne permettent pas de construire des habitations modernes.

Il a été noté les problèmes d’urbanisme et d’assainissement suivants :

1.5.10. Sur le plan de la culture

Depuis l’indépendance, la culture est demeurée un domaine marginalisé dans les divers plans de développement économique et social et le manque de définition d’une politique culturelle cohérente et hardie y a lourdement contribué.

Les peuples autochtones, notamment les Pygmées et les Mbororos, sont souvent marginalisés par les autres populations. Généralement mal organisés, ils sont les victimes faciles d’abus divers.

1.5.11. Concernant la Jeunesse et les Sports

La jeunesse centrafricaine vit une crise multidimensionnelle caractérisée par la pauvreté, le chômage, l’oisiveté, la prostitution, l’analphabétisme, la drogue, les maladies et la violence. Les difficultés économiques, structurelles et conjoncturelles ajoutées à la désorganisation de l’Etat sont à l’origine de cette crise qui réduit considérablement les initiatives et les espoirs de toute une jeunesse. L’absence d’une politique réelle en faveur des jeunes les marginalise et les rend encore plus vulnérables ; d’où le phénomène des enfants de rue

Sur le plan sportif, la République Centrafricaine a connu une période de gloire ; mais, depuis quelques années, les athlètes affichent des faiblesses.

 

II. RECOMMANDATIONS

Le Dialogue national a adopté une résolution qui réaffirme que les recommandations issues de ses travaux sont exécutoires.

Il a formulé diverses Recommandations relatives aux différents problèmes identifiés. Ces recommandations sont contenues dans les rapports des commissions.

Une dizaine de Recommandations prioritaires ont été retenues par thématique pour le présent rapport général. Elles doivent être considérées comme des recommandations fortes et d’application immédiate.

 

 

 

2.1. VERITE ET RECONCILIATION

2.1.1. Concernant la poursuite des travaux de la Commission Vérité et Réconciliation au-delà des Assises du Dialogue

Une structure comprenant quelques membres de l’actuelle commission sera mise en place afin de :

2.1.2. Sur la création d’un Conseil National de Médiation

2.1.3. Sur la création d’un organe de gestion des confessions religieuses

- créer une structure spécifique de régulation au sein du Ministère de l’Intérieur.

2.1.4. Sur la mise en valeur des ressources pétrolières

2.1.5. Sur le réaménagement du Gouvernement

2.1.6. Concernant la création d’un Centre de Formation à la Prévention, à la Gestion et la Résolution des conflits

2.1.7. Sur la situation de la Femme

sommet des Chefs d’Etats aux Nations Unies en l’an 2000 ;

2.1.8. Sur le respect des Droits de l’Homme et l’introduction du Droit international humanitaire dans la formation des Forces de Défense et de Sécurité

2.1.9. Concernant la réhabilitation des personnalités civiles ou militaires impliquées dans les crises militaro-politiques

2.1.10. Sur la reconnaissance et le devoir de mémoire de la Nation au Président fondateur de la République, Barthélemy BOGANDA

2.1.11. Concernant le pardon en direction des pays amis et partenaires au développement de la République Centrafricaine

 

 

 

 

2.2. POLITIQUE ET DIPLOMATIE

2.2.1. Sur la Constitution

2.2.2. Sur les élections générales, la campagne électorale et les manifestations des partis politiques

Toutefois, compte tenu des nombreuses contraintes telles que l’insécurité qui règne sur le territoire national, le Dialogue National exprime le souhait que les autorités centrafricaines et la communauté internationale s’impliquent à fond afin de créer les meilleures conditions de consultations électorales crédibles :

2.2.3. Sur le fichier électoral

2.2.4. Concernant la décentralisation et la régionalisation

2.2.5. Concernant la Justice

2.2.6. Sur la protection des Droits humains

2.2.7. Concernant la liberté de la presse

2.2.8. Sur la Diplomatie

 

2.2.9. Sur la bonne gouvernance

 

 

 

 

 

2.3. DEFENSE ET SECURITE

des Forces de Défense et de Sécurité en moyens matériels et logistiques en vue

d’augmenter leur capacité opérationnelle ;

2.4. ECONOMIE ET FINANCES

2.5. SOCIAL

2.5.1. Sur le système éducatif et l’adéquation Formation Emploi

2.5.2. Concernant le civisme et le travail

      1. Sur les salaires, bourses, pensions, primes de DVA, vacations et allocations dues à l’OCSS

- prendre des mesures appropriées avec l’aide des pays amis et

partenaires de développement afin d’éviter des arriérés de salaires,

bourses, pensions pendant la période de transition.

      1. Sur la législation du travail

      1. Concernant l’indemnisation des victimes des violences militaro-politiques

      1. Concernant la protection et la prévoyance sociale

 

2.5.7. Sur la culture

      1. Concernant la promotion de la Jeunesse et des sports

2.5.9. Concernant la sécurité alimentaire

III. MECANISME DE SUIVI

Le Dialogue national a décidé de mettre en place un Comité de Suivi des Actes du Dialogue National (CSADN).

Ce Comité est autonome.

La composition, les attributions et le fonctionnement dudit comité seront définis par le règlement intérieur du CSADN.

LES DELEGUES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II- ADDENDA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SOMMAIRE

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PAGES

CATASTROPHIQUE DE LA R.C.A DEPUIS L’INDEPENDANCE… ……….. 12

DE LA R.C.A……………………………………………………………………… 16

SUR LES CAUSES DES CRISES RECURRENTES EN R.C.A…………… 26

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION GENERALE

Pourquoi une Commission Vérité et Réconciliation ?

Depuis l’indépendance, la société Centrafricaine est en proie à des crises profondes récurrentes qui compromettent dangereusement l’avenir de générations entières. Même l’alternance démocratique, intervenue le 22 octobre 1993, par laquelle le peuple centrafricain aspirait à l’Unité, à la Paix, à la Sécurité et aux Libertés individuelles et collectives favorables à la relance de son développement économique et social, a été compromise avec les séries d’évènements militaro-politiques du 18 avril 1996 au 15 mars 2003 avec leurs conséquences dramatiques.

Depuis, la société centrafricaine n’a pu dégager un consensus autour des questions fondamentales de gouvernance, puisque incapable de définir un système politique suffisamment crédible pour que tous les groupes sociaux et toutes les entités ethniques constitutives de la Nation en construction aient le sentiment que leurs intérêts peuvent être largement pris en compte quoiqu’ils ne contrôlent pas directement le pouvoir politique.

Comment en sommes-nous arrivés là et que faire pour qu’ ensemble nous amorcions un nouveau départ ?

Voilà autant de questions qui commandent la tenue du Dialogue National comme une réponse, une exigence.

Au lendemain de tous ces évènements, les centrafricains, unanimement, éprouvent une réelle volonté de se parler franchement.

L’exigence de se parler franchement a motivé la création au sein du cadre du Dialogue National d’une Commission " Vérité et Réconciliation " à travers laquelle doivent être recherchées les causes profondes des maux qui ont plongé le pays dans ce chaos.

Dès lors, la question se pose de savoir si une étude exploratoire des causes de la situation catastrophique de la République Centrafricaine peut faire l’économie de la période pré-indépendance ?

Cette période, pan de l’histoire de notre pays quels que soient nos penchants, est dominée par un homme : Barthélémy BOGANDA, Père fondateur de la République Centrafricaine.

Cet homme, pour avoir compris très tôt que la politique est à la fois une science et un art, avait une vision globale de ce qui constituera sa politique. Une politique fondée par ailleurs sur une solide culture et une riche expérience personnelle.

L’on se souvient que pour son projet de faire des " Oubanguiens des Français à part entière ", il ne cessait de revendiquer " l’égalité de tous les Blancs et Noirs devant les devoirs et devant les droits ". Aussi, il s’allia aux frères (Georges et Antoine) DARLAN pour fonder le 1er parti politique appelé l’Union Oubanguienne (O.U) qui éclate plus tard pour donner naissance à un autre Parti le Mouvement pour l’Evolution Sociale de l’Afrique Noire (MESAN) fondé en 1949. Son projet de société s’articule autour de trois (03) axes majeurs visant :

 

  1. l’émancipation du peuple Oubanguien ;
  2. l’Unité Nationale ;
  3. les Etats Unis d’Afrique Latine.

En somme, il rêvait d’une société fondée sur la ferme volonté d’améliorer les conditions d’existence de ses concitoyens.

Mais aujourd’hui, quatre décennies après la mort de cet illustre fils du pays, les Centrafricains constatent avec émoi que le legs de Barthélemy BOGANDA a fait école ailleurs que dans son propre pays.

La raison en est que les Chefs d’Etat Centrafricains qui se sont succédés, se sont invariablement réclamés de son héritage sans jamais l’appliquer, de sorte que de BOGANDA à nos jours, il y a une cassure nette vis à vis de ses idéaux. Quelque soit leur mode d’accession au pouvoir, ces derniers ont eu en commun deux traits caractéristiques, à savoir l’absence de programme politique et la gestion clanique de la chose publique. Ce qui se traduit par une volonté affichée de ne pas rendre compte au peuple.

Il en découle un marasme économique et des mécontentements sociaux qui offrent l’occasion au Colonel BOKASSA de s’emparer du Pouvoir.

Cette déclaration a séduit le peuple qui aspirait à la justice et à la liberté… Mais, BOKASSA va installer un système qui confisque le pouvoir, bâillonne le peuple et s’accapare de toutes les richesses du pays.

Une misère effroyable secoue la société centrafricaine et engendre une contestation nationale où la jeunesse estudiantine a joué un rôle déterminant par sa lutte opiniâtre qui aboutit au renversement de BOKASSA et au retour de DACKO, sur la scène politique le 20 septembre 1979 à la faveur de l’opération militaire française BARRACUDA.

Mais ayant pris goût aux attributs du pouvoir, il décide de s’y éterniser. Pour s’adjuger une base de légitimité, il décide d’organiser cinq ans plus tard un référendum qui lie son mandat à l’adoption du projet de Constitution de 1986 qui fut adopté.

Mais très vite, il introduit une dimension ethnique et familiale dans la gestion des affaires de l’Etat (Cf. lettre ouverte du Magistrat François GUERET).

On assiste alors à l’émergence d’une catégorie d’hommes politiques véreux faisant de leur fonction un fonds de commerce.

L’Armée Nationale est divisée et une partie déviée de sa mission fondamentale qui est celle de la défense de l’indépendance nationale et de l’intégrité territoriale.

La mise en œuvre des résultats de cette enquête parlementaire a servi de prétexte aux dignitaires du régime KOLINGBA de déclencher la 1ère mutinerie de 1996 somme toute corporatiste au départ pour se transformer progressivement en tribune de revendication politique avec des conséquences incalculables sur tous les secteurs de la vie nationale.

Tous les maux dénoncés sous le régime KOLINGBA connaîtront une ampleur sans précédent sous celui de PATASSE : tribalisme, népotisme, corruption, mensonge, prédation, affairisme mafieux, terrorisme d’Etat, assassinats politiques.

Le coup d’Etat du 28 mai 2001 revendiqué par le Général KOLINGBA, s’est soldé par :

C’est dans ce contexte qu’un mandat d’amener a été délivré contre le Général BOZIZE, provoquant une nouvelle crise dans la nuit du 02 au 03 novembre 2001.

Cette crise, comme les précédentes, était fondamentalement politique.

Seule une solution politique prenant en compte les difficultés d’application des Accords signés à l’occasion des crises politiques précédentes était de nature est nature à surmonter la crise.

Il est par ailleurs noté dans l’exercice du pouvoir :

Toutes ces politiques ont contribué à aggraver la misère du peuple au point de générer une perte de confiance totale aux dirigeants.

La société centrafricaine déchirée au cours de ces années, n’a pas pu dégager un solide consensus autour des questions fondamentales de gouvernance puisque incapable de définir un système politique suffisamment crédible pour que tous les groupes sociaux, toutes les entités ethniques constitutives de la Nation centrafricaine en construction aient le sentiment que leurs intérêts peuvent être largement pris en compte même s’ils ne contrôlent pas le pouvoir politique.

L’absence de consensus et de vision commune depuis la proclamation de l’indépendance en 1960 jusqu’à cette année 2003 a fait traverser à la République Centrafricaine toute une série de crises récurrentes : coups d’Etat, mutineries, rébellions, grèves… le tissu social a été soumis à de rudes fractures. Les centrafricaines et les centrafricains souffrent énormément dans leur chair et dans leur cœur. Ils ont perdu des personnes qui leur sont chères ainsi que des biens. L’Unité nationale, chère au Président fondateur Barthélemy BOGANDA, a volé en éclats. C’est la raison pour laquelle dans le cadre de la Commission Vérité et Réconciliation, il apparaît nécessaire de déterminer les responsabilités par époque et par régime politique.

Le peuple centrafricain tout entier est appelé à se dire la vérité en vue de se réconcilier avec lui-même. Dire la vérité pour demander pardon. Dire la vérité pour réparer ses fautes. Dire la vérité pour se réconcilier avec les autres. Dire la vérité pour contribuer au devoir de mémoire qui participe aux efforts de réconciliation véritable. Dire la vérité pour créer la rupture marquée solennellement par la repentance qui s’impose à tous les citoyens. C’est la seule voie pour les filles et les fils de Centrafrique d’être en paix avec Dieu, avec les autres, avec eux-mêmes. Le " Dialogue National " n’est pas une Cour de Justice : il n’y a ni accusateurs, ni accusés. Et personne aussi n’est tout à fait innocent ni entièrement coupable. Le " Dialogue National " ne saurait être une occasion de déballages sordides et inutiles car il vise à ramener la paix dans nos cœurs meurtris. Le " Dialogue National " se veut un lieu de pardon et de réconciliation. Il se place au-delà de la justice. Il est dans le domaine de l’amour. Car " celui qui ne peut pardonner, se contraint à ressentir chaque fois le même sentiment vide de sens qu’est la vengeance " du fait que le fondement de la réconciliation est la reconnaissance de la souffrance. " L’amour prend patience, l’amour rend service, il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il n’entretient pas de rancune, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il trouve sa joie dans la vérité. Il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il endure tout ". (I Corinthien 13,4-7).

 

Toutes les filles et tous les fils de Centrafrique sont conviés au "Dialogue National ", qu’ils soient du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest ou à l’étranger. Nous devons faire notre examen de conscience. Qui a fait quoi ? Qui a volé ? Qui a tué ? Qui a pillé ? Afin de calmer les tentions sociales qui couvent, il faudrait, à travers un mécanisme, identifier les auteurs de crimes, d’assassinats pour qu’ils puissent s’expliquer. Des centaines de familles de victimes aimeraient tout simplement savoir pourquoi les membres de leur famille ont été tués. De tels actes permettraient aux familles de victimes de tenir compte du contexte Vérité et Réconciliation afin de pardonner. Tous les principaux acteurs de la vie politique ont leur place au sein du " Dialogue National, surtout ceux qui ont assumé les hautes charges de l’Etat. Ils ont à reconnaître leurs responsabilités et faire leur " mea culpa "pour panser nos blessures ; ils ont leur mot à dire pour ramener la paix dans nos cœurs meurtris. Si nous ne nous repentons pas, si nous ne nous pardonnons pas, si nous ne nous réconcilions pas, nous ne nous en sortirons pas.

 

 

ORGANISATION ET METHODOLOGIE DE TRAVAIL

a)Organisation

Le 02 septembre 2003 à partir de 09 heures 00, le Président du Comité Préparatoire du Dialogue National a procédé à l’ouverture des travaux des Commissions chargées de préparer les Assises du Dialogue National. Après une discussion sur les modalités pratiques de la composition et du fonctionnement des différentes Commissions, une suspension de séance s’en est suivie pour permettre aux différents membres pressentis de s’organiser pour la suite des travaux.

Le Bureau de la Commission n°1 dénommée " Vérité et Réconciliation " se compose de la manière suivante :

- Président : Monsieur André DENAMSE KETTE

- Rapporteur Général : Monsieur Aboubakar Nouré MOUKADAS

 

- Membres : Messieurs : - Célestin KETTE

- Alphonse LENGAMA

- Hissène DOKORO

Madame : - Juliette GBESSE

Dès l’installation du Bureau, les Membres se sont mis aussitôt au travail en raison du délai jugé très court pour atteindre les objectifs assignés à la Commission à savoir : la production d’un document qui servira de base aux débats lors des Assises du Dialogue National. Tous les travaux de la Commission n°1 se sont déroulés à l’hémicycle de l’Assemblée Nationale.

A partir du 04 septembre 2003, la Commission n°1 va recevoir progressivement l’appui des personnes ressources envoyées d’une part par le BONUCA et d’autre part, par le Bureau du Comité Préparatoire du Dialogue National. Il s’agit de :

Messieurs : - KABA Ousmane, Conseiller Politique (BONUCA)

Le 15septembre 2003 à l’issue de l’Assemblée plénière qui a examiné et adopté les projets de Règlement Intérieur, de l’ordre du jour ainsi que du Programme du Dialogue National, la Commission n°1 " Vérité et Réconciliation " s’est retrouvée aux environs de 12 heures 00 dans la salle 107.

En démarrant ses travaux, la Commission a, d’entrée de jeu, procédé au renforcement de son bureau par l’élection d’une Vice-Présidente, Madame Anne-Marie MONINGUE et d’un Rapporteur Général Adjoint, Monsieur Ambroise YALIMA.

Les Délégués de Bangui, des Provinces, de l’étranger ainsi que les personnes ressources affectées par le BONUCA, par le PNUD et par le Bureau du Comité Préparatoire du Dialogue National porte le nombre des membres de la Commission n°I à 67 au total (voir liste).

a)Fixation du cadre méthodologique des travaux

Par rapport à la thématique centrale de la Commission " Vérité et Réconciliation ", l’unanimité s’est faite autour d’un diagnostic exploratoire qui s’attellera à identifier et analyser les causes qui sont à l’origine des crises récurrentes en R.C.A. à travers les différents régimes politiques qui se sont succédés au pouvoir depuis l’indépendance jusqu’à nos jours et dont la conséquence est la situation catastrophique actuelle du pays.

De ce point de vue, des causes inhérentes aux différents régimes politiques couvrant la période de 1960 à 2003 ont été identifiées et classées au niveau du système qui réglemente la vie politique, économique et sociale en R.C.A. D’autres causes mais cette fois-ci spécifiques aux différents régimes politiques ont été également répertoriées et éclatées en plusieurs volets : question politique, question économique et sociale, question militaire et sécuritaire, question diplomatique et question spécifique dont l’une se situe au niveau institutionnel et ou structurel et l’autre relevant de l’attitude et du comportement de nos dirigeants politiques dans l’exercice du pouvoir.

Par ailleurs, des personnalités qui ont été des acteurs et témoins de l’histoire politique de la République Centrafricaine, ont été répertoriées et regroupées selon les différents régimes qui se sont succédés au pouvoir de 1960 à 2003 en vue d’enregistrer leurs précieux témoignages. Il en est de même des acteurs et témoins contemporains de ceux qui exercent ou qui sont en quête du pouvoir.

L’opinion ou le témoignage des catégories socio-professionnelles citées ci-dessus s’avère fondamentale voire impérative si l’on veut parvenir à une réconciliation sincère et durable.

  1. Objectifs recherchés par la Commission Vérité Réconciliation

  1. Etablir une comptabilité précise des faits qui gangrènent la société centrafricaine depuis les années 60 jusqu’à ce jour.
  2. Contribuer à retracer l’histoire du pays et les actes contestés du Gouvernement ou de l’Opposition.
  3. Contribuer à faire éclater la vérité nécessaire à l’amélioration des pratiques en matière des Droits de l’Homme, d’une part et à la mise en place d’une véritable réforme d’autre part.
  4. Promouvoir l’entente et la réconciliation nationale véritable.

  1. Revue de la documentation appropriée

Plusieurs documents portant sur le diagnostic de la gouvernance en R.C.A. ainsi que des propositions et recommandations y relatives ont été consultées :

Des nombreux ouvrages écrits par des religieux, d’obédience chrétienne ainsi que des ouvrages spécialisés furent également compulsés par les membres de la Commission.

Il est à noter que la Commission n°1 à bénéficié de la projection d’un film documentaire sur les Assises de " Vérité et Réconciliation " en Afrique du Sud dont l’élément visuel a été offert à cette Commission par une compatriote Maguy BARTHABURU, Déléguée de la Diaspora (France). Ces éléments visuels ont servi de support pédagogique aux Membres de la Commission.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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ETUDE EXPLORATOIRE SUR LES CAUSES DE LA SITUATION CATASTROPHIQUE DE LA R.C.A. DEPUIS L’INDEPENDANCE

L’examen des causes de la situation catastrophique à travers les différents régimes politiques qui se sont succédé en Centrafrique (David DACKO I : 1960-1966 ; Jean-Bedel BOKASSA : 1966-1979 ; David DACKO II : 1979-1981 ; André KOLINGBA : 1981-1993 ; Ange-Félix PATASSE : 22 octobre 1993-15 mars 2003 ; François BOZIZE : 15 mars 2003 à nos jours) révèle une profonde distorsion qui trouve son fondement dans le système politique resté invariable.

LES CAUSES DE LA SITUATION CATASTROPHIQUE DE LA R.C.A DEPUIS L’INDEPENDANCE AU NIVEAU DU SYSTEME POLITIQUE

  1. Les principales causes des crises récurrentes qu’a connues la République Centrafricaine sont :
    1. la non-application des Règles relatives au cadre de concertation et de dialogue entre les différents acteurs de la vie politique (Assemblée Nationale) ;
    2. le non-respect du principe de séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ;
    3. l’inaccessibilité des partis politiques de l’opposition aux médias d’Etat ;
    4. la précarité des nominations des Cadres et Agents de l’Etat à des fonctions politiques ou administratives ;
    5. le népotisme érigé en système de Gouvernement ;
    6. un déséquilibre géo-politique dans l’organisation du pouvoir ;
    7. le non respect de la Constitution et des textes subséquents par les dirigeants politiques ;
    8. l’absence de perspective liée au vieillissement de la classe politique ;
    9. La pléthore de partis politiques non représentatifs ;
    10. le non respect des engagements, recommandations, résolutions pris lors des différentes Assises par les Parties prenantes et/ou signataires ;
    11. le rôle néfaste des intellectuels dans l’entourage du pouvoir politique ;
    12. l’ethnicisation manifeste dans les nominations aux postes de responsabilité ;
    13. la transhumance et le vagabondage politiques ;
    14. le faible taux des femmes et des jeunes dans les postes de responsabilité politique et administrative ;
    15. le recrutement mono-ethnique dans l’Armée.

     

  2. Les causes au niveau institutionnel et/ou structurel

    1. la confiscation du pouvoir politique ;
    2. l’absence de consensus au niveau national sur un modèle ou un projet de société ;
    3. la politisation des confessions religieuses, des structures associatives et des forces publiques ;
    4. la très faible couverture sanitaire au niveau national ;
    5. la faiblesse d’un programme spécifique au secteur informel ;
    6. l’absence d’un programme de protection des personnes vulnérables ;
    7. la fragilisation du consensus au sommet de l’exécutif ;
    8. la manipulation des listes électorales ;
    9. l’absence de programme d’éducation de masse ;
    10. le manque d’un programme spécifique d’éducation de filles et jeunes femmes ;
    11. le déficit communicationnel Gouvernement-Population ;
    12. l’insécurité permanente et même grandissante ;
    13. La mauvaise gestion des PGA (Primes Générales d’Alimentations) ;
    14. L’absence de discipline et la non application du règlement militaire ;
    15. La diplomatie hasardeuse ;
    16. Le non respect des engagements vis-à-vis des organisations internationales .

  1. Les causes liées aux comportements et attitude des acteurs de la vie politique

    1. l’influence prépondérante des Conseillers occultes dans l’exercice du pouvoir ;
    2. l’affairisme des dirigeants par personnes interposées, la corruption et la fraude ;
    3. la violation des Droits de l’Homme ;
    4. le culte de personnalité ;
    5. l’ingérence des Forces Armées étrangères ;
    6. le rôle néfaste des intellectuels ;
    7. la culture de l’illégalité ;
    8. la perte de notre identité culturelle ;
    9. la corruption et la fraude en association avec certains opérateurs économiques expatriés ;
    10. le manque de conscience patriotique ;
    11. la paresse et le fainéantisme chroniques ;
    12. la pratique des fiches mensongères ;
    13. l’esprit de destruction des biens publics et privés ;
    14. l’appel à la haine inter-ethnique dans des discours et prises de position des leaders d’opinion ;
    15. la démagogie et le mensonge érigés en système de gouvernement ;
    16. la torture physique et morale ;
    17. l’enrôlement des mineurs dans l’Armée ;
    18. le bradage et/ou pillage des biens de l’Etat ;
    19. l’intrusion des militaires sur la scène politique ;
    20. le non-respect de l’alternance politique ;
    21. l’accumulation des arriérés de salaire.

 

 

 

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CARACTERISTIQUES DES REGIMES CENTRAFRICAINS

David DACKO

1960-1965

J.-B. BOKASSA

1966-1979

David DACKO

1979-1981

André KOLINGBA

1981-1993

Ange-Félix PATASSE

1993-2003

François BOZIZE

2003

  • Monopartisme
  • Parti-Etat
  • Confiscation du pouvoir
  • Rôle néfaste des intellectuels

 

  • Incohérence idéologique et doctrinale
  • Absence de vision commune
  • Absence de plan économique
  • Perte des résultats issus des recherches agricoles
  • Recherche effrénée du pouvoir
  • Abus et crimes politiques
  • Arrestation arbitraire
  • Déportation des personnes handicapées à BIRAO
  • Rôle néfaste des intellectuels
  • Violations des Droits de l’Homme
  • Agitation sociale
  • Attentat terroriste
  • Pillage des biens publics et privés
  • Manipulation des élections
  • Rôle néfaste des intellectuels
  • Violation des Droits de l’Homme
  • Déliquescence de l’Etat
  • Incompétence
  • Ethnocentrisme
  • Corruption
  • Clanisme
  • Népotisme
  • Ethnicisation de l’Armée,
  • Instabilité dans les nominations à des postes de responsabilité
  • Gabégie
  • Influence des Conseillers occultes
  • Impunité
  • Arriérés de salaires
  • Manipulation des élections
  • Crime politique
  • Crime économique
  • Violations des Droits de l’Homme
  • Rôle néfaste des intellectuels
  • Dictature
  • Mauvaise gouvernance
  • Politisation et ethnicisation de l’Administration
  • Corruption
  • Affairisme et mafia
  • Non-respect des engagements politiques
  • Non-respect de la Constitution
  • Absence de dialogue
  • Foisonnement des Forces non-conventionnelles
  • Distribution des armes aux civils
  • Démagogie érigée en style politique
  • Insécurité totale
  • Arrestation arbitraire
  • Crimes politiques
  • Impunité
  • Influence des Conseillers occultes
  • Manque de volonté politique
  • Destruction du tissu économique
  • Diplomatie hasardeuse
  • Difficultés d’accès aux médias d’Etat
  • Génocide (événements de juin 1997 et 28 mai 2001 et 25 octobre 2002)
  • Terrorisme d’Etat
  • Rôle néfaste des intellectuels
  • Arriérés de salaires
  • Tuerie de PK 13 par Abdoulaye MISKINE
  • Prise de pouvoir mal gérée
  • Manquements aux Droits de l’Homme
  • Déséquilibre géo-politique
  • Fragilisation du consensus au niveau de l’Exécutif
  • Rôle néfaste des intellectuels
  • L’insécurité dans l’arrière pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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PROPOSITIONS DES SOLUTIONS A LA SITUATION CATASTROPHIQUE DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

L’identification des causes de la situation catastrophique de la R.C.A. au niveau systémique, structurel et pratique a permis une formulation des solutions.

I – LES SOLUTIONS TOUCHANT LE SYSTEME POLITIQUE

    1. Solutions applicables à court terme

    1. Solutions à moyen terme :

    1. Solutions à long terme :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II – SOLUTIONS TOUCHANT LES STRUCTURES ECONOMIQUES ET SOCIALES

a)– Solutions applicables à court terme :

Sur le plan économique :

Sur le plan social :

  1. – Solutions à appliquer à moyen terme :

Sur le plan économique et financier :

Sur le plan social : 

  1. – Solutions à appliquer à long terme :

Sur le plan économique et financier :

Sur le plan social :

Santé

Education

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III - LES SOLUTIONS D’ORDRE MILITAIRE ET SECURITAIRE

a)Solutions à appliquer à court terme 

Sur le plan militaire :

Sur le plan sécuritaire : 

  1. Solutions à appliquer à moyen et long terme :

Sur le plan militaire :

 

Sur le plan sécuritaire :

 

IV – LES SOLUTIONS D’ORDRE DIPLOMATIQUE

a) - Solutions à appliquer à court terme :

b) – Solutions à appliquer à moyen et long termes :

V – RECOMMANDATIONS SPECIFIQUES

 

 

 

 

LE MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE

1/- Son statut

" Il doit avoir un statut législatif ou constitutionnel qui lui confère une indépendance ", des " pouvoirs étendus et une garantie " pour remplir réellement ses missions.

 

 

 

2/- Missions

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A - LISTE NON LIMITATIVE DES PERSONNALITES POLITIQUES, MILITAIRES

ET CIVILES A AUDITIONNER

La commission " Vérité et Réconciliation " émet le vœu d’auditionner les acteurs de la vie politique de la période de l’après 29 mars 1959. Cette démarche est une tentative de manifestation de la Vérité relative au passage de témoin objet d’une profonde division entre l’ancien Chef d’Etat David DACKO et le Professeur Abel GOUMBA, ainsi qu’entre les acteurs des différentes mutineries.

1960 – 1966 : Période DACKO I

1966 – 1979 : Période BOKASSA

1980 – 1993 : Période KOLINGBA

1982 marque le point de départ de destruction des biens meubles et immeubles avec le coup de force manqué de Messieurs M’BAIKOUA, BOZIZE et PATASSE. Cette période marque aussi le point de départ de la rébellion armée en Centrafrique.

- Résidence PATASSE

- Incendie des Villages Béboura

1992 : (1er août) Grand Débat National, assassinat du Docteur KONJUGO

1993 : Assassinat de la Sage-Femme, Mme Hermine YAKITE

22 octobre 1993 – 15 mars 2003 : période PATASSE

Premiers Ministres :

Dignitaires

 

1996 : Point de départ des mouvements miltaro-politiques

Acteurs principaux :

15 mars 2003 à aujourd’hui : François BOZIZE, Président de la République

B - RAPPORT D’AUDITION DES ACTEURS POLITIQUES ET MILITAIRES SUR LA

SITUATION DES DIFFERENTES CRISES EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

La journée du jeudi, 25 septembre 2003 a été consacrée à l’audition dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale à partir de 15 heures 30 minutes des acteurs politiques et militaires à l’origine des crises récurrentes qu’a connues notre pays. Aussi, se sont succédés à la tribune pour délivrer leur témoignage :

- Anicet SAULET

- Edouard FRANK

- Joseph BINDOUMI

- Jean-Serge BOKASSA

- André MAZI

 

Commandant Anicet SAULET :

Interpellé sur le contexte socio-politique qui a entouré les mutineries de 1996 et 1997, cet Officier de l’Armée centrafricaine a soutenu que les causes profondes de ces mutineries se situaient  à deux niveaux :

 

 

 

  1. Tentative de son arrestation ;
  2. Exaspération des militaires face à la mauvaise gouvernance de PATASSE à savoir : l’exclusion ; le refus du dialogue ; la méfiance à l’égard des hommes ayant servi sous le Président André KOLINGBA ; la distribution des armes ; le recours à des troupes non-conventionnelles etc….

La persistance de cette situation avait fini par convaincre les militaires que le Président PATASSE n’était pas à la hauteur de sa tâche. De ce point de vue, ils ont décidé de la mise en place d’un collectif des Officiers pour des opérations qui devront aboutir à la troisième mutinerie. Des rencontres avec les partis politiques et les membres de la société civile furent organisées avec l’intention de préparer une transition. Au cours d’une réunion tenue à l’archevêché, le Collectif d’Officiers avait demandé respectivement à Monseigneur Joachim NDAYEN  et à Messieurs Hugues DOBOZENDI  et Jean-Paul NGOUPANDE de prendre la direction de la transition mais ces trois personnalités ont décliné l’offre. Face à ce refus, le collectif avait décidé de prendre sa responsabilité.

Aujourd’hui, les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets car il constate que le phénomène de l’exclusion persiste. Ces phénomènes sont aussi relatifs à la non satisfaction des Officiers et hommes de rang qui ont vu leurs maisons détruites, leurs biens pillés et leurs familles disloquées. Pour lui, les mutineries de l’époque ont échoué certes mais ont joué un rôle en citant l’exemple de l’équipe nationale de Basket-Ball qui, malgré son échec au tournoi Inter-Africain a gagné certains trophées destinés à récompenser les efforts de ses joueurs.

Le Commandant Anicet SAULET a profité de l’occasion qui lui était offerte pour demander publiquement pardon au peuple centrafricain et particulièrement à ceux qui ont eu à subir des préjudices matériels, moraux et humains dus aux faits de guerre.

Enfin, soulignons que l’orateur a remis à la Commission n°1 deux (02) documents que le lecteur trouvera en annexe du présent Rapport.

Monsieur Edouard FRANK :

Interpellé sur sa responsabilité dans l’organisation, la supervision, la proclamation des résultats des élections dans notre pays ainsi que dans les contentieux y afférents, ce dernier a expliqué que c’est depuis plus de vingt (20) années qu’il a l’honneur de proclamer les résultats de nombreuses élections. A son actif, il a proclamé les résultats de l’élection présidentielle de mars 1981 ; les élections législatives de 1993  qui ont eu lieu en même temps que l’élection présidentielle de 1993 ; le Référendum Constitutionnel de 1994 ; les élections législatives de 1998 ; et enfin, l’élection présidentielle de 1999. Pour lui, si les élections présidentielles dans notre pays ont toujours été source de tensions notamment celles de 1981 et de 1993, personne n’a jamais apporté la preuve de la corruption, de fraudes qui auraient été commises au niveau de la Cour Suprême ou de la Cour Constitutionnelle. Il estime qu’une distinction doit être faite entre les deux activités de la Cour Constitutionnelle à savoir la proclamation des résultats des élections et le règlement des contentieux post-électoraux. La première activité est faite sur la base des procès-verbaux émanant des Bureaux de vote et des Centres de dépouillement. Pour ce qui est de la seconde activité, la Cour avait effectivement enregistré des requêtes en annulation après les élections législatives de 1998 et les présidentielles de 1999. Après analyse des requêtes qui étaient recevables et celles qui étaient irrecevables, la Cour a ordonné une enquête laquelle nécessitait des moyens logistiques. Le Président de la République de l’époque Monsieur Ange-Félix PATASSE lui avait promis de vive voix des véhicules et même un avion pour permettre à l’équipe de la Cour Constitutionnelle de sillonner des localités très éloignées comme celles de NDELE et BIRAO. Au moment où la Cour était prête pour le démarrage des enquêtes, aucun véhicule ne lui a été affecté et encore moins l’avion promis. Aussi, devant les réprobations des plaignants, il s’est gardé de faire des déclarations qui, à l’époque lui auraient causé de très graves ennuis.

Pour terminer Monsieur Edouard FRANK a suggéré que la Cour Constitutionnelle doit être dotée de moyens de déplacement pour faciliter la proclamation des résultats électoraux.

 

Monsieur Joseph BINDOUMI :

Interpellé sur sa responsabilité personnelle concernant le procès de Novembre 2001 en tant que Magistrat et Président de la Commission Mixte d’Enquête, ce dernier estime qu’il a traité les cas qui lui étaient soumis selon la procédure du Code Pénal en vigueur dans notre pays. Sur Cinq Cent (500) interpellations en trois (03) mois, cent (100) accusés ont comparu. Monsieur Joseph BINDOUMI a affirmé qu’il n’a pas fait que prononcer des condamnations mais qu’il a sauvé la vie de beaucoup de personnes accusées injustement à travers des fiches mensongères. Pour lui, le Juge a sa mission et le politique a la sienne et quand le politique entre par la grande porte, la justice sort par la petite porte.

Invité à s’excuser ou à demander pardon au peuple centrafricain, Monsieur BINDOUMI a répliqué qu’il n’ en voyait pas la raison dans la mesure où il a la conscience tranquille et il a fait son devoir dans une objectivité totale. Par contre, s’il avait à pardonner, il pardonnerait à ceux qui ont cassé sa maison et pillé ses biens.

Monsieur Serge BOKASSA :

Intervenant au nom de la famille BOKASSA, ce dernier a livré un message de pardon à la Nation pour le mal que son défunt père a commis et qu’il a le courage de ne pas nier. Il a ensuite énuméré une longue liste de réalisations concrètes qui sont à mettre au compte du Président BOKASSA et qu’aucun autre Président après lui n’a encore dépassé. Selon lui c’est à la Nation Centrafricaine de réhabiliter son père pour le peu qu’il a réalisé. Il poursuit que son père est mort dans des conditions atroces et que le tort du centrafricain c’est de ne pas reconnaître ce que les autres ont fait du bien.

Après avoir demandé une amnistie de son défunt père, Monsieur Serge BOKASSA a conclu son intervention à travers une leçon adressée à tous : " Tous ceux qui dissimulent la vérité ou n’osent pas reconnaître leurs torts et demander pardon sont ceux qui mettent en péril l’avenir de la Nation ".

Général André MAZI :

Interpellé sur les évènements des années 1980 qui ont conduit à des exactions militaires sur les populations du Nord (Village BEBOURA et MARKOUNDA), et qui ont occasionné la mort du Commissaire, du Sous-Préfet et son épouse, cet Officier affirme ne pas être impliqué quand bien même il fut responsable de cette zone militaire. L’incendie des villages cités ci-dessus a eu lieu pendant que se déroulait à BEMAL, une opération militaire mixte Centrafricano-Tchadienne. Il n’est venu constater les faits que postérieurement. Il se souvient qu’à l’époque, il était capitaine et qu’il a eu la visite du Colonel DJENGBOT, Chef d’Etat Major et Ministre de la Défense qui a séjourné à MARKOUNDA et BEMAL. Il a ajouté que c’est quand ont est fautif qu’on demande pardon. Pour ce qui le concerne, il n’a pas à se livrer à ce genre d’exercice dans la mesure où il a la conscience tranquille.

La séance des auditions des acteurs politiques sur les différentes crises qui ont secoué le pays a continué le vendredi 26 septembre 2003 avec les témoignages des personnalités suivantes : Monsieur Abel GOUMBA (Premier Ministre du Gouvernement National de Transition) ; Monsieur PADOUNDJI.

 

Professeur Abel GOUMBA :

Le Professeur Abel GOUMBA a, d’emblée, annoncé que les crises militaro-politiques que connaît la République Centrafricaine trouvent leur origine à partir d’un acte manqué : décès tragique du Père Fondateur de la République Centrafricaine en 1959. Du 05 mai au 05 octobre 1959, Monsieur Abel GOUMBA faisait parti du Gouvernement DACKO et que c’est la motion de censure du 07 octobre 1959 qui l’emmènera à démissionner. Il a expliqué que ses divergences avec David DACKO qui succédera au défunt Président ont pour fondement l’instauration du parti-unique ; l’orientation économique. Il a conclu en disant que si " Barthélémy BOGANDA revenait aujourd’hui et me demandait : Abel qu’est ce que tu as fait de Centrafrique ? Je lui répondrai que j’ai passé la moitié de ma vie en prison ".

Ces divergences iront en s’agrandissant à l’occasion de la reprise du pouvoir par Monsieur David DACKO pour une deuxième fois. Elles vont concerner cette fois-ci les trucages électoraux, les arrestations arbitraires, les assassinats politiques etc.

Le Professeur Abel GOUMBA explique sa présence actuelle à la tête du Gouvernement par le caractère consensuel et démocratique des organes qui pilotent la transition à savoir le G.N.T. et le C.N.T. En outre, il a choisi ses collaborateurs en fonction de leur compétence et non sur une base ethnique. Il a affirmé que c’est à la demande du C.P.P.O qu’il a accepté le poste du Premier Ministre. Pour lui, le Gouvernement actuel ne mène pas une chasse aux sorcières mais une chasse aux voleurs.

Monsieur PADOUNDJI :

Monsieur PADOUNDJI était invité à se prononcer sur les ressources minières ainsi que sur leurs modalités de mise en valeur. S’agissant de l’uranium, l’orateur a expliqué que celui-ci était mélangé à d’autres minerais (calcaire) et que pour l’exploiter, il faudra le purifier à l’aide d’une quantité importante de souffre lequel cause malheureusement des grands dommages à l’environnement. L’exploitation de l’or de BEGOUIN était envisagée sous de bons auspices. Une entreprise allemande avait financé les activités et des commandes de matériels d’une valeur de 300 millions de F CFA furent livrées, malheureusement, et seront détruits lors des évènements de 1979. Pour ce qui concerne le fer, il a estimé que son exploitation exige d’importants financements. Le pétrole, estime l’orateur, existe en République Centrafricaine. A cet effet, l’existence d’une ligne de faille géologique qui part du Golfe de Guinée, traverse le Cameroun, le Tchad par DOBA et aboutit au Nord de Centrafrique constitue un indice. Par ailleurs, une autre ligne identique existe entre les frontières Soudan-Centrafrique. Pour lui, le véritable problème du pétrole centrafricain est l’absence d’une étude soutenue. L’exploitation des sites de MOBASSA et FATIMA pour la réalisation d’une cimenterie est envisageable même si pour le premier site on signale un problème d’infiltration d’eau qui pourrait gêner sa mise en valeur.

 

 

L’orateur a insisté sur l’instabilité dans les nominations aux postes de responsabilité administratif et politique qui est à l’origine du recul que notre pays connaît au niveau économique, social, culturel et politique. Le même phénomène s’observe dans le suivi des grands dossiers et des activités susceptibles de favoriser un développement durable du pays.

Monsieur David DACKO :

La journée du samedi 27 septembre 2003 devrait être consacrée à l’audition de l’ex-Président David DACKO devant la Commission " Vérité et Réconciliation ". Malheureusement, cette audition de l’ancien Président David DACKO n’aura pas lieu, quand bien même il avait bel et bien répondu à l’invitation de la Commission. Deux questions lui ont été posées se rapportant aux circonstances de la succession de Barthélémy BOGANDA en 1959 et à la passation pacifique du pouvoir au Général André KOLINGBA le 1er septembre 1981. Pour toute réponse à ces questions, le Président David DACKO a gardé un silence d’une trentaine de minutes avant de se retirer sans avoir dit un seul mot.

 

Colonel Jean-Pierre INGA :

Le Bureau a accusé réception d’une déclaration écrite du Colonel à la retraite Jean-Pierre INGA classé parmi les tortionnaires de la période BOKASSA. Son témoignage écrit est annexé au présent rapport.

La question des restitutions d’une partie des biens de l’ex Empereur à sa progéniture fut examinée et renvoyée à la Sous-Commission Réparation (cf. Recommandation relative à la création de cette Sous-Commission).

Nota Bene :

Il est à noter que les propos tenus par les différentes personnalités qui se sont prêtées

aux auditions n’engagent que leurs auteurs dans la mesure où en raison du délai imparti pour les travaux de la Commission n°1, celle-ci n’a pas pu prendre les dispositions nécessaires ni pour le traitement équitable des auditionnés, ni pour la confrontation nécessaire à la manifestation de la vérité recherchée en vue de la réconciliation. Le travail doit impérativement se poursuivre sur toute l’étendue du territoire dans le cadre de la Commission " Vérité et Réconciliation " requérant les ressources humaines et matérielles qualifiées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A LA MISE EN PLACE D’UNE STRUCTURE CHARGEE DE RECEVOIR LES PLAINTES ET D’AUDITIONNER LES VICTIMES OU LES TEMOINS DE L’HISTOIRE

***************

 

Recommande

********

La poursuite des travaux de la commission " Vérité et Réconciliation " au delà des assises du " Dialogue National " par une structure composée des membres de l’actuelle commission ainsi que d’autres compétences afin de :

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A LA CREATION

D’UN CONSEIL NATIONAL DE MEDIATION

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Recommande

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LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A

LA CREATION D’UN ORGANE DE GESTION

DES CONFESSIONS RELIGIEUSES

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RECOMMANDE

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LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A

LA GESTION DES SOCIETES D’ETAT

D’ECONOMIE MIXTE

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RECOMMANDE

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LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A LA MISE EN VALEUR DES RESSOURCES PETROLIERES DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

*********************

 

 

Recommande

********

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE

AU REAMENAGEMENT DU GOUVERNEMENT

*****************

 

 

Recommande

*********

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL.

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE

A LA CREATION D’UN CENTRE DE COMMUNICATION ET

DE FORMATION A LA RESOLUTION, LA PREVENTION

ET LA GESTION DES CONFLITS

*************

 

RECOMMANDE

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LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A

LA SITUATION DE LA FEMME EN CENTRAFRIQUE

*************

 

Recommande

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LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE AU RESPECT DES DROITS

DE L’HOMME ET A L’INTRODUCTION DU DROIT

INTERNATIONAL HUMANITAIRE DANS LA

FORMATION DES FORCES DE DEFENSE

ET DE SECURITE

********

Recommande

******

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A LA REHABILITATION DES PERSONNALITES CIVILES OU MILITAIRES IMPLIQUEES DANS LES CRISES MILITARO-POLITIQUES EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

*********

  • Considérant l’injustice relative à la réhabilitation des personnalités civiles ou militaires impliquées dans les crises militaro-politiques ;

  • Considérant que le Dialogue National est le cadre indiqué pour la recherche de l’apaisement et de la réconciliation nationale véritable ;

 

Recommande

***********

  • La prise des mesures visant la réhabilitation des personnalités civiles ou militaires impliquées dans les crises militaro-politiques de 1960 à nos jours au cas par cas.

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A LA RECONNAISSANCE

DE LA NATION A BARTHELEMY BOGANDA, PRESIDENT

FONDATEUR DE LA REPUBLIQUE

*************

  • Considérant le sang versé par Barthélemy BOGANDA pour libérer le peuple Oubanguien du joug colonial ;

  • Considérant que sa politique s’est inscrite sur les idéaux d’Unité, de Dignité et de Travail et pour la sauvegarde de l’intérêt général ;

  • Considérant que son sang versé constitue son sacrifice au profit de toutes les générations passées, présentes et à venir.

 

Recommande

********

  • L’élévation par la nation de Barthélemy BOGANDA au rang de Héros National ;

  • La diffusion des idéaux et de la pensée du Père Fondateur de la République Centrafricaine ;

  • Le baptême de la place de la République sous la nouvelle dénomination " Place Barthélemy BOGANDA " ;

  • La restauration et l’entretien sur les fonds publics du Mausolée Barthélemy BOGANDA.

 

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A NECESSITE

D’UN DEVOIR DE MEMOIRE

**********

  • Considérant la nécessité pour le peuple Centrafricain d’avoir une vision commune de son histoire ;

  • Considérant le devoir de mémoire à mettre à la disposition de la génération future ;

Recommande

*********

  • La poursuite de l’enquête sur la mort de Barthélemy BOGANDA ;

  • L’aménagement et la préservation du site de l’accident d’avion dans la Sous-Préfecture BOGANDA.

 

 

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A L’APPUI A

LA PRESSE PRIVEE ET INDEPENDANTE

**********

  • Considérant le rôle joué par la presse privée et indépendante pour la défense de la jeune et fragile démocratie ;

  • Considérant le travail opiniâtre des révélations des crimes de sang et des crimes économiques réalisés par cette jeune presse sous le régime défunt ;

  • Considérant les nombreuses dénonciations des nombreuses violations des Droits de l’Homme, des principes du Droit International Humanitaire ainsi que des engagements librement signés par les autorités centrafricaines ;

  • Considérant les multiples interpellations, arrestations, détentions , condamnations et agressions des Journalistes ainsi que la saisie de leurs matériels informatiques et d’imprimerie etc… ;

  • Considérant la non formation des Journalistes de la presse privée et indépendante en dehors des Sessions de formation de courtes durées à travers les Séminaires assurés par l’UNESCO, le HCR et le BONUCA surtout;

  • Considérant que l’état de précarité matérielle, financière réduit considérablement l’indépendance de cette presse ;

  • Considérant la nécessité de faire des titres de la presse privée de véritables entreprises de presse source d’emplois et de revenus substantiels ;

  • Considérant la non signature par la République Centrafricaine de l’Accord de Florence sur l’importation des objets à caractère, culturel, scientifique et de presse ;

  • Considérant que de nombreuses recommandations fortes du Dialogue National appellent un travail de sensibilisation, d’éducation, de formation et même d’un suivi neutre et conséquent pour lesquelles la contribution de la presse sera déterminante.

RECOMMANDE

***********

  • Le financement de la presse privée et indépendante pour soutenir le travail d’information, de sensibilisation, d’éducation et de formation et même de proposition post-Dialogue National ;

  • La mise en place et la mise en exécution d’un plan de formation des Journalistes de la presse privée pour une période nécessaire ;

  • L’accès de la presse privée aux marchés publicitaires des sociétés ;

  • La ratification par la République Centrafricaine de l’Accord de Florence.

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A LA POURSUITE

PENALE DES AUTEURS ET COMPLICES

DES FICHES MENSONGERES

**************

  • Considérant la prolifération de la pratique de fiches mensongères et anonymes sous divers régimes et leurs effets néfastes ;

  • Considérant que ces fiches sont généralement de nature tribaliste et ont donc pour effet non seulement de nuire à l’unité et à la cohésion nationales, mais aussi de favoriser l’exclusion ;

  • Considérant qu’elles ont la plupart du temps conduit les dirigeants à prendre des décisions graves et erronées portant atteinte à la liberté ainsi qu’à la vie des citoyens ;

  • Considérant l’impunité des auteurs des fiches mensongères même quand les faits relatés par ces derniers s’avèrent notoirement malveillants, inexacts ;

  • Considérant l’absence de textes incriminant et sanctionnant les auteurs de ces pratiques ainsi que leurs complices.

Recommande

******

  • L’incrimination des fiches mensongères notamment par la systématisation de la confrontation de leurs auteurs avec les personnes mises en cause, devant des Officiers de Police Judiciaire.

 

 

 

LE DIALOGUE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A LA POURSUITE

DES TRAVAUX DE LA COMMISSION " VERITE

ET RECONCILIATION " AU DELA DES

ASSISES DU DIALOGUE NATIONAL

***************

  • Considérant l’impérieuse nécessité pour le peuple centrafricain d’être édifié sur les causes de la situation catastrophique du pays depuis l’indépendance jusqu’à nos jours ;

  • Considérant le souci de tous les centrafricains de se parler franchement pour se pardonner et se réconcilier entre eux ;

  • Considérant la nécessité de procéder à l’audition des principaux responsables politiques civils et militaires, victimes et témoins de l’histoire de notre pays depuis l’indépendance jusqu’à nos jours ;

  • Considérant le devoir de mémoire à mettre à la disposition de la postérité en vue d’éviter la falsification de l’histoire à la génération future.

 

Recommande

********

La poursuite des travaux de la commission " Vérité et Réconciliation " au delà des assises du " Dialogue National " par une structure composée des membres de l’actuelle commission ainsi que d’autres compétences afin de :

  • recevoir les plaintes des victimes ;

  • auditionner les principaux responsables politiques et administratifs ainsi que les auteurs, les témoins et les victimes de l’histoire de notre pays ;

  • Faire voter une loi d’amnistie relative aux infractions commises lors des conflits depuis les années 1960 jusqu’à 2003 au cas par cas pour réconcilier les centrafricains ;

  • Faire prendre des mesures d’apaisement à l’endroit des citoyens afin de libérer les énergies et favoriser la participation à la transition politique en cours.

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE

AU REAMENAGEMENT DU GOUVERNEMENT

*****************

 

  • Considérant le contexte du Dialogue National ;

  • Considérant la nécessité de conférer un caractère serein et consensuel à la Transition ;

  • Considérant le respect des critères de compétence et de bonne moralité qui doivent présider à la nomination des Membres du Gouvernement ;

 

 

Recommande

*********

  • Le réaménagement technique du Gouvernement dans le souci d’une Transition sereine et consensuelle en tenant compte des critères de compétence et de bonne moralité.

 

 

 

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A LA RECONNAISSANCE

DE LA NATION A BARTHELEMY BOGANDA, PRESIDENT

FONDATEUR DE LA REPUBLIQUE

*************

  • Considérant le sang versé par Barthélemy BOGANDA pour libérer le peuple Oubanguien du joug colonial ;

  • Considérant que ce sang versé constitue le sacrifice suprême au profit de toutes les générations passées, présentes et à venir.

  • Considérant que sa politique s’est inscrite sur les idéaux d’Unité, de Dignité de Travail et pour la sauvegarde de l’intérêt général ;

 

 

Recommande

********

  • L’élévation par la nation de Barthélemy BOGANDA au rang de Héros National ;

  • La diffusion des idéaux et de la pensée du père fondateur de la République Centrafricaine ;

  • Le baptême de la place de la République sous la nouvelle dénomination " PLACE Barthélemy BOGANDA " ;

  • La restauration et l’entretien sur les fonds publics du Mausolée Barthélemy BOGANDA à BOBANGUI.

 

 

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A NECESSITE

D’UN DEVOIR DE MEMOIRE

**********

  • Considérant la nécessité pour le peuple Centrafricain d’avoir une vision commune de son histoire ;

  • Considérant le devoir de mémoire à mettre à la disposition de la génération future ;

Recommande

*********

  • La poursuite de l’enquête sur la mort de Barthélemy BOGANDA ;

  • L’aménagement et la préservation du site de l’accident d’avion dans la Sous-Préfecture BOGANDA.

 

 

 

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE

A LA CREATION D’UN CENTRE DE COMMUNICATION ET

DE FORMATION A LA RESOLUTION, LA PREVENTION

ET LA GESTION DES CONFLITS

*************

  • Considérant la quête du peuple centrafricain pour une réconciliation authentique nécessaire à la construction d’une culture de vérité, de tolérance et de paix ;

  • Considérant la nécessité pour le peuple centrafricain de vivre dans la cohésion et la concorde nationales conditions sine qua non pour le développement équilibré de Centrafrique ;

 

RECOMMANDE

*******

 

  • La création d’un Centre de communication et de formation chargé de la résolution, la prévention et la gestion des conflits.

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A LA MISE EN VALEUR DES RESSOURCES PETROLIERES DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

*********************

  • Considérant l’existence d’immenses richesses potentielles du sou-sol centrafricain non encore exploitées (pétrole, uranium, fer, etc…) ;

  • Considérant l’exploitation rationnelle des ressources du sous-sol centrafricain comme source importante de création d’emplois ;

  • Considérant les conditions géologiques et la position géographique de la République Centrafricaine ;

  • Considérant les travaux de prospection et de recherche menés pendant plusieurs décennies par des sociétés pétrolières dans le Nord de notre pays.

Recommande

********

  • Que le Gouvernement Centrafricain publie les résultats des travaux de prospection et en informe la population ;

  • Que les efforts engagés soient poursuivis afin d’aboutir, à moyen terme, à l’exploitation éventuelle du pétrole centrafricain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A

LA GESTION DES SOCIETES D’ETAT

D’ECONOMIE MIXTE

*************

 

  • Considérant la gestion scabreuse d’un grand nombre de Sociétés d’Etat et d’Economie Mixte depuis l’indépendance ;
  • Considérant l’immixtion du politique dans la gestion de ces Sociétés ;
  • Considérant les modalités réelles de désignation des responsables de ces Sociétés et des membres de leurs Conseils d’Administration d’une part et les dispositions de la loi 91.014 d’autre part ;
  • Considérant les multiples faillites et bradages de ces Sociétés, conséquences de cette gestion ;
  • Considérant les différents modes de restructuration des entreprises d’Etat et d’Economie mixte en usage dans notre pays.

 

RECOMMANDE

*******

 

  • Le réexamen des dossiers de Sociétés d’Etat, d’Economies Mixtes avec la participation de l’Etat afin d’établir les responsabilités et préserver ses intérêts ;
  • Une évaluation de la restructuration des Sociétés en liaison avec les plans sociaux subséquents et les créations réelles d’emplois ;
  • Un Audit externe des Sociétés d’Etat et d’Economie Mixte encore en activité.

 

 

 

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A

LA SITUATION DE LA FEMME EN CENTRAFRIQUE

*************

  • Considérant la convention ratifiée par le Gouvernement sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ;

  • Considérant les recommandations de la conférence de Beijing de 1995, sur le quota de 35% des femmes dans les instances de prise de décision ;

  • Considérant l’adhésion de la République Centrafricaine aux objectifs du millénaire pour le développement ;

  • Considérant le taux élevé de l’analphabétisme au sein de la population féminine en Centrafrique et l’ampleur de la déperdition scolaire dans le milieu fille ;

  • Considérant la vulnérabilité des femmes sur le plan économique et social ;

  • Considérant le développement du phénomène de la prostitution dans le milieu des jeunes filles ;

  • Considérant les cas des viols perpétrés envers les jeunes filles et les femmes pendant les évènements de 2001-2002 et 2003 ;

  • Considérant l’initiative 20/20 décidée à COPENHAGUE au sommet Mondial du Développement social à laquelle la République Centrafricaine a adhéré.

Recommande

*******

  • L’application effective de la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ;
  • Le respect du quota de 35% des femmes dans les instances de prise de décision ;
  • La mise en application des objectifs arrêtés au sommet des Chefs d’Etats, aux Nations Unies en l’an 2000 ;
  • La prise en compte des activités des femmes dans les statistiques nationales ;
  • La création d’une institution visant à lutter efficacement contre la prostitution des jeunes filles ;
  • L’alphabétisation des femmes et la prise en compte spécifique de la scolarisation de la jeune fille ;
  • L’autonomisation des femmes sur le plan économique ;
  • La prise en charge psychologique et sanitaire des victimes de sexe féminin des évènements de 2001 à 2003 ;
  • Le respect de l’engagement social de COPENHAGUE relatif à l’initiative 20/20 qui consacre l’affectation de 20% du budget du Département des Affaires Sociales au secteur de la Santé, de l’Education et des Affaires Sociales ;

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE AU RESPECT DES DROITS

DE L’HOMME ET A L’INTRODUCTION DU DROIT

INTERNATIONAL HUMANITAIRE DANS LA

FORMATION DES FORCES DE DEFENSE

ET DE SECURITE

********

  • Considérant les nombreuses exécutions extrajudiciaires sous les différents régimes ;

  • Considérant la non prise en charge et le dédommagement de toutes les victimes ;

  • Considérant que les Droits de l’Homme sont un facteur de consolidation de la Paix et de l’Unité Nationale ;

  • Considérant l’ignorance des Droits de l’Homme par nos compatriotes civils et militaires ;

  • Considérant l’important rôle que joue le Droit International Humanitaire dans les crises et les conflits armés ;

  • Considérant que le Droit International Humanitaire n’occupe pas encore une place de choix dans l’Armée Nationale ;

Recommande

******

  • Le respect et l’application de tous les instruments juridiques internationaux et nationaux relatifs aux Droits de l’Homme ;

  • La mise en place d’un fonds d’indemnisation des victimes ;

  • L’autonomisation de l’institution en charge des Droits de l’Homme dans notre pays conformément aux textes internationaux en vigueur ;

  • L’enseignement et la vulgarisation des Droits de l’Homme dans le système éducatif Centrafricain ainsi que dans les Forces de Défense et de Sécurité ;

  • Le renforcement du partenariat entre le Haut Commissariat  aux Droits de l’Homme et les Organisations Non Gouvernementales ;

  • La dotation du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme en moyens nécessaires à l’accomplissement de sa mission ;

  • L’introduction du Droit International Humanitaire dans la formation de base des jeunes recrues ;

  • La traduction systématique de tous les coupables de violation des principes des Droits de l’Homme et du Droit International devant les juridictions compétentes ;

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A LA REHABILITATION DES PERSONNALITES CIVILES OU MILITAIRES IMPLIQUEES DANS LES CRISES MILITARO-POLITIQUES EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

*********

 

  • Considérant que le Dialogue National est le cadre indiqué pour la recherche de l’apaisement et de la réconciliation nationale véritable ;

  • Considérant le traitement constaté dans la réhabilitation des personnalités civiles ou militaires impliquées dans les crises militaro-politiques ;

 

Recommande

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  • La prise des mesures visant la réhabilitation des personnalités civiles ou militaires impliquées dans les crises militaro-politiques de 1960 à nos jours au cas par cas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A

LA CREATION D’UN ORGANE DE GESTION

DES CONFESSIONS RELIGIEUSES

*************

 

  • Considérant le rôle joué par les différentes religions dans notre pays à travers les différentes crises vécues ;
  • Considérant l’émergence et la prolifération incontrôlées des Confessions religieuses.

 

 

RECOMMANDE

*******

 

  • La création d’une structure spécifique de régulation au sein du Ministère de l’Intérieur.

 

 

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A LA POURSUITE

PENALE DES AUTEURS ET COMPLICES

DES FICHES MENSONGERES

**************

  • Considérant la prolifération de la pratique de fiches mensongères et anonymes sous divers régimes et leurs effets néfastes ;

  • Considérant que ces fiches sont généralement de nature tribaliste et ont donc pour effet non seulement de nuire à l’unité et à la cohésion nationales, mais aussi de favoriser l’exclusion ;

  • Considérant qu’elles ont la plupart du temps conduit les dirigeants à prendre des décisions graves et erronées portant atteinte à la liberté ainsi qu’à la vie des citoyens ;

  • Considérant l’impunité des auteurs des fiches mensongères même quand les faits relatés par ces derniers s’avèrent notoirement malveillants, inexacts ;

  • Considérant l’absence de textes incriminant et sanctionnant les auteurs de ces pratiques ainsi que leurs complices.

 

Recommande

******

  • L’incrimination des fiches mensongères notamment par la systématisation de la confrontation de leurs auteurs avec les personnes mises en cause, devant des Officiers de Police Judiciaire.

 

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A L’IDENTIFICATION DES PERSONNES QUI COMMETTENT DES FORFAITS OU DES CRIMES EN CENTRAFRIQUE

**************

  • Considérant que la République Centrafricaine est un pays laïc et un Etat de droit ;

  • Considérant que les fautes sont individuelles ;

  • Considérant que dans notre société, lorsqu’un chrétien commet une faute, on le désigne par son nom et que si c’est un musulman on préfère dire que c’est le musulman au lieu de désigner son nom ;

 

Recommande

******

  • Que le Gouvernement prenne des mesures nécessaires pour inculquer dans les esprits des centrafricains de ne plus viser les appartenances des centrafricains qui enfreignent aux règles de la société.

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATION RELATIVE A LA REHABILITATION, L’AMNISTIE ET LA RESTITUTION D’UNE PARTIE DES BIENS DE BOKASSA A SA PROGENITURE

**************

  • Considérant que le défunt Jean-Bedel BOKASSA avait décidé de lui-même de rentrer se faire juger dans son pays ;

  • Considérant ses années de prison ;

  • Considérant qu’il est le seul Chef de l’Etat centrafricain à répondre de ses actes devant le Peuple Centrafricain ;

  • Considérant qu’il a demandé pardon et se soit résigné à vivre dans les conditions qui furent les siennes jusqu’à sa mort ;

  • Considérant que plusieurs Chefs d’Etat et autres personnalités ont bénéficié de différentes amnisties dans notre pays ;

  • Considérant les pillages, les destructions et confiscation de ses biens en 1979.

 

Recommande

******

  • La réhabilitation et l’amnistie à titre posthume de Jean-Bedel BOKASSA ;
  • La restitution de ses biens à sa progéniture.

 

 

 

 

 

 

 

 

LE DIALOGUE NATIONAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RAPPORT D’EXPERTISE (Samuel ZOUMBETI, Emmanuel BONGO-PASSI – BONUCA)

A l’inverse de l’Afrique du Sud qui a utilisé la Commission " Vérité –  Réconciliation" comme cadre global de préparation et d’organisation du Dialogue Inter Sud Africain, la République Centrafricaine, a souverainement mis en place une structure de coordination du " Dialogue National " qui comprend en son sein plusieurs Commissions dont celle qui s’occupe essentiellement de la Vérité et Réconciliation. Cette Commission est de loin la plus importante qui doit inscrire ses travaux dans le temps et dans l’espace pour donner le plein sens à la " VERITE et RECONCILIATION " à partir de ce dialogue et même au delà de ces Assises.

L’audition de certains hauts responsables politiques et administratifs qui se sont succédées à la tête de l’Etat depuis l’indépendance à nos jours d’une part et d’autre part l’exposé des faits générateurs de conflits ou de violations d’un certain nombre de droits fondamentaux du citoyen centrafricain pourraient constituer une méthode pédagogique indubitable qui contribuerait à freiner les velléités de nouveaux hommes politiques qui auront à gérer la Cité. C’est à ce prix que la manifestation de la vérité sera totale pour former une nouvelle conscience collective.

Aussi, cet exercice mettra à la disposition de la postérité par devoir de mémoire les causes récurrentes des différentes crises vécues par le peuple centrafricain depuis près de quarante cinq (45) ans. Outillée, cette génération pourrait éviter de poser les mêmes actes qui ont mis à rude épreuve la cohésion nationale.

Après audition des témoins ou victimes des exactions ou violations des droits fondamentaux de l’homme, il faudra envisager naturellement un mécanisme pour la REPARATION des différents préjudices subis par les communautés ou les individualités en toute équité.

La Communauté Internationale doit jouer un rôle important dans cette phase capitale aussi bien au moment de la mobilisation des moyens financiers que de leur gestion.

Le travail opiniâtre de cette Commission doit s’articuler autour des points suivants :

I – COLLECTE DES DONNEES

1°) Rapports : - du Séminaire National de Réflexion (1982) du Grand Débat

National

    • conférence de Réconciliation Nationale Pacte Politique, P.M.C.

    • document sur la Bonne Gouvernance (PNUD)

    • rapports de la Conférence Gouvernance (PNUD)

    • rapports de la Conférence des Partis Politiques et Parlementaire (rapport 1, 2 et 3)

    • Protocole d’Accord Politique préalable à la formation du

Gouvernement d’Union Nationale.

 

II – DESIGNATION DES MEMBRES DE LA COMMISSION " VERITE ET RECONCILIATION "

Critères :

Bonne moralité, bon leadership, intègre et compétent.

III – MISE EN PLACE DE LA STRUCUTRE CHARGEE DE RECEVOIR, LES PLAINTES ET D’AUDITIONNER LES VICTIMES OU LES TEMOINS DE L’HISTOIRE.

  • Hauts dirigeants ;
  • Tout citoyen qui se sent lésé.

IV – IDENTIFICATION DES FAITS CONSTITUANT LA VIOLATION DES DROITS ET LIBERTES

A – Problèmes

  • Politique ;
  • économique ;
  • social.

B – Démarche

1 - Vérité (franchise sinon confrontation) ;

2 - remord ;

3 - pardon ;

4 - réconciliation.

V – AUDITION (SANS PREJUGE, NI MENACE)

  • Réquisitionner les Officiers de Police Judiciaire et les Magistrats pour appuyer la commission dans l’exécution de sa mission.

VI – MISE EN PLACE DE LA COMMISSION REPARATION

1°/- Réparation peut être individuelle ;

2°/- Réparation collective ou commentaire des dommages subis.

Le champ d’action de cette Commission doit comprendre aussi bien les affaires de graves violations des Droits de l’Homme que celles des crimes économiques tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LISTES DES DELEGUES

DE LA COMMISSION N°1 : VERITE ET RECONCILIATION

**************

 

PRESIDENT : André DENAMSE KETTE, (CPPO)

VICE-PRESIDENT : Anne-Marie MONINGUE (Affaires Sociales)

RAPPORTEUR GENERAL : Aboubakar Nouré MOUKADAS (Communauté Islamique Centrafricaine)

RAPPORTEUR ADJOINT : Ambroise YALIMA (GEPPIC)

MEMBRES :

 

NOMS & PRENOMS

ENTITES

ORIGINES

1

2

3

4

5

6

7

8

9

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15

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17

18

19

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29

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31

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33

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35

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39

40

41

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43

44

45

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48

49

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51

52

53

54

55

56

57

58

59

60

61

62

63

 

  • ALADOUM Bavon Jonas
  • ADJA SYLLA
  • AMIT Idriss
  • AZIAGBIA René-Serge
  • BABANGO Michel
  • BAKETO Jean
  • BARTHABURU Maguy
  • BENDOUNGA David
  • BI BOUBA MOussa
  • BOKASSA Jean-Serge
  • BONGOPASSI Emmanuel
  • BOUBA-YAKA Ibrahim
  • BOUKAR Issa-Boukar
  • DAMARAS Solange
  • DOKORO Issène
  • ENDJIMOUNGOU Patrice
  • FAYANGA Marie-Charlotte
  • FEIGODOUZOUI Marie-Louise
  • GABIRAULT OLivier
  • GBANDI André
  • GBEBRI Thérèse
  • GBESSE Marie-Juliette
  • GOMBE-SASSARA M. Gilbert
  • GOMINA-PAMPALI Laurent
  • GONDIA Donatien
  • GOYANGO Joachim
  • KABA Ousman
  • KAYA Zéphirin
  • Abbé KETTE Célestin
  • KOFIO Marguerite
  • KOGRENGBO Louis-Marie
  • KONGO Rigobert
  • KOTOKOUA Etienne
  • KOUZOU Basile
  • LENGAMA Alphonse
  • LIKITI Benoît
  • MAHOUNDO Félix
  • MALEYOMBO Thierry
  • MANGA MABADA Philippe
  • MBAIKO- WANKIAN
  • MBAGALE Albert
  • MODAME Thimotée
  • MOUSSA GOUE Anicet
  • NGABA-MANGOU Pierre
  • Général NGAINDIRO Gabriel
  • NGOUVELA-DODO Jean-Pierre
  • NGUEREMANGO-ZOUKOUALA
  • NZAPAYEKE Jean-Louis Antonio
  • OGBAMI Fidèle
  • OGUERE-N. Louis
  • REKOUANE Paul
  • RENAZOU Judith
  • SALI Benoît
  • SIOKE J. Rainaldy
  • SIOPATHIS Raymond Max
  • Dr. TOMPTE-TOM Enoch,
  • WILIBONATE J. Etienne
  • YANDIBA Etienne
  • YERIMA Faustin
  • ZARAMBAUD-BALENGUELE Marguerite
  • ZOUMBETI Stanislas Samuel
  • SONNYCOLE Théophile
  • NDITAR Thomas

 

U.E.E.F.

Femmes Musulmanes

SCOUT

P.R.C.

P.S.D.

P.U.N.

Diaspora

Maire

Maire

Famille BOKASSA

BONUCA

S.O.M.C.A.

Asso. Culturelle

G.E.R.D.E.S.

A.C.O.B.E.C.A.

F.P.P.

Femmes Mini.&Parle.

Femmes Chrétiennes

Centr. de l’étranger

Maire

A.F.J.C.

Org. des Femmes

P.A.R.E.L.I.

Pers. Indépendante

J.C.C.

F.O.D.E.M.

BONUCA

M.D.D.H.

Mission Catholique

Gouvernement

C.N.T.C

Maire

A.E.C.

C.D.R.C.

C.N.

U.D.R.P.

Diaspora

Gouvernement

M.D.I.-P.S.

Préfet

Maire

Maire 4ème Arr.

A.C.A.T.-R.C.A.

O.S.L.P./ Syndicat

Prés. de la Rép.

Maire

M.U.D.

Maire 1er Arr.

MESAN

A.C.L.V.

P.C.D.

C.D.C.A.D.

Maire

R.D.C.

C.N.T.

A.N.E.B.

M.S.C.A.

Maire

U.D.C.A.

C.N.T.

BONUCA

U.S.T.C./Syndicat

CIONGCA

 

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BOZOUM

BANGUI

FRANCE

NGAOUNDAYE

M.-KADEI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BRAZZAVILLE

GAMBO

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

YALOKE

BANGUI

BANGUI

BOUCA

BANGUI

BANGUI

S.-MBAERE

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

FRANCE

BANGUI

BANGUI

M.-KADEI

BIMBO

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BAMINGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BODA

BANGUI

FRANCE

BANGUI

BANGUI

M.-KADEI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

BANGUI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SOMMAIRE

 

INTRODUCTION………………………………………………………………….

5

I – L’ETAT DE DROIT ET LA DEMOCRATIE…………………………………

6

A – CONSTITUTION……………………………………………………...

Propositions spéciales………………………………………………………..

  1. Quel type de régime politique pour la R.C.A………………………….
  2. Des conditions d’éligibilité……………………………………………….
  3. Les incompatibilités aux fonctions de Chef de l’Etat…………………
  4. De la durée du mandat présidentiel……………………………………
  5. Sur le contre-seing des actes du Président de la République………
  6. Des prérogatives du Premier Ministre…………………………………
  7. De la motion de censure………………………………………………..
  8. De la responsabilité pénale du Chef de l’Etat………………………...
  9. Un Parlement avec un pouvoir fort (étapes de la procédure de destitution)………………………………………………………………..
  10. De la responsabilité pénale du Président de l’Assemblée Nationale
  11. De la mission de la Cour Constitutionnelle……………………………
  12. De la Régionalisation et la Décentralisation…………………………..
  13. De la Révision……………………………………………………………
  14. Du Haut Conseil de la Communication………………………………..

 

6

7

7

7

7

7

7

7

8

8

8

8

9

9

9

10

B – LE CODE ELECTORAL……………………………………………..

Propositions à court terme…………………………………………………...

  1. Sur le découpage électoral……………………………………………..
  2. La CEMI…………………………………………………………………..
  3. Du dépouillement………………………………………………………...
  4. Sur le vagabondage politique…………………………………………..
  5. Sur le bulletin de vote……………………………………………………
  6. La Campagne Electorale………………………………………………..
  7. Le Bureau de vote……………………………………………………….

10

10

10

11

11

11

11

12

12

C – LES PARTIS POLITIQUES…………………………………………

Propositions à court terme…………………………………………………….

  1. Sur l’existence des partis politiques……………………………………
  2. Sur la loi relative aux partis politiques…………………………………

12

12

12

12

D – LE CALENDRIER ELECTORAL…………………………………...

Recommandation forte…………………………………………………………..

12

12

E – DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES……………………………

13

 

II – LA JUSTICE ET LES DROITS DE L’HOMME……………………

A – LE CADRE INSTITUTIONNEL…..…………………………...

  1. Les Juridictions…………………………………………………………
    1. La ville de Bangui………………………………………………..
    2. Au niveau des provinces………………………………………..
  2. Les organes de gestion de la carrière des Magistrats………………...
  3. L’organe de discipline et de contrôle……………………………………

B – LES PRINCIPAUX ACTEURS DE LA JUSTICE…………………

Le Constat : Faiblesses identifiées…………………………………………..

C – LA PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME…………………

  1. Les mécanismes juridictionnels………………………………………...
  2. Les mécanismes non juridictionnels…………………………………...

D – LA GARANTIE DES DROITS FONDAMENTAUX………………

Constat : …………………………………………………………………………..

Solutions recommandées…………………………………………………

 

 

 

 

13

13

14

14

14

14

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17

17

17

17

18

18

 

III –LA BONNE GOUVERNANCE……………………………………………

1°) – Les problèmes liés à la mission et aux objectifs de

l’Administration……………………………………………………………...

2°) – Les problèmes liés au personnel de l’Administration……………..

Constat  …………………………………………………………………………...

Mesures préconisées…………………………………………………………..

 

20

 

20

21

21

22

IV – LA LIBERTE DE LA PRESSE ET LE DEVELOPPEMENT DES

MEDIA………………………………………………………………………..

Faiblesses constatées…………………………………………………………..

Mesures recommandées……………………………………………………….

  • A court terme………………………………………………………………
  • A moyen terme……………………………………………………………..

22

22

23

23

23

 

 

V – DIPLOMATIE…………………………………………………………

Faiblesses constatées…………………………………………………………

Recommandations……………………………………………………………….

  1. A court terme………………………………………………………………
  2. A moyen terme…………………………………………………………….

 

25

25

25

25

RECOMMANDATIONS…………………………………………………………..

ANNEXES………………………………………………………………….

  • Liste des Délégués………………………………………………
  • Liste des Experts et Observateurs…………………………….

26 – 42

43

44 - 45

46

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

Le Décret du Président de la République, Chef de l’Etat, n°03.219 du 26 août 2003, dans son article 7, a chargé la Commission Politique et Diplomatie de tracer les grandes orientations sur les questions suivantes :

    • La Constitution ;
    • Le Code Electoral ;
    • Le calendrier électoral et les élections générales ;
    • La Bonne Gouvernance ;
    • La Justice ;
    • Le Statut de l’opposition ;
    • Les droits de l’homme ;
    • La question de la liberté de la presse et le développement des média ;
    • Les libertés fondamentales.

Après l’adoption du Règlement Intérieur du Dialogue National par l’Assemblée Plénière en date du 16 septembre 2003, les membres de la Commission Politique et Diplomatie réunis le même jour ont mis en place le Bureau de ladite Commission, composée comme suit :

Président : Monsieur Zacharie NDOUBA

Vice-Président : Monsieur Joaquim DA SILVA NZENGUE

Rapporteur : Monsieur Bruno Hyacinthe GBIEGBA

Rapporteur Adjoint : Monsieur Joseph MALEMINDOU

La liste des membres, des personnes ressources et des Observateurs est en annexe.

Après un bref échange de vue les termes de référence ont été regroupés de la manière suivante :

I - l’ETAT DE DROIT ET LA DEMOCRATIE EN REPUBLIQUE

CENTRAFRICAINE :

  1. LA CONSTITUTION 
  2. LE CODE ELECTORAL 
  3. LES PARTIS POLITIQUES 
  4. LE CALENDRIER DES ELECTIONS GENERALES
  5. RAPPEL SUR LES ORGANES DE TRANSITION

II- LA JUSTICE, LES DROITS DE L’HOMME ET LES LIBERTES FONDAMENTALES

III- LA BONNE GOUVERNANCE : L’AUTORITE DE L’ETAT ET L’IMPUNITE

IV – LA LIBERTE DE LA PRESSE ET LE DEVELOPPEMENT DES MEDIA

V- LA DIPLOMATIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

METHODOLOGIE

La méthode pour les travaux de la Commission a consisté de la façon suivante :

    • débats et analyses des Délégués
    • intervention des Experts
    • recommandations verbales ou écrites par les Délégués
    • rédaction du projet de rapport des travaux de la Commission
    • validation du projet de rapport des travaux en Commission
    • présentation du Rapport des travaux en session plénière
    • rédaction du Rapport Final (avec les amendements)
    • synthèse du Rapport Final.

I – L’ETAT DE DROIT ET LA DEMOCRATIE

  1. LA CONSTITUTION

Après la modification de la Constitution de 1986 ayant restauré le multipartisme, une nouvelle Constitution a été adoptée après concertation le 14 janvier 1995, par une large majorité pour consolider la jeune Démocratie Centrafricaine.

Aujourd’hui, cette Constitution est suspendue par les Actes Constitutionnels numéros I et II du 15 mars 2003.

Selon la Commission, la Constitution du 14 janvier 1995 contient de nombreuses garanties pour le respect des droits fondamentaux :

    • les libertés individuelles et collectives ;
    • la redynamisation du Pouvoir législatif ;
    • les réformes des Institutions judiciaires ;

La Commission a relevé que si les institutions avaient fonctionné selon les bases de la société, telles que fixées par la Constitution du 14 janvier 1995, le pays n’aurait pas sombré dans le chaos où il se trouve aujourd’hui.

C’est donc le non respect de cette loi fondamentale qui a été à l’origine de toutes les dérives.

En dépit de ces insuffisances, la Commission a estimé que la Constitution du 14 janvier 1995 est la moins mauvaise et l’a retenue comme base de ses réflexions pour la prochaine Constitution à venir.

Aussi, la Commission a-t-elle adopté comme principe d’inclure dans la Constitution certaines dispositions permettant d’éviter les abus du pouvoir exécutif en renforçant le mécanisme du contrôle Parlementaire. Elle a également décidé d’expurger de la Constitution les dispositions restrictives pouvant prêter à des exclusions sur des bases subjectives.

 

 

 

La Commission s’est également attachée à trouver une meilleure organisation des pouvoirs par un équilibre de pouvoirs entre le Président de la République et le Premier Ministre Chef de la Majorité Parlementaire. En tenant compte des difficultés politiques engendrées par la restriction des prérogatives du Premier Ministre à l’article 37 de la Constitution du 14 janvier 1995, la Commission a élargi les pouvoirs du Premier Ministre lui permettant de conduire la politique de la Nation.

Aussi, dans le cadre de la tenue du " Dialogue National ", la Commission a jugé utile de fixer des orientations en vue de la rédaction d’un nouveau Texte constitutionnel.

PROPOSITIONS SPECIALES

1°) – Quel type de régime Politique pour la République Centrafricaine ?

Un régime semi-présidentiel avec des organes suivants :

    • un Président : qui fixe les grandes orientations de la Nation.
    • un Premier Ministre : issu de la majorité Parlementaire et doté de pouvoirs réels pour conduire la politique de la Nation.
    • un parlement qui légifère et contrôle effectivement la gestion de l’action du Gouvernement.

2°) - Des conditions d’éligibilité

Ne peuvent être candidats à l’élection présidentielle que les hommes et les femmes centrafricains d’origine.

Ils doivent jouir de leurs droits civils et politiques, être de bonne moralité et aptes à assumer avec lucidité, efficacité et responsabilité les fonctions de leurs charges.

3°) – Des incompatibilités aux fonctions de Chef de l’Etat

Le Président élu ne doit pas cumuler ses fonctions de Chef d’Etat avec un autre mandat politique ou d’autres fonctions et activités lucratives, sous peine de destitution.

4°) – De la durée du mandat présidentiel

La durée du mandat présidentiel est proposée à cinq (5 ans), renouvelable une seule fois.

5°) – Sur le contre-seing des actes du Président de la République

Les actes du Président de la République et les décisions adoptées en Conseil des Ministres sont contresignés par le Premier Ministre et par les Ministres chargés de leur exécution, exceptés ceux relevant du pouvoir régalien du Chef de l’Etat.

L’absence du contre seing entraîne la nullité de l’acte.

6°) –Des prérogatives du Premier Ministre

Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, est issu de la majorité à l’Assemblée. Il conduit la politique de la Nation. Toutefois si cette majorité venait à changer, il revient au Gouvernement sous l’autorité du Premier Ministre, Chef du Gouvernement de définir et de conduire la politique de la Nation.

7°) – De la Motion de Censure

Le vote sur la motion de censure est une décision extrêmement grave et délicate qui doit s’exprimer à BULLETIN SECRET. La procédure de vote à main levée ne permet pas toujours de juger de l’esprit d’indépendance de certains députés et de leur responsabilité.

8°) – De la responsabilité pénale du Chef de l’Etat

a)- Sur le crime politique

En prêtant serment sur la Constitution, le Président de la République élu jure d’en être le garant. S’il viole cette Constitution, il commet le crime de trahison. Afin d’éviter des interprétations diverses, sont considérés comme crimes de trahison à titre indicatif :

    • la violation du serment ;
    • toute action contraire aux intérêts supérieurs de la Nation ;
    • les homicides politiques ;
    • la cupidité et l’affairisme.

La traduction devant la Justice intervient après la procédure de destitution.

La démission du Président de la République met fin à la procédure de destitution et de traduction devant la Haute Cour de Justice.

b)- Sur les infractions du droit commun

Pour les infractions du droit commun, le Chef de l’Etat fait l’objet de poursuite devant les juridictions compétentes à la fin de son mandat.

9°) – Un Parlement avec un pouvoir fort

Le renforcement de l’efficacité du Parlement doit se traduire par la possibilité d’obtenir en cas de nécessité un quorum qui peut favoriser la recherche de solution devant une situation de crise. En cas de crime de trahison, il y’a deux étapes de la procédure de destitution.

    1. la majorité de 1/3 des Députés pour le vote sur la recevabilité de la décision de mise en accusation.
    2. la majorité de 2/3 des Députés pour le vote de la décision de traduction du Chef de l’Etat devant la justice.

 

 

10°) – De la responsabilité pénale du Président de l’Assemblée

Nationale

Le Président de l’Assemblée Nationale peut désormais faire l’objet de procédure de destitution pour manquements aux devoirs de sa charge sur la demande motivée de 1/3 des députés.

Sa destitution n’est prononcée que si le vote recueille 2/3 de Membres composant l’Assemblée Nationale.

11°) – De la mission de la Cour Constitutionnelle

Le maintien de la Cour Constitutionnelle en tant qu’institution permanente chargée de proclamer les résultats des élections est approuvée.

Elle est juge de la constitutionnalité des lois. Elle doit vider les contentieux électoraux et proclamer les résultats quarante cinq (45) jours avant l’investiture du Président élu.

La Cour Constitutionnelle est composée de neuf (09) Membres dont au moins trois (3) femmes. IIs doivent avoir au moins 15 ans d’expérience professionnelle et sont désignés comme suit :

    • 2 Magistrats élus par leurs pairs ;
    • 2 Avocats élus par leurs pairs ;
    • 2 Professeurs de Droit élus par leurs pairs ;
    • 3 Membres nommés :
      • 2 par le Président de la République ;
      • 1 par le Président de l’Assemblée Nationale.

Ils élisent en leur sein un Président et un Vice-Président.

Leur mandat est de sept (07) ans non renouvelable.

12°)- De La Régionalisation et la Décentralisation

La Régionalisation et la Décentralisation consistent en un partage de pouvoirs entre l’ Etat et les Collectivités.

Un accent particulier sera mis sur la politique de la Décentralisation progressive afin de promouvoir la gestion des collectivités et la consolidation de la conscience nationale.

 

 

 

 

 

 

 

13°) - De la Révision

L’initiative de la Révision de la Constitution appartient au Président de la République après avis du Conseil des Ministres et à l’Assemblée Nationale sur la demande des 2/3 de ses membres.

Toute révision constitutionnelle se fait par voie référendaire ou parlementaire.

Sont exclus de la révision :

      • La forme Républicaine et laïque de l’Etat ;
      • L’intégrité du territoire ;
      • Le nombre et la durée du mandat présidentiel ;
      • Les conditions d’éligibilité ;
      • Les incompatibilités aux fonctions de Chef de l’Etat ;
      • Les Droits fondamentaux du citoyen (Intégrité physique).

14°) - Du Haut Conseil de la Communication

La liberté de la Presse est garantie par la Constitution.

Pour démocratiser véritablement la Presse, il faut la doter d’un organe indépendant ayant un pouvoir de régulation et de décision. Une disposition sera retenue dans la Constitution en ces termes : "  l’Exercice de la liberté et l’égal accès pour tous aux media d’Etat sont assurés par une Institution indépendante de tout pouvoir politique, de tout parti politique, association ou groupe de pression de quelque nature que ce soit, dénommée le Haut Conseil de la Communication, doté de pouvoir de régulation et de décision "

Le Haut Conseil de la Communication est composé de neuf (9) membres dont trois (03) femmes au moins ayant dix (10) années d’expérience professionnelle.

Ils sont désignés comme suit :

    • 2 par le Président de la République, parmi les professionnels des médias ;
    • 1 par le Président de l’Assemblée Nationale, parmi les professionnels des media ;
    • 4 professionnels élus par leurs pairs ;
    • 1 Juriste élu par ses pairs ;
    • 1 Ingénieur des télécommunications élu par ses pairs.

Le Président, le Vice-Président et le Secrétaire Général du Haut Conseil de la Communication sont élus par les membres désignés du Haut Conseil de la Communication.

Leur Mandat est de sept (07) ans non renouvelable.

  1. LE CODE ELECTORAL

Propositions à court terme :

Le Code Electoral fixé par la loi n°98.004 du 27 mars 1998 modifiée par la loi 99.015 du 1er juillet 1999 comporte des dispositions incohérentes. La révision de ces dispositions s’impose.

 

    1. Sur le découpage électoral

Déterminer les circonscriptions électorales sur la base de deux (02) critères :

      • 1) critère démographique ;
      • 2) critère d’isolement géographique.

Retenir par conséquent :

      • un député par Sous-Préfecture
      • Un ou Deux députés par Chef-Lieux de Préfecture sur la base de tranche de 40.000 habitants.

Pour la ville de Bangui, le critère est exclusivement la densité de la population (un député par tranches de 50.000 habitants.

2. La Commission Electorale Mixte et Indépendante (CEMI)

      • Maintenir la CEMI sur la base d’une alliance avec l’Administration Publique

      • Renforcer ses capacités pour lui donner la possibilité de rendre publics au fur et à mesure les résultats partiels.

      • Garantir l’indépendance de la CEMI par l’élection de son Président par ses membres.

3. Du dépouillement

Les procès verbaux de dépouillement seront établis avec des souches en six (06) exemplaires en tenant compte de la répartition suivante :

    • 01 exemplaire à la Cour Constitutionnelle
    • 01 exemplaire au Ministère de l’Intérieur
    • 01 exemplaire à la CEMI
    • 01 exemplaire au Centre de Dépouillement
    • 02 exemplaires à remettre aux deux candidats arrivés en tête.

4. Sur le vagabondage politique

Tout candidat titulaire élu député sous la bannière d’un parti politique qui quitte son parti est considéré comme démissionnaire. Il doit être remplacé par son suppléant.

Cette préoccupation doit être prise en compte dans la Constitution par rapport au caractère du mandat de député.

Pour l’investiture de leur candidat, les partis politiques doivent tenir compte des critères suivants :

      • la moralité du candidat ;
      • la qualité du candidat ;
      • la conviction politique et le degré de militantisme du candidat.

5. Sur le bulletin de vote

Le vote pour les élections présidentielles et législatives se déroulent à bulletin unique.

Le bulletin unique doit comporter le nom, la photo en couleur, le logo ou le signe distinctif du candidat.

Les dimensions du bulletin uniques seront fixées par le soin de l’organisation de ces élections .

Les élections municipales se feront par le scrutin sur liste. Si les résultats ne dégagent pas la majorité, la répartition des sièges se fera sur la liste proportionnelle.

 

6. La Campagne Electorale

Il sera organisé un débat radio-télévisé entre les deux candidats arrivés au deuxième tour du scrutin présidentiel.

L’Etat doit désormais payer en partie et à égalité la campagne des deux candidats arrivés au second tour des élections présidentielles.

7. Le Bureau de vote

Pour éviter d’influencer les électeurs, les éléments de force de l’ordre doivent se tenir discrètement éloignés à une distance raisonnable du bureau de vote.

  1. LES PARTIS POLTIQUES
  2. Propositions à court terme

    a)- sur l’existence des partis politiques

    L’existence d’un parti politique doit désormais être justifiée par une assise nationale et une effective représentativité.

    Les critères applicables sont :

    - être agréé par le Ministère de l’Intérieur et de l’Administration du territoire.

    - recueillir deux cents (200) signatures d’adhésion dans chacune des neuf

    (09) des seize (16) Préfectures.

    - avoir au moins 5% de suffrage sur les deux (02) élections : législatives et

    municipales sous peine de dissolution.

     

    b)- sur la loi relative aux partis politiques

    Certaines dispositions très répressives de la loi organique existante sur les partis politiques (Loi n° 92.014 du 28 Août 1992), doivent être corrigées afin de garantir l’exercice démocratique des activités des partis politiques.

     

  3. LE CALENDRIER ELECTORAL

Recommandation forte

- La période idéale pour le déroulement des élections est la saison sèche

- La démocratie doit se faire à la base (élections municipales d’abord, législatives et

présidentielles ensuite).

Le calendrier électoral est proposé comme suit :

1°) -Révision du code électoral : novembre 2003 - Janvier 2004 ;

2°) - Recensement électoral : décembre 2003 - Avril2004 ;

3°) - Rédaction de la Constitution à partir de Novembre 2003 ;

4°)- Campagne d’ Information et d’Education Civique des électeurs : avril 2004-

septembre 2004 ;

5°) - Campagne et référendum pour la constitution à partir de septembre 2004 ;

6°) - Elections Générales : novembre 2004-avril 2005 :

    • municipales
    • législatives
    • présidentielles

 

  1. DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES

En exécution de ce calendrier électoral, il doit être prévu des dispositions transitoires pour résoudre les questions de la proclamation des résultats des élections, de l’examen des contentieux électoraux et de l’investiture du Président élu.

Il est suggéré au Gouvernement de confier à la Cour de Cassation et au Conseil d’Etat une réflexion sur la question.

En ce qui concerne les temps d’antenne devant être répartis entre les candidats, le Ministère de la Communication et les partis politiques devront mettre en place un Organe à cet effet.

II – LA JUSTICE ET LES DROITS DE L’HOMME

La Justice constitue un pouvoir indépendant. Ce pouvoir judiciaire est maintenu par l’Acte Constitutionnel n°2 du 15 mars 2003 en son article 8.

La Justice est rendue au nom du peuple centrafricain conformément à l’Acte Constitutionnel susvisé et par la loi n° 95.010 du 22 décembre 1995 portant Organisation Judiciaire.

A – LE CADRE INSTITUTIONNEL

1 – Les juridictions

    • 1 Cour de Cassation
    • 1 Cour des Comptes
    • 1 Conseil d’Etat
    • 1 Cour d’Appel de Bangui
    • 1 Cour d’Appel de Bambari
    • 1 Cour d’Appel de Bouar

    1. dans la ville de Bangui

    • 1 Tribunal Militaire
    • 1 Tribunal de Travail
    • 1 Tribunal de Commerce
    • 1 Tribunal Administratif
    • 1 Tribunal pour Enfants

    1. 23 Tribunaux de Grande Instance (TGI) répartis au niveau des provinces.

La Cour Constitutionnelle est chargée de veiller au fonctionnement régulier des pouvoirs pour éviter l’arbitraire et les abus.

La Haute Cour de Justice, juridiction d’exception, doit juger les hauts responsables politiques pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions susceptibles de constituer le crime de trahison

Ces deux juridictions ont été dissoutes par les Ordonnances n°03.001 et 03.002 du 23 avril 2003.

2 - Les organes de gestion de la carrière des Magistrats

    • Le Conseil Supérieur de la Magistrature est chargé de gérer la carrière des Magistrats de l’ordre judiciaire, de leur nomination dans les diverses fonctions judiciaires, de se prononcer sur les questions de leurs détachements, de la mise à la retraite et de leur nomination à des distinctions honorifiques.

    • La Commission Consultative veille sur la carrière des Magistrats de l’ordre administratif ;

    • La conférence des Président et Procureur Général veille sur la carrière des Juges à la Cour des Comptes.
    •  

      3 - L’organe de discipline et de contrôle

      L’Inspection Générale des Services Judiciaires a une compétence sur l’ensemble de tous les Services à l’exception des juridictions supérieures (Cour de Cassation, Conseil d’Etat, Cour des Comptes). Elle dispose d’un pouvoir général d’investigations et de contrôle.

      Depuis la Réforme Constitutionnelle de 1995, la République Centrafricaine dispose de tous les instruments juridiques de protection. Cependant, la Justice manque de moyens.

       

      B – LES PRINCIPAUX ACTEURS DE LA JUSTICE

      Les Magistrats :

      Au nombre de 140 en activité dans toutes les juridictions confondues (ordre administratif et ordre judiciaire) et à la chancellerie (Ministère de la Justice)

      Greffiers :

      Secrétaires des parquets et personnels administratifs, tous relevant du statut général de la fonction publique.

      Les Officiers et Agents de Police Judiciaire :

      Ce sont des auxiliaires de Justice appartenant à la Police ou à la gendarmerie ou aux autres administrations publiques déterminées par le domaine de leur profession.

      Les Avocats :

      Ils sont constitués en Barreau de Centrafrique. Ils sont au nombre de 60.

      Les Notaires :

      Il y a six (06) notaires et six (06) Etudes Notariales ; ils constituent la chambre des Notaires.

      Les Agents d’Exécution :

      Au nombre de cinq (05) ils sont appelés à être remplacés par les Huissiers de Justice dont le statut professionnel a été déjà réglementé par la loi n°03.001 publiée le 13 janvier 2003.

      - Les Experts Judiciaires :

      Il s’agit des professionnels dans divers domaines, qui peuvent être appelés par le Juge pour lui donner des indications sur un domaine qui ne relève pas du droit.

      Ces Experts sont inscrits sur une liste dressée par la Cour d’Appel et sont placés sous le contrôle du Parquet général

      - Les Administrateurs Judiciaires et les Syndics :

      Ils sont chargés des procédures de liquidation.

       

      LE CONSTAT

      1- La justice est jugée corrompue et inefficace :

      Faiblesses identifiées :

      • mauvaise qualité de service rendu aux justiciables,
      • manque d’objectivité dans certaines décisions,
      • collusion entre certains Magistrats et certains Avocats,
      • décisions iniques, tout à fait contraires aux droits,
      • manque d’indépendance du Magistrat, par une allégeance au pouvoir exécutif,
      • trafics d’influence de l’exécutif,
      • tribalisation de la Justice,
      • lenteur judiciaire,
      • mauvais fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature,
      • absence d’évaluation des Officiers de Police Judiciaire (OPJ) par les responsables du ministère Public,
      • faiblesse du contrôle hiérarchique et de l’action disciplinaire,
      • insuffisance de moyens humains et matériels,
      • Manque d’infrastructures adéquates
      • 2 – La protection des droits fondamentaux

      • Le rôle de la Justice dans un pays, c’est de réguler les conflits sociaux. La Justice constitue un facteur de paix sociale. Elle doit assurer une sécurité juridique de manière à attirer les investissements. C’est donc à la Justice, qu’il revient le pouvoir de sanctionner les violations des droits de chacun.
      • La protection et la garantie des droits fondamentaux se réalisent sur le plan national au moyen des mécanismes juridictionnels et des mécanismes non juridictionnels.
      • Pays membre des Nations-Unies, la République Centrafricaine a ratifié un certain nombre d’instruments internationaux de protection des droits fondamentaux, mais beaucoup de textes internationaux relatifs à la protection des droits de l’homme ne sont pas encore ratifiés par la République Centrafricaine.
      • Solutions préconisées

        A Court terme

      • Convoquer la tenue des Etats Généraux de la Justice afin de faire un bilan de l’action de la Justice.
      • Mettre les moyens suffisants à la disposition de la Justice pour améliorer les conditions du travail des Magistrats et du personnel judiciaire.
      • Reprendre les travaux de construction de l’annexe du Tribunal de Grande Instance de Bangui.
        • Doter les juridictions de provinces et les unités de Police Judiciaire, de véhicules afin de favoriser la mobilité des OPJ.
        • Intégrer les dernières promotions de Greffiers sortis de l’ENAM.
        • Renforcer matériellement les capacités de l’Inspection Générale des Services Judiciaires.
        • A moyen terme

      • Construire un Palais de Justice à Bangui et édifier une Maison d’Arrêt pour les détenus femmes et les Centres de rééducation des délinquants mineurs.
      • Appuyer financièrement les travaux de construction des Tribunaux déjà entamés par la population locale à Nola, Carnot, Batangafo et Alindao.
      • Eriger les Tribunaux d’Instance de : Damara, Boali, Yaloké, Mongoumba, Bouca Gamboula, Baoro, Kabo, Grimari, Kouango, Ippy, Ouadda, Kembé, Ouango-Bangassou et Bakouma en Tribunaux de Grande Instance de 3ème classe.
      • C – LA PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME

        Elle est réalisée par :

      • Les mécanismes juridictionnels
      • Double degré de juridiction : possibilité de faire appel lorsque l’on n’est pas satisfait d’une première décision (loi 95.010 du 22 décembre 1995 relatif à l’organisation judiciaire),
      • la Cour de Cassation a pour rôle de vérifier le respect par les autres juridictions de la règle du droit (loi organique n° 95.011 du 23 décembre 1995),
      • Le Conseil d’Etat est la juridiction d’appel et de cassation en matière administrative (loi organique n° 96.012 du 23 janvier 1996),
      • Les Tribunaux Administratifs sont chargés de juger au 1er degré les différends entre l’Administration et les administrés (loi organique n° 96. 06 du 13 janvier 1996 portant organisation et fonctionnement des Tribunaux Administratifs).
      • – Les mécanismes non juridictionnels
      • Depuis le retour du multipartisme, une presse privée indépendante s’est développée, des institutions et des ONG chargées de la défense des droits de l’homme se sont constituées :

        • La Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme.
        • La Commission Nationale des Droits de l’Homme.
        • L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture
        • L’Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme.
        • L’Association des Femmes Juristes de Centrafrique.
        • Union des Journalistes Centrafricains.
        • La Commission Nationale de Suivi de la Convention des Nations-Unies relatives aux Droits de l’Enfant.
        • Commission Episcopale Justice et Paix.
        • Comité national de Lutte contre les Pratiques Néfastes à l’Egard de la Femme et de la Jeune Fille.
        • Le Mouvement de Défense des Droits de l’Homme etc.
        • D – LA GARANTIE DES DROITS FONDAMENTAUX

          L’article 12 de l’Acte Constitutionnel n°2 du 15 mars 2003 énonce que " le pouvoir judiciaire, gardien des libertés et de la propriété, est tenu d’assurer le respect des principes consacrés comme bases fondamentales de la société".

          La République Centrafricaine a souscrit à des Accords et des Traités contenant les instruments de protection des Droits fondamentaux.

          Mais il existe encore des textes internationaux relatifs aux Droits de l’Homme non encore ratifiés par la République Centrafricaine.

          Constat :

          - Détentions arbitraires et tortures sont des pratiques courantes,

    • Menaces et intimidations des responsables des O N G chargées de la défense des droits de l’homme par les pouvoirs publics,
    • Perpétration des exécutions extra-judiciaires,
    • Braquages au domicile des particuliers,
    • Destruction des propriétés privées,
    • Exactions par les agents de la Police et de la Gendarmerie.
    •  

       

       

       

       

       

      Solutions recommandées

  • Engager effectivement des poursuites judiciaires à l’encontre des auteurs avérés de violation de droits de l’homme.
  • Assurer la protection des militants et des organisations de défense des droits de l’homme par des mesures spécifiques.
  • Corriger les insuffisances par la ratification des textes internationaux utiles et indispensables. A titre indicatif, la liste des textes non ratifiés :
    • Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples portant création de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 09 juin 1998 à Ouagadougou.
    • Déclaration relative à l’article 41 du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (communications inter-étatiques), entrée en vigueur le 28 mars 1979.
    • Deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques, visant à abolir la peine de mort du 15 décembre 1989.
    • Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 09 décembre 1948.
    • Convention sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité du 26 novembre 1968.
    • Déclaration relative à l’article 21 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, entrée en vigueur le 26 juin 1987.
    • Déclaration relative à l’article 22 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, entrée en vigueur le 26 juin 1987.
    • Convention sur le consentement au mariage, l’âge minimum du mariage et l’enregistrement des mariages du 10 décembre 1962.
    • Convention de l’O.I.T. (n°102) concernant la norme minimum de sécurité sociale du 28 juin 1952.
    • Convention relative au Statut des apatrides du 28 septembre 1954.
    • Convention sur la réduction des cas d’apatrides du 30 août 1961.
    • Convention Internationale sur la Protection des Droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille du 18 décembre 1990, entrée en vigueur le 01 juillet 2003.
    • Convention de l’O.I.T. (n°97) concernant les travailleurs migrants du 01 juillet 1949.
    • Convention de l’O.I.T. (n°143) sur les migrations dans des conditions abusives et la promotion de l’égalité de chances et de traitement des travailleurs migrants du 24 juin 1975.
    • Convention de l’O.I.T. (n°169) concernant les peuples indigènes et tribaux dans les pays indépendants du 27 juin 1989.
    • Convention de l’O.I.T. (n°122) concernant la politique de l’emploi du 09 juillet 1964.
    • Convention de l’O.I.T. (n°135) concernant la protection des représentants des travailleurs dans l’entreprise et les facilités à leur accorder du 23 juin 1973.
    • Convention de l’O.I.T. (n°141) concernant les organisations de travailleurs ruraux et leur rôle dans le développement économique et social du 23 juin 1975.
    • Convention de l’O.I.T. (n°151) concernant la protection du Droit d’organisation et les procédures de détermination des conditions d’emploi dans la fonction publique du 27 juin 1978.
    • Convention sur la nationalité de la femme mariée du 20 février 1957.
    • Protocole facultatif à la Convention relative aux Droits de l’enfant concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants du 20 mai 2000.
    • Protocole facultatif à la Convention relative aux Droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés du 25 mai 2000.
    • Déclaration relative à l’article 90 du Protocole I du 08 juin 1977, entrée en vigueur le 20 novembre 1990.
    • Déclaration relative à l’article 14 de la Convention Internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, entrée en vigueur le 03 décembre 1982.
    • Convention Internationale contre l’apartheid dans les sports du 10 décembre 1985.
    • Protocole facultatif se rapportant à la Convention sur l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes du 06 octobre 1999.
    • Protocole instituant une Commission de conciliation et de bons offices chargée de rechercher la solution des différends qui naîtraient entre Etat parties à la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement du 10 décembre 1952.
    • Convention relative au Droit International de rectification du 31 mars 1953.
    • La Convention de Florence relative à l’importation des objets et documents d’ordre culturel et communicationnel.
    • III – LA BONNE GOUVERNANCE

      La Gouvernance, c’est l’exercice de l’autorité économique, politique et administrative, c’est-à-dire la gestion des affaires d’un pays à tous les niveaux. Elle englobe les mécanismes, les processus et les instructions par le biais desquels, les citoyens et les groupes expriment leurs intérêts, exercent leurs droits juridiques, assurent leurs obligations et auxquels ils s’adressent en vue de régler leurs différends.

      La bonne gouvernance se caractérise notamment par :

      la participation : tous les hommes et toutes les femmes doivent se prononcer sur la prise de décisions directement ou indirectement par l’intermédiaire des institutions légitimes qui représentent leurs intérêts.

      la transparence : elle est fondée sur la libre circulation de l’information qui permet d’effectuer des changements, de contribuer à orienter les efforts dans la direction souhaitée.

      la responsabilité : les décideurs au niveau du gouvernement, des organisations de la société civile doivent rendre des comptes au public.

      l’efficacité et l’efficience : les processus et les instructions donnent des résultats en fonction des besoins, tout en utilisant au mieux les ressources.

      La gestion saine de la chose publique

      l’équité : la Justice doit prendre en compte l’égalité de chance à tous et l’aspect social de ses décisions.

      la primauté du droit : les cadres juridiques devraient être équitables et les textes juridiques (la loi) doivent être appliqués de façon impartiale, en particulier les lois relatives aux droits de l’homme.

      Toutes ces vertus ne semblent pas caractériser l’Administration centrafricaine.

      1) Les problèmes liés à la mission et aux objectifs de l’Administration

      L’Administration centrafricaine est devenue aujourd’hui inadaptée et anachronique. Elle ne répond plus aux exigences d’un Etat moderne et d’une société nouvelle. Il ne s’agit pas seulement de veiller à l’unité et à l’intégration nationale, de garantir la stabilité du régime mais aussi de promouvoir l’amélioration des conditions de vie des centrafricains à savoir : accès à la santé, à l’éducation, la construction des routes etc.

    • – Des objectifs mal définis 
    • Une analyse sommaire de l’administration centrafricaine montre que ses objectifs sont mal définis.

      Cette affirmation peut être illustrée par le chevauchement des attributions de certains Ministères au sein du Gouvernement actuel : tel est le cas du Ministère de l’Intérieur avec la Commission nationale des droits de l’homme ; le Ministère de la Justice de la Bonne Gouvernance et des droits de l’homme avec le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme qui est rattaché à la Primature.

      Les problèmes relatifs à la mission et aux objectifs de l’Administration centrafricaine se traduisent essentiellement par :

      • une mauvaise gestion ;
      • une mauvaise définition des tâches ;
      • une absence de critères objectifs d’évaluation des tâches ;
      • une absence de coordination et de suivi des décisions (l’Administration apparaît comme un carcan coupé des administrés).
      • – La politisation, la syndicalisation et la tribalisation de l’Administration
      • L’Administration est fortement politisée et syndicalisée. La politisation et la syndicalisation de l’Administration sont un obstacle à son efficacité et à sa neutralité. Elles ne sont pas de nature à favoriser la bonne gestion des affaires de l’Etat. Elles créent au contraire une grande confusion entre les postes politiques et les postes techniques.

        Pour la nomination des Cadres de l’Administration, des Sociétés d’Etat ou des nominations à de divers postes de responsabilité et dans les missions diplomatiques, il faut se fonder sur des critères de compétence, d’efficacité et éviter la monopolisation de l’Administration par un groupe ethnique ou régional.

      • – L’insuffisance des moyens matériels
      • L’Administration centrafricaine manque totalement de moyens. De ce fait, elle ne peut remplir sa mission.

        Certains hauts Cadres de l’Administration considèrent les biens de l’Etat, tels que voitures, maisons, logements administratifs comme leurs propriétés privées. Le manque d’éthique dans la gestion de la chose publique est la cause du gaspillage et du détournement des ressources matérielles et des dons mis à la disposition de la République Centrafricaine dans le cadre de la coopération. Par exemple, les véhicules des projets sont reformés et achetés à vils prix.

        2) – Les Problèmes liés au personnel de l’Administration

        C’est le personnel de l’Administration qui joue un rôle déterminant pour un meilleur rendement, or ce personnel n’est pas utilisé de manière rationnelle.

        On constate dans l’Administration centrafricaine un laxisme chronique, une corruption à tous les niveaux des services, un manque de contrôle par les supérieurs hiérarchiques. Le non-respect des horaires de travail se traduit par un faible rendement.

        Constat :

    • objectifs mal définis ;
    • chevauchement des attributions de certains Ministères ;
    • politisation, syndicalisation et tribalisation de l’Administration ;
    • confusion entre les postes politiques et les postes techniques ;
    • insuffisance des moyens matériels ;
    • mauvaise gestion ;
    • laxisme chronique ;
    • corruption à tous les niveaux des Services ;
    • manque de contrôle par les supérieurs hiérarchiques ;
    • non respect des horaires de travail ;
    • démotivation des agents de l’Etat ;
    • faiblesse de rendement ;
    • lenteur abusive dans le traitement des dossiers ;
    • forte mobilité dans les postes de responsabilité ;
    • manque d’éthique dans la gestion de la chose publique.
    • Mesures préconisées :

      • procéder à un état des lieux dans l’ensemble de l’Administration Publique ;
      • reprendre les lettres de mission dans tous les Ministères ;
      • nommer dans les fonctions, sur la base de compétence, de l’ expérience, de l’intégrité, de bonne moralité ;
      • combattre la culture de l’impunité ;
      • sanctionner effectivement des fautes relevées ;
      • effectuer des contrôles physiques inopinés dans les services et sanctionner les absences non motivées constatées ;
      • payer régulièrement les salaires ;
      • assurer une gestion saine de la chose publique.
      •  

        IV – DE LA LIBERTE DE LA PRESSE ET DU DEVELOPPEMENT DES

        MEDIA

        La Presse joue un rôle déterminant dans une démocratie de développement.

        La Communication demeure l’un des secteurs de la vie nationale qui connaît une évolution très difficile.

        Sur le plan institutionnel, le Gouvernement a fait adopter, le 14 janvier 2003 deux (02) lois n° 03.03 portant création, organisation et fonctionnement du Haut Conseil de la Communication et la loi n°03.02 relative à la liberté de la communication, pour mieux organiser l’espace communicationnel en République Centrafricaine.

        La loi relative à la liberté de la communication comporte des dispositions très répressives réduisant totalement la liberté professionnelle du communicateur.

        Dans le cadre du Programme National de Communication pour le Développement Cadre, un document-cadre de politique de communication pour le développement initié par les Autorités centrafricaines avec l’appui de la FAO a été validé par le Gouvernement.

        C’est un vaste programme qui suscite l’intérêt des partenaires pour apporter leur appui à la promotion des media publics. La mise en œuvre de ce projet ne dépend que de la volonté du Gouvernement.

         

         

         

        Faiblesses constatées :

    • réduction excessive de la liberté professionnelle du Communicateur ;
    • main-mise de l’exécutif sur l’Organe de contrôle du Haut Conseil de la Communication ;
    • mauvaise qualité des prestations des Journalistes ;
    • abandon de la formation des cadres de la Communication ;
    • absence de Statut pour les professionnels des media ;
    • manque cruel des moyens matériels, humains et financiers ;
    • monopolisation des media d’Etat ;
    • absence d’une agence de presse nationale digne de ce nom ;
    • mauvaise couverture radiophonique du territoire national.
    • Mesures recommandées :

      A court terme

    • renforcer le secteur communicationnel par des moyens humains et matériels ;
    • démocratiser l’accès aux médias d’Etat ;
    • réviser les textes de lois sur la liberté de la Presse et sur le Haut Conseil de la Communication ;
    • dépénaliser le délit de la Presse.
    • A moyen terme

    • relancer le programme national de communication pour le développement (PNDC)
    • promouvoir la formation des cadres journalistes ;
    • envisager le financement de la Presse Privée et Indépendante par l’Etat ;
    • réviser le Statut des professionnels des médias pour une amélioration de leur vie et de leur condition de travail.
    • V – LA DIPLOMATIE

      Notre pays, la République Centrafricaine vit des périodes les plus cruciales et les plus stimulantes de son histoire. Il se trouve aujourd’hui à un tournant : une ère vient de s’achever et un nouveau départ s’avère désormais possible et nécessaire. Un climat de renouveau s’installe, favorable à l’enracinement de la rigueur dans la gestion des affaires de l’Etat, permettant d’engager bon nombre de réformes et ouvrant de nouvelles perspectives.

      La réalisation d’actions essentielles et urgentes pouvant permettre de relever les défis majeurs de ce millénaire revêt une importance fondamentale. Mais en tout état de cause, il conviendrait de relever qu’une réforme si bien élaborée, soit-elle n’est jamais parfaite, il arrive un moment où il faut s’accommoder de l’existence plutôt que de compromettre l’acclimatation de l’institution.

      Le Ministère des Affaires Etrangères a fait l’objet de nombreuses réformes. Des réflexions ont été faites par divers acteurs préoccupés par la mise en œuvre de la politique extérieure de notre pays. Cependant, il faut bien prendre conscience de ce que si hier la tâche n’avait pas été simple pour ceux ayant en charge sa mise en œuvre, compte tenu de diverses contraintes, il en sera de même aujourd’hui.

  • Mise en œuvre d’une politique diplomatique de développement
  • L’articulation de cette nouvelle stratégie doit être orientée vers la recherche d’investissements pour soutenir le programme de reconstruction et de relance économique nationale par :

    • l’organisation des Fora et Conférence de promotion économique auprès des milieux d’affaires européens, américains, asiatiques, arabes etc.
    • la négociation d’Accord de promotion et de protection des investissements avec les grandes puissances ainsi qu’avec les pays émergeants afin de permettre d’attirer les capitaux dans notre pays et faciliter la réalisation des projets de partenariat ;
    • certains pays (cas des pays d’Amérique du Nord) privilégient dorénavant dans la ligne de leur politique de coopération les investissements privés. Il conviendrait de développer une stratégie de promotion des missions commerciales et un programme d’échange d’opérateurs économiques dans divers secteurs de notre économie : Mines, Energie, Transport, Santé, Service, Formation professionnelle, etc.
    • la mise en place de dispositifs de promotion économique de la République Centrafricaine à l’étranger à travers la création de bureaux et sections économiques dans les pays, villes où n’existent pas de missions diplomatiques consulaires ou de représentations permanentes ;
    • tout en se confondant à sa doctrine pacifiste et de non immixtion dans les affaires intérieures des autres Etat, le pays en dépit de la conjoncture économique favorable, doit prendre une part active à la dynamique humaine et du mouvement de solidarité internationale, tant sur le théâtre africain que partout ailleurs par la préparation d’une troupe d’élite de notre armée nationale destinée à des missions de paix dans le cadre de l’ONU, de l’Union Africaine (U.A.),et de la CEMAC ;
    • pays à vocation agropastorale, notre pays doit prendre une part active dans l’animation de la coopération sous-régionale, régionale et internationale en matière agricole ou sur les produits de base ;
    • initier des actions dans le cadre de la gestion des Accords et Instruments de régulation des marchés des matières premières agricoles (tels, les marchés du café, du coton, etc.) ;
    • la mise en œuvre d’une stratégie de coopération culturelle et artistique indispensable au rayonnement de la République Centrafricaine, en Afrique et dans le monde ;

  • Des missions Diplomatiques, Consulaires et Représentations Permanentes
  • Depuis plus de sept (07) ans, la République Centrafricaine n’est connue sur le plan international que par des crises politico-militaires. En revanche, au plan diplomatique, elle est complètement absente. Cette absence d’une diplomatie offensive ne lui permet pas d’entretenir les relations avec certains pays susceptibles de l’appuyer dans ses projets de développement.

    De ce fait, elle se trouve isolée et inscrite sur la liste des pays peu crédibles.

    Ces principes qui fondent et déterminent la politique extérieure de notre pays n’ont pas toujours été soutenus avec la même ferveur et la même intensité par les différents régimes qui se sont succédés

    Faiblesses constatées

    • manque de crédibilité à l’extérieur ;
    • absence de diplomatie offensive et pragmatique ;
    • absence de coopération agissante ;
    • sous-représentation des centrafricains dans les Organisations Internationales ;
    • non paiement des contributions ;
    • non paiement des crédits de fonctionnement sur toutes les formes ;
    • manque de suivi des centrafricains à l’étranger ;
    • pratique d’une diplomatie hasardeuse
    • Recommandations

      A court terme :

    • renforcer les relations de bon voisinage avec tous les pays de la Sous-région sur la base du respect réciproque de l’intégrité souveraine des Etats ;
    • réviser et adapter la carte diplomatique ;
    • nommer dans les fonctions des diplomates exclusivement sur la base des critères de compétence, d’intégrité, d’expérience, de bonne moralité ;
    • apurer les arriérés des différentes contributions des Organisations Internationales ;
    • animer une coopération sous-régionale, continentale en matière agricole.
    • A moyen terme :

    • promouvoir le développement d’une coopération agissante des investissements privés ;
    • allouer des moyens suffisants à la diplomatie ;
    • mettre en œuvre la stratégie de coopération culturelle, artistique indispensable ;
    • améliorer les conditions de vie des diplomates et de leur famille.
    •  

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

      RECOMMANDATION RELATIVE

      A LA CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE

      ************

       

       

  • Considérant que la Constitution demeure la loi fondamentale de tout Etat démocratique ;
  • Considérant l’existence de certaines dispositions contraires à l’exercice d’une démocratie apaisée dans la Constitution du 14 janvier 1995 ;
  • Considérant la ferme volonté du peuple centrafricain au sortir de ce Dialogue National d’instaurer un régime démocratique véritable
  •  

    RECOMMANDE

    ********

  • La rédaction d’une nouvelle Constitution de la République en tenant compte des orientations du Dialogue National.
  •  

     

     

     

     

     

     

     

     

    LE DIALOGUE

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    RECOMMANDATION RELATIVE

    AUX ELECTIONS GENERALES A LA CAMPAGNE

    ELECTORALE ET AUX MANIFESTATIONS

    DES PARTIS POLITIQUES

    ************

  • Considérant l’ impérieuse nécessité de rétablir la sécurité et la libre circulation des biens et des personnes sur toute l’étendue du territoire, de procéder à une bonne information et à l’éducation civique des citoyens avant les élections ;
  • Considérant les abus dans l’utilisation des moyens de l’Etat pour les campagnes électorales ;
  • Considérant les risques inhérents aux campagnes électorales et la nécessité d’assurer la protection des candidats ;
  • Considérant l’importance et le rôle des partis politiques, dans la Société, leur mission de conquérir et d’exercer le pouvoir politique ;
  • Considérant la nécessité de renforcer la démocratie à la base par un bon encrage au sein de la population en assurant l’information et l’éducation civique de manière permanente par tous les moyens légaux ;
  • Considérant le rôle constructif de l’opposition dans la promotion de la démocratie.
  • RECOMMANDE

    ********

  • L’organisation des élections générales de novembre 2004 à avril 2005 dans l’ordre suivant :
    • Municipales
    • Législatives et présidentielles

  • L’interdiction formelle aux candidats à tous les scrutins nationaux de battre campagne avec les moyens de l’Etat ;
  • La protection des candidats aux scrutins présidentiels doit être assurée par des éléments de sécurité pris en charge par l’Etat ;
  • La permanence de l’information et l’éducation civique de population par les partis politiques ;
  • La garantie de liberté pour les partis politiques de tenir les manifestations publiques au moyen des réunions publiques, conférences-débats, conférences de presse et affiches permettant la diffusion des messages des formations politiques dans le strict respect des lois et règlements ;
  • L’adoption du statut de l’opposition dans un meilleur délai.
  •  

     

     

    LE DIALOGUE

     

     

    RECOMMANDATION RELATIVE

    AU FICHER ELECTORAL

    **************

  • Considérant que depuis 1992 les fichiers électoraux stockés à l’Office National d’Informatique (ONI) n’ont jamais aidé à l’organisation transparente et fiable des consultations électorales et référendaires ;
  • Considérant l’absence d’un fichier central de recensement électoral ;
  • Considérant que l’informatisation de proximité des fichiers électoraux dans les préfectures est gage de fiabilité et de transparence de toute consultation électorale.
  •  

    RECOMMANDE

    ********

  • L’abandon des données stockées dans les fichiers de l’Office National d’Informatique (ONI) et créer un nouveau fichier ;
  • La création d’un fichier central de recensement électoral géré par le Ministère de l’Intérieur ;
  • La dotation de chaque préfecture d’une unité informatique, des moyens matériels nécessaires pour collecter les résultats des recensements à la base.
  •  

     

     

     

     

     

     

    LE DIALOGUE

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    RECOMMANDATION RELATIVE A

    LA DECENTRALISATION ET A LA REGIONALISATION

    **************

  • Considérant que la décentralisation est une méthode d’organisation de l’Etat qui consiste à faire gérer par des organes élus, les affaires propres d’une collectivité territoriale ;
  • Considérant l’importance des textes de base de la décentralisation ;
  • Considérant l’importance du corps préfectoral pour la réussite de la politique de décentralisation et de régionalisation ;
  • Considérant le manque de ressources auquel le Haut Commissariat Chargé de la politique de décentralisation et de régionalisation est confronté ;
  • Considérant la nécessité pour les citoyens de contribuer au développement local ;
  • Considérant la lenteur excessive observée dans la procédure de reconnaissance des associations liée aux tracasseries des agents chargés des enquêtes de moralité.
  • RECOMMANDE

    ********

  • Le renforcement du statut de la décentralisation dans la nouvelle Constitution ;
  • L’adoption des textes de base relatifs à la décentralisation dans les meilleurs délais ;
  • L’institution d’un corps préfectoral ;
  • Le Rétablissement de l’impôt de capitation sous la nouvelle appellation : " Contribution au développement local " ;
  • La convocation périodique de la Conférence des Préfets ;
  • L’attribution aux préfets la compétence de traiter localement toutes les demandes de reconnaissance des associations apolitiques et de délivrer l’agrément.
  •  

     

     

     

     

     

    LE DIALOGUE

     

    RECOMMANDATION RELATIVE

    A LA BONNE ADMINISTRATION DE LA JUSTICE

    **************************

  • Considérant qu’une bonne justice est un facteur de paix sociale qui crée un climat propice au développement économique d’un pays ;
  • Considérant que le constat sur la Justice en République Centrafricaine révèle des contraintes liées aux mauvaises conditions matérielles de travail dans tous les Services judiciaires, à l’insuffisance des locaux, à la destruction des prisons sur l’étendue du territoire qui freinent le bon fonctionnement de l’administration de la Justice.
  • RECOMMANDE

    ********

  • La convocation des Etats Généraux de la Justice afin de faire un bilan de l’action de la Justice ;
  • La construction d’un Palais de Justice à Bangui ;
  • la construction de l’immeuble devant abriter la Cour des Comptes ;
  • La construction et la réhabilitation des bureaux, des établissements pénitentiaires en tenant compte des femmes et des enfants ;
  • L’accord d’un appui financier immédiat aux travaux de construction des Tribunaux déjà entamés par la population à Nola, Carnot, Batangafo et Alindao ;
  • La dotation en moyens de transport et de déplacement afin de favoriser la mobilité des Magistrats et des OPJ et améliorer les conditions de leur travail dans les juridictions de provinces ;
  • La fourniture de moyens de travail à l’inspection des Services Judiciaires ;
  • L’intégration des dernières promotions des Greffiers sortis de l’ENAM.
  • Le respect de la loi relative au fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature et le principe de l’inamovibilité des Magistrats de Siège.
  •  

     

     

     

     

    LE DIALOGUE

     

     

    RECOMMANDATION RELATIVE

    A LA PROTECTION DES DROITS HUMAINS

    ***********

     

  • Considérant la non ratification par la République Centrafricaine de certains instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme ;
  • Considérant le rôle déterminant des Organisations de défense et de promotion des Droits de l’Homme pour une meilleure justice et pour la stabilité de la société ;
  • Considérant les multiples cas de violation des droits inhérents à la personne humaine par des individus, des groupes d’individus, les principaux acteurs de la justice, les Forces de l’ordre et les Autorités administratives ;
  • Considérant le manque d’empressement des Autorités à engager des poursuites contre les auteurs de ces actes et à protéger les victimes ;
  • Considérant que cette attitude traduit un sentiment d’impunité à l’égard des auteurs de ces violations ;
  • RECOMMANDE

    ********

  • La ratification de tous les textes internationaux indispensables à la protection des droits de l’homme ;
  • L’engagement effectif des poursuites judiciaires à l’encontre des auteurs avérés de violation de Droits de l’Homme ;
  • La protection des militants et des Organisations de défense des Droits de l’Homme.
  •  

     

     

     

    LE DIALOGUE

     

     

     

     

     

     

     

     

    RECOMMANDATION RELATIVE A LA PRESSE

    ******************

  • Considérant le rôle important que la presse publique et la presse privée sont appelées à jouer pour la promotion de la culture dans une Société démocratique ;
  • Considérant que la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ;
  • Considérant que la Législation trop répressive, les obstructions, les tracasseries et sévices ne permettent pas l’émulation des professionnels de la Presse et l’organisation de l’espace communicationnel décent en Centrafrique ;
  • Considérant la mauvaise qualité des prestations des journalistes consécutive à l’abandon de la formation des Cadres de la Communication ;
  • Considérant que le statut de la presse ne répond nullement aux exigences professionnelles ;
  • Considérant que le Programme National de Communication pour le Développement, plan cadre du développement de la Communication élaboré depuis 1997 n’a jamais connu un début d’exécution ;
  • RECOMMANDE

  • La redynamisation de l’Agence Centrafricaine de Presse (ACAP) pour qu’elle puisse être véritablement la voix de la République à l’extérieur.
  • La reprise de la formation des cadres de la communication ;
  • L’exécution du Programme National de Communication pour le Développement (PNCD) afin de permettre au pays d’assurer une couverture totale du territoire en matière de radio et de télévision ;
  • La révision du statut du personnel des médias ;
  • L’inscription au budget de l’Etat, des subventions annuelles au profit de la Presse Privée Indépendante ;
  • La dépénalisation du délit de presse ;
  • La révision de la loi n° 03.02 du 14 janvier 2003 relative à la liberté de la communication et la loi n°03.03 portant création du Haut Conseil de la Communication pour les adapter au monde moderne ;
  • L’ouverture d’un Département des Sciences de la Communication et du Journalisme à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines à l’Université de Bangui.
  •  

     

    LE DIALOGUE

    RECOMMANDATION RELATIVE A LA CREATION DES FONCTIONS DE DIRECTEURS DE CABINET MINISTERIEL ET A LA STABILITE DES FONCTIONS ADMINISTRATIVES

    ************

  • Considérant la confusion entre les fonctions politiques, administratives et techniques au niveau des Cabinets Ministériels ;
  • Considérant la nécessité et l’urgence de rendre l’administration centrafricaine plus efficace afin d’assurer la continuité du service ;
  • Considérant l’importance du rôle d’un Directeur de Cabinet chargé d’appuyer le Ministre dans la conduite du Département ;
  • Considérant l’instabilité dans les fonctions de responsabilité dans la Fonction Publique.
  •  

    RECOMMANDE

    ********

  • La création des postes de Directeur de Cabinet dans les Départements Ministériels ;
  • La stabilité d’au moins trois années dans les fonctions de responsabilité dans la Fonction Publique.
  •  

     

     

     

     

    LE DIALOGUE

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    RECOMMANDATION RELATIVE A LA CREATION D’UN CONSEIL SUPERIEUR DU CENTRAFRICAIN DE L’ETRANGER

    ************

     

  • Considérant l’effectif non négligeable des centrafricains à l’étranger et le peu de suivi de leur situation ;
  • Considérant que la Communauté centrafricaine établie hors du territoire national, de par ses ressources humaines et financières, peut et doit contribuer au développement du pays ;
  • Considérant qu’il y a lieu de l’associer étroitement à l’œuvre de reconstruction nationale.
  •  

    RECOMMANDE

    ********

  • La création d’un Conseil Supérieur des Centrafricains de l’Etranger, en abrégé CNCE placé sous l’autorité du Ministère des Affaires Etrangères ;
  • Le Conseil National du Centrafricain de l’Etranger est l’organe interlocuteur entre tous les Centrafricains de l’Etranger et le Ministère de tutelle ;
  • La création au sein du Ministère des Affaires Etrangères d’une direction des centrafricains à l’étranger et des étrangers en République Centrafricaine.
  •  

     

     

     

     

     

    LE DIALOGUE

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    RECOMMANDATION RELATIVE A LA

    BONNE GOUVERNANCE

    **************

     

  • Considérant la mauvaise gestion des affaires de l’Etat depuis l’indépendance du pays ;
  • Considérant que la bonne gouvernance est la gestion transparente des affaires de l’Etat à tous les niveaux.
  •  

     

     

    RECOMMANDE

    ********

  • La mise en application du Programme Cadre de la Bonne Gouvernance déjà validé par le Gouvernement.
  •  

     

     

     

     

    LE DIALOGUE

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    RECOMMANDATION RELATIVE A LA DIPLOMATIE

    ********************

  • Considérant l’importance de la mission diplomatique ;
  • Considérant les grands défis que la République Centrafricaine doit surmonter sur le plan politique économique et social ;
  • Considérant que depuis plusieurs années, la Conférence des Ambassadeurs de la République Centrafricaine n’a pas été convoquée ;
  • Considérant l’urgence d’assurer à la République Centrafricaine un réseau diplomatique permettant une meilleure représentation géostratégique ;
  • Considérant la nécessité d’une évaluation régulière de la coopération entre la République Centrafricaine et ses partenaires bilatéraux ;
  • Considérant les conditions générales de vie dans lesquelles les Missions diplomatiques, Consulaires et Représentations permanentes de la République Centrafricaine à l’étranger ont jusqu’ici assuré leur fonction ;
  • Soucieux de promouvoir une nouvelle dynamique en matière diplomatique.
  • RECOMMANDE

    *********

  • L’élaboration et la mise en œuvre de la carte diplomatique et consulaire seule base de réponse aux besoins prioritaires de notre pays ;
  • La définition des critères objectifs de nomination basés sur la compétence, l’intégrité et l’expérience dans l’exercice de la carrière diplomatique ;
  • L’Institution de la Conférence annuelle des Ambassadeurs et réactiver les Commissions Mixtes avec les pays amis ;
  • L’Examen et l’adoption des textes relatifs à la revalorisation de la grille indiciaire du personnel des Missions diplomatiques, Consulaires et des Représentations permanentes de la République Centrafricaine à l’étranger et au statut particulier du Ministère des Affaires Etrangères et améliorer les conditions de vie et de travail ;
  • La prise de dispositions en vue d’arrêter un programme de rapatriement progressif des Fonctionnaires et Agents de l’Etat précédemment en poste auprès des Missions Diplomatiques, Consulaires et Représentations permanentes centrafricaines à l’étranger.
  • La création d’un Conseil National des Centrafricains de l’Etranger placé sous l’autorité du Ministère des Affaires Etrangères et le doter d’une Direction de Coordination.
  • LE DIALOGUE NATIONAL

    RECOMMANDATION RELATIVE A LA RESIDENCE OFFICIELLE

    DES HAUTES AUTORITES CENTRAFRICAINES

    ********************

  • Considérant que le Président de la République, Chef de l’Etat incarne et symbolise l’unité de la Nation ;
  • Considérant la dimension exceptionnelle des fonctions qu’exercent le Président de la République Chef de l’Etat, le Président de l’Assemblée Nationale et le Premier Ministre, Chef du Gouvernement d’une part, et les contraintes de toutes natures qui en découlent d’autre part ;
  • RECOMMANDE

    *********

  • Leur installation dans les Résidences officielles en dehors des quartiers populaires.
  •  

     

     

     

     

     

     

    LE DIALOGUE NATIONAL

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    A N N E X E S

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    LISTES DES DELEGUES

    DE LA COMMISSION N°2 : POLITIQUE ET DEMOCRATIE

    **************

     

    PRESIDENT : NDOUBA Zacharie, (Magistrature)

    VICE-PRESIDENT : DA SILVA NZENGUE Joaquim (Diaspora- France)

    RAPPORTEUR GENERAL : GBIEGBA Bruno Hyacinthe (C.N.T)

    RAPPORTEUR ADJOINT : MALEMINDOU Joseph (F.P.P.)

    MEMBRES :

     

    NOMS & PRENOMS

    ENTITES

    ORIGINES

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    11

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    13

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    61

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    64

    65

     

  • ABAKAR NYANKANDA Dieudonné
  • AMALET Marcel
  • ANGAZIKA Louis Brice
  • AGOU Félix
  • AGOUDE Auguste
  • AGOUTOCO Jean-Marie
  • APOUDJO René Pierre
  • BALLU Alexis
  • BANALE Fidèle
  • BANASSERE Sylvestre Serge
  • BEHOROU Raymond
  • BENGUE BOSSIN Mathurin
  • BOKOUTOU Guy Bomeck
  • BOLLO GAMBO Gérard
  • BOUKANGA Auguste
  • BOUTOULI NAKOE Pierre
  • BOZANGA Simon Narcisse
  • DALKIA Gilbert
  • DHAFFANE Mohamed Moussa
  • DEOUSSINDJI Gilbert
  • DELLA OUAMBETI Gustave
  • DEMBAULT Mapella
  • DESSANDE Jean de Dieu
  • DIORO Mathieu
  • DOBOT-ZERO Paulin
  • DOMANDE Félicité
  • GAMBA Louis Pierre
  • GANZE Boniface
  • GOLET François
  • GOUNGAYE WANFIYO NGanatoua
  • GROTHE Antoine
  • GROTHE Henri
  • GUERET François
  • GUIWA René
  • HAMADOU Moustapha
  • KADONGA Albert
  • KOUDA Albert
  • LOUDEGUE Marcel
  • MAGBA TOTAMA Chérubin
  • MAIDOU Henri
  • MASSI Charles
  • MBOLIGOUMBA Crépin
  • NAMBONA BOYBO Marie-Clotilde
  • NDJAPOU Justin
  • NDULUO Georgine
  • NGAIPERE Patrice
  • NGON-BABA Laurent
  • NGOUPANDE Jean-Paul
  • NGUE VILI Célestin
  • OUEDANE Gaston
  • PETRO KONI ZEZE
  • POLOKO Alfred
  • POUZERE Henri
  • RENEKOUZOU Benjamin
  • SAGAYOMBO Alphonse
  • SAKADA Arnaud
  • SAMMY MACKFOY Pierre
  • TANGOA Stève
  • TCHAKPA MBrède
  • WAKORO Vincent
  • YAMODO Pierre
  • YANGBANDJA Edouard
  • YEREMANDJI Marcel
  • ZENETH Thierry
  • ZOUNGOULA Marie-Thérèse
  •  

    GRADDER

    A.S.D.

    Maire

    FORUM CIVIC

    Maire

    U.G.T.C

    Maire

    Ass. Culturelle

    Maire

    U.S.C.A.

    Préfet

    Gouvernement

    Préfecture

    GEPPIC

    U.R.D.

    CIONGCA

    Ancien P.M

    Maire

    Croix-Rouge

    U.P.D.E.S.

    Maire

    Préfecture

    Personnalité Indépen.

    O.C.D.H.

    Grp. Agr. et Pêche

    Femme Politique

    R.D.C.

    GERDDES

    M.D.D.

    Droits de l’Homme

    C.N.T.

    Gouvernement

    Magistrat

    Maire

    MESAN BOGANDA

    Maire 5ème Arr.

    Magistrature

    M.L.P.C.

    U.J.C.A.

    Présidence de la Rép.

    C.N.T

    Diaspora

    Préfet

    L.C.D.H.

    P.S.D.

    F.N.D.

    P.A.D.E.

    Ancien P.M.

    P.L.D.

    Préfet

    Préfet

    Pers. Indépendante

    Diaspora

    U.J.C.

    Maire

    Préfet

    U.P.R.

    Diaspora

    U.J.C.A.

    M.O.P.A.R.E.

    Préfet

    Maire

    Miss. Catholique

    A.D.P.

    Diaspora

    BANGUI

    BANGUI

    KOUANGO

    BANGUI

    OBO

    BANGUI

    BAYANGA

    BANGUI

    BOGANDA

    BANGUI

    MOBAYE

    BANGUI

    MBOMOU

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BRIA

    BANGUI

    BANGUI

    BRES

    OUAKA

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    M.KADEI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    USA

    O.MPOKO

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    BANGUI

    S. MBAERE

    N. MAMBERE

    BANGUI

    GABON

    BANGUI

    BAKALA

    SIBUT

    BANGUI

    France

    BANGUI

    BANGUI

    OUHAM

    GRIMARI

    BOSSANGOA

    BANGUI

    BENIN

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    LISTE DES EXPERTS ET OBSERVATEURS

    ****************

    COMMISSION II

     

    EXPERT BONUCA

  • Mr. BANGOURA CHEIKH
  • EXPERTS PNUD

  • Mr. DIALLO Aliou
  • Mr. SY Ismaïla
  • Mr. DIBERET Léon
  • EXPERTS AFFAIRES ETRANGERES

  • DENGO PANDI Jean-Claude
  • NZESSIOUE Honoré
  • ISIMA Job
  • EXPERTS HAUT-COMMISSARIAT CHARGE DE LA POLITIQUE DE DECENTRALISATION

  • PAREFA Joël
  • DOUNIA Joseph
  • OBSERVATEURS

  • Mr. SAMBA PANZA Cyriaque (Indépendant)
  • Mr. DJOVI Gally (Francophonie)
  • Mr. DIAKITE Mamadi (BONUCA)
  •  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    S O M M A I R E

    Pages

    INTRODUCTION………………………………………………………………………………… 1

  • CONTEXTE DU DIALOGUE NATIONAL DANS LE CADRE DE LA TRANSITION…
  • POSITIONNEMENT DE LA COMMISSION DEFENSE ET SECURITE AU SEIN DU DIALOGUE NATIONAL
  • NOTIONS DE  :
    • DEFENSE MILITAIRE
    • DEFENSE ECONOMIQUE
    • DEFENSE CIVILE
    • DEFENSE EXTERIEURE
  • OBJECTIFS A ATTEINDRE :
    • DEFINIR LES BASES D’UNE SECURITE ET D’UNE DEFENSE
    • PERTINENTE ET DURABLE

    • DEMARCHE METHODOLOGIQUE
    • ANNONCE DU PLAN DU RAPPORT
    • PREMIERE PARTIE : PROBLEMES DE DEFENSE ET DE SECURITE………………………..4

      I- MENACES ET VULNERABILITES……………… ………………………………………………. 4

      A/ Menaces intérieures

      B/ Menaces extérieures

      C/ Vulnérabilités

      II- SITUATION DES FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE …………………………….. 6

      A/ Présentation des Forces de Défense et de Sécurité

      1- Des Forces Armées Centrafricaines

      2- De la Gendarmerie Nationale

      3- De la Police Centrafricaine

      4- Des Sapeurs Pompiers

      5- Des Eaux et Forêts

      6- De la Douane Centrafricaine

      B/ Contraintes

      III/ LES DIFFERENTES INITIATIVES DE REFORMES DES FORCES DE DEFENSE ET DE

      SECURITE……………………………………………………………………………………… 15

      IV/ QUELLE ARMEE AUJOURD’HUI POUR LA R.C.A ?………………………………………16

      DEUXIEME PARTIE : LES RECOMMANDATIONS……………………………………………. 19

      I/ RECOMMANDATIONS FORTES……………………………………………………………… 19

      II/ RECOMMANDATIONS GENERALES……………………………………………………… 20

      III/ RECOMMANDATIONS SPECIFIQUES …………………………………………………… .26

      ANNEXES :

  • Liste des membres de la commission
  • - Liste des Experts et des Personnes Ressources

    INTRODUCTION

     

    Notre pays, la République Centrafricaine, affiche depuis plusieurs années le visage d’un pays politiquement instable, économiquement faible, socialement désintégré et dans lequel le niveau d’insécurité est très élevé. A partir de 1996, les mutineries et Coups d’Etat qui se sont succédés ont négativement affecté la société et déstructuré le cycle des affaires.

    Après le changement du 15 mars 2003, le Président de la République, Chef de l’Etat, le Général de Division, François BOZIZE, a demandé au Gouvernement d’inscrire la tenue du Dialogue National tant souhaité par le peuple Centrafricain comme une priorité de son Programme d’action.

    Les orientations affirmées par le Président de la République dans son Discours lors du lancement officiel des travaux du Dialogue National, le 09 Septembre 2003, suggèrent que " (…), le Dialogue National devra être l’occasion de rappeler que les Centrafricains sont épris de paix, de justice et qu’ils désirent vivre dans une harmonieuse fraternité entre eux ainsi qu’avec les autres pays voisins. Il offre l’occasion de rechercher les solutions adéquates aux crises récurrentes, facteurs d’appauvrissement, de déstabilisation nationale et sous-régionale (…) ". Le Gouvernement a inscrit le problème de la Défense Nationale et de Sécurité parmi les principales questions qui devraient être discutées lors de ce Dialogue National. La Commission n°3 devait réfléchir sur les questions suivantes :

  • le rétablissement de la sécurité sur toute l’étendue du Territoire National ;
  • la question de l’application de la Loi portant organisation de la Défense Nationale issue des recommandations des Etats Généraux de la Défense Nationale ;
  • la restructuration et la remise à niveau des forces de Défense et de Sécurité ;
  • l’équipement et le rajeunissement de l’Armée ;
  • la condition militaire : casernes, loisirs, etc… ;
  • la réouverture de l’Ecole Spéciale de Formation des Officiers d’Active de Bouar (ESFOA).
  • La raison principale de la mise en place de la Commission Défense Nationale et Sécurité est évidente. La création de conditions de sécurité sur toute l’étendue du territoire constitue un préalable incontournable au développement humain et durable de la République Centrafricaine. Sans la sécurité, les efforts en faveur de la consolidation des institutions démocratiques, de réformes de l’économie et de lutte contre la pauvreté resteront vains.

    Pis encore, les crises récurrentes qui ont secoué la République Centrafricaine ces dernières années ont été avant tout l’expression d’un malaise qui trouve en partie son origine dans les carences structurelles des Forces de Défense et de Sécurité. C’est-à-dire que les thématiques de Défense Nationale et de Sécurité s’inscrivent pleinement parmi les thèmes fondamentaux du Dialogue national.

    Enfin, la République Centrafricaine couvre une superficie de 623 000 km2 pour une population estimée à 3 200 000 habitants.

    Pays sans littoral dont le point le plus proche de la mer lui est distant de 1200 km, il est complètement enclavé et peuplé par une mosaïque de groupes ethniques, caractérisée par l’usage commun de la langue " Sango ".

    Située à égale distance entre Lagos et Mombassa d’une part et à mi-chemin entre Alger et le Cap d’autre part, la République Centrafricaine qui présente de ce fait, un intérêt stratégique certain, est un quadrilatère de 1200 km de longueur et 600 km de largeur. Elle est au centre géographique de l’Afrique.

    Par ailleurs, la République Centrafricaine regorge d’importantes ressources naturelles et fauniques variées, source de convoitise d’où nécessité de Défense Nationale et de Sécurité.

    Elle est limitée à l’Est par le Soudan avec 1309 km de frontière entre Birao et Obo, le Congo Démocratique au Sud avec 1346 km de frontière entre Obo et Mongoumba, au Sud-Ouest par le Congo-Brazzaville avec 630 km de frontière entre Mogoumba et Nola, le Cameroun à l’Ouest avec 630 km de frontière entre Nola et Ngaoundaye et enfin, le Tchad au Nord avec 1470 km de frontière entre Ngaoundaye et Birao.

    Pays de savanes et de forêts denses, avec des massifs à l’Ouest et au Nord-Est, les frontières de la République Centrafricaine avec les pays limitrophes sont constituées de cours d’eau, de chaînes de montagnes, de galeries forestières, de mangroves, de marais. Leur surveillance nécessite des moyens adéquats.

    La notion de Défense Nationale retenue par les Commissaires est celle de la Défense Globale ; c’est-à-dire l’ensemble des moyens mis à la disposition de la Nation pour assurer sa souveraineté. Qu’il s’agisse de moyens politiques, économiques que de moyens militaires. En d’autres termes, il s’agit de Défense Militaire, la Défense Civile, la Défense économique et la Défense Extérieure.

  • La Défense Militaire est l’ensemble des moyens humains, matériels et stratégiques mis en oeuvre en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les formes d’agressions pour assurer l’intégrité du Territoire National, la sécurité des personnes et des biens. C’est le Ministère de la Défense Nationale qui est chargé de la mise en oeuvre de la Politique de Défense Miliaire ;
  • La Défense Civile est un ensemble de moyens mis en oeuvre en vue de garantir la protection des personnes, des biens et des valeurs. Elle est appelée à s’exercer dans les domaines suivants :l’ordre public, la politique de la défense du territoire ou sécurité générale du territoire par la prévention ou la répression, la protection civile. C’est le Ministère de l’Intérieur qui a en charge l’exécution de la politique de la Défense Civile ;
  • La Défense Economique est, quant à elle, l’ensemble des mesures tendant à mettre le potentiel économique du pays au service de la politique générale de défense, afin d’assurer en cas de menace contre l’intégrité territoriale et la vie de la nation, le soutien des Forces Armées et la survie de la population. C’est le Ministère de l’Economie et des Finances qui est chargé de la mise en oeuvre de la Politique de Défense Economique ;
  • Enfin, la Défense Extérieure est l’ensemble des stratégies et des moyens utilisés par un pays donné pour défendre son territoire, ses citoyens ainsi que leurs biens. Elle est un cadre de coopération avec des pays amis en matière de renforcement du système général de défense. Cette politique se traduit par des actes, des traités ou accords entre les pays concernés. En République Centrafricaine, la politique extérieure de la Défense est axée sur la solidarité et l’amitié entre les peuples avec pour corollaire la paix et la sécurité à l’intérieur et à l’extérieur des frontières. Le Ministère des Affaires Etrangères est chargé de la mise en oeuvre de la politique extérieure de la Défense.
  • L’objectif principal de la commission Défense et Sécurité consistait ainsi à définir les bases d’une Sécurité et d’une Défense Nationale pertinentes et durables.

     

    La commission Défense Nationale et Sécurité a suivi, dans le cadre de ses travaux, une démarche qui consistait, dans une première phase, à mettre en place un Bureau. Le Bureau du Comité Préparatoire, en ce qui concerne le Président et le Rapporteur, à savoir respectivement, le Général de Division Xavier-Sylvestre YANGONGO et Monsieur Félicien BOUSSOLA ont été confirmés conformément aux dispositions du Décret n°03.219 précité. Monsieur Côme ZOUMARA et le Lieutenant-Colonel Thierry-Marie METINKOE ont été respectivement élus pour les postes de Vice-Président et Rapporteur-Adjoint. Le principe qui a gouverné le choix du Bureau est celui de parité entre les militaires et les civils. Il faut noter que pour indisponibilité la Vice-Présidence a été assurée par Monsieur Jeannot GOUGA III.

    Dans une seconde phase, la Commission a examiné le Rapport introductif élaboré par le Comité Préparatoire. L’examen de ce Rapport a permis d’élaborer un plan de travail articulé au tour de trois axes :

  • l’identification des menaces et vulnérabilités ;
  • l’examen de la situation des forces de Défense et de Sécurité
  • l’examen des différentes initiatives de réformes des forces de Défense et de Sécurité.
  • Enfin, le débat positif, constructif et riche en informations qui a couronné les neuf (9) jours des travaux de la Commission, a permis aux Commissaires de formuler, dans la dernière étape, des Recommandations Fortes, des Recommandations Générales et des Recommandations Spécifiques relatives au rétablissement de la sécurité sur toute l’étendue du Territoire National et la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité.

    Aussi, il faut noter que les Commissaires ont suivi la communication faite par les Experts du PNUD sur le programme de Désarmement, Démobilisation et Reconversion (DDR).

    Le présent Rapport s’articule en deux parties. La première partie traite des problèmes de Défense et de Sécurité. La deuxième partie présente les Recommandations.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    PREMIERE PARTIE :PROBLEMES DE DEFENSE ET DE SECURITE

     

    Les Commissaires ont identifié deux types de menaces qui forment le visage de l’insécurité en Centrafrique, à savoir les menaces intérieures et les menaces extérieures.

     

    I .MENACES INTERIEURES ET EXTERIEURES

    A.Menaces intérieures

    1.Coupeurs de route ou Zaraguinas

    Les Commissaires ont unanimement témoigné de la recrudescence du phénomène de coupeurs de route ou Zaraguinas. Dans le Nord-Ouest, les Préfectures de l’Ouham et de l’Ouham-Pendé sont concernées alors que dans les zones du Nord-Centre et Nord-Est qui comprennent les Préfectures de la Nana-Gribizi, la Ouaka, le Bamingui-Bangoran, la Vakaga et la Haute-Kotto, les populations subissent des attaques incessantes.

    Les modes d’actions de ces coupeurs de route sont de diverses natures : attaques de villages, vol de bétails, prises d’otages ou embuscades. Ils utilisent généralement des armes individuelles (AK 47) et des armes collectives (RPG 7) et opèrent tout au long de l’année, leur mobilité n’étant pas entravée par la saison. Ainsi, ils occupent de façon permanente la partie Nord de notre pays et défient les autochtones en revendiquant la place des autorités locales.

    La vérification des coupeurs de route appréhendés ou tués, permet d’affirmer qu’ils sont majoritairement de nationalité tchadienne ou soudanaise. Mais on trouve également des coupeurs de route de nationalité centrafricaine, des Peuls ou d’ethnie Oudda et Anagamba.

    Ce phénomène a des incidences fortement négatives pour le développement économique de notre pays. Les Zaraguinas occupent principalement les principaux axes économiques. Les paysans ont peur de vaquer à leurs occupations ; ce qui aura pour conséquence de réduire considérablement la production des produits vivriers et du coton. De même, les éleveurs ont déserté les zones précitées pour s’installer à Mboki dans le Sud-Est. Les bétails de notre élevage s’orientent par conséquent vers la République Démocratique du Congo et l’Ouganda.

     

    2. Les Braconniers

    Le braconnage prend de plus en plus de l’ampleur. Pendant quelques années, les braconniers étaient organisés en bandes de 40 se déplaçant à dos de chameaux. Aujourd’hui, il s’agit de groupes plus puissants composés de ressortissants soudanais, tchadiens et même Libyens. Leur zone de prédilection sont le Nord-Est et plus singulièrement les préfectures de la Vakaga (le Parc Saint-Floris), la Haute-kotto, le Bamingui-Bangoran et le Haut-Mbomou. Fait nouveau, ces bandes armées n’hésitent pas à s’installer sur notre territoire. On peut citer les cas du Parc de Lagounda qui est détruit et occupé par ces braconniers, et celui de Yalinga également occupé.

    Le braconnage détruit notre faune et, surtout décourage les touristes qui n’osent pas se rendre dans ces zones ; ce qui constitue d’importants manques à gagner pour l’économie nationale.

    3. Forces non conventionnelles

    Leur origine se trouve principalement dans la mauvaise gouvernance de chaque régime d’une part, et les ambitions politiques égoïstes de certains hommes politiques qui ont conduit à la prolifération des armes d’autre part.

    On peut citer au rang de ces forces non conventionnelles pouvant constituer actuellement une menace intérieure latente et dont certaines sont déjà très actives : attaques à mains armées, braquages, prises d’otages contre rançons, etc…

  • les forces regroupées au tour du dénommé Abdoulaye Miskine et recrutées par le mercenaire Paul Baril ;
  • les forces informelles proches de l’ancien régime dont certains éléments de l’ancienne Unité de Sécurité Présidentielle (USP), les sociétés de gardiennage (SCPS : Société Centrafricaine de Protection et de Surveillance), les groupes de gardiennage, les milices Karaco, Balawa et Sarawi ;
  • certains ex-mutins des évènements de 1996 à 1997 et 2001 ;
  • des patriotes s’étant désolidarisés de leur encadrement originel et qui opèrent maintenant de façon autonome comme coupeurs de route (ou zaraguinas).
  •  

    4. La circulation frauduleuse des armes et la naissance des bandes armées

    La prolifération des armes de guerre et leur détention illégale ont donné naissance à des formes de violence jusque-là inconnues. Il s’agit des attaques ou braquages à mains armées.

    Le problème se pose avec plus d’acuité dans la ville de Bangui et à l’intérieur du pays. Le phénomène est entretenu en partie par les agents des Forces de Défense et de Sécurité qui prêtent ou louent leurs armes aux bandits si ce n’est eux –mêmes qui agissent.

     

    B. Menaces extérieures

    En dépit de la normalisation progressive de la situation sécuritaire dans certains pays voisins, notre pays continue de subir les effets néfastes de la circulation d’armes de guerre aux frontières.

     

    La frontière Nord

    Au nord du pays, la dissémination des armes de guerre au Sud du Tchad et le phénomène des coupeurs de route décrits ci-haut installent un climat d’insécurité permanent.

     

     

     

     

    La frontière Est

    A L’Est, la rébellion du Sud-Soudan de John Garang opère souvent à l’intérieur de notre territoire à la recherche de gibiers pour le ravitaillement de ses hommes ou comme base de repli.

    La frontière Sud

    Au Sud, malgré un début de normalisation de la situation en République Démocratique du Congo, les riverains du fleuve Oubangui et les voyageurs sont victimes des attaques et rackets de la part des hommes de Jean-Pierre Bemba, avec l’arraisonnement des bateaux et la confiscation de nos aéronefs.

     

    C. Vulnérabilités

    Toutes ces menaces sont exacerbées par diverses vulnérabilités, à savoir :

  • la perméabilité des frontières ;
  • la carence au niveau de la mobilité des troupes ;
  • les grandes distances entre Bangui et les frontières Nord-Ouest, Est-Sud, Sud-Ouest ;
  • la faiblesse des effectifs ;
  • le manque de renseignements visant à réduire l’action de ces bandits (coupeurs de route et braconniers) ;
  • le manque d’équipement et d’armement.
  •  

    II.SITUATION DES FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE

    A/ Présentation des différentes Forces de Défense et de Sécurité

    1. Des Forces Armées Centrafricaines (FACA)

    L’armée de la République est au service de la nation. Sa mission principale est de préparer et d’assurer la défense de la patrie. Elle assure en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les formes d’agressions extérieures et intérieures, la sécurité et l’intégrité du territoire.

    Face à toutes ces situations, les nouvelles autorités centrafricaines, suite aux évènements du 15 Mars 2003, ont placé la question de la sécurité parmi les priorités de leurs préoccupations en prenant des mesures vigoureuses pour rétablir l’ordre et assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire national.

    De gros efforts ont été accomplis, quoique quelques difficultés subsistent encore dans certaines zones éloignées et difficilement accessibles en période des pluies.

    Ainsi, grâce au concours de la force multinationale de la CEMAC, les Forces de Défense et de Sécurité Centrafricaines ont relativement rétabli l’ordre et la sécurité dans la ville de Bangui et ses environs en proie aux actes de pillage et de vandalisme consécutifs aux évènements du 15 Mars 2003.

    Ces opérations qui se poursuivent encore à Bangui par des patrouilles mixtes, s’étendent également à l’intérieur du pays où des détachements des FACA sont prépositionnés sur les sites ci-après : Bouzoum, Bossangoa, Bossemptélé, Bria, Kongbo, Bangassoou, Bema, Dimbi, Mobaye, Zémio, Avakaba, Bambari, le centre d’instruction de Bouar, Nola, Mongoumba, Zinga, Boali, Kaga-Bandoro et Sibut.

    Pour vérifier la présence des troupes sur le terrain et se rendre compte des difficultés auxquelles elles sont confrontées dans l’exécution de leurs missions, le Chef d’Etat Major des Armées effectue des tournées dans les régions, afin de rassurer les populations et les autorités administratives qui dans certaines zones tardent à rejoindre leurs postes d’affectations.

    Des tournées similaires sont effectuées également par la force de la CEMAC à l’intérieur du pays en vue de sécuriser le vaste territoire centrafricain.

    Organisation actuelle

    Pour assurer leur mission et garantir la sécurité sur l’ensemble du territoire national, les forces armées Centrafricaines disposent des effectifs dans les formations opérationnelles suivantes :

  • Bataillon Mixte d’Intervention et d’Appui (BMIA) ;
  • Bataillon d’Infanterie Territorial n°1 (BIT1) ;
  • Bataillon d’Infanterie Territorial n°2 (BIT2) ;
  • Bataillon de Soutien et de Service (BSS) ;
  • Bataillon du Génie (BG) ;
  • Armée de l’Air (AA) ;
  • Garde Républicaine (GR).
  •  

    Il faut ajouter à ces formations opérationnelles :

  • Le Centre d’Instruction Militaire et du Service Civique National (CI/Bouar) ;
  • Le Centre d’Instruction Militaire de Bérengo (CI/Bérengo) ;
  • Le Bataillon des Sapeurs Pompiers (BSP).
  •  

    L’effectif global est de 4215 hommes dont :

  • 448 Officiers soit : 10% de l’effectif global ;
  • 943 Sous-Officiers soit : 30% de l’effectif global ;
  • 2824 militaires de rang soit : 60% de l’effectif global.
  • Les structures de commandement existent, le territoire national est découpé en six (6) régions militaires basées à :

  • Bossangoa (1ère Région Militaire) ;
  • Birao(2ème Région Militaire) ;
  • Nola (3ème Région Militaire) ;
  • Obo (4ème Région Militaire) ;
  • Bambari (5ème Région Militaire) ;
  • Moungoumba (6ème Région Militaire) ;
  • Bouar (Région Militaire Autonome).
  • Du Bataillon des Sapeurs Pompiers

    Le bataillon des Sapeurs Pompiers a été créé depuis 1988 et, est placé aujourd’hui sous la Direction Générale de la Sécurité Civile pour emploi.

    Sa mission est de porter secours et assistance à la population et d’assurer la protection des biens.

    Les moyens de travail sont très limités :

  • 02 fourgons ;
  • 03 ambulances ;
  • 02 motopompes remorquables (MPR) ;
  • 01 véhicule d’interventions diverses.
  • A ce jour, ce corps ne dispose que de :

  • 01 ambulance (L 200) pas adaptée pour les interventions ;
  • 02 véhicules d’intervention pour incendie dont 01 en panne. Le rayon d’action de ce corps va jusqu’à l’intérieur du pays (Mbaïki, Boali, Sibut) ;
  • 03 Motorolla qui manquent de batteries ;
  • 01 ou 02 appareils fixes mais emportés pendant les évènements.
  • Toutefois, une caserne principale et deux centres secondaires sont en ce moment en construction sur trois sites à Bangui :

  • Caserne principale : site du Bataillon de Soutien et des Services (ancienne paillote Armée Nation face Camp Fidèle Obrou) ;
  • Les deux centres secondaires : les sites de Ouango et Pétévo.
  •  

    De la condition de vie des hommes :

    Le Bataillon des Sapeurs Pompiers ne dispose pas de logements, pas de couchages. Les éléments dorment à même le sol. L’effectif est très insuffisant, 220 hommes. Le corps des sapeurs pompiers représente un outil de travail, de protection civile mais manque énormément de moyens.

    L’effectif global est de 219 hommes dont :

  • 08 Officiers : soit 04% de l’effectif global ;
  • 58 Sous-Officiers : soit 26% de l’effectif global ;
  • 153 Militaires du Rang : soit 70% de l’effectif global.
  •  

    2. De la Gendarmerie Nationale

    Mission :

    La Gendarmerie Nationale fait partie intégrante de l’Armée Nationale. Elle a pour missions de :

  • veiller à la sécurité des personnes et des biens ;
  • assurer le maintien et le rétablissement de l’Ordre ;
  • veiller à l’exécution des lois ;
  • participer à la défense de la Nation.
  •  

    Organisation :

    Dans le cadre de la restructuration de l’Armée Nationale, la structure de la Gendarmerie se présente comme suit :

  • Une Direction Générale comprenant :
    • Un Cabinet ;
    • Un Etat Major ;
    • Et des Services Centraux.

  • Trois Corps dont :
    • Une Légion de Gendarmerie Territoriale chargée de la Police Judiciaire, Administrative et Militaire. Elle est composée de six (6) groupements, de seize (16) Compagnies Territoriales une (1) par Préfecture), une (1) Compagnie Spécialisée, une(1) Compagnie minière, une (1) section de recherches et d’investigations et de cent vingt (120) brigades. Son Etat Major est implanté à Bangui.
    • Une Légion de Gendarmerie Mobile chargée plus particulièrement des opérations de maintien de l’ordre. Elle est constituée d’un Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) et deux (2) Escadrons de Gendarmerie Mobile. Son Etat Major se trouve également à Bangui ;
    • Une Ecole de la Gendarmerie Nationale située à Kolongo à Bangui, chargée de la formation des Gendarmes.
    •  

      Effectif

      L’effectif global est de 1312 hommes dont :

    • 101 Officiers soit : 08% de l’effectif global ;
    • 1211 Sous-Officiers soit : 92% de l’effectif global.
    • Nota Bene :

      Il faudrait noter qu’une bonne partie de cet effectif a largement dépassé la limite d’âge pour le départ à la retraite.

       

      Situation depuis le 15 Mars 2003

      Après le sursaut patriotique du 15 Mars 2003, la Gendarmerie Nationale a vu ses unités désorganisées un peu partout en général, mais particulièrement dans les régions ayant subi les affrontements et à Bangui. Il a fallu que le commandement de la Gendarmerie prenne rapidement des mesures afin de remettre les gendarmes au travail en vue de rétablir l’ordre et la sécurité à Bangui et dans l’arrière pays aux côtés des autres forces de défense et de sécurité.

       

       

       

  • A BANGUI
  • - La Gendarmerie a participé :

    • Aux opérations mixtes pour la recherche des armes, véhicules et autres objets volés ;
    • Aux patrouilles mixtes avec les FACA, la Police, les Patriotes et la CEMAC ;
    • - Actuellement, elle mène des enquêtes sur différents cas de barbaries, meurtres et autres ;

      - Dotée de motos neuves, la brigade motorisée sillonne aujourd’hui les principaux axes

      routiers du pays pour des contrôles de sécurité et la police de la circulation routière ;

      - Le Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) effectue avec les autres

      forces de défense et de sécurité des opérations délicates de recherches d’armes et de

      lutte contre le grand banditisme.

       

  • EN PROVINCE
  • Les gendarmes appartenant aux unités implantées dans les régions touchées par les affrontements ayant pour la plupart regagné Bangui, la Direction Générale a pris sur elle la charge de leur transport pour les ramener progressivement depuis environ deux mois à leurs postes respectifs. Cette opération se poursuit et tend vers la fin surtout que certains gendarmes ont rejoint leurs unités par des moyens personnels. Des postes-radios, émetteurs-récepteurs sont également en train d’être réinstallés dans les localités où ils ont été détruits ou emportés.

    Quant aux régions non affectées par les évènements du 15 mars, les Unités de la Gendarmerie ont continué de fonctionner plus ou moins normalement jusqu’aujourd’hui.

    Enfin, il convient de signaler que la plupart de celles-ci ne disposent pas de tous leurs outils de travail. Cependant, le Haut Commandement est entrain de rechercher les voies et moyens pour résoudre très rapidement ce problème.

     

    3 – DE LA POLICE CENTRAFRICAINE

    La Police Centrafricaine, Première Force de Sécurité, concourt avec d’autres forces, sur toute l’étendue du territoire national à la garantie des libertés, à la défense des Institutions républicaines, au maintien de la paix et de l’ordre public, à la protection des personnes et des biens, à la surveillance aux frontières et au contrôle de la circulation des personnes. Elle est chargée plus particulièrement dans les agglomérations urbaines de :

  • Maintien et rétablissement de l’ordre ;
  • L’application des lois et règlements ;
  • La recherche des renseignements ;
  • La lutte contre la criminalité ;
  • L’assistance aux autorités.
  •  

     

    Face à la montée de l’insécurité due aux évènements du 15 mars 2003, la Direction Générale de la Police Centrafricaine, au même titre que les autres forces de défense et de sécurité a pris des dispositions conséquentes pour faciliter le retour effectif des fonctionnaires dans les zones sinistrées et rassurer par voie de conséquence la population cachée dans la brousse à retourner dans les villes et villages.

    Ainsi, l’on constate que la vie renaît en ce moment dans nos provinces :

  • des patrouilles mixtes composées des Forces Armées Centrafricaines (FACA), de la Gendarmerie Nationale, de la Police Centrafricaine et des Forces de la " CEMAC " sillonnent périodiquement l’arrière pays en vue du ratissage des zones à problèmes. A ce sujet, et surtout au cours des opérations, plusieurs policiers sont tombés dans les embuscades parfois grièvement blessés. Cette opération de sécurisation se veut permanente ;
  • des informations et des renseignements fournis par les Services de Police permettent non seulement de démanteler les vastes réseaux des braconniers, des coupeurs de route mais aussi de signaler la présence des forces non conventionnelles et la prolifération des armes de guerre ;
  • l’Office Central de Répression du Banditisme (OCRB) ratisse de jour comme de nuit tous les quartiers en vue d’arrêter les " braqueurs ". A cet effet, plusieurs bandits de " grand chemin " ont été arrêtés ces derniers temps. Cependant, il y a lieu d’évoquer des poches de résistance, dans les quartiers Guitangola, Cattin et autres.
  • Les quartiers Gobongo et Combattant, longtemps troublés par ce phénomène retrouvent progressivement leur quiétude habituelle ;

  • l’action efficace de la Direction de l’Office Central des Drogues permet de récupérer des substances toxiques ;
  • la Compagnie de Circulation Routière (CCIR) se propose ces derniers temps d’enclencher des actions de grande envergure, en procédant aux contrôles, aux fins de récupérer les véhicules et les engins volés au cours des derniers évènements et aussi prévenir les accidents de circulation devenus fréquents ;
  • la Direction des Services de Police Judiciaire (DSPJ) s’est spécialisée dans la lutte contre la grande criminalité ;
  • la création d’une Direction de Centralisation des Renseignements (DCR) regroupant les Services de Police, la Gendarmerie, l’Armée permet désormais d’orienter les actions de la troupe sur le terrain ;
  • la contribution de la population est surtout sollicitée en vue de maîtriser le flux migratoire. A ce sujet, un contact permanent doit être établi entre les autorités locales et les responsables de la police.
  • Cependant, la police reste confrontée aux mêmes problèmes que l’armée et la gendarmerie à savoir :

    • le faible effectif ;
    • le manque de moyens matériels.
    •  

      Organisation

      Elle dispose à ce jour d’un effectif global de mille six cent quarante huit (1.648) hommes dont :

    • personnel en civil (tout grade confondu) trois cent trente six (336)
    • personnel en tenue (tout grade confondu) mille trois cent douze (1.312)
    • Elle est composée d’une Direction Générale et huit (08) Directions des Services Spécialisés à savoir :

    • Direction Générale de la Police ;
    • Direction des Ressources Humaines et de l’Equipement ;
    • Direction de l’Ecole Nationale de la Police ;
    • Direction de la Sécurité Publique ;
    • Direction des Services de Police Judiciaire ;
    • Direction de l’Office Central de Répressions du Banditisme ;
    • Direction des Compagnies Nationales de Sécurité ;
    • Direction de la Police de l’Air, des Frontières et d’Immigration-Emigration.
    • Les Commissariats de Sécurité Publique et les Postes de Police relèvent de la Direction de la Sécurité Publique.

      Les Commissariats Spéciaux et les Postes de Police de Frontière relèvent de la Direction de la Police de l’Air des Frontières et de l’Immigration-Emigration.

      4 – Des Eaux et Forêts

      L’Administration des Eaux, Forêts, Chasses et Pêches a pour mission principale la gestion des ressources naturelles telles que les eaux, forêts, faunes et pêches.

      Les Services des Eaux, Forêts, Chasses et Pêches contribuent substantiellement à l’alimentation du budget général de l’Etat.

      A titre d’exemple, pendant l’année 2002, les recettes de ces services sur le budget de l’Etat se chiffraient à neuf (9) milliards F CFA.

      La République Centrafricaine possède des potentialités immenses en ressources naturelles.

      Au titre de la potentialité faunique, l’importance de ce secteur est illustrée par l’érection du Parc National Manovo, Gounda, Saint Floris en " Patrimoine Mondial " par l’UNESCO.

      Les espèces animales peuvent être estimées à deux cent huit (208) familles de mammifères, six cent soixante huit (668) familles d’oiseaux et environ vingt (20) familles de reptiles.

       

      Dans le domaine forestier, il est dénombré environ 5.4 millions d’hectares de forêts denses humides réparties entre le massif du Sud-Ouest (3.787.777 ha) qui regorge de plus de 301 espèces et le massif de Bangassou (au Sud-Est) d’une superficie de 1.600.000 ha exploitée de manière artisanale du fait de son éloignement.

      Parallèlement à ces énormes potentialités, l’exploitation des ressources naturelles se fait dans des conditions plus difficiles qui ont un impact négatif sur les rendements attendus.

      Au chapitre de ces difficultés, on peut noter :

    • l’insuffisance en effectif : 344 agents au total toutes catégories confondues ;
    • le nombre des agents sur le terrain s’élève à 220 pour couvrir 623.000 km², soit un ratio de un (01) agent pour 3.000 km² ;
    • le braconnage national et transfrontalier ;
    • la Fabrication, circulation et usage illégaux d’armes à feu et de munitions ;
    • les incursions dans les zones protégées ;
    • l’inadéquation des textes réglementaires en vigueur ;
    • l’absence de contrôle efficace ;
    • l’implication des amendes par ailleurs non dissuasives (dérisoires) ;
    • la corruption ;
    • le manque de formation des agents de contrôle ;
    • l’érosion éolienne, hydrique et fluviale ;
    • la colonisation de certaines herbes envahissantes ;
    • l’ ensablement , l’envasement des cours d’eau et la pollution.
    •  

      La conjoncture de ces causes entraîne des conséquences parmi lesquelles, on peut citer :

    • la disparition de certaines espèces (bec en sabot, rhinocéros) ;
    • la menace d’extinction de certaines espèces telles que le cob de buffon, le cob défassa, la tortue géante ;
    • la régression de la population des lions, damalisques et grands koudous ;
    • la fraude en tous genres.
    • Les problèmes du secteur ont été identifiés et les recommandations y relatives ont été formulées à l’occasion de la tenue des Etats Généraux des Eaux et Forêts du 08 au 12 septembre 2003.

       

      5 – De la Douane Centrafricaine

      Composante principale de la Défense Economique, la Douane Centrafricaine a pour mission de percevoir les droits de douanes et autres importations de même nature.

      A ce titre, elle participe dans une large mesure dans les rentrées fiscales et l’alimentation en ressources du budget général de l’Etat.

      Toutefois, il convient de relever que l’environnement dans lequel travaille la douane n’est plus favorable à l’amélioration du budget général de l’Etat, ce qui entraîne une baisse de rendement.

      Des causes tant exogènes qu’endogènes en sont à l’origine.

      Parmi les causes exogènes, on peut relever la faible circulation des biens sur le fleuve Oubangui.

      Les faibles importations par voie aérienne se traduisent par le fait que les magasins sous-douane de l’aéroport sont désespérément vides. La faiblesse des importations par la voie routière est aussi manifeste. Elle résulte de la faible consommation domestique liée à la baisse du pouvoir d’achat des ménages.

      Par ailleurs, les évènements qui ont secoué le pays depuis 1996 ont entraîné la destruction du tissu économique. En effet, certaines entreprises sont fermées tandis que d’autres ont été complètement détruites.

      Enfin, le niveau des exonérations et franchises douanières, l’enclavement géographique de la République Centrafricaine ainsi que la perméabilité des frontières ne favorisent pas les rentrées d’importantes recettes douanières.

      Au titre des causes endogènes, on peut dénombrer :

    • l’absence de contrôle hiérarchique qui fait que les agents sont abandonnés à eux-mêmes ;
    • l’inadaptation des moyens d’action ;
    • la mauvaise gestion des ressources humaines ;
    • le caractère unijambiste de l’Administration des Douanes qui se traduit par la focalisation de toutes les activités sur les Services dits sédentaires à savoir ceux qui exercent les opérations commerciales (dédouanement des marchandises) et l’Administration Générale (qui accomplit les tâches administratives) ;
    • la non maîtrise de la réglementation et des procédures ;
    • la faiblesse de moyens matériels ;
    • la centralisation des services ;
    • la corruption.
    • B/ Enoncé des contraintes paralysant l’action des Forces de Défense et de Sécurité

      Les Commissaires ont identifié des carences qui rendent les Forces de Défense et de Sécurité incapables d’exécuter correctement leurs missions :

    • le constat montre que le recrutement dans les Forces de Défense et de Sécurité se fait de manière anarchique. Les agents sont mal formés professionnellement , et dépourvus de sens civique . L’encadrement par les chefs fait également défaut ;
    • les forces sont sous-équipées, démotivées et minées par la déficience de commandement. On note à cet effet une perte de confiance des hommes envers les chefs ;
    • les infrastructures délabrées contraignent bon nombre d’agents à résider en dehors des casernes et à leurs frais. Ils éprouvent ainsi d’énormes difficultés pour se rendre à leur lieu de travail et le maigre salaire ne leur permet pas de satisfaire leurs propres besoins, ni ceux de leurs familles ;
    • le manque de structures adéquates de formation depuis la fermeture de l’Ecole Spéciale de Formation des Officiers d’Active (ESFOA) et celle d’autres Centres similaires est une des causes de déficit en personnel qualifié pour l’encadrement ;
    • la politique de nomination est faite au mépris des dispositions statutaires. Elle ne tient plus compte des critères de compétence, de qualification, de formation, ni de l’ancienneté dans le service. En conséquence, les compétences sont mal utilisées et la pyramide des grades est incohérente ;
    • l’utilisation irrationnelle des Forces de Défense et de Sécurité se manifeste notamment par un chevauchement de leurs missions ;
    • le recours dans le passé, aux Forces Etrangères, notamment les Banyamulengués, et tant d’autres, par les Autorités Politiques ainsi que l’avantage donné à l’équipement de la Garde Présidentielle au détriment des Forces de défense et de sécurité régulière ont contribué à saper le moral des troupes, à les humilier et à les démotiver ;
    • l’immixtion des parents et hommes politiques dans les affaires des Forces de Défense et de Sécurité a contribué à politiser celles-ci. Par ailleurs, les militaires et agents de tous les corps sont utilisés comme aides de camps des hommes politiques.
    • Tous ces facteurs conjugués au paiement irrégulier de la Prime Globale d’Alimentation (PGA) expliquent le dysfonctionnement et le manque d’efficacité des Forces de Défense et de la Sécurité.

       

       

       

       

       

      III – DIFFERENTES INITIATIVES DE REFORMES DES FORCES DE DEFENSE ET DE

      SECURITE

      Les Etats Généraux de la Défense Nationale, tenus à Bangui du 19 août au 09 septembre 1996, ont fait un diagnostic sans complaisance de la situation en République Centrafricaine. Ils ont abouti à des recommandations pertinentes qui devaient être mises en œuvre pour résoudre le mal.

      Malheureusement à cette date toutes les recommandations n’ont pu être exécutées. Sur 264 Recommandations, 109 seulement ont été exécutées, soit 41%. Au rang des mesures principales, il faut citer la promulgation des lois n° 99.017 et 99.018 du 24 octobre 1999 portant Organisation de la Défense Nationale et la création d’un Conseil Supérieur de la Défense Nationale.

      Au niveau des Forces Armées Centrafricaines et de la Gendarmerie Nationale, des décrets d’ application ont été pris dont les principaux sont :

    • décret n°00.031 du 26 janvier 2000 portant organisation et fonctionnement du Ministère de la Défense Nationale et fixant les attributions du Ministre ;
    • décret n°0032 du 26 janvier 2000 portant organisation et fonctionnement des Forces Armées Centrafricaines ;
    • décret n°0033 du 26 janvier 2000 portant organisation et fonctionnement de la Gendarmerie Nationale ;
    • décret n°00.230 du 03 octobre 2000 portant organisation, fonctionnement et attribution du Conseil Supérieur de la Défense Nationale.
    • En ce qui concerne la Défense civile et économique, à savoir la Police Centrafricaine, les Eaux et Forêts et la Douane, aucune application n’a été faite des recommandations concernant les lois énoncées ci-haut.

      Toutefois, les questions de la Défense civile et économique ont fait par la suite l’objet de nombreuses rencontres au rang desquelles il faut citer les premières Assises Nationales de l’Economie et des Finances (PANEF) réunies à Bangui du 09 au 11 septembre 2001 qui ont traité en partie des questions de la Douane en tant que Régies Financières, le Séminaire de Réflexion sur la Douane tenu à Bangui du 18 au 19 juillet 2003, les Etats Généraux du secteur minier du 08 au 11 juillet 2003 et les Etats Généraux des Eaux et Forêts qui se sont tenus à Bangui du 08 au 12 septembre 2003.

      Globalement, les recommandations arrêtées dans toutes ces rencontres ont insisté sur la réorganisation des forces de défense et de sécurité pour en faire des forces modernes, républicaines et professionnelles au service du développement. Malheureusement les recommandations n’ont pas encore, pour la plupart, trouvé un début d’application.

       

       

       

       

       

       

       

      IV - QUELLE ARMEE AUJOURD’HUI POUR LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ?

      Réputée depuis l’indépendance jusque dans les années 1970 comme l’une des meilleures armées d’Afrique Centrale, l’Armée Centrafricaine est tombée peu à peu en déliquescence à partir des années 1980 pour être complètement désorganisée avec toutes les crises militaro-politiques que le pays a connues de 1996 à nos jours.

      Ces différentes crises ont conduit les autorités politiques à faire appel à des forces étrangères conventionnelles et non conventionnelles pour suppléer notre armée.

      Depuis le sursaut patriotique du 15 mars 2003, nous devons nous interroger sur le type d’Armée qu’il faut aujourd’hui à la République Centrafricaine.

      C’est ainsi que la réflexion de la commission a conduit à définir une armée se caractérisant par les principes ci-après :

    • la pertinence de son efficacité ;
    • son engagement à se réconcilier avec elle-même et avec le peuple, au service de la nation ;
    • sa participation au développement socio-économique ;
    • son esprit républicain et citoyen.
    • A. De la pertinence de son efficacité

      La nouvelle Armée Centrafricaine devra être capable d’accomplir efficacement sa mission en faisant face à toutes les formes de menaces ou d’agressions. Le nouveau système de Défense Militaire devra avoir l’ambition d’obtenir la meilleure efficacité dans son dispositif en définissant une nouvelle organisation territoriale qui tienne compte de toutes les formes de menace. En un mot, il s’agit de l’adapter aux réalités du moment tout en se tournant vers l’avenir.

      A cet effet, l’efficacité de la nouvelle Armée Centrafricaine reposera sur :

  • Sa capacité Opérationnelle dont les priorités sont les suivantes :
    • le rajeunissement de son personnel ;
    • l’acquisition des matériels et équipements adéquats pour doter les Unités qui existent actuellement dans les domaines de la mobilité, des transmissions, de l’armement etc…
    • la mise en place d’une structure et de chaînes de commandement simples et souples ;
    • l’adaptation de l’organisation territoriale des Forces aux menaces extérieures et intérieures.

  • Ses ressources humaines : il faudra à court et à moyens termes, définir un nouveau format en personnel avec des effectifs suffisants pour permettre à l’armée d’accomplir convenablement sa mission. Ces effectifs peuvent provenir de plusieurs origines :
    • des Forces actives composées des militaires et gendarmes en activité qui constituent les éléments de sûreté immédiate à la disposition du Gouvernement ;
    • des Forces de réserve constituées des personnels libérés du service actif depuis plus de trois (03) ans et moins de treize (13) ans ;
    • des conscrits qui sont les citoyens effectuant le Service Militaire Obligatoire (SMO).

  • La formation de son personnel : elle occupe une place centrale dans le processus de la restructuration. Des plans de formation à court, moyen et long termes devront être mis en place. Dans l’immédiat, des formations intensives et accélérées devraient être organisées au profit du personnel de tous grades. Une armée moderne et digne de ce nom doit disposer des structures de formation des élites, destinée au commandement et à l’encadrement des Forces à savoir : un lycée militaire pour les pupilles (type EMET), une Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active (pour les FACA) et une Académie Militaire (type ESFOA de Bouar).
  • B. De son engagement à se réconcilier avec elle-même et avec le peuple, au service

    de la Nation

    Dans le cadre du processus démocratique, un code de conduite doit définir son rôle pour :

    • garantir la constitution, la forme républicaine des institutions et l’Etat de droit ;
    • défendre l’intégrité du territoire national et la stabilité du pays ;
    • fournir l’appui et l’assistance aux forces de maintien de l’ordre (en ce qui concerne les FACA) et assurer le maintien de l’ordre (pour la Gendarmerie Nationale) ;
    • contribuer aux opérations de maintien de la paix ainsi que l’assistance humanitaire dans le cadre de la Communauté Economique Monétaire en Afrique Centrale( CEMAC), de l’Union Africaine (UA) et de l’Organisation des Nations Unies (ONU).
    • C – De sa participation au développement socio-économique

      Elle doit contribuer à l’œuvre de reconstruction nationale, soit en créant des ressources, soit en fournissant des prestations au profit des populations ; ainsi :

      - l’Armée de l’Air peut assurer des transports d’urgence, désenclaver les régions

      d’accès difficile, etc. ;

    • le Génie militaire quant à lui peut réaliser des infrastructures (routes, assainissements, aménagements hydro-agricoles, etc.) ;
    • le service de santé des Armées peut participer largement à l’assistance médicale et chirurgicale, aux campagnes de vaccinations, etc. ;
    • Les ateliers militaires centraux tels que la MAMICA peuvent fournir dans de bonnes conditions de prix et de qualité du mobilier à l’administration, aux écoles, la confection des effets d’habillement, etc..
    • D – De son esprit républicain et citoyen

      Désormais, mieux instruit de ses droits et de ses devoirs, le militaire est à la disposition du pouvoir légal. Son statut ne l’empêchant nullement de jouir pleinement de tous ses droits de citoyen responsable, même s’il doit se plier au devoir de réserve et à la discipline hiérarchique, tout en faisant preuve de loyalisme et de dévouement. Issue de toutes les régions du pays et de toutes les couches sociales, l’armée est ainsi partenaire à part entière dans le processus d’intégration et de reconstruction nationale et dans celui du respect de la démocratie et de l’Etat de droit.

      En conclusion, la future Armée Centrafricaine devra être le véritable creuset de l’Unité Nationale.

      DEUXIEME PARTIE : RECOMMANDATIONS

      I - RECOMMANDATIONS FORTES

    • élaborer une politique de Défense Nationale ;
    • élaborer une politique de recrutement dans les Forces de Défense et de Sécurité objective et transparente en tenant compte des critères de moralité, de vocations, des aptitudes physiques, intellectuelles et de l’âge ;
    • combattre l’ethnisation des Forces de Défense et de Sécurité et l’esprit népotisme en leur sein ;
    • Moraliser les Forces de Défense et de Sécurité par une formation civique suffisante ;
    • réfectionner les bâtiments à usage de logement destinés à abriter les militaires ;
    • réhabiliter les casernes délabrées de toutes les Forces de Défense et de Sécurité  ;
    • élaborer une politique de nomination à des postes de responsabilité et à des grades supérieurs en tenant compte des critères objectifs d’ancienneté, de discipline, de qualification et de compétence ;
    • réactualiser au besoin les textes relatifs au Statut Général des militaires des Règlements militaires, voire le Code de Justice Militaire ;
    • réactiver les Commissions Mixtes en vue de régler les différends frontaliers avec les pays voisins ;
    • nommer un Directeur Général de la Sécurité Civile au Ministère de l’intérieur Chargé de l’Administration du Territoire ;
    • intensifier le contrôle des cartes de séjour en vue de déceler les étrangers en situation irrégulière ;
    • développer l’esprit de fraternité d’armes ;
    • dépolitiser les forces de défense et de sécurité en laissant les militaires et agents exercer leur métier ;
    • réconcilier l’armée avec elle-même et avec son peuple  ;
    • préserver l’autorité des chefs auprès des subordonnés ;
    • lutter sans complaisance contre l’impunité au sein des Forces de Défense et de Sécurité ;
    • garantir les conditions minimales de vie, notamment par le paiement régulier de la solde et autres avantages sociaux ;
    • interdire formellement aux militaires et agents des forces de défense et de sécurité le port d’arme en dehors des heures de service ;
    • prendre des sanctions exemplaires contre les Militaires et Agents des Forces de Défense et de Sécurité coupables d’actes de corruption et de fautes contre l’honneur ;
    • lutter contre l’impunité et restaurer l’autorité de l’Etat dans la transparence ;
    • promouvoir et intensifier la formation des militaires et agents des forces de défense et de sécurité dans le domaine des Droits de l’Homme, du Droit International Humanitaire et des soins de premiers secours ;
    • offrir au personnel féminin des forces de défense et de sécurité, les mêmes chances que les hommes, pour la formation continue et les avancements et les nominations.
    •  

      I I– RECOMMANDATIONS GENERALES

      2.1 – Recommandation relative à l’application des recommandations issues des

      assises déjà tenues dans le passé

  • Considérant la non application de la quasi-totalité des recommandations issues des différentes Assises déjà organisées au rang desquelles : les Etats Généraux de la Défense Nationale du 19 août au 09 septembre 1996, les Premières Assises Nationales de l’Economie et des Finances (PANEF) du 09 au 11 septembre 2001, le Séminaire de réflexion sur la Douane Centrafricaine du 18 au 19 juillet 2003, les Etats Généraux du secteur minier du 08 au 11 juillet 2003 et les Etats Généraux des Eaux et Forêts du 08 au 12 septembre 2003.
  • La Commission recommande :

  • L’application effective des recommandations issues de ces Assises.
  •  

    2.2 – Recommandation relative à la restructuration du secteur sécuritaire et des

    Forces Armées

  • Considérant le rôle et la responsabilité de l’Armée dans les différentes crises que le pays a connues ;
  • Considérant l’impérieuse nécessité de restaurer durablement la paix, la stabilité politique des institutions et la sécurité sur l’ensemble du territoire national.
  • La commission recommande :

  • De mettre en place un cadre de réflexion sur les orientations stratégiques, politiques et institutionnelles de réformes de l’armée en particulier et de secteur sécuritaire général ;
  • D’opérer des réformes nécessaires à la création de l’Unité Institutionnelle de l’Armée, son caractère républicain et le renforcement de sa capacité opérationnelle ;
  • De mettre en place un mécanisme de suivi des Recommandations relatives à la Commission Défense Nationale et Sécurité.
  •  

    2.3 - Recommandation relative à un fond sécurisé pour l’équipement des Forces de

    Défense et de Sécurité

  • Considérant que les Forces de Défense et Sécurité manquent cruellement d’équipement et de matériels adéquats pour accomplir efficacement leurs différentes missions ;
  • Considérant que depuis toujours l’Etat n’a jamais prévu dans son budget des crédits d’investissement pour équiper les Forces de Défense et de Sécurité ;
  • Considérant que la quasi-totalité des matériels et équipements dont disposent les Forces de Défense et de Sécurité proviennent essentiellement des dons des pays amis.
  • La commission recommande

  • La mise en place et la sécurisation de recettes affectées à un fonds spécial d’équipement des Forces de Défense et de Sécurité.
  •  

     

     

    2.4 – Recommandation relative à la lutte contre les coupeurs de route et les

    braconniers

  • Considérant les menaces permanentes qui compromettent dangereusement la paix et la sécurité à l’intérieur du pays, menaces dues aux activités des bandits de grand chemin et autres brigands connus sous les appellations de Zaraguinas (coupeurs de route), braconniers et Forces non conventionnelle en déroute ;
  • Considérant la ferme volonté du Gouvernement à mettre hors d’état de nuire ces bandits et éradiquer définitivement ce mal qui gangrène notre pays ;
  • Considérant que l’état actuel de déliquescence de notre Armée Nationale ne lui permet pas d’accomplir avec efficacité ses missions ;
  • Considérant l’apport volontaire non négligeable de certains fils du pays dans la lutte contre les coupeurs de route, braconniers et autres malfaiteurs.
  • La commission recommande :

  • De doter rapidement l’Armée Nationale en moyens matériels et logistiques adéquats en vue d’augmenter sa capacité opérationnelle ;
  • De renforcer en moyens humains et matériels les Forces de la CEMAC, en vue d’un soutien efficace aux Unités de l’Armée Nationale pré-positionnées sur le terrain ;
  • D’organiser les citoyens se mobilisant volontairement pour assurer la sécurité de leurs localités (les archers dans les zones d’élevage et les auto-défenses) ;
  • De procéder d’une part à la délocalisation du marché à bétail du PK 13 –route de Boali au ranch de Mbali PK 45- route de Boali (pour les zones du Nord-Ouest) et à Zado PK 26 –route de Damara , et d’autre part à l’ouverture de marchés à bétail frontaliers au niveau de MarKounda, Sido , Ngarba, Amdafock et Obo .
  • 2.5 – Recommandation relative à la lutte contre le grand banditisme au niveau de

    Bangui

  • Considérant l’augmentation de la criminalité à Bangui et dans ses banlieues ;
  • Considérant les difficultés rencontrées par les patrouilles mixtes des Forces de Défense et de Sécurité pour pénétrer en profondeur dans les quartiers afin de débusquer les bandits et les braqueurs.
  •  

     

     

    La commission recommande :

  • De procéder à l’urbanisation et à l’électrification des quartiers de la capitale en vue de faciliter leur accès aux patrouilles mixtes.
  • 2.6 – Recommandation relative au contrôle du flux migratoire

  • Considérant le manque d’une politique nationale en matière de transhumance ;
  • Considérant que les frontières de la République Centrafricaine sont perméables ;
  • Considérant la limitation du champ d’action des Services d’Immigration-Emigration ;
  • Considérant la suppression de l’impôt de capitation a favorisé les déplacements incontrôlés des personnes à travers tout le pays.
  • La commission recommande :

  • De définir avec rigueur les couloirs de transhumance et les zones de pâturage par région ;
  • De mettre en place un système d’identification et de contrôle des éleveurs tant étrangers que nationaux ;
  • De pré-positionner le long des frontières des Unités des Forces Armées Centrafricaines en vue d’effecteur des patrouilles mixtes avec les Forces des pays voisins ;
  • De renforcer en effectif et matériel les Commissariats spéciaux existants afin de les rendre plus efficaces et en créer d’autres ;
  • De restaurer l’impôt de capitation pour mieux contrôler les mouvements des personnes, renforcer la capacité financière des communes et raffermir l’autorité des notables.
  • 2.7 – Recommandation relative à la délivrance de la carte d’identité nationale

  • Considérant que l’une des missions assignées au Gouvernement National de Transition est de conduire le peuple centrafricain aux différentes échéances électorales ;
  • Considérant que les élections ne peuvent se faire sans présentation d’une nouvelle carte d’identité nationale et /ou passeport valides ;
  • Considérant la procédure assez longue dans l’établissement de la carte d’identité nationale.
  • La commission recommande :

  • De décentraliser l’établissement des nouvelles cartes d’identité nationales ;
  • De faire diligence dans la procédure d’établissement des cartes d’identité nationales.
  • 2.8 – Recommandation relative à la dépolitisation des Forces de Défense et de

    Sécurité

  • Considérant le caractère apolitique des Forces de Défense et de Sécurité ;
  • Considérant l’immixtion des hommes politiques et parents dans les affaires des Forces de Défense et de Sécurité ;
  • Considérant que certains militaires et agents de Forces de Sécurité participent à des réunions à caractère politique contraire aux dispositions statutaires ;
  • La commission recommande :

  • De prendre des mesures nécessaires visant à empêcher l’immixtion des hommes politiques et parents dans les affaires des Forces de Défense et de Sécurité ;
  • De sanctionner sévèrement les militaires et agents des Forces de Défense et de Sécurité coupables de ces actes.
  • 2.9 – Recommandation relative aux comportements indignes des militaires et agents des Forces de Défense et de Sécurité

  • Considérant que les agents des Forces de Défense et de Sécurité affichent un comportement indigne tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays ;
  • Considérant que la faute personnelle n’est pas imputable au Service et que chaque agent est responsable de ses actes ;
  • Considérant que chaque Militaire et Agents des Forces de Défense et de Sécurité est responsable de la faute commise.
  • La Commission recommande :

  • De sanctionner sévèrement les militaires et agents des Forces de Défense et de Sécurité qui affichent un comportement indigne et déshonorant pour l’uniforme (tracasseries et exactions au cours des services, port de tenue et d’arme dans les lieux publics etc.) ;
  • De traduire systématiquement les militaires et agents des Forces de Défense et de Sécurité coupables de crimes, délits et violations des Droits internationaux Humanitaires en Justice, conformément à la Loi Pénale du Droit Commun et au Code de Justice Militaire.
  •  

    2.10 – Recommandation relative à la formation des cadres de l’Armée Nationale

  • Considérant la déficit notoire en matière de structures de formation des Cadres de haut niveau ;
  • Considérant la nécessité d’une aide extérieure pour la réalisation de cet important projet.
  • La Commission recommande :

  • De poursuivre les négociations avec les pays amis en vue d’obtenir les aides nécessaires à la réouverture de l’Ecole Spéciale des Officiers d’Active de Bouar, l’ouverture d’une Ecole de Formation des Sous-Officiers d’Active et la réouverture de l’Ecole Militaire des Enfants de Troupe Georges BANGUI.
  •  

    2.11 – Recommandation relative aux conditions de travail, et de vie des agents des

    Forces de Défense et de Sécurité

  • Considérant la destruction systématique de toutes les infrastructures et moyens matériels des Forces de Défense et de Sécurité due aux différentes crises militaro-politiques ;
  • La Commission recommande :

  • De réhabiliter à court terme tous les commissariats et casernes existants et en construire d’autres à moyen et long termes pour loger les nouvelles unités ;
  • De construire les centres de loisirs (bibliothèques, mess, foyers, salles de jeu etc …)  pour les militaires et agents de Forces de Défense et de Sécurité ainsi que leurs familles ;
  • De créer des complexes sportifs pour le maintien en condition des hommes .
  • 2.12 – Recommandation relative au Programme de Désarmement Démobilisation et

    Reconversion (DDR)

  • Considérant que sans la paix, la stabilité et la sécurité, aucune activité durable ne peut être entreprise ;
  • Considérant que les actes d’insécurité proviennent des forces d’origines diverses, milices armées proches de l’ancien régime ou des forces loyalistes, éléments incontrôlés de l’Armée, les patriotes incontrôlés, les Zaraguinas et autres ;
  • Considérant que la définition des groupes cibles des DDR est un exercice purement politique et doit reposer sur des critères objectifs, pour éviter de créer de nouvelles situations préjudiciables à la paix et à la sécurité ;
  • Considérant que le processus DDR ne concerne que les ex-combattants et doit s’inscrire dans la recherche de la consolidation de l’unité nationale, la paix et la stabilité dans le pays ;
  • Considérant que les groupes vulnérables (les enfants, les femmes et les communautés) en général ont largement payé les coûts humains, sociaux et économiques ;
  • Considérant la diversité des acteurs impliqués dans le processus de DDR ;
  • Considérant la nécessité d’avoir un interlocuteur unique et un point focal vis-à-vis des bailleurs de fonds sur toutes les questions de DDR.
  •  

    La commission recommande :

  • D’organiser un Débat franc sur la définition des groupes cibles éligibles au programme de DDR ;
  • De finaliser la lettre de politique de DDR ;
  • D’œuvrer à la mise en place d’un programme national de réduction de l’insécurité composé du volet DDR orienté vers la réinsertion des ex-combattants et du volet communautaire orienté vers la prévention de gestion, le règlement des questions sécuritaires et l’appui aux victimes des effets des crises ;
  • De nommer un Haut Commissaire qui servira de point focal pour traiter de toutes les questions de DDR.
  •  

    2.13 – Recommandation relative aux stages de formation, de recyclage des agents des

    Forces de Défense et de Sécurité organisée par le BONUCA

  • Considérant l’ignorance des instruments internationaux de promotion et de protection des Droits de l’Homme et du Droit International Humanitaire (DIH) par les militaires et agents des Forces de Défense et de Sécurité ;
  • Considérant les tracasseries administratives empêchant la liberté de circulation des personnes et des biens ;
  • Considérant le rôle joué par la MINURCA et maintenant par le BONUCA dans la formation des agents de la Loi.
  • La Commission recommande :

  • D’appliquer effectivement les recommandations issues des assises organisées par la MINURCA et le BONUCA ;
  • De poursuivre la formation dans le domaine des Droits de l’Homme et du Droit International Humanitaire.
  •  

     

     

     

    II I– RECOMMANDATIONS SPECIFIQUES

  • Recommandation relative à la reconnaissance du Peuple Centrafricain au Général de Division François BOZIZE
  • Considérant que le Général de Division François BOZIZE a posé un acte de bravoure, libérant le Peuple Centrafricain d’un régime dictatorial et indigne ;
  • Considérant l’adhésion populaire et massive ; du Peuple Centrafricain au sursaut patriotique du 15 Mars 2003 ;
  • La Commission recommande :

  • D’élever le Général de Division François BOZIZE, au grade de Général d’Armée et qu’il lui soit décerné la plus haute distinction militaire.
  •  

    3.2 – Recommandation relative aux Forces de Défense et de Sécurité

    • Considérant la nécessité du Peuple Centrafricain¨de rendre hommages aux militaires et agents des Forces de Défense et de Sécurité tombés au cours des derniers évènements du 15 Mars 2003.
    • La Commission recommande :

    • D’octroyer le statut de victimes de guerre aux intéressés.
    •  

      3.3. – Recommandation relative aux Patriotes

    • Considérant le sacrifice consenti par les Patriotes pour libérer le Peuple Centrafricain au prix de leur vie ;
    • Considérant l’état d’invalidité et d’inaptitude physique de certains Patriotes.
    • La Commission recommande :

    • D’ériger un monument à la mémoire des Patriotes tombés sur le champ de bataille en guise de reconnaissance morale de la Nation ;
    • De décorer les Patriotes qui se sont faits distinguer par les actes de bravoure et de comportements responsables ;
    • De définir un cadre de prise en charge des inaptes.
    •  

      3.4 – Recommandation relative au Service de Santé des Armées

  • Considérant le rôle déterminant du Service de Santé dans l’Armée et au sein de la population ;
  • Considérant le taux de prévalence très élevé du VIH-SIDA et les IST au sein des forces de défense et de sécurité.
  •  

    La Commission recommande :

  • De construire un hôpital militaire à Bangui et des Centres de soins dans toutes les régions militaires qui soient accessibles à la population ;
  • D’intensifier les campagnes de sensibilisation sur le VIH-SIDA et les IST, tout en renforçant les capacités de structures socio-sanitaires déjà existantes dans les garnisons militaires.
  •  

    3.5 – Recommandation relative à la Gendarmerie Nationale

    A court terme

  • Réhabiliter et équiper très rapidement les unités saccagées au court des affrontements ayant abouti au sursaut patriotique du 15 Mars 2003 ;
  • Doter la gendarmerie d’un budget tenant compte réellement de sa restructuration et de ses missions ;
  •  

    A moyen terme

  • Délocaliser l’école de la gendarmerie Nationale de Kolongo pour l’implanter par exemple au PK 22 route de Damara en vue d’augmenter sa capacité d’accueil tout en la dotant d’infrastructure nécessaire à une bonne formation des stagiaires.
  •  

    3.6 – Recommandation relative à la Police Centrafricaine

  • Considérant l’insuffisance et l’inadéquation des moyens humains, matériels de la Police Centrafricaine ;
  • Considérant la précarité des conditions de vie et de travail des Policiers ;
  • Considérant la montée du grand banditisme ;
  •  

    La Commission recommande :

  • De doter la Police en moyens humains et matériels les Unités Spécialisées (DSPJ-OCRB-CNS-DSP-OCLAD) ;
  • D’équiper le bureau national de la Police Criminelle (Interpol) en moyens de communications modernes ;
  • De réhabiliter le laboratoire scientifique et le fichier informatique de la Police Judiciaire ;
  • D’augmenter la capacité d’accueil de l’Ecole Nationale de Police et réouvrir le Centre de Formation de Baoro ;
  • De créer un Service de Santé de la Police Centrafricaine.
  •  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    LISTE DES MEMBRES DE LA COMMISSION N°3

    DEFENSE NATIONALE ET SECURITE

     

    Noms /Prénoms

    Entités

    Origines

     

    Président :Général Sylvestre Yangongo

    FACA

    Bangui

     

    Vice- Président : Côme Zoumara

    Présidence

    Bangui

     

    Rapporteur : Félicien Boussola

    Jeunesse

    Bangui

     

    Rapporteur Adjoint :Lt. Colonel Thierry Marie Metinkoe

    Gendarmerie

    Bangui

     

    Jeannot GOUGA III

    Primature

    Bangui

     

    Colonel Paul DIMASSI

    Présidence

    Bangui

     

    Colonel Mathieu LOGANGA

    Gendarmerie

    Bangui

     

    Commissaire Principal Laurent Touckia

    Police

    Bangui

     

    Commissaire Divisionnaire Lucien Molambo

    Police

    Bangui

     

    Joseph Vermond Tchendo

    MLPC

    Bangui

     

    Ali Bardé

    UMCA

    Bangui

     

    2ème classe Yolande Benga

    FACA

    Bangui

     

    Commandant Alain José Bemondombi

    FACA

    Bangui

     

    Général Timothée Malendoma

    FC- Ancien PM

    Bangui

     

    Abbé Yves Mana

    Eglise

    Bangui

     

    Adjt Bouzouesse

    FACA

    Bangui

     

    Hélène Kaïne

    OFCA

    Bangui

     

    Slt Justin Nambo Zouina

    Patriote

    Bangui

     

    Jean pierre Ngouguele

    FACA

    Bangui

     

    Slt Jerry Francis Pere

    FACA

    Bangui

     

    Didier Wangue

    CNP

    Bangui

     

    Jacques Dilaboye

    Maire

    Nana Bakassa

     

    Tolkan Dimasse

    Préfet

    Bamingui Bangoran

     

    Adamou Bawa

    Maire

    Baoro

     

    Gaston Feîdangamokoï

    Maire

    Boguila

     

    Colonel Samuel Gaïkouma

    Préfet

    Nana Gribizi

     

    Gabin Serge Nakombo

    Prefet

    Haute Kotto

     

    Jean Pierre Nazingar

    Maire

    Markounda

     

    Lazare Ngadandet

    Maire

    Bossangoa

     

    Gabin Gabriel Ouango

    Préfet

    Ouham Pende

     

    Jean louis Sasoui

    Maire

    Bilolo

     

    Albert Tromondji

    Préfet

    Lobaye

     

    Colonel Raymond paul Ndougou

    Préfet

    Vakaga

     

    Sylvestre Yangue

    Maire

    Koui

     

    Michel Galibassi

    Patriote

    Batangafo

     

    Souaïbou Amadou

    Minorités

    Baoro

     

    François Abakar

    Maire

    Ndélé

     

    Daouda Daous

    Maire

    Gamboula

     

    Boniface Koulassi

    Maire

    Bangassou

     

    Bernard Koumboyo

    Maire

    Bambouti

     

     

     

     

     

     

     

     

    PERSONNES RESSOURCES ET EXPERTS

     

    Général Aimé Kassa

    Secrétaire Général du Conseil Supérieur de la Défense Nationale

    Général Antoine Gambi

    Chef d’Etat Major des Armées

    Colonel Jérôme Allam

    Secrétaire Général de la Condition de Vie des Militaires

    Colonel Lazare Doko

    Chargé de Mission de la Défense auprès du Ministère des Affaires Etrangères

    Lt Colonel Abel Mélémokosso

    Directeur Général de la Gendarmerie Nationale

    Monsieur Ernest Latakpi

    Directeur Général de la Police Centrafricaine

    Monsieur Jerry Yakete-Kossi

    Directeur Général de la Douane

    Monsieur Dominique Ngouandakpa

    Directeur Général des Eaux et Forêts

    Matar Diop

    Expert BONUCA

    Colonel Maïga Sidi

    Expert BONUCA

    Harouna Dan Malam

    Expert PNUD

    Fabrice Boussalem

    Expert PNUD

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    II.2 – ECONOMIE ET FINANCES

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    I. DE L’INTRODUCTION ET DE LA METHODOLOGIE

     

    Conformément au décret n° 03.219 du 26 août 2003 portant création du Comité Préparatoire du Dialogue National, la commission Economie et Finances a eu pour mission de réfléchir sur les questions économiques et financières suivantes,  entre autres :

  • stratégie de développement économique, coopération au développement et financement du développement ;
  • protection du patrimoine et lutte contre la pauvreté ;
  • assainissement des Finances Publiques, lutte contre les détournements et la corruption ;
  • dette publique intérieure et extérieure ;
  • fiscalité et investissements ;
  • développement Rural (agriculture, élevage, apiculture, sériciculture, forêt, pêche, pisciculture, chasse et faune) ;
  • ressources minières, géologiques, hydrauliques et énergétiques ;
  • environnement, tourisme ;
  • secteur Privé (Industrie, Artisanat, PME/PMI) ;
  • accession des nationaux aux moyens de production ;
  • commerce Intérieur et Extérieur ;
  • institutions financières ;
  • aménagement du Territoire, habitat et urbanisme ;
  • infrastructures et équipement (transport, télécommunications, mass media…).
  • Les travaux de la Commission 4 Economie et Finances se sont déroulés du 16 au 25 septembre 2003.

    La commission était composée de 78 membres dont 8 femmes ( Liste en annexe).

    Le bureau était composé comme suit :

    Président : Joseph PINGAMA

    Vice-Président : Louis PAPENIAH

    Rapporteur : Lucien KINDA

    Rapporteur Adjoint : Maxime KAZAGUI

    A la suite des débats qui ont eu lieu sur l’étendue et la diversité des questions assignées à la commission n° 4 " économie et finances ", il a été décidé de scinder cette commission en deux sous-commissions.

  • Sous-commission Economie Générale et Secteurs Réels ;
  • Sous-commission Finances Publiques et Système Financier.
  • La méthodologie de travail adoptée pour les deux sous-commissions consistait à organiser le travail en plusieurs séquences :

     

     

  • exposé des Experts sur chaque thème ;
  • débats et analyses par les délégués ;
  • propositions de recommandations verbales et/ou écrites par les délégués ;
  • rédaction du draft du rapport et des propositions de recommandations ;
  • validation du draft du rapport par chaque sous-commission et validation du rapport final en plénière de la Commission.
  • Le présent rapport constitue la synthèse des constats relevant les forces et faiblesses de chaque domaine, suivie de quelques approches de solutions et stratégies devant faire partie des recommandations du Dialogue National.

     

    II. DES ASPECTS GENERAUX DE L’ECONOMIE ET DE LA CONTRIBUTION DES SECTEURS REELS

     

    II.1 DU PILOTAGE GENERAL DE L’ECONOMIE NATIONALE

    Depuis l’accession du pays à l’indépendance, se sont succédés des plans et des programmes économiques qui ont pour objectif LE DEVELOPPEMENT. Un développement vu aujourd’hui comme un processus par lequel la communauté nationale doit pouvoir assurer l’épanouissement intellectuel et culturel, la bonne santé et le bien-être social de ses membres en exploitant toutes les potentialités économiques et naturelles.

    Le développement doit donc être perçu globalement sous tous ses aspects. En effet, un pays qui réussit en terme de croissance du revenu devrait entreprendre des mesures nécessaires pour convertir l’accroissement de sa richesse en développement humain durable.

    De l’avis des experts, la corrélation entre la croissance économique et le développement humain ne devient manifeste que sur une longue période.

    CONSTATS

    L’absence de croissance économique en Centrafrique pendant les 27 dernières années (en moyenne –1,6% entre 1975 et 2003) a des conséquences désastreuses sur le développement humain.

    Tous les indicateurs économiques et sociaux démontrent une mauvaise performance générale de l’économie centrafricaine et une dégradation des conditions de vie des populations. Le pays est aujourd’hui classé parmi les 10 pays les plus pauvres au monde en dépit d’immenses ressources naturelles dont il dispose. Même si certains facteurs comme l’enclavement et l’étroitesse du marché intérieur constituent des tendances lourdes qui ont eu un impact négatif sur le processus du développement, de graves problèmes de gouvernance et les crises militaro-politiques récurrentes qui en résultent, apparaissent comme les causes fondamentales des contre-performances enregistrées et de l’interruption des relations avec les principaux partenaires au développement.

    Depuis l’indépendance, différents plans et programmes économiques ont été conçus et mis en œuvre par des gouvernements successifs. Les résultats décevants obtenus montrent entre autres facteurs :

  • l’absence d’une vision stratégique pour lutter contre la pauvreté et jeter les bases d’un développement humain durable ;
  • l’insuffisante crédibilité des autorités de l’Etat et la faiblesse de leur capacité à négocier avec les partenaires au développement en vue de mobiliser les ressources extérieures nécessaires ;
  • la faiblesse de l’autorité de l’Etat, le laxisme et la démission devant certaines responsabilités qui entraînent l’impunité, l’abandon de certaines régions du pays et de certaines ressources aux mains des prédateurs qui ne respectent pas les lois.
  •  

    RECOMMANDATIONS

    Recommandations Fortes

    - Réorganiser et renforcer les capacités techniques et institutionnelles du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération Internationale, pour les études et le recueil des données statistiques fiables en vue de l’élaboration, la coordination des plans et programmes économiques et la mobilisation effective des ressources nécessaires au développement de l’économie nationale ;

    - Réorganiser et renforcer les capacités techniques et institutionnelles des ministères en charge effective de l’économie nationale pour une bonne mise en œuvre des politiques économiques et des programmes sectoriels (ministère de Finances, ministère de l’Agriculture, ministère des Eaux et Forêts, ministère des Mines, ministère du Tourisme, ministère du Commerce et de l’Industrie) ;

    - Restaurer l’autorité de l’Etat en mettant particulièrement en œuvre des mesures économiques pour l’aménagement du territoire en valorisant les ressources locales tant humaines que naturelles ;

    - Entreprendre la relecture du Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté en vue de prendre en compte les nouvelles préoccupations dont entre autres, la restructuration du milieu rural ;

    - Elaborer un programme d’urgence en accord avec les institutions de Bretton Woods dans le cadre d’une stratégie de sortie de crise et organiser une table ronde des bailleurs de fonds amis de la RCA ;

    - Concevoir et mettre en œuvre une stratégie résolument ambitieuse tenant compte de nos avantages comparatifs, basée sur la diversification de l’Agriculture, sa modernisation, la promotion du secteur privé national et de l’Investissement Direct Etranger (I.D.E.).

     

    II.2 DE LA CONTRIBUTION DES SECTEURS REELS A L’ECONOMIE

    NATIONALE

    L’un des facteurs déterminants sur lequel repose le processus qui mène de la croissance économique au développement humain est la dynamique des activités économiques et les revenus distribués.

    L’économie centrafricaine se caractérise essentiellement par la prédominance du secteur primaire (agriculture, élevage, forêt, chasse, pêche, etc.) qui représente environ 55% du PIB. Il va sans dire que l’impact de ce secteur reste très important sur l’économie nationale.

    Le secteur secondaire qui représente 15% a un potentiel important de développement si l’on prend en compte l’importance de nos richesses minières.

    Enfin, le secteur tertiaire qui contribue au PIB à hauteur de 30% présente lui aussi un potentiel non négligeable de développement si l’économie nationale arrive à s’intégrer harmonieusement dans une dynamique régionale.

    II.2.1 L’Agriculture

    La première politique agricole connue de la RCA date de 1946. Cette politique qui est restée en vigueur jusqu’au début des années 80 avait privilégié les cultures de rente telles le coton, le café et le tabac. Ce n’est qu’après la grande sécheresse de 1983 qu’on a réellement assisté au développement des cultures vivrières.

    La priorité de la politique agricole demeure toujours la même : privilège est donné aux cultures de rente. Mais le Pays est confronté de nos jours à trois problèmes cruciaux notamment :

    • L’inexistence d’une politique cohérente et de structures d’appui réel à ces cultures ;
    • La faible compétitivité de ces produits agricoles de rente ;
    • La détérioration des termes de l’échange.
    • Face à ce problème se pose une question essentielle à savoir : faut-il continuer à pratiquer les mêmes cultures de rente en dépit des facteurs négatifs évoqués plus haut ou bien procéder à d’autres choix stratégiques et de politique agricole en privilégiant ce que l’on appelle les nouveaux pôles de croissance constitués par exemple de produits vivriers, de produits agricoles à forte valeur ajoutée et des produits dérivés comme la gomme arabique ?

      En dépit de ses énormes potentialités dont regorge la RCA, elle n’arrive pas à assurer le minimum de bien-être à ses populations et toutes les bonnes initiatives et structures existantes ont disparu. Une analyse-diagnostic du secteur agricole a été faite et se caractérise par :

    • L’absence d’une politique agricole soutenue et d’un manque de suivi ;
    • L’absence de centres de recherche et de structures d’encadrement de planteurs ;
    • La disparition des organisations rurales paysannes (GIR, GIP, JPN, OIC etc.) ;
    • L’absence de circuits de commercialisation ;
    • La dégradation très avancée de nos routes et pistes rurales ;
    • Le vieillissement de la population active en milieu rural ;
    • La mauvaise gestion des redevances du café et du fonds de compensation Stabex.
    • En effet, la production nationale de café n’a jamais atteint 25.000 tonnes. Pourtant, le café centrafricain est réputé pour sa qualité sur le marché international, ce qui constitue un acquis.

      La commission suggère que la culture du café ne soit pas abandonnée, mais que l’Etat s’implique davantage dans l’encadrement, en privilégiant la transformation locale. Malgré les tendances à la baisse des cours, cette culture reste une source importante de revenu pour les planteurs. C’est pourquoi l’Etat devrait optimiser l’utilisation des ressources provenant des redevances du café ainsi que les fonds de compensation Stabex au profit de l’appui au secteur.

      La culture du tabac, jadis pratiquée dans le sud-est (Zémio) est confrontée à d’énormes difficultés liées surtout aux problèmes d’infrastructures et du retrait des principaux partenaires. Sa relance appuyée par des petites unités industrielles, peut contribuer à la réduction de la pauvreté dans les zones de culture.

      Le coton quant à lui se trouve confronté au problème d’enlèvement des mains des producteurs et la mauvaise gestion de la société SOCOCA. Les dernières campagnes (2001- 2002) n’ont pas été menées à leur terme. La liquidation inachevée de la SOCOCA crée un mécontentement chez les planteurs tandis que la reprise des unités de production par SOCADETEX n’est pas effective. Cette situation fait peser des risques sur les prochaines campagnes.

      Des débats qui ont suivi, on retiendra :

    • La responsabilité des décideurs politiques dans la dégradation de notre agriculture ;
    • La pratique des techniques culturales surannées peu incitatives pour les jeunes ;
    • L’absence de crédit agricole et de banque de développement agricole ;
    • L’absence d’une petite industrialisation et des opérateurs économiques dans les grands fora ;
    • L’absence d’information et de communication ;
    • Les pesanteurs socioculturelles néfastes au développement de l’agriculture ;
    • La mauvaise utilisation des cadres de l’Agriculture par le Ministère concerné.
    •  

       

       

       

       

       

       

      RECOMMANDATIONS :

      Recommandations Fortes

      • relancer et redynamiser le secteur de l’Agriculture en RCA pour en faire le véritable fer de lance du développement ;
      • diversifier les cultures pour ne pas se focaliser sur les cultures de rente, en privilégiant les cultures vivrières (manioc, céréales, piments, poivre, sériciculture, etc.).
      • A Court Terme

      • promouvoir des produits agricoles à forte valeur ajoutée ;
      • envisager une politique d’encadrement des jeunes ruraux en réhabilitant par exemple les GIR, GIP, JPN, OIC ;
      • finaliser la liquidation de la SOCOCA tout en réhabilitant les usines d’égrenage avec la nouvelle société ;
      • liquider les arriérés des campagnes et prendre toutes les mesures pour collecter le Coton chez les paysans.
      • A Moyen Terme

      • jeter les bases d’une petite industrialisation pour la transformation des produits agricoles ;
      • envisager le retour de certains partenaires pour la coopération agricole et pour la formation ;
      • réhabiliter les pistes rurales ;
      • exporter du café biologique et d’autres produits agricoles biologiques.
      • II.2.2 - L’Elevage

        L’élevage figure parmi les priorités de la politique économique des différents gouvernements. Mais, quoique structuré et organisé, il demeure peu performant car le pays reste encore tributaire de l’extérieur en produits laitiers et en bétail sur pied.

        Les constats relevés au niveau du secteur sont les suivants :

    • l’archaïsme des techniques  de production ;
    • le manque de visibilité globale et surtout d’orientation et d’une stratégie clairement définie ;
    • l’insécurité engendrée par le phénomène des coupeurs de route (Zaraguina) ;
    • les pathologies liées au climat humide et chaud par exemple la trypanosomiase et laemo parasitose ;
    • la faiblesse de l’appui institutionnel et la mauvaise organisation des circuits de commercialisation ;
    • l’absence de contrôle du flux de bétail à travers les frontières et la sortie frauduleuse de bétail aux frontières ;
    • le non-respect des zones cynégétiques par les éleveurs du fait de la perte de l’autorité de l’Etat et la pratique de la transhumance sauvage ;
    • les abattages clandestins ;
    • les difficultés d’approvisionnement en produits vétérinaires ;
    • la dépendance de l’extérieur pour la production des poussins et le coût de production des volailles très élevé du fait par exemple de la faiblesse de production locale du maïs pour nourrir les poulets ;
    • la trop forte ingérence du politique dans le secteur de l’élevage ;
    • les tracasseries policières, administratives et militaires (spoliations) ;
    • la déliquescence de la SEGA qui ne répond plus aux normes suite à la mauvaise gestion ;
    • l’inexistence d’une politique de commercialisation des produits de l’élevage ;
    • la création anarchique des associations dans la filière ;
    • la focalisation des efforts dans l’élevage de gros bétail au détriment de l’élevage à cycle court.
    • Fort de ces constats, les Délégués ont formulé un certain nombre de propositions de recommandations :

      Recommandations Fortes

    • Redynamiser la filière de l’élevage en RCA et la moderniser
    • en mettant en place une véritable politique du secteur ;

    • Dépolitiser le secteur de l’élevage ;
    • Procéder à l’Audit de la FNEC (Fédération Nationale des Eleveurs Centrafricains).
    • Court Terme

    • Lutter efficacement contre les maladies et promouvoir des races résistantes, les trypanotolérants (Baoulé et Ndama …) ;
    • Rétablir l’autorité de l’Etat dans le secteur ;
    • Amorcer le processus de conditionnement et de commercialisation des produits de l’élevage vers la sous-région et l’extérieur ;
    • Réprimer l’abattage clandestin ;
    • Créer des espaces de pacage et gérer rationnellement les parcours ;
    • Relancer la Chambre d’Agriculture et de l’Elevage et créer des maisons rurales et paysannes ;
    • Renforcer les mécanismes de contrôle du flux de bétail aux frontières tout en encourageant l’exportation ;
    • Réglementer la création des associations dans la filière ;
    • Promouvoir une politique d’élevage à cycle court périurbain
    • (lapin, volaille, porc, cibissi…).

      Moyen Terme

    • Promouvoir d’autres produits dérivés de l’élevage (miel, cire, etc.) ;
    • Promouvoir une politique d’insertion, de sécurisation et de sédentarisation des Peuhls ;
    • Promouvoir la mise en place d’une écloserie et restructurer la station piscicole de Landja ;
    • Saisir de manière très active les quelques avantages de la RCA dans l’exportation des produits biologiques sur le marché européen ;
    • Organiser le circuit de commercialisation des produits de l’élevage y compris par la réduction des intermédiaires et l’introduction de la vente ;
    • Promouvoir la sériciculture et l’apiculture comme activités génératrices de revenus.
    • Long Terme

    • Rétablir et/ou renforcer les relations avec certains pays partenaires ;
    • Procéder à des améliorations génétiques.
    •  

      II.2.3 - Forêt, Faune, Eau, Pêche, Pisciculture

      La commission, en discutant de ces secteurs importants de l’économie a jugé nécessaire de prendre à son compte les résultats et recommandations des récents Etats Généraux et de les enrichir .

      Dans leurs interventions, les délégués ont formulé les recommandations suivantes pour compléter celles des Etats Généraux :

      Recommandation Forte

    • Appliquer strictement les lois et règlements en vigueur.
    • Court Terme

    • Prendre des mesures énergiques pour protéger le patrimoine national ;
    • Mettre en oeuvre la politique de décentralisation en vue de permettre à chaque région de valoriser et promouvoir ses potentialités ;
    • Réprimer sévèrement l’abattage anarchique des arbres par les sociétés forestières ;
    • Impliquer les autorités locales dans la vérification de l’observation des cahiers de charges ;
    • Que l’Etat utilise la taxe collectée par le fonds forestier en vue du reboisement effectif ;
    • Faire obligation aux sociétés forestières d’utiliser les chutes de bois pour les besoins des communautés sur leur lieu d’implantation.
    • Moyen Terme

    • Réhabiliter les parcs zoologiques ;
    • Créer des bases militaires au nord, et au sud-est pour lutter contre le braconnage afin de protéger nos espèces.
    • II.2.4 - Les Mines

      La commission a jugé nécessaire de reprendre à son compte les résultats et recommandations des récents Etats Généraux du secteur minier et de les enrichir .

      Avant de procéder à la formulation de leurs propositions de résolutions, les délégués ont successivement insisté sur les points suivants :

    • L’Inexistence d’une politique minière adaptée ;
    • La Faiblesse de la capacité de négociation du département ;
    • - L’Exploitation insuffisante du sous-sol riche ;

    • Le caractère artisanal de l’exploitation minière ;
    • La faible mise en valeur du vaste potentiel du pays en or, potentiel auquel ne s’intéressent presque pas les Bureaux d’achat de la place ;
    • La faible participation des Centrafricains au secteur minier ;
    • Le développement de la fraude et de la contrebande ;
    • L’Insuffisance de la recherche dans ce secteur ;
    • La Porosité des frontières et l’insécurité ;
    • L’inexistence d’un contrôle effectif de la circulation et de la présence des étrangers en zones minières .
    • Des débats et interventions, il est ressorti les recommandations complémentaires suivantes :

      Recommandation Forte

    • Appliquer effectivement dans les meilleurs délais les recommandations des Etats Généraux du secteur minier ainsi que les lois et règlements en vigueur ;
    • Lutter vigoureusement contre la fraude et la contrebande ;
    • Utiliser systématiquement un pourcentage du Fonds de Promotion Minière ( CASDOR) pour assister les exploitants miniers.
    • A Court Terme

    • Faire une large diffusion du code minier centrafricain ;
    • Mettre en œuvre un vaste contrôle de la circulation des étrangers dans les zones minières et recenser leur présence ;
    • Assurer le suivi et le contrôle effectif du secteur minier, notamment dans l’Ouest du pays (précisément les sous préfectures de Abba et de Amadagaza) ;
    • Revoir la tarification des patentes en faveur des collecteurs centrafricains ;
    • Demander à l’Etat de s’engager à mettre en valeur le potentiel en or du pays ;
    • Prendre des mesures pour faire payer les patentes sur place dans les régions minières.
    • A Moyen et Long Terme

    • Mettre en valeur les minerais existants autres que le diamant et l’or à savoir le calcaire (ciment) de Bobassa, le fer de Bogoin, le quartz de Sibut et l’uranium de Bakouma ;
    • Mettre en place une banque minière.
    •  

      II.2.5 - Energie, Hydrocarbures et hydraulique

      Les débats et discussions menés sur ces secteurs ont mis en exergue un contexte particulièrement difficile. En effet, les constats ont mis en évidence :

    • l’absence d’un cadre national de politique énergétique ;
    • le manque de conception d’une politique d’électrification des zones rurales capable de soutenir le développement du monde rural ;
    • la très faible couverture des besoins énergétiques de la population centrafricaine ;
    • la dépendance totale du pays en alimentation en hydrocarbures ;
    • l’absence d’un code de l’électricité capable de protéger les utilisateurs et de développer le secteur de l’électricité ;
    • le risque majeur et imminent de coupure prolongée d’électricité sur tout le territoire du fait de la vétusté prononcée des équipements ;
    • l’incapacité de l’ENERCA à couvrir les besoins nationaux ;
    • la gestion scabreuse du patrimoine national qu’est l’ENERCA ;
    • l’incapacité de la SODECA à couvrir les besoins nationaux ;
    • la gestion scabreuse du patrimoine national qu’est la SODECA, gestion qui met à risque la santé de la population toute entière ;
    • le coût très élevé du carburant à la pompe ainsi que du carburant avion, ce qui contrarie toute politique de désenclavement, d’incitation à l’implantation des compagnies aériennes, et sape toute stratégie d’industrialisation ;
    • le manque d’une politique d’émulation afin de créer de la compétition dans l’approvisionnement en hydrocarbures ;
    • l’absence de lisibilité et de suivi du projet de prospection, d’exploration et d’exploitation du pétrole centrafricain, doublé d’un manque de courage politique ;
    • l’absence d’une politique de l’eau (pas de code de l’eau) ;
    • l’ incapacité du pays à satisfaire les besoins en eau potable des populations ( seulement 34% en milieu rural) ;
    • le détournement des financements et équipements de leurs objectifs initiaux dans le domaine hydraulique.
    •  

      Sur la base de ces constats, les commissaires ont formulé un certain nombre de propositions de recommandations ainsi libellées :

      Recommandation Forte

    • Prendre des mesures d’urgence avec les partenaires au développement en vue d’éviter la rupture imminente généralisée de l’électricité.
    • A Court Terme

    • Poursuivre la libéralisation du secteur des hydrocarbures en revoyant les clauses de monopole inclues dans la convention SOGAL/ TOTAL et RCA ;
    • Restructurer et re dynamiser l’ENERCA et l’astreindre à respecter les droits des consommateurs
    • A Moyen Terme

    • Poursuivre les recherches de partenariat pour l’exploitation du pétrole centrafricain par la réactivation des contrats existants ;
    • Diversifier les sources d’énergie renouvelables (briquettes de sciures, énergie éolienne et solaire) ;
    • Clarifier la lettre de mission de l’ENERCA afin de libéraliser les activités de production et de transport de l’énergie ;
    • Entreprendre les négociations afin de mettre en fonction dans les meilleurs délais à leur pleine capacité, les turbines du barrage de Mobaye en collaboration avec le gouvernement congolais ;
    • Entreprendre la construction des mini barrages et micro centrales dans toutes les provinces afin de décentraliser l’alimentation du pays en électricité ;
    • Réhabiliter les dépôts de Bambari et de Salo et augmenter le nombre de dépôts stratégiques en hydrocarbures ;
    • Développer les forages pour accroître l’accessibilité des populations à l’eau potable.
    •  

      II.2.6 - Commerce, Industrie PME/PMI et Initiatives Privées

      Le secteur du commerce, de l’industrie et des PME/PMI a fait l’objet d’un débat riche dont il ressort les constats suivants :

    • l’absence d’un code de commerce ;
    • l’emprise des non-nationaux sur le secteur commercial favorisé par la corruption du gouvernement et des agents de l’Etat confirmée par la célèbre expression "  Le gouvernement est dans notre poche " ;
    • l’absence d’une véritable politique de promotion de l’initiative privée ;
    • la destruction de la plupart des structures économiques du Pays lors des derniers évènements ;
    • l’échec patent du programme de départ volontaire assisté (D.V.A) et ses conséquences sociales négatives ;
    • l’inexistence d’une culture d’entreprise et de l’esprit d’émulation ;
    • la faiblesse structurelle du commerce extérieur ;
    • la fiscalité peu incitative ;
    • les coûts des facteurs de production trop élevés ;
    • l’inadéquation formation-emploi aux besoins des entreprises ;
    • l’établissement de sociétés de façades, sociétés écrans, rétrocession des licences etc. ;
    • le cumul des professions de grossistes et de détaillants ;
    • la non tenue des livres comptables par certaines catégories d’opérateurs économiques rendant ainsi difficile les contrôles.
    • la trop grande importance du secteur informel dans le pays ;
    • les pratiques anti-concurrentielles et monopolistiques ;
    • l’inexistence d’un cadre réglementaire incitant les opérateurs à réaliser des investissements complémentaires par exemple dans l’immobilier ;
    • l’absence d’intérêt des pouvoirs publics pour le secteur réel qu’est la culture .
    •  

      RECOMMANDATIONS :

      Recommandations Fortes

    • Appliquer strictement les textes existants dans ce secteur et plus
    • particulièrement ceux relatifs à la tenue d’une comptabilité saine ;

    • Promouvoir une véritable politique de développement des PME/PMI et d’accès des nationaux au secteur privé ;
    • Mettre en œuvre une stratégie cohérente de développement basée sur des zones franches aéroportuaires et une fiscalité attrayante en exploitant notre continentalité et nos avantages comparatifs ;
    • Asseoir une politique soutenue de promotion des exportations ;
    • Créer un cadre légal et réglementaire adapté
    • Mettre en œuvre une stratégie d’assistance et d’encouragement aux entreprises, victimes des casses lors des derniers évènements
    • Prendre des mesures énergiques soient prises afin de mettre fin aux pratiques de corruption des membres du gouvernements et autres agents de l’Etat ayant pour conséquence l’humiliante expression " Le Gouvernement est dans notre Poche ".
    • A Court Terme

    • Créer un guichet unique à la Chambre de Commerce ;
    • Réorganiser la commission des marchés publics en accordant dans la mesure du possible la priorité aux PME/PMI nationales et en renforçant le contrôle ;
    • Promouvoir l’industrie cinématographique ;
    • Promouvoir le secteur privé, créateur de richesses ;
    • Re dynamiser la Chambre de Commerce en respectant les engagements de l’Etat relativement au reversement des centimes additionnels ;
    • Différencier l’exercice du commerce de gros et de détail
    • Prendre des mesures réprimant les pratiques anti-concurrentielles et monopolistiques ;
    • Prendre des mesures pour résoudre définitivement la question des arriérés des bénéficiaires du Programme DVA (Départ Volontaire Assisté).
    • A Moyen Terme

    • Réhabiliter ou créer des structures d’encadrement et du financement du commerce et des PME/PMI ;
    • Créer un organisme de promotion des investissements ;
    • Promouvoir les entreprises culturelles par une politique d’incitation fiscale, la création d’un fonds d’appui, la budgétisation des manifestations de dimension nationale et internationale et la réhabilitation du BUCADA (Bureau Centrafricain des Droits d’Auteurs).
    • Par ailleurs, d’autres propositions visant à améliorer la performance institutionnelle d’appui à ce secteur ont été faites  à savoir:

      A Court Terme

    • Renforcer la capacité de négociation du gouvernement auprès du FED (Fonds Européen du Développement) et autres bailleurs de fonds , investisseurs étrangers et grands groupes internationaux en utilisant le cas échéant, des consultants nationaux reconnus et compétents ;
    • Adopter une loi pour la protection des structures commerciales et industrielles contre les pillages, dégradations et vols.
    •  

       

      II.2.7 - Tourisme et Artisanat

      La Commission a relevé que le tourisme et l’artisanat centrafricains peuvent être considérés comme des secteurs porteurs de notre économie nationale. Il conviendrait pour le gouvernement de concevoir et mettre en œuvre une véritable politique de développement du tourisme en Centrafrique.

      Les constats et les recommandations qui suivent s’appuient sur le Plan de Développement du Tourisme (PDDT), élaboré de 1998 à 1999 .

       

       

       

       

      Recommandations Fortes

    • Promouvoir l’éco - tourisme et la bio-diversité qui sont des atouts pour la RCA ;
    • Mettre en place un cadre de politique de développement de l’artisanat.
    • A Court Terme

    • Réhabiliter l’office du tourisme ;
    • Sécuriser le pays en vue de la promotion du tourisme ;
    • Concevoir et entreprendre une vaste campagne de promotion de la destination Centrafrique ;
    • Renforcer les sites touristiques existants et en créer d’autres ;
    • Prendre des mesures pour attirer l’attention des mairies sur leur obligation d’enrayer l’insalubrité dans les villes ;
    • Promouvoir une nouvelle perception du touriste ou du visiteur étranger afin d’améliorer la qualité de l’accueil à l’arrivée en RCA.
    • A Moyen Terme

    • Former et regrouper les artisans ;
    • Mettre en valeur et promouvoir les produits artisanaux à travers les foires et manifestations commerciales ;
    • Lancer des campagnes de sensibilisation des citoyens sur la nécessité d’une saine gestion de l’environnement, facteur du développement du tourisme, du bien-être et précieux legs pour les générations futures.
    •  

      II.2.8 - Les Infrastructures et équipements

      a) Les Mass Media :

      La commission a mis en évidence :

    • La vétusté des Infrastructures ;
    • Le manque de production audio visuelle nationale ;
    • L’absence d’une politique de formation ;
    • L’inadaptation des programmes à la préoccupation du développement ;
    • La faible couverture du territoire par les média ;
    • Le manque de volonté politique en vue de faire des média un véritable outil du développement ;
    • L’absence de véritables entreprises dans le secteur de la presse écrite.
    •  

      Recommandations

      Recommandation Forte

    • Mettre en œuvre le Plan National de Communication pour le Développement (PNCD) en le soumettant aux bailleurs de fonds avec l’appui des partenaires au développement ;
    • Réaménager les programmes de la radio et de la télévision en accordant la priorité aux émissions relatives au développement ainsi que les émissions éducatives et de civisme.
    •  

      A Court Terme

    • Inciter les opérateurs économiques à s’intéresser à la presse écrite ;
    • Libéraliser le secteur de l’audio visuel.
    •  

      A Moyen Terme

    • Etendre, dans les meilleurs délais, la couverture de la radio et de la télévision à tout le territoire national ;
    • Créer une filière de formation en communication à l’université de Bangui.
    •  

      b) Les Télécommunications

      Des constats:

  • la couverture nationale reste insuffisante ;
  • le téléphone reste concentré à Bangui alors que les zones rurales sont totalement isolées ;
  • dans les zones où le téléphone existe, les équipements sont soit insuffisants, soit obsolètes ;
  • les produits des télécommunications restent encore chers par rapport aux autres pays africains ;
  • l’inopérationalité de l’Autorité de Régulation ;
  • la situation déliquescente de l’Exploitant Public, la SOCATEL.
  •  

     

     

     

     

     

     

    Recommandations fortes 

  • Accroître l’offre de services téléphoniques et faciliter l’accès aux services des télécommunications au plus grand nombre d’usagers, en particulier en zones rurales ;
  • Développer un réseau national de télécommunications fiables et connecté aux autoroutes de l’information ;
  • Promouvoir les télécommunications comme secteur économique essentiel à l’essor d’une économie compétitive, ouverte au monde où le secteur des Services représente une partie importante du PIB.
  • A court terme 

  • Refonte du cadre législatif et réglementaire du secteur des télécommunications solide et transparente (dont opérabilité de l’Autorité de Régulation) ;
  • Séparation effective des activités de régulation et de celle d’exploitation sectorielle ;
  • Ouverture du capital de la SOCATEL, opérateur historique, à un investissement stratégique par voix d’appel d’offres transparent.
  • A moyen terme 

  • Libération des marchés des télécommunications, notamment les Services dits à valeur ajoutée, leur ouverture à une concurrence croissante et la promotion de la participation et de l’investissement privé dans ce secteur.
  • Réalisation d’une meilleure couverture en Service des télécommunications .
  • c) Les Postes

    Des constats :

  • Situation commerciale particulièrement défavorable et la dégradation se poursuit ;
  •  Exploitation déficitaire, paralysée par des défaillances techniques et organisationnelles ;
  • Situation financière catastrophique et crise aiguë de trésorerie qui entraîne le blocage progressif de l’activité ;
  • Perte totale de crédibilité dans les activités de la Caisse Nationale d’Epargne et des Comptes Courants Postaux ;
  •  

     

     

     

     

     

     

     

    Recommandations fortes :

  • Réhabilitation de la Poste qui représente un support essentiel pour :
    • La maîtrise de la masse salariale par l’utilisation des chèques Postaux ;
    • L’amélioration de la productivité des Fonctionnaires et Agents de l’Etat en les maintenant en province ;
    • L’utilisation des mandats pour lutter contre le phénomène des coupeurs de route ;
    • La collecte de l’épargne populaire pour l’utilisation de la Caisse Nationale d’Epargne.
    • A court terme 

  • Restructuration du secteur postal ;
  • Recherche de source de financement pour le plan social indispensable à la restructuration ;
  • Subvention raisonnable de l’Etat étalée sur trois (03) ans pour le redémarrage des activités.
  • Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
  • NTIC)

    Des constat :

  • Retard en matière de développement et d’utilisation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ;
  • Inexistence d’un plan National de Développement dans infrastructures de l’information et de la communication.
  • Recommandations fortes :

  • Formulation d’un programme national de développement du secteur des Technologies et de l’Information et de la Communication.
  • A court terme:

  • Etude sectorielle portant sur :
    • La détermination des groupes cibles et les bénéficiaires ;
    • L’analyse des problèmes spécifiques.

  • Elaboration des grands axes de stratégies sectorielles (Education, Santé, Gouvernance, Commerce, etc.) ;
  • Séminaire national de restitution et de validation de l’étude.
  • A moyen terme 

  • Création d’un Observatoire National des Technologies de l’Information et de la Communication auprès du Gouvernement.
  • e) Les Transports

    Le diagnostic sur le secteur transport (aérien, routier, fluvial et ferroviaire) a été fait et a permis de mettre en exergue beaucoup de faiblesses .

    CONSTATS :

    • l’absence d’une politique de transport urbain et interurbain de personnes ;
    • l’enclavement extérieur et intérieur ;
    • l’absence d’entretien des routes ;
    • la mauvaise gestion des moyens affectés à l’entretien des routes et pistes ;
    • la crise de gestion de l’ACCF/SOCATRAF, les malversations financières ainsi que les licenciements abusifs ;
    • la mauvaise gestion de la taxe aéroportuaire ;
    • l’ingérence intempestive des personnalités politiques, administratives ainsi que des forces de sécurité basées à l’aéroport, dans la perception et la gestion des taxes et redevances aéronautiques ;
    • - la faiblesse de la desserte aérienne ;

    • la crise de gestion et la dilapidation des ressources par le fonds routier ;
    • les tracasseries policières , rackets des transporteurs et érection de barrières illicites ;
    • le non-respect du code de la route : non-détention des permis de conduire, véhicules non assurés causes d’insécurité routière ;
    • la multiplication des cas d’accidents mortels particulièrement le cas du tournant de Kassongo ( Route de Boali) 0.
    • RECOMMANDATIONS 

      Recommandations Fortes

    • Promouvoir une politique saine de transport urbain et interurbain de personnes ;
    • Résoudre d’urgence la crise de gestion du patrimoine national qu’est l’ACCF/SOCATRAF,les malversations financières, les questions de licenciement et assainir le transport fluvial privé Bangui-mobaye.
    • Court Terme

    • Réactualiser et signer des nouveaux accords de desserte aérienne avec différentes compagnies ;
    • Rationaliser le secteur du transport multimodal ;
    • Appliquer rigoureusement les réglementations nationales et internationales en matière de taxes et redevances aéronautiques ;
    • Encourager les opérateurs privés à prendre des participations dans le projet de création de la compagnie Air CEMAC ;
    • Prendre des mesures énergiques contre les tracasseries policières et administratives et autres rackets ainsi que l’érection des barrières illicites ;
    • Prendre des mesures protectrices aux fins de limiter les cas d’accidents surtout dans le cas du tournant de Kassongo ( Route de Boali) ;
    • Revoir les modalités de recouvrement des infractions routières par l’utilisation entre autre de quittanciers ;
    • Revoir la possibilité de la réhabilitation du Conseil Centrafricain des
    • Chargeurs fermé pour des raisons de mauvaise gestion ;

    • Appliquer strictement les textes relatifs à la sécurité routière en réprimant plus sévèrement les infractions en mettant en place des brigades mixtes de contrôle effectivement opérationnelles.
    •  

      A Moyen et Long Terme

    • Réhabiliter et entretenir des pistes rurales
    • Doter le pays d’un second aéroport international
    • II.2.9 L’Habitat et l’Urbanisme

      Les débats relatifs au secteur de l’habitat et de l’urbanisme ont particulièrement mis en évidence le recul de l’autorité de l’Etat et le caractère inadapté des habitations en Centrafrique.

      CONSTATS :

    • l’absence d’une politique adéquate d’habitat et d’urbanisme ;
    • la destruction récurrente des biens publics et privés ;
    • le bradage des édifices et immeubles de l’Etat et la mauvaise gestion des loyers et revenus ;
    • l’inexistence d’une réelle politique de promotion industrielle et de l’habitat en utilisant des matériaux locaux ;
    • l’inexistence d’un code immobilier en Centrafrique ;
    • l’absence d’une Banque de l’Habitat ;
    • l’inexistence d’une politique de l’espace vert ;
    • les constructions anarchiques occasionnant des problèmes d’assainissement et d’accès.
    • RECOMMANDATIONS FORTES

    • Mettre en place une politique de l’habitat et d’urbanisation
    • Faire la lumière sur les logements et édifices appartenant à l’OCSS et exiger le paiement des loyers.
    •  

      A Court Terme

    • Exécuter le plan directeur de l’urbanisation ;
    • Promouvoir une politique immobilière faisant partie des cahiers des charges des sociétés minières, forestières et industrielles ;
    • Promouvoir et aménager des espaces verts et des équipements sociaux.
    • A Moyen terme

    • Elaborer un code immobilier ;
    • Créer une banque de l’habitat ;
    • Promouvoir l’habitat avec les matériaux locaux.
    • II.2.10 - Les ONG

      Cette question a permis un large débat orienté sur la place que les ONG occupent dans le processus de développement d’un pays comme la RCA et surtout, le rôle de courroie de transmission auprès des communautés rurales.

       

       

      CONSTATS :

    • l’inexistence d’une véritable politique d’organisation, de formation et d’encadrement des ONG ;
    • l’insuffisante capacité dans la gestion des programmes et de management au sein des ONG ;
    • les pratiques indélicates dans la gestions des ressources financières et matérielles obtenues ;
    • l’insuffisance de coopération entre les ONG étrangères et locales ;
    • l’appui insuffisant des partenaires au développement à ces organisations.
    • RECOMMANDATIONS :

      A Court terme

      - Organiser les états généraux des ONG ;

    • Mettre en place un cadre permanent de concertation ONG / Gouvernement / Partenaires au développement ;
    • Renforcer les structures d’appui (formation, encadrement, suivi…) ;
    • Renforcer les contrôles des fonds publics gérés par les ONG.
    •  

      III- FINANCES PUBLIQUES ET SYSTEME FINANCIER CENTRAFRICAIN

      L’action et les dépenses de l’Etat à travers une saine gestion des finances publiques constituent également l’autre facteur déterminant dans le processus qui mène de la croissance au développement humain.

      La bonne gestion de l’Economie Réelle et les Finances Publiques contribuent à la dynamique du système financier.

      la commission a abordé les points suivants :

    • Finances Publiques
    • Système Financier
    • Dettes Publiques
    • Divers
    • III.1.1 Finances Publiques

      Ce premier thème porte essentiellement sur les problèmes :

  • de ressources financières de l’Etat à travers les activités des Régies financières (Douanes, Impôts et Trésor) ;
  • de dépenses publiques ;
  • de la préparation et de l’exécution du budget ;
  • du contrôle a priori et a posteriori du budget de l’Etat.
  • Les différentes interventions des participants suite à cet exposé technique laissent apparaître un diagnostic général de graves problèmes structurels auxquels il convient de trouver des mesures d’assainissement.

     

    CONSTATS :

  • l’insuffisance notoire des recettes budgétaires ;
  • la mauvaise gestion des dépenses publiques ;
  • la faiblesse des contrôles internes et externes ;
  • les déficits budgétaires chroniques sur la base engagements et sur la base caisse ;
  • le manque de personnel qualifié dans les services financiers ;
  • les équipements de travail insuffisants et inappropriés ;
  • la non application des rapports par les chefs de département
  • la corruption rampante, les détournements et complicité de détournements des
  • deniers publics qui demeurent souvent impunis

    L’insuffisance des recettes est confirmée par le faible taux de prélèvement fiscal en République Centrafricaine ne dépassant pas en moyenne 9% du PIB, nettement inférieur au taux de 14% dans la zone CEMAC et le faible taux de recouvrement d’environ 70% en moyenne. Il va sans dire que ces maigres ressources ne peuvent couvrir l’intégralité des dépenses publiques prioritaires. De plus en raison de la déficience des statistiques adéquates, les prévisions budgétaires sont très peu fiables. Les participants ont relevé que, depuis des années, la RCA ne gère que des budgets irréalistes avec comme conséquence des déficits chroniques ; ce qui est paradoxal par rapport aux diverses potentialités exploitées.

    La tendance baissière des recettes est étroitement liée à l’instabilité politique caractérisée par des crises militaro-politiques successives, ayant pour conséquences la destruction systématique du tissu économique et industriel, la fuite des capitaux étrangers et l’attentisme de certains opérateurs économiques tant dans la réalisation de nouveaux investissements que dans le règlement des impôts, droits et taxes revenant à l’Etat.

    Les participants ont déploré la prédominance des opérateurs économiques du Moyen Orient dans le secteur réel en amont, caractérisée par l’utilisation de toute forme de pratiques illicites (monopole, fraudes économiques et fiscales, ententes occultes pour rupture de stocks et augmentation des prix de divers produits de première nécessité, non respect du circuit de distribution, etc.) souvent avec la complicité des agents de l’Etat.

    Ils en ont conclu que les grosses pertes de recettes sont imputables, d’une part, aux maux recensés ci-dessus et à l’incivisme fiscal de la plupart des opérateurs économiques, d’autre part.

    Ils ont ensuite émis des appréciations sur les activités positives et/ou négatives du secteur informel notamment dans l’approvisionnement du pays avec quelques produits peu dispendieux, mais par contre, la quasi-totalité échappe au paiement de minimum de droits et taxes. Il y a lieu de trouver des voies et moyens pour les canaliser dans le secteur formel dans leur propre intérêt et celui de l’Etat.

    Quant aux menues recettes inscrites au budget au titre des recettes d’exploitation des services dans quelques Ministères, les délégués ont évoqué les problèmes ci-après relatifs :

  • au reversement irrégulier de la totalité de ces produits divers à la caisse du Trésor Public ;
  • à l’incertitude de leur utilisation pour l’intérêt public ;
  • au refus persistant des gestionnaires de collaborer avec les régisseurs des menues recettes et des menues dépenses affectés auprès de ces services publics par le Ministère des Finances. En débattant de ces problèmes, les délégués ont constaté les différentes tracasseries et frustrations de la part des agents de la force publique chargés du contrôle routier et ont dénoncé, par la même occasion, ces actes.
  • Les délégués ont relevé par ailleurs, que les causes de l’insuffisance des recettes sont aussi imputables aux dispositions des conventions internationales (Organisation Mondiale du Commerce) ou des traités régionaux (CEMAC). Ainsi l’application effective des clauses de la libéralisation dans notre pays s’avère difficilement maîtrisable quand bien même les services de surveillance de la concurrence et de la répression des fraudes existent au Département du Commerce et de l’Industrie.

    Au niveau de la CEMAC, le système préférentiel de taxation des produits à l’intérieur de la Communauté concourt également à la réduction des ressources financières à défaut d’un mécanisme de compensation des pertes de recettes en faveur des pays enclavés. Le fonds de solidarité créé au profit des pays enclavés, prévu à l’article 39 de l’ancien traité, a été supprimé et remplacé par le fonds de développement constitué dorénavant par la contribution égalitaire de tous les Etats membres, qu’ils soient enclavés, insulaires ou côtiers. De plus, la mise en place de ce fonds par les organes dirigeants de la CEMAC tarde à venir.

    Concernant la mauvaise gestion des dépenses publiques, les délégués ont réaffirmé tout d’abord le constat de l’insuffisance des recettes qui ne permet pas déjà au Trésor de couvrir les charges de l’Etat, ne serait ce que les salaires, les pensions, les bourses, etc. En outre, ces recettes font l’objet d’une mauvaise utilisation et sont détournées à d’autres fins sans que les auteurs ne soient sanctionnés administrativement et/ou pénalement.

    Par ailleurs, les délégués ont déploré les cas ci-après :

  • l’inobservation des règles intransigeantes de gestion budgétaire ;
  • le non respect du principe de l’unicité des caisses selon lequel les dépenses ne peuvent être financées que par un fonds unique sur la base des crédits votés. Cependant, certains délégués ont critiqué ce principe qui bloque le fonctionnement des budgets communaux ;
  • la non tenue de la comptabilité matière ;
  • la mauvaise tenue de la comptabilité de caisses et des comptes de grands livres ;
  • l’absence de tenue de la comptabilité d’exercice ;
  • la faiblesse de contrôle des services ;
  • la non production des comptes de gestion de l’Etat depuis plusieurs années ;
  • le non respect des textes régissant les marchés publics et l’inexistence d’un système de catégorisation d’attribution des offres selon la taille des entreprises.
  • Toutes ces anomalies font que l’Etat crée et paie beaucoup plus de mauvaises dépenses que des dépenses régulièrement autorisées ; ce qui se traduit par l’inscription de nombreuses dépenses extrabudgétaires très élevées au compte d’attente " dépenses à régulariser ".

    Il existe véritablement une carence du personnel qualifié dans les services financiers affectant ainsi gravement leurs performances. Cette carence s’explique par un manque de formation mais viennent s’ajouter également des nominations et des promotions laxistes. L’effectif actuel du personnel au Département des Finances renferme bon nombre d’agents, imbus d’un appétit de gain facile, intégrés sans formation préalable dans les corps des finances. Ceci est l’une des causes importantes de la baisse des recettes de l’Etat.

    Il est à déplorer aussi que les Régies financières ne sont pas dotées des matériels roulants et informatiques suffisants pouvant leur permettre de remplir leurs missions de collecte des ressources et de gestion de services.

    Forts de ces errements, les participants ont proposé des actions appropriées sous forme de recommandations.

    RECOMMANDATIONS SUR LES FINANCES PUBLIQUES

    RECOMMANDATIONS FORTES

  • L’application dans les meilleurs délais, des recommandations pertinentes du Rapport Final du 10 janvier 2003 transmis au Gouvernement par le Cabinet Investissement Développement Conseil, de l’étude diagnostic de la gestion des finances publiques en RCA financé par l’Union Européenne ; et la mise en œuvre effective du Plan d’Assainissement préconisé, à savoir :
    • Relever les recettes par l’élargissement de l’assiette fiscale et des actions vigoureuses de recouvrement des Régies financières ;
    • Maîtriser et contrôler les dépenses ;
    • Réduire le déficit budgétaire chronique ainsi que les dettes publiques tant intérieures qu’extérieures ;
    • Mettre en place un comité interministériel siégeant au préalable sur toute convention ayant une incidence financière avant signature définitive par les autorités compétentes ;
    • Respecter les textes applicables aux marchés publics et mettre en place un système de catégorisation adapté aux petites et moyennes entreprises et aux grandes entreprises nationales et multinationales ;
    • Renforcer les capacités des organes de contrôles financiers tant internes qu’externes ;
    • Former le personnel spécialisé des services financiers et rétablir les statuts particuliers des Régies financières ;
    • Instituer des critères sélectifs pour la nomination des responsables des Régies financières sur la base d’un contrat de performance ;
    • Combattre le laxisme du personnel et la corruption active et passive ;
    • Restaurer la confiance ;
    • Restructurer le secteur postal, plus particulièrement les cheques postaux et les caisses d’épargne et de prévoyance.
    • A Court terme

    • L’application des sanctions draconiennes aux opérateurs économiques étrangers et nationaux enfreignant les législations et règlements en matière commerciale, fiscale ;
    • La redynamisation des actions des différents services des Ministères chargés du contrôle et de la répression des fraudes économiques et financières ;
    • L’étude pour la fiscalisation du commerce de bétail ;
    • La saisine de la CEMAC en vue de mener une étude relative à la perte de recettes et le mécanisme de compensation en faveur de la République Centrafricaine, pays enclavé ;
    • La mise en exécution effective des conclusions et recommandations issues des rapports des organes de contrôle.
    •  

      A Moyen terme

      L’exploitation sous forme directe ou mixte par des structures étatiques compétentes de certaines concessions dans les secteurs tels que Mines et Forêts ;

    • La formation des opérateurs du secteur informel à l’esprit d’entreprise et leur orientation progressive vers le secteur formel aux fins de la fiscalisation de leurs activités ;
    • L’étude de la possibilité d’assouplir le principe de l’unicité des caisses dans le cadre de la décentralisation ;
    • Le renforcement des capacités institutionnelles, techniques et matérielles des organes de contrôles financiers tant internes qu’externes.
    • III.1.2 - Système Financier

      Ce point a porté sur la structure du système bancaire (BEAC et banques locales) et du secteur des assurances.

      1. Après avoir souligné le rôle cardinal de la BEAC dans l’émission de la monnaie de la Zone Franc arrimé depuis lors à l’ Euro, ainsi que celui de la gestion de la monnaie et du financement de l’économie, la commission a mentionné que seules trois (3) banques à caractère commercial opèrent en République Centrafricaine (BPMC, CBCA et BICA), auxquelles il faut ajouter le Crédit Mutuel de Centrafrique (CMCA).

      2. Les ratios prudentiels de ces banques sont toutefois mitigés au regard de la réglementation communautaire (COBAC), avec une solvabilité quelque peu érodée, une liquidité peu florissante, une faible collecte de ressources essentiellement à court terme ayant pour conséquence un recours permanent au refinancement de l’institut d’émission, un recours permanent de l’Etat aux ressources du système bancaire pour financer ses charges, etc. En se basant sur ces données et eu égard à une faible rentabilité, la situation du système bancaire reste dans son ensemble fragile.

      3. L’analyse des composantes de la masse monétaire jusqu’à fin décembre 2002 fait ressortir la part prépondérante de la monnaie fiduciaire (76%), ainsi que le faible niveau des dépôts, tant à vue (14,4%), qu’à terme (9,6%). Ces chiffres traduisent une structure anachronique et une sous bancarisation de l’ économie.

      4. S’agissant de la distribution des crédits, les opérateurs économiques se plaignent souvent du refus ou de la restriction de ceux-ci, alors que ces banques à vocation essentiellement commerciale, ne font que des crédits à court terme. A cela, s’ajoute la non bancabilité des dossiers présentés par ces opérateurs économiques.

      Il est souhaité que d’autres banques spécialisées dans d’autres secteurs (Crédit agricole, Banque des PME, Banque de l’habitat, etc.) soient implantées en tenant compte de l’évolution de la situation économique du pays.

      5. Le mutualisme et la micro-finance étant les nouvelles formes de financement décentralisé, il y a lieu de les développer dans le milieu rural. Pour cela, la création d’un Fonds National de Garantie s’impose.

      Aussi, la Bourse des Valeurs Mobilières de la CEMAC étant un moyen de mobiliser l’épargne en vue du financement de l’économie, il serait souhaitable que les opérateurs économiques soient largement informés des mécanismes de fonctionnement de cette nouvelle structure.

      6. Dans le domaine des assurances, La Commission a noté l’étroitesse du marché, le portefeuille élevé de mauvais risques et la régression de l’assurance automobile.

       

       

       

       

       

       

      RECOMMANDATIONS SUR LE SYSTEME FINANCIER

      RECOMMANDATION RELATIVE AU SECTEUR DES ASSURANCES

  • Considérant le rôle important que joue l’industrie d’assurance dans la mobilisation de l’épargne et donc dans le financement de l’économie nationale ;
  • Considérant le caractère sécuritaire d’assurance, support d’une croissance équilibrée et maîtrisée de l’économie ;
  • Considérant l’absence d’une politique commerciale de proximité ;
  • Considérant le non respect des obligations d’assurance en transport et en automobile, exposant les usagers de la route à la non garantie de l’assurance en cas d’accident de la circulation ;
  • Considérant l’absence d’une politique adaptée en matière d’assurance vie et de capitalisation ;
  • Considérant le débat d’actualité sur le mauvais fonctionnement du système de retraite par répartition, au niveau des régimes obligatoires de retraite et la nécessité d’un complément de retraite par capitalisation ;
  • Considérant le rôle important du Code CIMA dans la régulation de l’industrie d’assurance et la réticence des tribunaux centrafricains dans l’application stricte de ses dispositions ;
  • Considérant le taux élevé des contributions statutaires prévu par le Code CIMA et la non prise en compte par la CIMA de la spécificité de chaque Etat membre ;
  • Considérant les difficultés des compagnies d’assurance opérant en République Centrafricaine à payer régulièrement les contributions obligatoires dues à la baisse du chiffre d’affaires liée à la conjoncture économique du pays.
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    RECOMMANDE AUX POUVOIRS PUBLICS :

  • De veiller à la stricte observation des obligations d’assurance en matière automobile et de transport de marchandises et au respect de l’obligation de domiciliation des risques sur le plan local ;
  • De stimuler la collecte de l’épargne par des mesures fiscales appropriées sur les produits d’assurance vie, de favoriser le développement des assurances retraite complémentaire tant au plan individuel que collectif ;
  • D’inciter les Compagnies d’assurances à revoir leur politique en assurance vie ;
  • D’encourager les opérateurs du secteur des assurances à élargir leurs activités dans les Centres secondaires émergeants (tels que Bambari, Bouar etc…) à court terme et envisager la couverture du pays par des Représentations des compagnies à moyen terme ;
  • D’inciter les Compagnies d’assurance à la vulgarisation de leurs produits auprès du public ;
  • De veiller au respect et à l’application des Accords et traités régulièrement ratifiés par notre pays ;
  • D’intervenir auprès de la CIMA en vue de prendre des mesures exceptionnelles tendant à la révision et à la réduction des contributions statutaires de compagnies d’assurance opérant en République Centrafricaine à la CIMA.
  • A Court Terme

  • la sensibilisation des opérateurs économiques sur les avantages du nouvel instrument de politique économique la BVMAC et l’amélioration de la compétitivité de leur entreprise .
  • A Moyen Terme

  • La mise en place d’une politique rigoureuse d’assainissement du secteur bancaire et de mobilisation de l’épargne nationale.
  • L’étude de faisabilité pour la création des banques additionnelles à caractère spécialisé autre que la banque commerciale (crédit agricole, banques des PME, Banque de l’habitat etc.).
  • Le développement dans le milieu rural d’autres systèmes de financement décentralisé tels que la micro finance et autres structures de financement à caractère mutuel à travers la création d’un fonds national de garantie (FNG).
  • La limitation du recours quasi-permanent par l’Etat aux ressources des banques locales pour le financement de ses charges, eu égard à la fragilité du système bancaire centrafricain.
  • L’amélioration de la qualité des dossiers de crédits soumis par les opérateurs économiques en vue de satisfaire aux exigences des banques, relatives à l’octroi des crédits par la création d’une structure d’assistance et conseils.
  • Mise en place d’un fonds de garantie alimenté par la taxe sur le crédit, une partie des frais de dossiers perçus par les banques et par des concours extérieurs.
  • III.1.3 - Dettes publiques

    1. Cette question a suscité le sentiment d’inquiétude des délégués eu égard au montant global du stock de la dette centrafricaine recensé et évalué à 618,3 milliards à fin août 2003, se décomposant ainsi qu’il suit :

  • Dette multilatérale : ……………………………………………… 383,5 milliards
  • Dette bilatérale : ………………………………………………….. 196,5 milliards
  • Dette intérieure bancaire
  • (hors arriérés de salaires, bourses, pensions, fournisseurs et autres):.38,3 milliards

    2. Il convient de souligner que l’Etat a accumulé d’importants arriérés extérieurs (121,2 milliards) et intérieurs* (137,08 milliards y compris Salaires : 63,61 milliards, Pensions : 8,65 milliards, Bourses : 1,37 milliards, Reliquat DVA : 810 millions, Frais de vacation : 302 millions, Dettes alimentaires : 224 millions, Saisies arrêts non compris salaires gelés : 17 millions, Fournisseurs : 30 milliards, OCSS : 24 milliards, BEAC et banques commerciales : 8,1 milliards).

    3. Il a été observé que cette situation latente reste comme une épée de Damoclès suspendue sur la tête de l’Etat. Cette accumulation d’arriérés résulte de l’inadéquation entre les recettes et les dépenses, entraînant ainsi un pesant déficit de trésorerie. Ayant pris bonne note des chiffres énoncés, les délégués des syndicalistes ont dénoncé les solutions arbitraires envisagées par l’ancien régime pour résoudre ce problème social du règlement des arriérés des salaires. La commission en a pris acte.

    Face aux propositions relatives à la titrisation des arriérés de salaires et la cession de certains actifs publics en compensation des créances des fournisseurs et salariés de l’Etat, les délégués des syndicats ont fait une contre proposition demandant la tenue d’une table-ronde gouvernement-syndicats pour négocier ce problème capital.

    Un délégué a proposé l’annulation totale ou partielle des arriérés accumulés sur le plan intérieur ; cette proposition n’a pas été retenue par l’ensemble des délégués et a été ensuite retirée. D’autres solutions proposées tendant soit à créer ou à augmenter des taxes sur les produits jugés nocifs ou non indispensables pourraient être affectées à l’apurement de ces arriérés. En raison de l’incidence de cette proposition sur les prix (inflation), il est souhaitable qu’une étude préalable soit menée pour décider en toute connaissance de cause.

    4. Les dettes extérieures ont fait l’objet d’un échange de vue entre les participants. Une idée de proposition tendant à privilégier le règlement de la dette intérieure au détriment de la dette extérieure a été avancée. Le Président de la Commission a souligné que notre pays a déployé beaucoup d’efforts pour l’apurement des arriérés extérieurs envers les bailleurs de fonds multilatéraux pour permettre à ceux-ci de le soutenir dans son programme de développement ; cette proposition de suspension des paiements risquerait de compromettre nos relations de coopération multilatérale et bilatérale.

    Convaincus du lourd endettement du pays, les participants ont proposé des actions appropriées sous forme de recommandations en annexe 3.

    RECOMMANDATIONS SUR LES DETTES PUBLIQUES

    Recommandation Forte

  • La tenue dans un bref délai d’une table-ronde Gouvernement - syndicats - étudiants retraités-vacataires pour rechercher les voies et moyens acceptables en vue de régler définitivement l’épineux problème des arriérés de salaires, de pensions et de bourses.
  • A Court terme

  • La réévaluation de la dette intérieure en vue de s’assurer du montant net du stock et plus particulièrement les Salaires ;
  • La reprise des négociations avec les principaux créanciers de la RCA afin de rendre la charge de la dette extérieure soutenable ;
  • La tenue d’une table-ronde Gouvernement-Fournisseurs pour rechercher les voies et moyens acceptables en vue de régler définitivement l’épineux problème des arriérés des fournisseurs ;
  • L’étude de faisabilité relative à la possibilité de créer ou d’augmenter des taxes sur les produits jugés nocifs ou non indispensables aux fins de l’apurement de tous les arriérés de l’Etat.
  •  

    DIVERS

    Les participants ont échangé leurs points de vue sur la mauvaise gestion de l’aide publique (dons japonais), la coopération économique et financière avec les partenaires au développement, le non suivi et la non vulgarisation des accords économiques et financiers à caractère bilatéral ou multilatéral et la création de la Caisse Autonome des Pensions.

     

     

     

     

     

     

     

    RECOMMANDATIONS SUR LES DIVERS

    A Court terme

  • L’accélération par le Gouvernement de la création de la caisse autonome de pensions ;
  • La mise en place d’un système de gestion efficace de l’aide publique par le Gouvernement et en assurer le suivi ainsi que le contrôle ;
  • La mise en place d’un organe de suivi régulier et de vulgarisation des accords économiques et financiers à caractère bilatéral ou multilatéral.
  •  

    IV – QUESTIONS TRANSVERSALES

    Pour finir ses débats, la commission a examiné des questions qui étaient ressorties lors des travaux de manière transversale mettant en relief les responsabilités politiques, institutionnelles ainsi que la responsabilité des citoyens centrafricains eux mêmes et des opérateurs économiques dans le délabrement de notre économie. La commission a suggéré que ces points fassent l’objet de résolutions fortes du Dialogue National.

    Ce sont :

    1 – les responsabilités aux niveaux politique, administratif et institutionnel dans le déclin de l’économie centrafricaine ;

    2 – les détournements, la corruption et les malversations par les responsables politiques, les cadres et les dirigeants des entités économiques et associatives ;

    3 – la mauvaise gestion des dossiers par les responsables des ministères, fondée parfois sur la jalousie, la mauvaise foi et la pratique du blocage des dossiers ;

    4 – les responsabilités individuelles du citoyen centrafricain lui même dans le recul de l’économie nationale;

    5 – le manque de stratégies efficaces pour la mobilisation et l’absorption des financements alloués à la RCA ;

    6 – la nécessité de prendre des mesures énergiques contre les vols, actes de vandalisme et destructions du patrimoine de l’Etat ainsi que des biens privés ;

    7 – la paix, comme outil de développement économique, nationalisme et amour de son pays, responsabilité ;

    8 – la nécessité de promouvoir l’éthique , la morale et surtout la rigueur dans la gestion de notre économie ;

    9 – la question de la Sécurité, indispensable au développement économique ;

    10 – l’audit des recettes affectées dans tous les secteurs d’activités (fonds routiers, miniers et forestiers …) ;

    11 – le moratoire sur les arriérés de salaires, comme un signal fort à toute la nation ;

    12 – les défis de la lutte contre la pandémie du VIH/SIDA et de la lutte contre la pauvreté pour soutenir la croissance et le développement économiques ;

    13 – la nécessité d’utiliser les cadres centrafricains compétents dans les organismes internationaux d’appui à l’économie centrafricaine (cas de la BEAC et BDEAC) ;

    14 – le code de solidarité pour renforcer l’unité nationale et la paix ;

    15 – la promotion de la culture du travail et de l’intérêt national à tous les niveaux ;

    16 – la mise en œuvre d’un mécanisme de concertation Etats - opérateurs

    économiques ;

    17 – la faiblesse de la circulation vers les populations des informations sur les

    activités, projets, et opportunités existants dans les Organismes internationaux,

    notamment le système des Nations Unies ;

    18 – la nécessité pour le gouvernement de se pencher sur le statut, la protection et

    la promotion des personnes handicapées ;

    19 – la nécessité d’organiser un séminaire national sur l’environnement et le développement durable afin de lancer une stratégie dans ces domaines pour le pays ;

    20- l’urgente et impérieuse nécessité de réduire le train de vie de l’Etat comme un signal fort à l’endroit du peuple et de la Communauté Internationale( fonds spéciaux, caisses d’Avance, voyages officiels, voitures de luxe et autres émoluments…) .

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    INTRODUCTION GENERALE

     

    Jusqu’à la fin de la première décennie qui a suivi l’indépendance politique de la RCA en 1960, la Communauté Internationale a de manière constante appuyé les efforts des gouvernements successifs dans tous les secteurs socioprofessionnels et de l’administration du pays.

    Les années passant, les infrastructures sociales, économiques et administratives, héritées de l’administration coloniale ont subi une rapide dégradation et bien souvent n’ont pu faire l’objet d’aucune solution de rechange.

    Face aux besoins pressants de la population en croissance régulière, les différents régimes qui se sont succédés n’ont pas réussi à proposer les solutions satisfaisantes. Pis encore, il n’y a pas eu une véritable politique de développement du pays avec des objectifs clairement définis dans l’espace et dans le temps.

    Le souci majeur de la Commission Education, Sociale, Culture, Jeunesse et Sports est de jeter les bases des discussions lors des assises du dialogue national tant souhaité par le peuple. Ces éléments de base sont présentés sous forme de diagnostics ou état des lieux assortis de pistes à explorer pour d’éventuelles solutions durables aux problèmes qui minent les secteurs cités ci-haut. Pour ce qui concerne le problème du genre, nous avons jugé mieux de traiter cela de façon transversale.

    Le document ainsi élaboré par la commission comporte neuf (9) thèmes :

  • Education
  • La question de la réforme du système éducatif et de l’éducation non formelle
  • L’adéquation formation emploi 
  • Education non formelle
  • Le travail et le civisme 
  • Salaires, bourses, pensions, vacations, DVA et allocations dues par l’OCSS 
  • Les arriérés
  • Le déblocage des salaires
  • La législation du travail 
  • L’indemnisation des victimes des violences militaro-politiques
  • La protection et la prévoyance sociales: Santé, Habitat, Assainissement, VIH /SIDA.
  • L’état des lieux de la culture et de la promotion de celle-ci et l’intégration de la dimension culturelle dans le développement
  • La promotion de la jeunesse et des sports 
  • La sécurité alimentaire 
  •  

     

     

     

    1.Education

    Deux points ont été retenus dans cette section :

  • la question de la réforme du système éducatif  et l’éducation non formelle ;
  • adéquation formation emploi
  • 1. 1 La question de la réforme du système éducatif et l’éducation non formelle

    Depuis plus de deux décennies les problèmes liés au développement et à la promotion de l’éducation ont été au cœur des débats. De grandes assises telles que le séminaire national sur l’éducation en 1982, les états généraux de l’enseignement supérieur en 1987, les états généraux de l’éducation et de la formation en 1994, la loi d’orientation de l’éducation et le plan national d’action de l’éducation pour tous en l’an 2000, ont donné l’occasion de faire un examen approfondi de la situation nationale. L’élaboration du plan national de développement de l’éducation et la promulgation de la loi d’orientation sur l’éducation nationale en 1997 constituent les résultantes de ces assises.

    A ce jour, force est de constater que les résolutions, les documents techniques et textes officiels issus de ces assises ne sont pas appliqués, ce qui aggrave la gangrène du système éducatif.

    Nous abordons la question en insistant sur les problèmes déjà traités et l’évocation de nouveaux problèmes qui se présentent à l’éducation en Centrafrique.

     

    a) Les Problèmes

  • faible performance des structures éducatives ;
  • délabrement des infrastructures éducatives ;
  • absence de maintenance et de réhabilitation ;
  • pilotage à vue :
    • absence de vision stratégique ;
    • affaiblissement de la capacité de gestion des structures de conception des politiques et d’exécution ;
    • altération des normes qui régissent les structures et garantissent leur efficacité ;
    • perte considérable de la qualité et de l’efficacité des ressources humaines ;
    • détérioration des conditions de vie et de travail ;
    • annihilation des pouvoirs de renouvellement du personnel mise en relation avec une forte croissance de la population, influençant négativement le ratio élèves- enseignants ;
    • faible allocation budgétaire ;
    • altération du système de production et de diffusion de l’information, limitant les possibilités d’enrichissement permanent de l’activité pédagogique et de la bonne connaissance de la situation globale du système ;
    • instabilité du système de pilotage depuis plusieurs années ;
    • profonde altération de l’offre des services pédagogiques ;
    • arrêts intempestifs des activités ;
    • réprimande et/ou récupération politique des moindres revendications sociales;
    • désaffection des services pédagogiques ;
    • démotivation du personnel enseignant dû au blocage des salaires et des concours professionnels, au non-paiement à terme échu des salaires, à l’accumulation des arriérés de salaires avec, comme corollaire, la dégradation des conditions de vie et de travail;
    • manque de qualité et inadaptation des programmes aux réalités locales ;
    • altération des mécanismes de contrôle, de suivi et d’évaluation ;
    • dégradation des conditions et mécanismes de gestion administrative ;
    • effectifs pléthoriques, un des facteurs de baisse de niveau ;
    • mauvaise distribution des établissements et des ressources humaines sur le territoire ;
    • incapacité d’exploiter le puissant atout linguistique qu’est le Sängö, qui ne facilite pas la promotion, chez les apprenants, de certaines valeurs humaines ;
    • dégradation constante du système éducatif ;
    • absence d’initiative pour l’éducation non formelle ;
    • non prise en compte de la spécificité des albinos dans le système éducatif centrafricain ;
    • marginalisation des albinos dans les activités scolaires ;
    • inadaptation du concours d’entrée en sixième au contexte éducatif actuel.
    •  

      b) Les Problèmes récents

    • création des établissements privés sans respect des normes en vigueur ;
    • non-respect des programmes officiels par les écoles privées ;
    • monnayage des notes, des diplômes, affectations et nominations ;
    • harcèlement sexuel en milieu scolaire et universitaire;
    • propagation du VIH/SIDA dans les milieux scolaires et universitaires ;
    • pressions politiques et administratives sur les techniciens concernant les résultats des examens et l’attribution des notes ;
    • validation des années académiques sans respect des normes académiques ;
    • précarité des conditions de vie des familles due à la pauvreté causée par le non-paiement de salaires et la crise économique qui influent négativement sur le comportement des enfants à l’école ;
    • réticence des parents à envoyer leurs filles à l’école due aux pesanteurs socioculturels (surtout dans les zones rurales) ;
    • non-remboursement par la MASCA des dépenses consenties par les parents d’élèves assurés, victimes d’accidents et de violence;
    • mauvais fonctionnement des Associations des Parents d’Elèves (APE) du à la mauvaise gestion des cotisations et des frais de scolarité;
    • faible capacité d’accueil de l’université de Bangui construit pour 400 étudiants mais qui en compte 6000 actuellement ;
    • inexistence des bibliothèques scolaires ;
    • absence de fonds d’équipements ;
    • insuffisance du budget alloué à la recherche ;
    • dévalorisation des diplômes centrafricains à l’étranger ;
    • multiplication des actes de vandalisme ;
    • manque cruel des enseignants ;
    • absence d’une culture d’excellence pour motiver les acteurs du système éducatif ;
    • manque de liberté d’opinion, d’expression et d’association à l’université ;
    • levée de la franchise universitaire;
    • insuffisance d’écoles spécialisées pour handicapés sensoriels (Auditifs et visuels) ; 
    • inexistence d’écoles secondaires et techniques spécialisées pour handicapés sensoriels (Auditifs et visuels)
    • certaines zones du pays (comme le Haut-Mbomou sont oubliées) ;
    • la mémoire de ceux qui ont œuvré pour l’éducation (comme Blagué ou Nzabakomada) n’est pas honorée.
    •  

      c) Conséquences de ces problèmes

      Selon le plan national de développement de l’éducation, il ressort qu’il y a un risque réel si les problèmes décrits ne sont pas pris en compte rapidement, d’en arriver en 2010 à une situation telle que:

    • le nombre d’apprenants mal formés avoisinerait 60% ;
    • le taux d’analphabétisme atteindrait 80%, soit 95% pour les femmes ;
    • 90% des encadreurs pédagogiques ne bénéficieraient pas de recyclage et de stage de perfectionnement ;
    • les taux de redoublement à tous les niveaux atteindraient 50%
    • 85% des diplômes seraient inadaptés au marché du travail ;
    • les femmes ne représenteraient que 2% des diplômés ;
    • l’enseignement technique et professionnel ne toucherait que 1,5% des apprenants ;
    • 95% du personnel d’appui mal encadré, mal suivi, mal évalué serait démotivé ;
    • 95% du personnel d’encadrement pédagogique, mal formé, mal recyclé, mal maintenu à niveau, serait démotivé ;
    • 100% des programmes pédagogiques seraient mal conçus, sans appui en matériels didactiques ;
    • 60% des programmes pédagogiques ne seraient pas exécutés selon le calendrier ;
    • 85% des stagiaires seraient mal suivis et mal évalués ;
    • 70% des administrateurs seraient non qualifiés.
    • Recommandations :

      La résolution de ces problèmes doit être échelonnée dans le temps. Elle comporte de ce fait des mesures ou résolutions à appliquer immédiatement ( recommandations fortes), à court, moyen et long terme.

      Recommandations fortes

    • Payer régulièrement les salaires afin que l’année académique ne soit plus perturbée ;
    •  

    • Promulguer le décret d’application de la loi d’orientation de l’éducation nationale ;
    • Faire réellement de l’éducation un secteur prioritaire ;
    • Adhérer à l’initiative 20-20 ;
    • Réhabiliter et équiper les structures scolaires des régions touchées par les crises pour remettre les enfants à l’école ;
    • Revaloriser le décret fixant les critères de choix des chefs d’établissements qui stipule que ceux qui ont détourné les fonds des APE et de la MASCA ne doivent pas être reconduits ;
    • Mettre l’accent sur l’école communautaire pour récupérer les enfants qui se seraient désintéressés de l’école et que les communes budgétisent le paiement des salaires des enseignants communautaires ;
    • Faire l’audit de la MASCA pour évaluer la situation financière et administrative et donner les orientations nécessaires pour sa réforme (Cet audit doit être effectué par un cabinet privé pour plus d’assurance) ;
    • Intégrer les enseignants formés ;
    • Valider la politique du Plan National d’Action de l’Education Pour Tous ( PNA-EPT ) ;
    • Rétablir le statut particulier des enseignants du supérieur ;
    • Réviser le statut des enseignants du supérieur en vue de retenir les cadres et d’éviter la fuite des cerveaux ;
    • Réviser la loi 94/ 007 du 28 octobre 1994, fixant les conditions d’octroi des bourses ;
    • Octroyer automatiquement les bourses aux étudiantes de première année, quelque soit leur filière ;
    • Veiller à la participation des étudiants à la commission des bourses ;
    • Rétablir l’Association Nationale des Etudiants Centrafricains ( ANECA) ;
    • Que le ministère de l’éducation nationale et ses partenaires prennent des mesures pour garantir la rentrée et la bonne marche de l’années scolaire ;
    • Tenir compte de la spécificité des albinos et prendre les dispositions pédagogiques adaptées à leurs conditions ;
    • Lutter contre la ségrégation à l’endroit des albinos dans les établissements scolaires et universitaires ;
    • Pourvoir en matériel et en enseignants toutes les écoles du pays, sans exclusion ;
    • Immortaliser la mémoire de ceux qui ont beaucoup œuvré.
    •  

      A court terme

    • Mettre en application le PNDE pour résoudre les problèmes de l’éducation en Centrafrique ;
    • Créer les conditions d’une stabilité politique (du genre Pacte de stabilité politique) pour faire l’économie du temps et des ressources nécessaires pour l’éducation et le développement global ;
    • Renforcer et étendre le système de cantines scolaires au profit des écoles les plus démunies afin de stimuler la scolarisation ;
    • Prendre des mesures sévères contre le monnayage des notes et contre le harcèlement sexuel en milieux scolaire et universitaire  ;
    • Rendre l’enseignement obligatoire jusqu’au premier cycle du secondaire ;
    • Relancer les concours professionnels ;
    • Respecter les critères de recrutement des enseignants vacataires ;
    • Assurer un contrôle effectif des programmes d’enseignement dans les écoles privées primaires et secondaires ;
    • Rétablir dans les meilleurs délais le calendrier normal de l’année scolaire ;
    • Renforcer le rôle de l’organe de contrôle et de régulation de l’éducation nationale au niveau des chefs d’établissements et des APE ;
    • Dépolitiser la Fédération des associations des Parents d’Elèves ;
    • Prendre des mesures pour que les fonds des APE soient déposés sur un compte bancaire afin de rendre fluide leur gestion ;
    • Sensibiliser les parents d’élèves pour la tenue en urgence du congrès de la Fédération nationale des APE afin de les impliquer dans la gestion des APE ;
    • Renforcer et vulgariser le programme scolaire d’éducation à la Vie Familiale et Education en matière de Population (EVF/EMP) ;
    • Créer des écoles spécialisées (primaires, secondaires et techniques) pour handicapés sensoriels (auditifs et visuels ) ;
    • Réhabiliter et doter les écoles spécialisées existantes en matériels didactiques ;
    • Former et recycler les encadreurs d’écoles spécialisées pour handicapés sensoriels (auditifs et visuels ) ;
    • Sensibiliser les populations, les décideurs, les autorités traditionnelles, les acteurs et bénéficiaires sur le bienfait de l’alphabétisation des femmes dans le processus du développement national ;
    • Mettre en œuvre la stratégie de l’alphabétisation fonctionnelle intensive dans toutes les préfectures ;
    • Créer ou développer des centres et instituts de recherches universitaires autonomes ;
    • Créer et développer des pôles universitaires autonomes ;
    • Donner à l’université une autonomie effective ;
    • Rétablir la franchise universitaire.
    •  

      A moyen terme

    • Créer un dispositif pour la protection des biens meubles et immeubles de l’éducation ;
    • Développer un programme d’éducation à la citoyenneté ;
    • Vulgariser l’expérience des écoles communautaires qui développent un programme adapté aux réalités locales et favorisent l’éducation des filles ;
    • Informatiser le service des ressources humaines du ministère de l’éducation ;
    • Remettre des prix d’excellence aux élèves méritants pour les motiver ;
    • Introduire l’utilisation des outils informatiques dans le système éducatif ;
    • Prendre des mesures de discrimination positive en faveur des filles (octroi de bourses, les encourager à poursuivre des études scientifiques…) ;
    • Promouvoir et renforcer une campagne d’Information-Education-Communication (IEC) pour la scolarisation des filles ;
    • Réhabiliter le système d’internat ;
    • Ramener les langues optionnelles (allemand, arabe, espagnol, russe, japonais) au secondaire;
    • Supprimer le concours d’entrée en sixième et adopter le système de contrôle continue pour l’admission des enfants en sixième ( une moyenne supérieure ou égale à 10/20) ;
    • Créer des collèges dans les arrondissements et villes du pays avec la participation des parents d’élèves pour la construction des bâtiments ;
    • Créer des établissements scolaires spécialisés pour les handicapés sensoriels au niveau du fondamental 1 et 2 ;
    • Former les encadreurs pour les établissements spécialisés pour les handicapés sensoriels ;
    • Doter la bibliothèque de l’université d’outils modernes ;
    • Inscrire au budget de l’Etat une ligne de crédit de construction des infrastructures scolaires, secondaires et universitaires ;
    • Construire des amphithéâtres et des salles de cours à l’université ;
    • Rétablir le quatrième trimestre de bourses ;
    • Rétablir la franchise universitaire ( condition sine qua non de liberté d’expression ) ;
    • Réfectionner les cités universitaires ;
    • Accroître le budget de l’université (pour faciliter l’acquisition des produits de laboratoires et l’investissement).
    •  

      A long terme

    • Adapter le système éducatif aux réalités nationales ;
    • Créer une nouvelle université ;
    • Assurer un accès équitable à l’éducation de base ;
    • Créer des établissements scolaires spécialisés pour les handicapés sensoriels au niveau du fondamental 1 et 2  dans toutes les préfectures ;
    • Intégrer les actions en matière d’éducation dans le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP).
    • 1.2 Adéquation formation-emploi

      Le séminaire national sur l’éducation et la formation de 1982 et les états généraux de l’éducation en 1994 ont déjà relevé la majeure partie des problèmes qui démontrent que la plupart des formations en Centrafrique ne débouchent pas directement sur un emploi. Des solutions ont été proposées mais n’ont jamais été appliquées. Rien n’est fait pour améliorer la situation et, à ce jour, on observe les problèmes suivants:

    • non prise en compte des problèmes inhérents aux groupes vulnérables ;
    • au fondamental 2, secondaire général, technique et professionnel, les programmes sont inadaptés aux réalités nationales et aux besoins du marché de l’emploi car orientés vers l’acquisition des savoirs académiques ;
    • au niveau de l’enseignement supérieur, les formations sont plutôt orientées vers l’obtention des diplômes et il y a manque de filières professionnalisées ;
    • au niveau de l’éducation non formelle, des programmes d’enseignement sont caducs avec une insuffisance des méthodes d’alphabétisation intensive ;
    • augmentation du nombre des diplômés sans qualification réelle et sans emploi ;
    • manque de coordination entre le ministère de l’Education Nationale, le ministère de l’Emploi et le Patronat ;
    • inefficacité des services de l’orientation scolaire et professionnelle ;
    • faible nombre des établissements techniques et professionnels ;
    • absence d’une politique réelle en matière d’emploi et de formation professionnelle ;
    • difficultés d’insertion professionnelle des jeunes diplômés sans emploi
    • l’inapplication de la législation du travail ;
    • réticence des entrepreneurs étrangers (surtout ceux du Moyen-Orient) quant à
    • l’embauche des diplômés centrafricains ;

    • tracasseries à l’endroit des entreprises des autochtones par les services des
    • impôts ;

    • mauvaise compréhension de la notion de travail et du rôle de la formation par les
    • centrafricains ;

    • intégration des porteurs de faux diplômes dans la Fonction Publique.
    • Recommandations

      Recommandations fortes

    • Mettre en place une commission interministérielle élargie à d’autres experts pour statuer sur la question de l’adéquation formation- emploi et proposer des mesures correctives à court, moyen et long termes (s’inspirer des exemples réussis d’autres pays africains comme le Sénégal, le Cameroun…) ;
    • Mettre en place une commission chargée de vérifier les diplômes obtenus à l’extérieur.
    • A court terme

    • Inciter les diplômés à s’orienter vers le secteur privé et la création d’entreprise ;
    • Organiser le forum de l’emploi et de la formation dont les travaux préparatoires ont commencé depuis 1999 ;
    • Appliquer les recommandations des états généraux de l’éducation et de la formation ;
    • Créer le fonds national de l’emploi ;
    • Instaurer un système de contrôle périodique des formations dispensées par les établissements privés ;
    • Donner le pouvoir nécessaire aux inspecteurs du travail, de l’OCSS pour un contrôle efficace des conditions de travail des employés ;
    • Appliquer les dispositions du statut général de la fonction publique pour l’intégration dans la fonction publique ;
    • Faire obligation aux entreprises étrangères de se conformer au code du travail centrafricain ;
    • Réouvrir les écoles professionnelles (école nationale des arts, le collège technique de Bouar, le centre de formation professionnelle rapide) ;
    • Aider les entreprises centrafricaines à prospérer afin d’assurer la formation et l’emploi des jeunes et le développement du pays.
    •  

      A moyen et long terme

    • Renforcer et créer des établissements techniques à Bangui et dans les provinces ;
    • Relancer " La Jeunesse Pionnière Nationale " ;
    • Lancer une campagne de sensibilisation sur la notion de travail et sur le rôle de la formation ;
    • Instaurer un partenariat actif entre les ministères de l’éducation nationale, de l’emploi et le patronat pour résoudre les problèmes de l’emploi en Centrafrique ;
    • Créer un observatoire de l’emploi et de la formation.
    • 2. Civisme et travail

      Le manque cruel de civisme qui s’est développé en Centrafrique depuis des années peut être considéré comme la source des crises récurrentes que le pays connaît et le constat est amer et à tous les niveaux .

      Au niveau des autorités politiques et administratives :

  • utilisation de leurs positions pour s’enrichir illicitement ;
  • gaspillage des deniers publics pour des actions non rentables au pays ;
  • refus systématique de consentir quelque sacrifice pour l’intérêt national ;
  • manipulation des masses pour détruire les biens publics à des fins politiques.
  • Au niveau des fonctionnaires et agents de l’Etat :

  • recherche de l’intérêt personnel ;
  • développement de la corruption et d’un laxisme général ;
  • manque d’esprit d’initiative ;
  • absence de l’esprit de service ;
  • retard et absentéisme persistants ;
  • pratique de blocage des dossiers.
  • Au niveau de la population :

  • démission de leurs fonctions citoyennes ;
  • méconnaissance des institutions nationales ;
  • opportunisme avéré ;
  • destruction des biens publics en cas de manifestations ;
  • Recommandations :

  • Développer un programme d’éducation civique et morale basée sur les aspects positifs de la tradition à l’endroit de toutes les couches sociales ;
  • Lancer une campagne de mass média sur la notion de travail ;
  • Promulguer une loi faisant obligation à tout candidat à une fonction politique (élective ou administrative) de déclarer préalablement ses biens ;
  • Supprimer le paiement des amendes sur la voie publique et les faire payer dans les mairies ou au trésor ;
  • Réviser les heures de travail ;
  • Accélérer la loi anti-casseurs.
  •  

    3. Salaires, bourses, pensions, vacations, DVA et le paiement des allocations dues par l’OCSS 

    3.1 Les Arriérés de salaires, bourses, pensions, vacations et le paiement des allocations dues par l’OCSS 

    Les arriérés de salaires sont une épine qui se glisse toujours sous les pieds de la plupart des régimes qui se sont succédés en Centrafrique. Y a t-il eu une véritable volonté politique de mettre fin au phénomène des arriérés de salaires et de régulariser les ayant-droits ? Très souvent pour calmer les revendications syndicales et surtout pour éviter les soulèvements sociaux, le gouvernement ouvre souvent des négociations mais celles-ci aboutissent rarement a des résultats concrets. C’est pour cela que les arriérés s’accumulent toujours. On en compte huit (8) catégories :

  • salaires ;
  • pensions ;
  • dettes alimentaires ;
  • saisies arrêts ;
  • allocations dues par l’ OCSS ;
  • bourses ( Université de Bangui et étudiants de l’étranger) ;
  • vacations ;
  • DVA (Départ Volontaire Assisté).
  • Tous ces arriérés confondus se chiffrent à  75.000.000.000 FCFA pour les salaires et à 35.000.000.000 FCFA pour les allocations de l’OCSS (Office Centrafricain de la Sécurité Sociale), soit un total de 110.000.000.000 FCFA.

    Après l’audition des experts, la commission a constaté :

  • Qu’aucun état des allocations et pensions dues à l’OCSS par le Trésor Public n’est tenu alors que celle-ci réclame 35.000.000.000 FCFA ;
  • De nombreux étudiants ont fini leurs études sans toucher leurs bourses ;
  • L’état des montants à payer aux bénéficiaires des DVA n’a jamais été réellement fait et les bénéficiaires n’ont jamais su combien ils auraient dû percevoir ;
  • Les arriérés de salaires varient d’une catégorie de fonctionnaires à l’autre.
  •  

    Recommandations fortes :

  • Faire obligation aux autorités d’utiliser de façon judicieuse les deniers publics pour satisfaire tous les besoins ;
  • Au nom de la continuité des services de l’Etat, le gouvernement doit chercher à payer tous les arriérés sans poser de condition ;
  • Mettre en place une commission pour faire la lumière sur la situation des arriérés de salaires et trouver des solutions (Ex : Un bulletin individuel unique pour tout le montant);
  • Créer un cadre de concertation entre l’Etat et les partenaires sociaux pour trouver un consensus sur les conditions et modalités de paiement des arriérés de salaires, pensions et bourses ;
  • Associer les partenaires sociaux au comité d’évaluation de la situation des arriérés ;
  • Les pensions doivent être payées régulièrement à compter du 15 mars 20003.
  • A court terme 

  • Inscrire dans le chapitre des dépenses communes de la loi des finances 2004, des lignes concernant les arriérés de salaires, pensions, bourses et vacations ;
  • Payer le salaire à tous les fonctionnaires sans distinction, au même moment et à terme échu ;
  • Payer immédiatement les arriérés de bourses ;
  • Payer mensuellement ou trimestriellement les vacations (fondamental II, secondaire et supérieur) ;
  • Dépolitiser les nominations à l’OCSS ;
  • Créer une caisse autonome de retraite des fonctionnaires et agents de l’état ;
  • Accélérer la mise en œuvre du plan de restructuration de l’OCSS ;
  • Mettre en place une commission tripartite composée du ministère de la Fonction Publique, du ministère des Finances et de trois délégués des bénéficiaires du DVA et du redéploiement afin de traiter et d’apurer définitivement les dossiers des fonctionnaires et agents de l’état admis au programme du DVA et au redéploiement.
  •  

    3.2 Déblocage des salaires, bourses et pensions

    Depuis 1985, les salaires sont restés bloqués, du fait de la non prise en compte des effets financiers des avancements. De même, le point indiciaire n’a pas varié. Le renchérissement des prix des produits manufacturés s’est répercuté sur celui des produits de première nécessité rendant encore plus précaires les conditions de vie des fonctionnaires.

    Recommandations

    A court terme

  • Débloquer les salaires pour améliorer les conditions de vie des fonctionnaires ;
  • Rehausser le taux des pensions pour assurer une vie décente aux retraités ;
  • Rehausser le montant des bourses ;
  • Prendre des dispositions pour éviter les arriérés de salaires, bourses et pensions.
  •  

    A moyen terme

  • Réviser à la hausse les honoraires des enseignants vacataires du supérieur et des professeurs missionnaires  ;
  • Relever le point indiciaire ;
  • Relever les indemnités de responsabilité ;
  • Relever les allocations familiales.
  • 4. La législation du travail

    La République Centrafricaine, comme la plupart des pays africains francophones dispose d’un code du travail qui date de l’indépendance (Juin 1961). Les dispositions de ce code qui sont calquées sur celles du code d’outre-mer ne répondent plus aux exigences socioéconomiques du marché de l’emploi en pleine mutation. Il en est de même des conventions collectives et de certains textes législatifs qui règlent l’emploi qui sont devenus obsolètes et qui méritent une révision. A ce problème de caducité des textes législatifs et réglementaires s’ajoute bien d’autres que nous avons répartis en deux parties. Ceux qui concernent la réforme du code du travail et des conventions collectives -et ceux qui touchent le statut général de la fonction publique.

    Le département a déjà réalisé beaucoup de travaux pour réformer le code du travail et les conventions collectives qui régissent le travail en Centrafrique. Comme dans les autres secteurs, il faut une volonté politique réelle pour appuyer les actions des techniciens qui bénéficient pour la plupart de l’appui du Bureau International du Travail.

     

    4.1 La réforme du Code du travail et des Conventions collectives

    Problèmes

  • le Code du travail actuellement en vigueur n’a pas été révisé depuis 1961 ;
  • la plupart des conventions collectives ne correspondent plus au contexte actuel ;
  • les efforts des techniciens pour améliorer la situation ne sont pas relayés par l’administration ;
  • la non-application des décisions issues des concertations avec les partenaires sociaux ;
  • le manque d’une politique cohérente en matière de l’emploi et de la formation professionnelle ;
  • le déséquilibre important et croissant entre l’offre et la demande ;
  • le SMIG et le SMAG ne sont pas respectés par certains employeurs ;
  • les inspecteurs de travail ne font pas leur travail comme il se doit.
  •  

    Recommandations

    A court terme

    1-Mettre en place une commission technique pour définir une politique cohérente de

    l’emploi ;

    2-Mettre en place une commission tripartite pour réviser le code du travail ;

    3-Organiser le séminaire de validation de l’avant projet du Code du travail ;

    4-Instaurer un programme permanent de dialogue social entre les travailleurs et les

    employeurs ;

     

     

     

     

     

     

     

    A moyen terme

    1-Mettre en place le fonds national de l’emploi ;

    2- Donner aux inspecteurs du travail les moyens de faire le travail.

     

    4.2 Le statut général de la fonction publique

    Problèmes

  • existence de lacunes dans le statut général de la fonction publique centrafricaine  ;
  • les hiérarchies ne sont pas régulières dans certains services ( Ex : la douane) ;
  • les Policiers, les forestiers et les Sapeurs Pompiers sont régis par le statut général de la fonction publique alors que les spécificités de leur fonction n'ont pas été prises en compte par ledit statut ;
  • le statut particulier des enseignants du supérieur a été supprimé ce qui a abouti à la situation grotesque de leur avancement par décret ;
  • absence de textes sur le statut du personnel para-médical qui enseigne à la faculté des sciences de la santé ;
  • manque de garantie pour certaines catégories de fonctionnaires (Par exemple : les paramédicaux et les agents de surface qui sont en contact permanent avec les malades, n’ont pas d’indemnité de risque) ;
  • inéquité dans l’octroi des indemnités ;
  • politisation des syndicats ;
  • récurrence des grèves des enseignants ;
  • deux ministres plénipotentiaires seulement pour toute la RCA ;
  • nomination des non-professionnels aux fonctions de Préfet, Sous-préfet et Secrétaires généraux des préfectures ;
  • absence de garantie et de stabilité professionnelle des secrétaires généraux et comptables des communes qui ne sont pas toujours désignés pour compétence.
  •  

     

     

     

     

     

     

     

     

    Recommandations

    A court terme

  • Réviser le statut général de la fonction publique pour l’adapter aux réalités actuelles ;
  • Tenir une concertation entre le gouvernement et ses partenaires sociaux pour aboutir à une trêve syndicale durant la période de transition ;
  • Instituer la désignation par consensus  un médiateur national entre le syndicat et le gouvernement;
  • Tenir compte du plan de carrière dans la nomination des fonctionnaires aux postes de responsabilité et/ou politiques ;
  • Redéfinir les critères de nomination au titre de ministre plénipotentiaire ;
  • Accorder un statut particulier aux Policiers, Policiers municipaux, Forestiers et Sapeurs Pompiers ;
  • Accorder immédiatement aux paramédicaux et agents de surface les indemnités de risque ;
  • Rétablir le statut particulier des enseignants du supérieur ;
  • Adopter et mettre en application la loi portant statut du corps préfectoral et sous-préfectoral ;
  • Créer un corps des préfets (préfets, sous-préfets, secrétaires généraux) ;
  • Mettre en place la fonction publique territoriale.
  •  

    A moyen terme

  • Prendre les dispositions nécessaires pour éviter la politisation des syndicats ;
  • Définir le statut du personnel paramédical qui enseigne à la faculté des sciences de la santé ;
  • Rendre opérationnelles les structures de dialogue social ( Etat - Patronat – Travailleurs -Fonctionnaires);
  • Corriger l’inéquité dans l’octroi des indemnités aux fonctionnaires.
  •  

    A long terme

    Mettre en place un observatoire pour veiller sur l’application du statut général de la fonction publique.

     

    5. Indemnisation des victimes des violences militaro-politiques

    De l’indépendance à nos jours, la Centrafrique a connu beaucoup de troubles militaro-politiques qui ont fait des victimes aussi nombreuses et que variées. Rares sont celles qui ont été indemnisées.

    L’audition de l’association des victimes des mutineries et de la commission nationale d’évaluation et de réparation des dommages des victimes des mutineries, a permis à la commission de mieux cerner la question.

    Il est à noter que la commission nationale d’évaluation et de réparation des dommages des victimes de mutineries a qui était alloué un budget de 83.000.000 FCFA, mais qui n’a reçu que 20.000.000 FCFA jusqu’à présent, a fait un travail d’expertise assez appréciable (examen des plaintes sur les dommages : dégâts corporels, bâtiments, autres biens). Cependant la moralité de cette commission est mise en cause par les autres victimes des mutineries qui estiment qu’elle a mal géré les fonds alloués.

     

    Recommandations

    A court terme

  • Porter assistance à la population dans les zones des conflits récents ;
  • Considérer les patriotes comme des anciens combattants ;
  • Octroyer une bourse à ceux qui, pendant leur refuge, se sont inscrits dans des filières qui n’existent pas en RCA (pour l’année à venir);
  • Mettre en place une commission nationale pour examiner la situation des victimes notamment :
    • Les victimes de la période de 1966 à 1979 ;
    • Les enfants martyrs de 1979 ;
    • Les victimes des mutineries successives (1996, 1997) ;
    • Les victimes du coup d’état manqué du 28 mai 2001 ;
    • Les victimes du coup d’état manqué du 25 octobre 2002 ;
    • Les victimes de l’incursion des éléments de Bemba à Mongoumba ;
    • Les victimes du sursaut patriotique du 15 mars 2003 ;
    • Les autres victimes des violences militaro-politiques ;
    • Que le gouvernement intervienne auprès des institutions bancaires pour surseoir toute poursuite judiciaire des opérateurs économiques victimes de ces violences ;
    • Faire l’audit de la commission nationale d’évaluation et de réparation des dommages des victimes des mutineries et la fondre dans la nouvelle commission qui se chargera de toutes les victimes des violences militaro-politiques ;
    •  

      A moyen terme

  • Accorder une période d’exonération (au moins dix ans) aux églises sinistrées en compensation ;
  • Déterminer les moyens à mettre en œuvre pour l’indemnisation des victimes.
  • A long terme

  • Créer un fonds de prise en charge des victimes de conflits et calamités naturelles.
  • 6. La protection et la prévoyance sociales.

    6.1 Volet social

    Le diagnostic du secteur démontre que beaucoup d’actions ont été réalisées sur le plan technique mais c’est le manque de volonté politique pour la mise en application des dispositions techniques qui bloque la situation. On peut observer les problèmes suivants :

  • l’absence d’une politique réelle de protection et de prévoyance sociale en dehors des pensions et des accidents de travail ;
  • l’absence d’une politique de l’enfance ;
  • la méconnaissance du code de la famille par beaucoup de Centrafricains ;
  • le non-respect du calendrier de paiement des pensions des retraités  ;
  • le paiement trimestriel des pensions ne repose sur aucune logique ;
  • la réduction arbitraire de la pension après la mort du retraité et le paiement d’impôts sur les pensions ;
  • la non-intégration dans la fonction publique des Agents de Développement Communautaire qui sont pourtant indispensables dans le processus d’un développement durable ;
  • l’insuffisance du système de solidarité nationale ;
  • le développement de la mentalité de l’Etat providence chez un grand nombre de Centrafricains ;
  • beaucoup de Centrafricains, n’ont pas d’actes de naissance ( surtout dans les zones qui ont connu les conflits ) ;
  • conditions contraignantes de délivrance de la carte nationale d’identité ;
  • les anciens ministres n’ont aucune allocation après leur fonction ;
  • le programme de départ volontaire assisté des agents de l’état à créer beaucoup de cas sociaux  en ce qui concerne le non-paiement ;
  • les Centrafricains Albinos subissent l’exclusion et beaucoup de préjugés négatifs ;
  • les chefs de villages ne reçoivent plus leurs indemnités et ont perdu l’autorité sur l leur sujets à cause de la suppression de l’impôt de capitation ;
  • l’état ne déclare pas les agents décisionnaires à l’OCSS et ne verse pas leurs cotisations retenues à la source à l’OCSS. Une fois retraités, ceux-ci ne peuvent percevoir leur retraite à l’OCSS comme ils l’escomptaient ;
  • la plupart des commerçants et entrepreneurs du Moyen-Orient ne déclarent pas leurs employés à l’OCSS ;
  • beaucoup de Centrafricains tombent dans l’indigence ;
  • beaucoup de commerçants centrafricains surtout les " Buba ngêrë " (vendeurs à la sauvette) n’ont aucune couverture sociale.
  • Recommandations

    Recommandations fortes

  • Veiller à ce que tous les programmes de développement prennent en compte la dimension sociale dans leur conception et exécution ;
  • Redynamiser le système de gestion du fonds de solidarité nationale ;
  • Prendre en urgence des dispositions pour faciliter la délivrance des documents officiels (acte de naissance et carte nationale d’identité) à chaque citoyen centrafricain, en commençant par ceux des zones sinistrées ;
  • Actionner l’inspection du travail à contraindre les " Libanais " et autres opérateurs économiques à déclarer leurs personnels à l’OCSS ;
  • Prendre des mesures pour l’application de la loi N° 00.007 du 20 décembre 2000 (conformément au décret d’application portant le N° 02 205 du 6 août 2001), portant statut, protection et promotion des personnes handicapées en Centrafrique par le gouvernement, les collectivités locales et des organismes en faveur des handicapés.
  •  

    A court terme

  • Prendre des mesures pour la mise en œuvre effective des différents actes de protection et de prévoyance sociales soumis par le département des affaires sociales, notamment :
    • le Code de la famille,
    • le fonds de solidarité nationale,
    • le fonds de développement des initiatives locales,
    • le Plan de prise en charge des personnes vulnérables,
    • la loi de protection des personnes vulnérables,
    • le pré-projet de la politique de l’enfance en Centrafrique,
    • la politique de protection et de prise en charge des personnes du troisième âge,
    • le plan national d’action pour la promotion de la femme,
    • lettre l’accent sur la solidarité nationale ;
    • Mettre en place un organe de coordination et de suivi des activités du Dialogue National et des comités régionaux chargés de veiller à la protection des personnes handicapées
    • Promulguer une loi pour la protection et la promotion des Albinos en Centrafrique ;
    • Créer une caisse autonome de dépôt et consignation pour gérer les pensions des fonctionnaires et agents de l’état ;
    • Maintenir le montant des pensions après la mort des pensionnés, les payer mensuellement et les exempter des impôts ;
    • Indexer les pensions au coût de la vie ;
    • Rendre effective l’autonomie de l’Office centrafricain de Sécurité Sociale ;
    • Que l’état déclare et verse la cotisation de tous les agents décisionnaires à l’OCSS ;
    • Octroyer une allocation de prise et de fin de fonction aux ministres ( sans effet rétroactif) ;
    • Créer des centres d’état civil secondaire dans les zones affectées par les conflits afin de reconstruire les registres d’état civil à la population en prélude des prochaines élections ;
    • Décentraliser l’établissement des actes de naissance dans les mairies d’arrondissement ;
    • Prendre les dispositions pour que dans les villages éloignés, les naissances soient déclarées aux chefs de village et qu’ils se chargent de les acheminer à la municipalité qui doit délivrer les actes de naissance  ;
    • Mettre en place un mécanisme pour la prise en charge des cas sociaux, des diplômés sans emploi et des chômeurs en ce qui concerne la scolarisation et frais médicaux de leurs enfants ;
    • Prendre en charge les frais médicaux des personnes du troisième âge ;
    • Prendre en charge les frais scolaires et universitaires des élèves et étudiants handicapés et des enfants des handicapés démunis ;
    • Restaurer l’impôt de capitation pour rétablir la culture civique et faire face à l’indemnisation des chefs de village et quartier.
    • A moyen terme

      Prendre les dispositions suivantes pour améliorer la protection et la prévoyance sociales :

    • Créer au sein de l’OCSS un régime d’assurance pour couvrir le risque de perte d’emploi temporaire des agents de l’Etat et des travailleurs du secteur privé ;
    • Former et intégrer un grand nombre d’agents de Développement Communautaire ;
    • Redynamiser l’activité des assistantes sociales et les réaffecter auprès des écoles et des municipalités ;
    • Créer une mutuelle pour les travailleurs du secteur agricole et rural ;
    • Augmenter la tranche d’antenne du magazine des affaires sociales ;
    • Développer une collaboration avec les Artistes pour l’éveil populaire ;
    • Relancer la stratégie de développement communautaire à la base ;
    • Renforcer les activités des Comités Villageois de Développement Intégré ;
    • Lancer une campagne de sensibilisation pour amener les petits opérateurs économiques (" Buba ngêrë ") à souscrire à une assurance sociale et à payer leur cotisation ;
    • Organiser un séminaire sur la définition des critères d’indigence ;
    • Prendre en charge les indigents sur le plan de la santé et de la scolarisation ;
    • Redynamiser les comités d’arrondissement et préfectoraux de solidarité nationale.
    •  

      A long terme

    • Créer un pensionnat pour les personnes du troisième âge.
    •  

      6.2 LA SANTE

      Le concept de santé et de développement a mis en exergue, la place de choix qu’occupe le secteur de la santé dans les plans de développement économique et social de la République Centrafricaine. La mauvaise santé d’une population est l’une des causes de pauvreté. Ayant pris conscience de l’importance de la santé comme l’un des leviers pour la réduction de la pauvreté et la promotion de la croissance, le gouvernement a retenu ce secteur parmi les priorités relevant du Cadre Stratégique du développement de notre pays.

      L’organisation et le fonctionnement du système de santé en République Centrafricaine suit la division administrative du pays. Elle est de type pyramidal et comprend trois niveaux :

  • le niveau central, qui définit la politique nationale de santé et fournit l’appui stratégique
  • le niveau intermédiaire ou région sanitaire, chargé de fournir l’appui technique
  • le niveau périphérique ou préfectoral, chargé de l’appui opérationnel.
  • Dans le cadre de la politique de décentralisation et de régionalisation, le pays est subdivisé en sept régions sanitaires. Cette organisation fonctionne selon un mode partiellement décentralisé, basé essentiellement sur la stratégie des Soins de Santé Primaires (SSP) avec la mise en place des organes de concertation, l’utilisation des Médicaments Essentiels Génériques, l’autonomie partielle de gestion accordée aux formations sanitaires. Cependant, ce processus de décentralisation est lent et insuffisant, surtout en ce qui concerne la gestion des ressources.

    La médecine traditionnelle demeure encore un grand recours en matière de santé pour la majorité des centrafricains, surtout en zone rurale. Cependant ce domaine n’est pas structuré, ni réglementé, ce qui conduit de nos jours à une floraison de cabinets de tradipraticiens dont l’efficacité laisse à désirer . Un suivi s’impose afin de faire la part de leur contribution positive dans le rétablissement de l’état de santé de la population.

     

    6.2.1 Infrastructures et équipement

    La RCA dispose de 472 formations sanitaires dont 86 privées et 386 publiques. La couverture géographique du pays en infrastructures de soins est donc faible. La plupart des infrastructures publiques datant de la période coloniale, sont vétustes et mal équipées. L’accessibilité géographique aux services de santé est limitée et inégale : 98% de la population en l’an 2000 accède à une formation sanitaire dans un rayon de 5Km en milieu urbain contre 47% en milieu rural. Avec le pillage et la destruction des biens meubles et immeubles qu’a connus l’arrière pays il faut s’attendre à une dégradation de la situation sanitaire. La RCA ne dispose pas à l’heure actuelle d’un plan directeur de développement des infrastructures sanitaires.

     

    6.2.2 Ressources du secteur de la santé

  • Ressources humaines
  • Les ressources humaines du secteur de la santé comprennent :

  • les fonctionnaires
  • le personnel d’appui
  • le personnel communautaire
  • le personnel des ONG oeuvrant dans le domaine de santé
  • les tradipraticiens et les matrones traditionnelles.
  •  

     

     

    Cet effectif du personnel, en ce qui concerne le secteur public et toutes catégories confondues est passé de 2651 en 1994 à 2997 en 1999, ce qui démontre une insuffisance quantitative et qualitative en personnel de santé car le besoin minimal pour un fonctionnement adéquat était chiffré à 4200 agents de santé pour la mise en œuvre du Plan National Développement Sanitaire (PNDS) 1994-1998.

    Outre son caractère insuffisant en quantité et en qualité, cet effectif est mal réparti sur l’étendue du territoire national. Il existe un grand déséquilibre entre Bangui où les normes recommandées par l’OMS sont dépassées et le reste des régions.

    Le cas frappant est celui des sages-femmes où plus de 90% de celles-ci sont à Bangui, alors que la politique sanitaire de notre pays met un accent sur la santé du couple mère-enfant ; le rôle de la sage-femme est très important pour l’atteinte de cet objectif. Le MSPP a tenté plusieurs fois sans succès de redéployer les sages-femmes à l’intérieur du pays.

     

    Le tableau qui suit présente les ratios de certaines catégories professionnelles comparés aux normes recommandées par l’OMS.

     

    Personnel santé

    Normes OMS

    RCA

    BANGUI

    Reste du pays

     

    Médecins

    1/20 000

    1/21 342

    1/7 182

    1/93 066

    Techniciens sup. de santé

    1/15 000

    1/28 818

    1/10 324

    1/31 002

    Sages-femmes et Infirmiers Accoucheurs

    1/10 000

    1/16 199

    1/5 847

    1/35 051

    Infirmiers Diplômés d’Etat

    1/10 000

    1/12 000

    1/2 152

    1/6 010

     

    L’insuffisance quantitative et qualitative en personnel de santé a pour conséquence l’utilisation des agents non qualifiés, ce qui affecte le fonctionnement des formations sanitaires et la qualité des services. Le vieillissement du personnel avec une forte proportion d’agents de santé âgés de plus de 45 ans, constitue un autre aspect qui va d’ici peu compliquer le problème crucial de ressources humaines. Il faut ajouter la démotivation du personnel de santé causée, entre autres, par l’irrégularité du paiement des salaires, l’absence ou la suppression des primes avec comme conséquences l’irrégularité de certains Médecins dans les hôpitaux au profit de leur clinique privée et le phénomène de corruption qui est d’ailleurs un problème national.

    Il faut enfin souligner l’existence de la loi N° 89. 003 fixant les principes généraux relatifs à la santé publique qui discrimine les pharmaciens en ce qui concerne le cumul de l’exercice de leur métier dans le public et dans le privé. La conséquence de l’application de cette loi est que la plupart du peu de pharmaciens disponibles ont opté pour le privé et du coup le service public n’a que, pour tout le pays, sept Pharmaciens tous à Bangui. En principe en plus de ceux au niveau de l’administration centrale, le pays devrait avoir au moins un pharmacien par Direction Régionale de santé pour les missions d’encadrement et d’inspection dans le domaine du médicament. On note par ailleurs qu’il n’y a pas de politique de formation des pharmaciens dont le pays a besoin.

    b) Ressources financières

    Le financement du secteur sanitaire provient de trois sources : le budget de l’Etat, les recettes propres des formations sanitaires (recouvrement partiel des coûts) et l’aide extérieure constituée de prêts ou de dons octroyés par la coopération multilatérale et bilatérale et les ONG. L’analyse des données disponibles montre que les dépenses prévisionnelles totales de santé y compris le financement extérieur évoluent en dent de scie depuis une dizaine d’années : 5,3% du budget de l’Etat en 1993, 10,5% en 1996 et 9,1% en 2003. On note une inégale répartition dans l’allocation des crédits sur les dépenses propres de l’Etat : 20% pour les prévisions des dépenses d’équipement contre 80% pour les dépenses de fonctionnement dont les salaires. Le niveau de décaissement des fonds du budget de l’Etat pour le fonctionnement des services de santé est très faible.

    Le financement de l’investissement dans le secteur de la santé est fortement tributaire de l’aide extérieure pour plus de 84%.

    La répartition des ressources selon le niveau montre que plus de la moitié des ressources restent concentrées à Bangui où vivent seulement 15% de la population du pays.

    La participation communautaire est l’arrangement institutionnel avec les communautés en vue d’améliorer la disponibilité en Médicaments Essentiels Génériques et la qualité des soins. Bien que le niveau de ce financement soit mal connu, la population contribue pour sa santé en payant les services de santé qui lui sont proposés dans le cadre de l’initiative de Bamako. Malheureusement, ces fonds communautaires sont détournés par certains membres des Conseils et Comités de Gestion (COGES) et certains agents de santé. En plus, les récents conflits ont mis en mal ce système dans les régions administratives N° 3 et 4, considérées comme des régions expérimentées en la matière.

    En définitif, les dépenses de santé restent insuffisantes. Elles sont estimées en 2003 à 7 $ US par habitant, alors qu’il faudrait quatre fois ce montant pour assurer des soins de santé de base à l’ensemble de la population.

    6.2.3 Aperçu sur l’état de santé de la population

    L’analyse des données fournit quelques indices qui permettent d’apprécier la situation épidémiologique en République Centrafricaine.

    Les maladies infectieuses et parasitaires sont responsables en grande partie de l’état morbide de la population. Ces pathologies sont essentiellement dominées par le paludisme, les infections respiratoires aiguës, les diarrhées, les méningites. La malnutrition est aussi un problème de plus en plus préoccupant. A cela, vient s’ajouter la grande et meurtrière pandémie du VIH/SIDA (voir chapitre VIH/SIDA).

    La mortalité générale demeure encore très élevée en RCA. La mortalité infantile et maternelle (948 pour 100 000 naissances vivantes) en République Centrafricaine est l’une des plus élevée au monde. En plus de cette situation suffisamment préoccupante, la population centrafricaine est confrontée à d’autres maladies évitables par la vaccination telles que la tuberculose, le tétanos, la poliomyélite, la rougeole, les maladies endémiques (la lèpre, la trypanosomiase, l’onchocercose) et des maladies potentiellement épidémiques (le choléra, les diarrhées rouges, les méningites à méningocoque).

    Par ailleurs, la RCA a géré pendant ces cinq dernières années les conséquences humanitaires des conflits armés internes et des pays voisins (RDC et Congo Brazzaville). Il y a eu des mouvements massifs de populations à l’intérieur estimée à environ 200 à 300 000 personnes déplacées et/ou réfugiées.

    6.2.4 Problèmes de santé

    Problèmes liés à l’instabilité sociale et politique

  • perturbation du fonctionnement des services de santé par les troubles militaro-politiques et sociaux récurrents ;
  • destruction des infrastructures sanitaires dans les zones de conflits ;
  • destruction des infrastructures sociales et pillages des équipements et matériels, nombreux dégâts corporels du fait des viols (traumatisme, décès, blessures graves et choc psychique) ;
  • fuite de cerveaux ;
  • non intégration des Médecins alors que le besoin est pressant sur le terrain ;
  • développement du tabagisme et de l’alcoolisme ;
  • développement de la toxicomanie ;
  • Problèmes liés à l’organisation des services de santé

  • faible couverture sanitaire aggravée dans certaines régions par la destruction des infrastructures sanitaires ;
  • faible accessibilité géographique, financière et culturelle aux soins de santé ;
  • insuffisance de la sécurité transfusionnelle dans les formations de l’intérieur du pays ;
  • insuffisance du système d’information sanitaire et d’alerte des épidémies ;
  • mauvaise gestion des ressources financières par certains COGES ;
  • répartition inéquitable des ristournes aux prestataires ;
  • insuffisance dans la gestion des épidémies et des situations d’urgence ;
  • insuffisance dans l’encadrement des tradipraticiens et du développement de la médecine traditionnelle ;
  • insuffisance d’équipement adéquat ;
  • insuffisance des services de Santé Maternelle et Infantile et de planning familial;
  • absence d’une usine pharmaceutique en Centrafrique ;
  • forte concentration des Médecins et des sages femmes à Bangui en détriment des provinces ;
  • vente anarchique et illicite des médicaments ;
  • manque d’un mécanisme de prise en charge médicale des Albinos ;
  • insuffisance dans la prise en charge médico-sociale des adolescents et des jeunes ;
  • création anarchique et illégale des centres de soins dans les quartiers de Bangui et certaines villes de province pratiquant, entre autres, des actes chirurgicaux et obstétricaux (avortements).
  • Problèmes liés au fonctionnement : qualité des soins

  • insuffisance quantitative et qualitative en personnel de santé
  • insuffisance dans la prise en charge des urgences et des cas référés
  • absence d’un mécanisme clair de prise en charge des cas sociaux (indigents)
  • faible couverture vaccinale ;
  • mauvaises conditions et prise en charge des malades évacués des provinces vers Bangui ;
  • insuffisance de l’Information, Education et communication pour un changement de comportement.
  • manque de scanner sur tout le territoire centrafricain ;
  • manque de trousse d’urgence et d’unité de banque de sang dans les maternités de référence ;
  • prix élevé des médicaments antirétroviraux.
  •  

    Problèmes liés à la situation épidémiologique

  • taux élevé de mortalité maternelle due particulièrement aux grossesses à risque, aux accouchements non assistés par des agents qualifiés et aux avortements clandestins ;
  • taux élevé de mortalité infantile et juvénile liée à la forte prévalence de maladies parasitaires et infectieuses transmissibles et la malnutrition.
  • taux élevé de morbidité liée au paludisme, la tuberculose, la lèpre
  • prévalence élevée des maladies évitables par la vaccination
  • taux de mortalité générale élevée liée aux facteurs tels les accidents de la voie publique, les maladies cardiaques et quelques fois l’administration de plantes toxiques par les guérisseurs
  • émergence de maladies nouvelles telles que santé mentale, certains cancers, fièvres hémorragiques.
  •  

    Recommandations

    Recommandations fortes

  • Restaurer l’offre de soins dans les zones de conflit et les régions environnantes ;
  • Assurer la disponibilité des médicaments essentiels ;
  • Déclarer les zones de conflits, zones d’assistance humanitaire et lancer un SOS international pour un appui médical conséquent ;
  • Mettre en place un mécanisme efficace pour le contrôle assorti de sanctions, de la gestion des fonds issus des recouvrements des coûts dans les formations sanitaires ;
  • Accélérer la formation des professeurs agrégés et médecins spécialistes en ciblant les disciplines non couvertes (médecin légiste, médecin gériatre …) ;
  • Informer les malades et les parents de la possibilité de poursuivre les médecins ou les hôpitaux en cas d’erreur médicale grave ;
  • Interdire l’utilisation du tabac dans les lieux publics ;
  • Doter les centres de santé d’ambulances ;
  • Doter au moins un hôpital d’un scanner médical ;
  • Prendre des mesures pour l’évacuation sanitaire des malades des provinces vers Bangui ;
  • Lancer un débat sur la problématique de l’avortement ;
  • Réhabiliter le centre national de Santé Hospitalo-universitaire de Bangui ;
  • Réduire le prix des médicaments antiretroviraux pour les rendre accessibles aux malades de faibles revenus ;
  • Développer un programme de prise en charge médicale des albinos ;
  • Mettre en place une brigade multisectorielle de lutte contre la vente anarchiques de médicaments ;
  • A court terme

  • Renforcer les capacités du système de santé en ressources humaines, financières et matérielles;
  • Intégrer les jeunes Médecins et les paramédicaux ;
  • Mettre en place un mécanisme efficace d’alerte et d’intervention pour les épidémies et les situations d’urgence ;
  • Renforcer l’information et l’éducation pour la santé pour un changement de comportement;
  • Renforcer les stratégies de lutte contre les maladies qui constituent un problème de santé publique à savoir : le paludisme, les diarrhées, les infections respiratoires aiguës, la tuberculose, la méningite, la poliomyélite, la rougeole, les carences nutritionnelles et les affections liées à la reproduction ;
  • Prendre des mesures de motivation à l’égard de tout le personnel de santé;
  • Renforcer la conscience professionnelle du personnel de santé par le biais des différentes associations professionnelles existantes (Conseil de l’ordre des médecins et pharmaciens, Association des paramédicaux…) ;
  • Assurer une répartition équitable des ressources humaines sur toute l’étendue du territoire national ;
  • Mettre à la disposition des maternités de référence une unité de banque de sang ;
  • Confectionner des trousses d’urgence et les mettre à la disposition des services concernés ;
  • Améliorer les conditions d’évacuation et de prise en charge des malades évacués des provinces vers Bangui ;
  • Ouvrir dans les sous-préfectures des pharmacies d’unité de cession de médicaments ;
  • Renforcer le programme national de santé pour des adolescents et des jeunes ;
  • Renforcer le programme élargi de vaccination ;
  • Appliquer la réglementation relative à l’ouverture des structures sanitaires privées à but lucratif.
  • A moyen terme

  • Mettre en place un mécanisme efficace de prise en charge globale des urgences des indigents, des retraités et des personnes vulnérables ;
  • Mettre en place des mesures incitatives pour favoriser l’affectation des sages-femmes à l’intérieur du pays ;
  • Créer une direction de la médecine traditionnelle et de la Pharmacopée au sein du Ministère de la Santé Publique et de la Population, en vue de favoriser la collaboration et l’intégration effective des tradipraticiens dans le système de santé publique ;
  • Elaborer un code de santé publique ;
  • Relire la loi discriminant les pharmaciens ;
  • Mettre en place des stratégies pour éviter la fuite de cerveaux ;
  • Etendre les centres de SMI/PF dans toutes les formations sanitaires du pays ;
  • Mettre en place un programme national de lutte contre la toxicomanie, le tabagisme et l’alcoolisme ;
  • Instaurer une journée nationale des Albinos (11 novembre) pour les sensibiliser sur leur situation.
  • A long terme

  • Construire une usine de fabrication de produits pharmaceutiques en Centrafrique ;
  • Construire des formations sanitaires dans le pays en tenant compte de la répartition démographique.
  •  

    6.3 Habitat

    La République centrafricaine, à l’instar des autres pays du tiers monde en général et d’Afrique en particulier, est confrontée à de nombreuses difficultés dans le domaine de l’habitat. Avec une population estimée aujourd’hui à 3.800.000 habitants et un taux de croissance de 2,7%, le pays n’est pas à l’abri des problèmes inhérents à ce secteur sensible d’habitat.

    Depuis les années d’indépendance, l’Etat n’a jamais fait asseoir une véritable politique en matière d’habitat en République Centrafricaine. De nos jours, on observe que :

  • le code de l’habitat est caduc ;
  • le coût très élevé des matériaux de construction ne permet pas aux centrafricains de construire de bonnes habitations ;
  • le manque de communication avec les services cadastraux et des domaines favorise les constructions anarchiques et désordonnées des maisons d’habitation ;
  • le plan d’occupation n’a jamais été respecté ;
  • les municipalités n’assurent plus l’entretien des immeubles publics ;
  • les habitations et bâtiments administratifs  sont vendus illicitement et à vil prix ;
  • les logements sociaux  sont attribués de façon anarchique et inéquitable.
  •  

    Recommandations

    Recommandations fortes

  • Prendre des dispositions légales pour que les bâtiments administratifs ne soient plus vendus ;
  •  Réviser le code de l’habitat.
  •  

    A court terme

  • Doter les services de cadastres et des domaines des moyens nécessaires pour l’exécution de leur travail et assurer leur sécurité ;
  • Instaurer une véritable politique de l’habitat ;
  • Réduire les taxes douanières sur les matériaux de construction ;
  • Encourager les constructions avec les matériaux locaux ;
  • Encourager les ONG impliquées dans l’habitat ;
  • Faire l’audit du Fonds d’Aménagement et d’Equipement Urbain  (FAEU) ;
  • Réhabiliter l’Agence des Travaux Communaux (ATRACOM) ;
  • Impliquer les municipalités dans l’entretien des bâtiments publics.
  •  

     

     

     

    A moyen terme

  • Mettre en place des unités de production des matériaux de construction pour alléger le coût des constructions ;
  • Elaborer un plan d’urbanisation des grandes villes ;
  • Encourager la création des sociétés immobilières ;
  • Faciliter l’acquisition des logements sociaux par les prêts bancaires avalisés par l’Etat ;
  • Réglementer l’attribution des logements sociaux.
  •  

    Long terme

  • Elaborer le plan d’urbanisation globale du pays ;
  • Prévoir des voies d’accès pour handicapés dans les édifices publics ;
  • Construire des logements sociaux.
  •  

    6.4 Assainissement

    Dans les années 1960 jusqu’aux années 1980, la Centrafrique était un très beau pays qui faisait l’objet de beaucoup de convoitise des étrangers . La capitale de part sa salubrité était surnommée "  Bangui la coquette ville de pari ". Force est de constater que la Centrafrique a perdu toute sa position. En parcourant les villes et quartiers du pays, on peut observer beaucoup de problèmes qui démontrent clairement qu’il n’y a pas eu d’assainissement des années durant.

    Depuis son accession à l’indépendance, la RCA n’a pu disposer d’une politique précise et cohérente en matière d’assainissement. Les actions des ONG dans le domaine n’ont pu redresser la situation. En fait la politique d’assainissement s’est exécutée de manière disparate. Les problèmes les plus fréquents sont les suivants:

  • manque de volonté politique pour assainir les grandes villes;
  • inefficacité des services concernés ;
  • insuffisance quantitative et qualitative en ressources humaines ;
  • manque d’équipements nécessaires et adéquats ;
  • absence d’un système cohérent de ramassage des ordures ménagères ;
  • développement de l’incivisme ;
  • bouchage des canaux d’évacuation d’eaux qui entraîne l’inondation dans plusieurs quartiers ;
  • construction anarchique de latrines ;
  • dilapidation des fonds destinés à l’assainissement ;
  • inhumation clandestine ;
  • inexistence de latrines publiques ;
  • inexistence d’urinoirs dans les grandes villes ;
  • pollution massive dans les grandes villes ;
  • pollution de l’environnement par les déchets industriels de l’ancienne usine UCATEX;
  • pollution par les déchets issus des soins de santé de l’hôpital communautaires depuis des années ;
  • les municipalités ne jouent pas leur rôle comme il se doit ;
  • dysfonctionnement des services d’hygiène et d’assainissement  ;
  • amoncellement des dépôts d’ordures ménagères ;
  • plantation de légumes dans les cimetières ;
  • recyclage inadéquat des emballages en plastique .
  •  

    Recommandation

    Recommandations fortes

  • Redynamiser les services d’hygiène et d’assainissement et les doter de moyens d’actions ;
  • Elaborer une politique d’assainissement et de l’environnement urbain ;
  • Réviser et relancer le plan ville santé ;
  • Libéraliser le nettoyage des marchés et la collecte d’ordures ménagères.
  • A court terme

  • Réouvrir l’institut de formation des techniciens d’assainissement ;
  • Créer une usine de traitement des ordures ménagères ;
  • Prendre les dispositions pour déplacer l’usine UCATEX ;
  • Prendre les dispositions pour isoler les eaux usées de l’hôpital communautaire ;
  • Intégrer les Techniciens d’assainissement et les utiliser dans les services d’hygiène et d’assainissement ;
  • Implanter des latrines et urinoirs publics dans les villes ;
  • Lancer un programme d’éducation civique pour l’assainissement des villes ;
  • Lancer un programme communautaire de curage de canaux d’évacuation d’eaux ;
  • Développer une stratégie de recyclage des emballages en plastique, des autres ordures dans les villes ;
  • Sanctionner ceux qui plantent les légumes dans les cimetières ;
  • Entretenir les cimetières ;
  • Installer des chambres froides dans les marchés pour la conservation des produits
  • frais ;

  • Prendre les dispositions pour exhumer les corps enterrés dans les quartiers ;
  • Appliquer les dispositions de la loi relative aux inhumations.
  •  

    A moyen et long terme

  • Prendre des mesures pour dépolluer les villes ;
  • Développer une collaboration avec les services cadastraux pour réglementer les constructions afin de faciliter les travaux d’assainissement.
  •  

    6.5 Le VIH/SIDA

    Depuis la découverte des premiers cas de SIDA en 1984 en République Centrafricaine, l’ampleur de la maladie n’a cessé de croître en dépit des actions menées dans le cadre des différents programmes. Les premières enquêtes de séroprévalence effectuées à partir d’un échantillon de la population de Bangui par l’Institut Pasteur de Bangui et l’OCEAC de 1984 à 1988 avaient mis en évidence un dédoublement annuel du taux de prévalence de l’infection à VIH dans la population générale ( 15 à 45 ans) : 2,6% en 1984, 4,6% en 1986, 7,8% en 1987.

    En décembre 1999, selon le rapport sur la situation mondiale de l’épidémie publié par l’ONUSIDA, la RCA est le dixième pays le plus touché au monde avec un taux de séroprévalence nationale de 13,84%. Selon ce même rapport, le nombre de personnes infectées par le virus était estimé à plus de 240.000, le nombre de cas cumulés de SIDA dépassent 30.000, le nombre de décès est au-delà de 23.000 et au moins 99.000 orphelins du SIDA sont recensés.

    De janvier à octobre 2001, le taux de prévalence de l’infection à VIH chez les donneurs de sang à Bangui était de 11,7%.

    En l’an 2002, une étude a été réalisée sur les femmes enceintes pour l’évolution de l’épidémie sur toute l’étendue du territoire. Les résultats de cette enquête sont les suivants : sur 9.305 femmes enceintes testées pour le VIH, 1.321 (14,2%) ont une sérologie positive.

     

    Tableau I : Répartition des femmes enceintes dépistées VIH+ par tranches d’âge

    Classes d’âge (an)

    Nombre de femmes

    Enceintes VIH+

    Pourcentage (%)

    < 15

    20

    1,5

    15 – 19

    349

    26,7

    20 – 24

    380

    29,1

    25 – 29

    286

    21,9

    30 – 34

    156

    11,9

    35 – 39

    87

    6,7

    40 – 44

    24

    1,8

    45 – 49

    4

    0,3

    TOTAL

    1 306

    100,0

    Source : Rapport cartographie de l’infection à VIH en République Centrafricaine, en 2002.

    Le tableau ci-dessus montre clairement que :

  • toutes les tranches d’âge sont touchées par l’épidémie du VIH,
  • cinquante-six pour cent (56%) des femmes enceintes infectées ont moins de 25 ans,
  • quatre-vingt dix pour cent (90%) des femmes enceintes séropositives ont moins de 35 ans.
  • Le tableau ci-dessous présente la situation de la séroprévalence à VIH dans toutes les préfectures de notre pays.

    Tableau II : Séroprévalence du VIH chez les femmes enceintes et les femmes en population générale, par préfecture et formation sanitaire en RCA, novembre 2001-octobre 2002.

     

     

    Préfectures

     

    Formations sanitaires

    Prévalence chez les

    femmes enceintes

    Prévalence chez les

    femmes en population générale

     

     

     

     

     

    Bangui

    B1/CSSU

    16,0%

    17,4%

    B2/CSU Lakouanga

    18,0%

    19,3%

    B3/CSU Castors

    16,0%

    14,6%

    B3/CSU M. Mbaïki

    16,0%

    16,9%

    B4/CSU Boy-Rabe

    14,0%

    15,9%

    B5/CSU Malimaka

    15,0%

    16,6%

    B6/CSU Pétévo

    7,0%

    7,7%

    B7/CSU Ouango Bang

    13,0%

    13,5%

    B8/CSU Gobongo

    21,0%

    23,4%

    CSU Bimbo

    9,0%

    11,5%

    CSU Bégoua

    9,0%

    10,8%

     

    Bamingui-Bangoran

    Hôpital de Ndélé

    18,0%

    25,0%

    CS Bamingui

    27,0%

    39,3%

     

    Basse Kotto

    Hôpital Mobaye

    10,0%

    14,6%

    CS Kembé

    14,0%

    21,0%

    CS Alindao + Elim

    18,0%

    24,7%

    Haut Mbomou

    CS Zémio

    21,0%

    29,4%

    CS Mboki

    11,0%

    17,0%

    Haute Kotto

    Hôpital de Bria

    19,0%

    26,6%

    Kémo

    Hôpital de Sibut

    10,0%

    14,8%

    CS Dékoa

    7,0%

    10,2%

    Lobaye

    Hôpital de Mbaïki

    11,0%

    16,8%

    CS Bossongo

    11,0%

    17,7%

    CS Boda

    9,0%

    13,7%

    Mambéré Kadéi

    Hôpital de Berbérati

    17 0%

    24,4%

    Hôpital de Carnot

    22,0%

    34,8%

    CS Gamboula

    4,0%

    5,0%

    Mbomou

    Hôpital de Bangassou

    9,0%

    12,9%

    CS Rafaï

    10,0%

    14,6%

    Nana-Grébizi

    Hôpital Kaga-Bandoro

    15,0%

    21,9%

    CS Mbrés

    15,0%

    20,2%

    Nana-Mambéré

    Hôpital de Bouar

    20,0%

    28,6%

    CS Niem

    11,0%

    15,1%

    CS Baboua (Front. Ca)

    11,0%

    14,4%

    Ombella-Mpoko

    CS Bossembélé

    9,0%

    11,9%

    Ouaka

    Hôpital de Bambari

    18,0%

    26,0%

    Hôpital Ippy

    16,0%

    23,0%

    CS Kouango

    7,0%

    10,2%

    Ouham

    Hôpital de Bossangoa

    20,0%

    28,6%

    CS Batangafo

    15,0%

    21,7%

     

    CS Kabo (Front Tchad)

    18,0%

    24,1%

    Ouham-Pendé

    Hôpital de Bozoum

    9,0%

    13,0%

    CS Paoua

    17,0%

    24,2%

     

    CS Ngaoundaye

    22,0%

    30,9%

    Sangha-Mbaéré

    Hôpital de Nola

    11,0%

    15,8%

    CS Bayanga (Front Co)

    13,0%

    18,0%

    Vakaga

    Hôpital de Birao

    15,0%

    20,8%

    CS Amdafok

    28,0%

    40,2%

    Source : Rapport cartographie de l’infection à VIH en République Centrafricaine, décembre 2002.

    Cette étude a mis en évidence l’ampleur de l’épidémie de l’infection à VIH sur toute l’étendue du territoire centrafricain, les zones rurales n’étant pas épargnées. La séroprévalence va de 7% à 21% à Bangui et de 4% à 28% dans les provinces. L’arrière pays est autant sinon plus gravement touché que Bangui.

    Sur le plan de son impact, l’infection à VIH revêt un caractère multidimensionnel avec des répercussions sur tous les secteurs notamment les secteurs clés que sont:

  • la santé : Outre les cas de décès parmi le personnel, l’infection à VIH a augmenté la morbidité et la mortalité au sein de la population dont l’état de santé est déjà rendu précaire eu égard à la situation sanitaire catastrophique du pays. Le système de santé est ainsi débordé par un nombre de plus en plus croissant de malades du SIDA. A titre d’illustration, dans le service de l’hôpital communautaire de Bangui, 66% des malades hospitalisés sont porteurs d’une affection opportuniste liée au SIDA et 78% des personnes atteintes de tuberculose suivies dans le même établissement ont une sérologie positive au VIH. Si des mesures urgentes ne sont pas prises, il faut s’attendre, avec la généralisation de cette épidémie (taux de prévalence nationale à 15%), à une décimation de la population centrafricaine.
  • l’éducation nationale : Le SIDA apparaît comme la première cause de décès des enseignants en RCA.
  • le ménage : On note un transfert d’une bonne part des revenus des ménages pour assurer les frais médicaux et les funérailles. Il aggrave la pauvreté. Le nombre de veuves, de veufs et d’orphelins ne cesse d’augmenter.
  • le développement du pays : L’économie nationale est compromise tant la population active, les couches socioprofessionnelles et plus particulièrement les cadres des deux secteurs sont les plus touchés.
  • Ces informations montrent à suffisance l’ampleur de cette épidémie dans le pays et dont les autorités politiques en ont fait un véritable problème de survie de la population.

    Afin d’y apporter une réponse efficace, des actions ont été entreprises tant par le Gouvernement, les partenaires au développement que les acteurs de terrain à travers l’action de coordination du Comité National de Lutte contre le SIDA.

    Dans le domaine du renforcement institutionnel, il a été créé le 26 Janvier 2001 un Comité National de Lutte contre le SIDA (CNLS), désormais placé sous la présidence du Président de la République, Chef de l’Etat.

    Ce Comité est chargé de définir les grandes orientations y compris les approches multisectorielles de la lutte contre le VIH/SIDA, de définir le cadre légal et éthique de la lutte contre le VIH/SIDA. Il a la mission aussi de coordonner toutes les initiatives nationales en matière de lutte, de veiller à la mise en place des mécanismes efficaces de suivi-évaluation des programmes. Il est chargé d’assurer la mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires au développement de la lutte tant au niveau national qu’international. Il assure également le plaidoyer et contribue au renforcement du partenariat avec les Organisations Non Gouvernementales (ONG), les organisations à assise communautaire et le secteur privé de lutte. Enfin, il est chargé de promouvoir une bonne prise en charge psycho-sociale et médicale des personnes infectées et/ou affectées par le VIH/SIDA.

    Le Secrétariat Technique du CNLS (ST/CNLS) est la structure de coordination, de suivi et d’évaluation des différents programmes de lutte contre le VIH/SIDA . A ce titre, il centralise les programmes et les projets présentés par les structures de base, il prépare les assises du CNLS.

    Les Structures de Base sont constituées de toutes les institutions nationales, les organisations de la société civiles et du secteur privé oeuvrant dans la lutte contre le VIH/SIDA. Elles comprennent également les structures décentralisées que sont les comités préfectoraux de lutte contre le VIH/SIDA (CPLS) et le Comité de Lutte contre le VIH/SIDA de la ville de Bangui (CBLS), tous appuyés par des Equipes Techniques Préfectorales (ETP), qui sont des structures d’exécution. Ces structures ont été créées par l’arrêté n° 02. 042 du 26 décembre 2002.

    Les structures de base sont les partenaires privilégiés du CNLS au niveau décentralisé, qui élaborent des programmes et des plans d’action pour la lutte et qui les exécutent seuls ou avec l’appui du Comité National. Les communautés villageoises représentent aussi une grosse partie des bénéficiaires et doivent s’engager sans réserve dans la lutte contre le VIH/SIDA.

    Depuis l’installation de son Secrétariat Technique, le CNLS a réalisé de nombreuses activités dont les plus importantes sont les suivantes :

  • recherche opérationnelle : La réalisation d’une enquête sur la cartographie de l’infection à VIH, dont les résultats permettent aujourd’hui d’avoir plus de visibilité de l’évolution du VIH/SIDA sur toute l’étendue du territoire, a été le fruit d’un partenariat entre le ST/CNLS et l’Institut Pasteur de Bangui avec l’appui financier de la Banque Mondiale.
  • élaboration et adoption du plan cadre stratégique national de lutte mobilisation des leaders socio-politiques : a été matérialisée par la tenue de l’Assemblée Générale du CNLS et des ateliers régionaux dans cinq préfectures. La grande campagne de mobilisation organisée à Bangui avec l’appui de Son Excellence Madame Simone EHIVET GBAGBO, épouse du Président de la République de Côte d’Ivoire en Juillet 2002, sans oublier le lancement de la campagne de sensibilisation à Bambari présidée par le Premier Ministre et les missions d’identification des activités dans l’arrière pays ont été des occasions de forte mobilisation de la population.
  • mobilisation des partenaires de terrain : Du coté des partenaires sur le terrain, on note un début de prise de conscience et une implication dans la lutte grâce à des campagnes intensives de sensibilisation. Des ONG et des Associations diverses de lutte sont créées ; à titre d’exemple à Bangui le nombre d’ONG et Associations actives dans la lutte est passé de 5 à 50 en quelques mois. Les confessions religieuses catholiques, protestantes, musulmanes ne sont pas restées en marge de ces actions. Les entreprises ont développé et mis en oeuvre des plans d’action qui prennent en compte la prise en charge de leur personnel infecté et/ou affecté. Dans le secteur public, six Ministères identifiés prioritairement en raison de l’effectif de leur personnel et de leur implication déjà dans la lutte, ont élaboré des plans d ‘action qui sont financés et en train d’être mis en œuvre.
  • prise en charge médicale : Des actions de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’Enfant (PTME) se mènent actuellement dans certaines formations sanitaires de Bangui grâce à l’appui de l’UNICEF. L’inscription au budget de l’Etat d’une ligne pour l’achat des Antirétroviraux (ARV) a permis de rendre disponibles et à moindre coût ces médicaments à Bangui. Une officine pharmaceutique privée a pris le pas de cette action de mise à disposition sur le marché de ces produits à moindre coût.
  • mobilisation des ressources : Toutes ces activités ont pu être exécutées grâce au concours de certains partenaires au développement comme IDA/Banque Mondiale, PNUD, UNICEF, OMS, FNUAP, KFW/PSI. D’autres actions sont en cours pour obtenir des ressources complémentaires auprès du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et la Banque Africaine de Développement (BAD).
  • Devant le plaidoyer activement mené par le CNLS, tous les partenaires au développement s’accordent à reconnaître que le SIDA apparaît comme une catastrophe nationale et jugent de la nécessité d’aider le pays à sortir de cette situation, malheureusement les troubles militaro-politiques qu’a connus le pays limitent les contributions extérieures et constituent un handicap majeur.

    Problèmes liés à l’organisation de la lutte contre le VIH/SIDA

  • absence de prise de conscience sur l’existence de la pandémie du VIH/SIDA par la population;
  • inadéquation entre l’engagement politique affirmé et la mise à disposition des ressources pour la lutte contre le SIDA ;
  • faible implication des autorités des administrations centrales et déconcentrées ;
  • manque de structures et d’équipements de dépistage et prise en charge à l’intérieur du pays ;
  • faible mobilisation des ressources financières pour l’organisation de la lutte contre ce fléau ;
  • absence de textes juridiques protégeant les communautés face au VIH/SIDA ;
  • insuffisance dans l’encadrement des groupes vulnérables tels que les jeunes, les enfants de la rue, les filles libres, etc.;
  • persistance de la stigmatisation et de la discrimination à l’égard des personnes vivant avec le VIH/SIDA ;
  • augmentation de la propagation du VIH pendant les troubles militaro-politiques ;
  • persistance de certaines mœurs, coutumes favorables à la propagation du VIH ;
  • insuffisance de campagne de sensibilisation pour un changement de comportement véritable ;
  • persistance des fausses rumeurs sur le VIH/SIDA (sorcellerie, mauvais sort, punition de Dieu).
  •  

     

     

     

     

     

    Recommandations

    Recommandations fortes

    • Création d’un centre de santé ambulatoire ;
    • Encourager et vulgariser le dépistage volontaire précoce ;
    • Prendre des dispositions pour normaliser les relations entre notre pays et les institutions financières internationales afin de permettre la mise en vigueur du crédit de la Banque Mondiale pour le Projet Multisectoriel de lutte contre le VIH/SIDA ;
    • Encourager toutes les associations nationales, toutes les ONG, tous les groupements et tout autre organe de développement à intégrer dans leurs plans d’action les activités de lutte contre le VIH/SIDA ;
    • Assurer la disponibilité des médicaments pour le traitement des infections opportunistes, les réactifs et les anti rétroviraux sur toute l’étendue du territoire ;
    • Instaurer la lutte contre le VIH/SIDA parmi les activités prioritaires de tous les départements ministériels ;
    • Vulgariser le port des préservatifs masculins et féminins sur toute l’étendue du territoire centrafricain ;
    • Prendre des dispositions pour réprimer la contamination volontaire du VIH ;
    • Lancer une campagne de communication pour un changement de comportement.
    •  

      A court terme

    • Mobiliser les ressources nécessaires pour la mise en œuvre du plan stratégique national de lutte contre le VIH/SIDA ;
    • Impliquer de manière effective et sans exception les autorités administratives centrales et déconcentrées à savoir les Ministres, les responsables centraux, les Préfets, les Sous-Préfets, les Chefs de PCA, les Maires, les Chefs de groupe, les Chefs de village et de quartiers, les leaders religieux, coutumiers, dans la lutte contre le VIH/SIDA ;
    • Adopter et promulguer des textes relatifs à la protection de la communauté, à la mise en place des fonds de solidarité nationale ;
    • Renforcer le programme de lutte contre la pauvreté ;
    • Instaurer et généraliser l’enseignement sur le VIH/SIDA dans tous les établissements scolaires et universitaires de la RCA ;
    • Intensifier l’IEC pour un changement de comportement, pour bannir les fausses croyances et les rumeurs sur le VIH/SIDA et pour dédramatiser la maladie.
    •  

      7-Etat des lieux de la culture, sa promotion et la prise en compte de la dimension culturelle dans le processus de développement

      Situation de la culture en Centrafrique :

      La multiplicité des ethnies composant la République Centrafricaine et la diversité des traditions constituent une immense richesse à travers la musique, les chants et danses traditionnelles, les contes et fables, les sculptures et masques, les modes de coiffure et d’habillement, la littérature orale, l’architecture, l’art culinaire. Ce patrimoine matériel et immatériel est une source intarissable par laquelle le peuple exprime sa joie, ses peines, ses sentiments intimes et génère des revenus pour son développement. La culture n’est pas figée, mais dynamique. Elle crée, se développe, s’enrichit par des apports exogènes dans l’espace et dans le temps, se transmet dans son berceau et s’expatrie.

       

      7.1 Problèmes fondamentaux de la culture

      Depuis son indépendance, alors que les autres nations recommandaient lors des conférences et des séminaires, des plans de développement liés à la culture nationale de leur pays, les dirigeants politiques et administratifs Centrafricains ont toujours considéré la culture comme un secteur mineur, non rentable, et la prennent pour une simple activité d’amusement des jeunes et pour distraire les vieux, louer les notables et la classe dirigeante.

      Cependant la dimension culturelle pour le développement existe dans ses trois principaux aspects qui sont :

  • les aspects sociaux ;
  • les aspects économiques et financiers ;
  • les aspects politiques.
  • D’une manière générale, la culture possède des aspects transversaux nécessaires dans tous les plans sectoriels de développement, notamment dans le domaine de l’éducation nationale, de la santé, du civisme professionnel et de la visibilité extérieure du pays.

    Depuis l’indépendance, les artistes et opérateurs culturels ont toujours eu la vie difficile. Ils sont souvent réduits au rôle de griots ou d’amuseurs publics. Les montants des cachets qu’ils sont contraints d’accepter diminuent de jour en jour, détruisant en eux toute volonté de créativité. Démunis et découragés, nombreux sont les artistes qui se sont exilés ou qui ont disparu des scènes publiques pour s’éteindre dans l’anonymat, avec pour ultime mépris, l’indifférence des autorités nationales.

    Le ballottage constant du département de la culture et son incapacité à capitaliser les moindres opportunités qu’offrent l’Etat et les nombreux organismes internationaux d’appui aux activités culturelles bloquent l’évolution de la culture. Ainsi persiste un climat de tension permanente entre les pratiquants non étatiques de la culture et les agents du département à charge des arts et de la culture.

    Tout cette situation a conduit aux grands maux suivants :

  • absence d’une politique culturelle nationale ;
  • inexistence de tout programme national de développement culturel à court, moyen ou long terme ;
  • non valorisation d’œuvres d’Artistes Centrafricains par rapport à celles importées ;
  • non considération des Artistes dont les rôles ne devraient être que celui des griots d’autrefois ou de simples témoins et spectateurs de la vie nationale ;
  • manque d’outils de protection des œuvres de l’esprit malgré l’existence fictive du bureau centrafricain du droit d’auteur ( BUCADA) devenu inopérant ;
  • manque d’appui pour la création des structures de production ( l’édition, la promotion et la diffusion des œuvres d’Artistes Centrafricains) ;
  • développement officialisé de la piraterie des œuvres artistiques avec la complaisance des médias nationaux ( La radio Centrafrique est le lieu par excellence de la piraterie) ;
  • insuffisance d’émissions culturelles et artistiques pouvant favoriser ou promouvoir les artistes centrafricains ;
  • baisse constante des revenus des activités artistiques et culturelles due aux crises économiques successives ;
  • exploitation et banalisation des artistes par les usagers privés et certains organes étatiques ;
  • absence d’une chartre culturelle (toutefois ce document élaboré par une commission se trouve dans le bureau de l’ancienne Assemblée nationale en attente d’adoption) ;
  • absence d’une réelle volonté d’accompagnement par le département de tutelle des actions culturelles initiées par les artistes et opérateurs culturels non étatiques ;
  • préférence accordée aux produits culturels étrangers, cautionnée par les média privés et d’état, donnant l’impression que ne peut être beau que ce qui vient de l’extérieur  (cas de la musique) ;
  • manque de lieux culturels nationaux ;
  • mauvaise conception de la notion de culture ;
  • perte de la fierté culturelle centrafricaine caractérisée par des faits comme la dépigmentation, le refus de parler Sango, etc. ;
  • rareté de manifestations culturelles dans le pays ;
  • prolifération des ciné – vidéos qui projètent souvent des films interdits ;
  • influence négative des agents de socialisation (artistes et communicateurs) sur la population ;
  • rupture entre une grande majorité de Centrafricains et la culture ancestrale.
  •  

    Recommandations 

    Recommandations fortes

  • Accélérer les travaux de la commission d’experts chargée de faire l’état des lieux de la culture et préparer la tenue des Etats Généraux de la Culture afin de :
  • définir une politique culturelle nationale liée au développement social et culturel de la nation,
  • dégager un programme national de développement culturel à court, moyen et long terme,
  • créer un cadre juridique pour les artistes et leurs différentes organisations ;
  • Interdire les ciné-vidéos sur toute l’étendue du territoire ;
  • Impliquer dans le processus de consolidation d’une paix durable et dans les projets sectoriels de développement social et économique de la RCA la dimension culturelle ;
  • Mettre en place une commission chargée d’évaluer et de faire dédommager les artistes pour l’exploitation de leurs œuvres au niveau des stations ;
  • Imposer des folios à toutes les stations qui diffusent les œuvres de l’esprit sous peine de poursuite ;
  • Mettre en place le Haut Conseil des Arts et de la Culture ;
  • Mettre en place une commission d’audition des produits culturels à diffuser sur les ondes ;
  • Développer et vulgariser de nouvelles formes de parcours initiatique pour inculquer aux enfants et aux jeunes les valeurs traditionnelles positives ;
  • Créer une école de danse traditionnelle ;
  • Institutionnaliser le festival de danse traditionnelle organisé par le CIOOFF.
  •  

     

     

     

     

     

    A court terme

  • Que l’ordonnateur du FED (Ministre du Plan et de la Coopération Internationale) inscrive la culture dans le Programme Indicatif National (PIN) et dans le Programme Indicatif Régional (PIR) afin de permettre au secteur culturel de bénéficier des mécanismes d’appui financiers qui en découlent, tels que le Programme de Soutien aux Initiatives Culturels (PSIC), le Programme d’Appui aux Manifestations Culturelles en Europe (PAMCE) et l’appui à la production cinématographique ;
  • Signer un protocole d’accord avec l’UNESCO et développer la coopération avec les autres organisations internationales et régionales pour mettre en œuvre les programmes culturels liés au développement ;
  • Mettre en application la Déclaration de Dakar et son Plan d’Action sur la promotion des cultures et des industries culturelles adoptés en juin 2003 lors de la Première Réunion des Ministres de la Culture des Pays A.C.P. ;
  • Mettre en place en urgence une commission pour évaluer la situation du parc Manovo -Gounda devenu patrimoine mondiale de l’UNESCO en péril et recenser les autres sites susceptibles d’être classés patrimoines mondiaux ;
  • Doter les arts et la culture d’un département ministériel permanent et lui trouver des locaux appropriés à son fonctionnement ;
  • Restructurer le département des arts et de la culture pour qu’il soit en adéquation avec les réalités culturelles nationales ;
  • Elaborer une convention de partenariat entre les artistes, les opérateurs culturels non-étatiques avec les Institutions Nationales qui utilisent leurs compétences ;
  • Institutionnaliser les manifestations culturelles d’envergure nationale, sous-régionale ou régionale ;
  • Assurer une bonne visibilité des manifestations culturelles afin de soigner l’image du pays à l’extérieur ;
  • Garantir dans les tranches d’émissions sur les médias nationaux au moins 70 % à la culture nationale ;
  • Redynamiser les Maisons de Jeunes et d’Actions Culturelles et les Centres de Lecture sur toute l’étendue du territoire ;
  • Créer ou instituer un ordre de mérite culturel afin d’encourager les artistes et les mécènes de la culture ;
  • Instituer des manifestations culturelles nationales et régionales ;
  • Construire une salle de spectacle par préfecture.
  • A moyen terme

  • Impliquer des personnalités artistiques, culturelles, et les Artistes réunissant les critères de compétence dans la gestion de la culture au niveau des institutions étatiques à savoir :
  • - la Présidence de la République,

    - la Primature,

    - le Département de la culture.

  • Revoir la grille des frais de déplacement des artistes à l’intérieur et à l’extérieur du pays ;
  • Renforcer l’implication de la langue Sango dans les programmes scolaires et la rendre obligatoire pour tous les centrafricains ;
  • Créer de l’Institut National des Arts et de la Culture pour former les artistes et les personnes ressources ;
  • Construire une bibliothèque nationale ;
  • Construire des bibliothèques à Bangui et dans les provinces ;
  • Faciliter l’accès des archives nationales ;
  • Eriger un monument à la mémoire d’Etienne GOYEMIDE.
  •  

    A long terme

  • Créer un fonds autonome de développement culturel et artistique ;
  • Eriger un palais de la culture ;
  • Construire des centres culturels centrafricains dans toutes les grandes villes.
  •  

    7.2 Des Peuples Autochtones et autres Minorités Ethniques marginalisés

    Les peuples autochtones en Centrafrique, notamment les Pygmées et les Mbororos, sont souvent marginalisés par les populations avoisinantes de leurs zones de rayonnement. Généralement mal organisés, ils sont des victimes faciles des abus de leur voisins dans l’occupation des terres et dans les activités quotidiennes pour leur survie. Cependant il existe de nombreuses potentialités qui contrastent avec leur misère absolue.

    Pourtant leur apport au développement économique de la Nation est indéniable et leur participation au rayonnement de la culture nationale diversifiée et enrichie fait de la culture centrafricaine un important vecteur de développement.

     

     

     

     

    Recommandations 

    Recommandations Fortes :

  • face à la précarité de vie des peuples autochtones et autres minorités, le Dialogue National recommande l’adoption et la vulgarisation de la Déclaration des Nations Unies sur les peuples autochtones, notamment en ce qui concerne leurs droits à la paix, à la culture et à l’éducation, à l’emploi, à la consultation, à la terre et aux ressources qui en découlent, à la propriété intellectuelle, à la protection de leurs savoirs, leurs innovations et leurs pratiques traditionnelles ;
  • faire représenter les albinos au CNT.
  • A court terme 

  • Que le Gouvernement, en partenariat avec certaines ONG et associations sensibles aux problèmes des peuples autochtones et des minorités marginalisés, organisent des ateliers locaux afin de :
  • faire l’état des lieux des autochtones et autres minorités marginalisées afin de prendre en compte les contraintes et tous les problèmes auxquels ils sont confrontés ;
  • d’explorer les nouvelles opportunités pour les organiser et leur procurer des revenus durables améliorant leur vie ;
  • D’identifier les formes d’appui ou d’assistance qui leurs sont nécessaires.
  • Organiser un atelier national, regroupant les représentants des autochtones et autres minorités, les confessions religieuses, les ONG et les associations sensibles aux problèmes des minorités, les représentants des ministères concernés afin de réfléchir sur les thèmes suivants :
  • Nouvelles opportunités de création d’emploi et de revenus durables pour les autochtones et autres minorités marginalisés ;
  • Mesures pratiques de sauvegarde et des droits fondamentaux des autochtones et autres minorités marginalisés ;
  • Rôle et responsabilités des institutions nationales.
  • A moyen terme :

    Créer une structure nationale afin d’élaborer au profit des peuples autochtones et autres minorités marginalisés un programme de :

  • Renforcement des capacités institutionnelles et organisationnelles ;
  • Promotion des droits fondamentaux ;
  • Développement d’activités génératrices de revenus ;
  • Création d’emplois et de revenus durables ;
  • Alphabétisation et éducation des jeunes.
  •  

    7.3 Du Civisme culturel

    La République Centrafricaine correspond à deux grandes zones culturelles distinctes : les zones urbaines et les zones rurales. Contrairement aux zones rurales où les valeurs culturelles traditionnelles demeurent presque vierges, les zones urbaines subissent une grande déperdition culturelle due notamment aux nouveaux instruments de communication et de transmission que sont les radios et télévisions qui diffusent à profusion des programmes culturels exogènes au détriment de la culture nationale.

    Cet environnement urbain crée une catégorie de centrafricains culturellement hybrides, coupés des sources culturelles traditionnelles, mais qui, malheureusement, développent une nouvelle morale avec pour conséquences :

  • la perte de l’identité culturelle nationale ;
  • la perte des repères tant politiques, sociaux, que spirituels ;
  • la culture de la violence, malheureusement impunie, engendrant les destructions sans remords des biens publics et privés ;
  • l’absence de tout sentiment d’appartenance à une même communauté ;
  • l’ignorance de la solidarité, de l’entraide et de l’auto assistance ;
  • la culture à tous les niveaux de l’arrogance, du mépris et du mensonge comme méthode de gestion de la Nation 
  • la non-assistance aux personnes âgées, aux personnes vulnérables et aux handicapés ;
  • le non-respect à tous les niveaux des engagements pris;
  • l’absence de dialogue entre les générations ;
  • la fragilisation de l’unité nationale par des comportements tribalistes ou régionalistes ;
  • la prolifération des salles de ciné vidéo.
  •  

    Ces méfaits des zones urbaines ont été malheureusement répercutés dans les zones rurales.

    La conséquence immédiate de cette morale urbaine est la création d’une image négative du Centrafricain tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Il en découle un certain sentiment de gêne à l’étranger, car la fierté d’autrefois d’être centrafricain a disparu.

    Les préceptes d’égalité, de fraternité, de bien-être social et de tolérance ont disparu, fragilisant ainsi la paix. La peur et la crainte de l’autre, même du voisin, renforce la division.

     

    Recommandations fortes

  • Renforcer le programme d’éducation civique et du patriotisme dans les écoles et les vulgariser par des campagnes d’IEC ;
  • Mettre en place d’un programme de prévention des conflits à réaliser par les département des Arts et de la Culture, de la Communication, de la Défense Nationale, de l’Education Nationale, des Affaires Sociales et les associations culturelles ;
  • Appuyer le programme de prévention des conflits par des supports pédagogiques dans les cycles scolaires (contes, légendes, arts plastiques) ;
  • Assurer une large diffusion des réalisations du programme, par des émissions radios ou des productions théâtrales visant à faire connaître la culture des autres ;
  • Relancer des colonies des vacances et les camps de jeunesse dans les programmes scolaires ;
  • Rendre exécutoires les dispositions du fonds de solidarité nationale, du plan de prise en charge des personnes vulnérables et de la loi les protégeant et la politique de protection des personnes du troisième âge.
  •  

    8- Jeunesse et Sports

    8.1 Jeunesse

    8.1.1 Les jeunes

    Tous les discours politiques déclarent qu’on ne tourne pas le dos à la jeunesse. Mais malheureusement la réalité en est autrement.

    Depuis l’indépendance, la jeunesse centrafricaine vit une crise multidimensionnelle caractérisée par la pauvreté, le chômage, l’oisiveté, la prostitution, l’analphabétisme, la drogue, les maladies, la violence…

    Les difficultés économiques, structurelles et conjoncturelles ajoutées à la désorganisation de l’Etat sont à l’origine de cette crise qui réduit considérablement les initiatives et les espoirs de toute une jeunesse, la marginalisation et la manipulation par les hommes politiques en est l’une des causes et la rende vulnérable.

    Insuffisamment formés et non impliqués dans les prises de décisions, les jeunes qui représentent plus de 64% de la population, s’organisent en réseaux, fédérations ou associations pour relever les défis du développement. La vulnérabilité de la jeunesse découle de sa manipulation par les hommes politiques conséquence de sa marginalisation.

    Toutes ces questions soulevées sont une préoccupation réelle de toute la jeunesse centrafricaine qui se résume aux problèmes suivants :

     

    Problèmes

  • le manque d’initiative et l’immobilisme des cadres du Ministère de la Jeunesse et des Sports. La dernière nomination aux postes de responsabilité date de 10 ans dans ce département ;
  • l’insuffisance des maisons de jeunes, centres par excellence d’éducation, de formation et de loisir des jeunes et adultes ;
  • le taux élevé de prévalence du VIH/SIDA en milieu jeune ;
  • inexistence de points d’accès Internet public pour jeunes ;
  • absence totale d’une politique nationale de jeunesse ;
  • insuffisance d’encadreurs ;
  • absence de coordination entre le Ministère de la Jeunesse, le Conseiller de Jeunesse de la Primature et le Conseiller de jeunesse de la Présidence ;
  • insuffisance de budget alloué aux organisations de la jeunesse ;
  • absence d’une fête nationale de jeunesse ;
  • absence d’un palais de la jeunesse centrafricaine ;
  • absence d’un comité de suivi des états généraux de l’enfance et de la jeunesse ;
  • absence d’un fond d’insertion des jeunes à l’exemple des pays voisins ;
  • détournement des bourses de stages de formation, offertes à la jeunesse par les
  • cadres du département ;

  • blocage par les cadres du département de la participation des jeunes aux
  • séminaires et colloques organisés à l’étranger ;

  • non-paiement de cotisation statutaire : CONFEJES et autres organismes ;
  • incapacité de ministère de tutelle et du ministère de la santé à capitaliser les
  • opportunités qu’offrent les organismes (notamment le FNUAP) ;

  • démotivation généralisée des jeunes ;
  • recrudescence du chômage, de la délinquance et du banditisme en milieu jeune.
  •  

     

     

     

     

    Recommandations 

    Recommandations fortes

  • Accélérer la mise en place du conseil national de la jeunesse en cours ;
  • Relancer les activités de la Jeunesse Pionnière Nationale afin d’absorber les jeunes, éviter chômage, la délinquance et le banditisme.
  • A court terme

  • Mettre en place un programme de renforcement des capacités au niveau du ministère et des organisations de jeunesse ;
  • Payer les arriérés de cotisation de la CONFEJES et autres organismes pour accéder aux nombreuses opportunités qu’ils offrent ;
  • Restructurer le département de la jeunesse et des sports et lui affecter un local approprié ;
  • Déclarer une journée nationale de la jeunesse ;
  • Elaborer une politique nationale de jeunesse ;
  • Elaborer une politique nationale d’insertion et de réinsertion des jeunes ;
  • Prendre des mesures efficientes pour que les bourses, invitations et subventions destinées aux jeunes pour des formations, stages, séminaires et autres leur soient réellement octroyés ;
  • Rajeunir le département de la jeunesse ;
  • Prévoir des rencontres périodiques entre les organes étatiques chargés de la jeunesse et les intéressés.
  •  

    A moyen terme

  • Construire des maisons de jeunes dans toutes les grandes villes pour occuper les jeunes ;
  • Encourager la création d’associations de jeunesse et faciliter le processus de leur reconnaissance ;
  • Créer un fonds de promotion et d’insertion de la jeunesse ;
  • Renforcer les capacités des organisations nationales de jeunesse qui oeuvrent pour la lutte contre le SIDA ;
  • Définir un partenariat entre le gouvernement, les ONG, les Communautés confessionnelles, les Associations de jeunesse et les partenaires privés afin de fixer un programme d’activités génératrices de revenus .
  • A long terme

  • Construire des maisons de jeunes dans toutes les communes du pays.
  •  

    8.1.2 Enfants de la rue

    A l’instar des grandes villes africaines, Bangui n’échappe pas au phénomène des enfants de la rue. La situation de ces enfants est préoccupante. L’étude réalisée par l’UNICEF en 1999 chiffre le nombre des enfants d e la rue à 1633. Depuis ce nombre ne cesse d’augmenter. Les difficultés économiques grandissantes, la pandémie du SIDA qui s’accentue et les troubles politico-militaires qui ont secoué le pays, engendrent une grande pauvreté. Parallèlement et en conséquence de ces facteurs, on observe une dislocation des familles. Le manque d’une politique de société laisse développer le phénomène " Enfants de la rue " dans notre pays.

     

    Problèmes

  • absence d’un projet de société dans le pays ;
  • préjugés négatifs contre les "enfants de la rue à l’école" ;
  • insuffisance de centres spécialisés dans la prise en charge des "enfants de la rue".
  •  

    Recommandations

    Recommandation forte

    1- Elaborer un projet de société pour prendre en compte les différents problèmes sociaux.

     

    A court terme

  • Prévenir le phénomène "enfants de la rue" en venant en appui aux familles démunies ;
  • Renforcer les capacités des structures d’encadrement s’occupant des enfants de la rue en vue de leur réinsertion familiale et sociale ;
  • Restructurer l’organe de coordination des activités liées aux enfants de la rue "Espace enfant" ;
  • Elaborer un plan d’assistance sociale aux enfants de la rue.
  •  

     

     

    A moyen terme

  • Encourager la création des centres d’accueil pour les enfants de la rue ;
  • Créer des écoles pour les enfants de la rue ;
  • Mettre en place des structures de désintoxication ;
  • Créer une prison pour enfants ;
  • Réglementer la vente des colles et autres stupéfiants.
  • 8.2. Le sport

    Le sport est perçu comme un phénomène social mobilisateur dont l’impact sur la vie des peuples a dépassé la seule considération ludique pour atteindre des dimensions économiques et politiques. De plus en plus les pays du monde font aujourd’hui, de la promotion du sport et de son développement des indicateurs de réussite sociale, le sport est devenu un enjeu politique pour raffermir la souveraineté d’un pays sur le plan international.

    La République Centrafricaine, quant à elle, a connu une période de gloire sportive mais, depuis quelques années, les performances de nos athlètes se sont émoussés pour faire face à des contre performances. Le mal a atteint une dimension telle qu’il faille faire le diagnostic et envisager des actions concrètes susceptibles de nous permettre de redynamiser notre sport au niveau des sports de masse et des sports d’élite, ceci sur les plans technique, institutionnel et structurel.

    Ce sont les Fédérations Nationales Sportives (FNS) regroupées aux sein du Comité National Olympique et Sportif Centrafricain (CNOSCA) qui animent, organisent, vulgarisent et dynamisent la pratique du sport en R.C.A.

    Le Département de la Jeunesse et des Sports est chargé quant à lui de concevoir et de définir une politique en matière de sport.

    Par ailleurs, la pratique des activités physiques dans les établissements scolaires et universitaires est d’une importance capitale dans l’éducation et la formation des futurs citoyens.

    Il faudrait :

  • éduquer la jeunesse par le sport et continuer à bâtir un monde meilleur et plus pacifique.
  • consolider l’unité nationale, favoriser le dialogue entre les peuples, développer et vulgariser l’esprit sportif et le fair-play.
  • Le sport doit donc être un instrument en faveur de l’éducation et du développement.

     

     

     

     

    Problèmes

  • désengagement de l’Etat qui ne compte pas le sport dans les priorités nationales de développement avec pour conséquence une baisse constante du budget alloué au Ministère des Sports et le dysfonctionnement des organes du Ministère.
  • absence de charte sportive garantissant la sécurité sociale aux sportifs.
  • irrégularité dans le paiement des cotisations de l’Etat et des FNS aux organismes internationaux de sport.
  • insuffisance de Journalistes Sportifs.
  • manque de spécialistes de médecine sportive.
  • absence de politique de promotion du sport féminin
  • rareté de cadres féminins au département des sports et dans les fédérations.
  • conflits perpétuels de compétences entre les FNS et le Ministère.
  • problèmes de gestion dans les FNS.
  • mauvais comportement de certains dirigeants et athlètes sportifs
  •  

     

    Au niveau des infrastructures :

  • infrastructures elles-mêmes obsolètes dont certaines ne répondent plus aux normes internationales.
  • inexistence d’espace de jeux organisés dans les quartiers et les écoles privées en particulier.
  • absence de sièges sociaux pour abriter les FNS.
  • absence de clôture autour des terrains de jeux et des stades municipaux.
  • absence d’une représentation des sports au conseil national de transition.
  • absence d’un musée national des sports.
  • Au niveau des Athlètes :

  • inexistence de catégories des jeunes (intermédiaires).
  • absence de promotion de la culture de l’excellence.
  • improvisation dans les compétitions internationales d’où l’accumulation de mauvais résultats et performance en déclin. 
  •  

    Recommandations

    A court terme

  • Inscrire le sport dans les priorités nationales de développement.
  • Elaborer une politique nationale des sports.
  • Promouvoir simultanément le sport pour tous, de masse et d’élite avec des mécanismes de suivi et d’évaluation périodique.
  • Promouvoir la création des ligues.
  • Mettre en place des fédérations féminines.
  • Subordonner la participation des équipes aux compétitions internationales par la mise au vert préalables des athlètes.
  • Favoriser une collaboration harmonieuse entre le gouvernement et les FNS.
  • Réhabiliter le palais des sports ( Omnisports) et construire les infrastructures sportives.
  • Encourager les municipalités à construire et clôturer les stades municipaux.
  • Réserver des espaces ludiques dans les plans d’urbanisation des villes.
  • Doter les FNS des sièges sociaux.
  • Développer le sport scolaires et universitaires.
  • Réouvrir le centre de formation initiale pour pérenniser la fonction d’enseignement d’Education Physique et Sportive.
  • Former les animateurs sportifs des deux sexes.
  • Former et recycler les cadres du Département et les cadres techniques du sport de haut niveau incluant des femmes.
  • Créer des infrastructures appropriées pour chaque discipline sportive.
  • Elaborer un plan de carrière pour athlète de haut niveau.
  • Assurer un suivi médico-social rigoureux des athlètes.
  • Promouvoir les valeurs et l’éthique dans le monde sportif.
  • Prendre des mesures pour réprimer le dopage.
  • Protéger les athlètes contre le harcèlement sexuel, physique et psychologique, contre la drogue et le tabac.
  • Choisir les dirigeants sportifs sur la base de la compétence et de la bonne moralité.
  • Augmenter sensiblement le budget national du sport.
  • Encourager les collectivités à financer les groupements sportifs régulièrement constitués.
  • Demander au gouvernement de verser réellement la subvention de l’Etat aux bénéficiaires (les FNS).
  • Créer, par la loi, le fond de développement du sport (FDS) qui sera alimenté par les taxes sur les produits nuisibles à la santé, à l’environnement, les jeux de hasard, les publicités et les timbres sportifs.
  • Restructurer la médecine du sport en redéfinissant clairement ses objectifs.
  • Mettre en place une politique de prévention et de protection des athlètes contre les risques et accidents dans la pratique sportive.
  • Faciliter l’insertion professionnelle et la reconversion des sportifs.
  • Créer un musée national des sports ou un musée olympique.
  • Dépolitiser le département des sports et les fédérations sportives ;
  • Octroyer une place aux organisations sportives au Conseil National de Transition.
  •  

    9- La sécurité alimentaire :

    La sécurité alimentaire se définit comme la possibilité d’accéder à tout temps à une alimentation suffisante, équilibrée et saine qui puisse permettre de mener une vie productive .

    L’immensité et la fertilité du sol, la multitude des cours d’eau et autres facteurs géologiques disposent la RCA à être un pays d’abondance alimentaire. Mais en observant la réalité, on se rendra compte très rapidement qu’il n’y a pas la sécurité alimentaire. On constate plutôt :

  • un manque de programme de communication pour orienter la production et renforcer la productivité ;
  • une mauvaise politique d’écoulement des produits alimentaires entre les différentes régions.
  • la destruction des centres de multiplication des semences ;
  • la pauvreté qui empêche les gens d’avoir une alimentation équilibrée ;
  • les habitudes alimentaires et culturelles qui constituent une entrave à une bonne alimentation ;
  • l’alimentation est basée sur la consommation du manioc, sans variation majeure ;
  • 38% des enfants centrafricains accusent un retard de croissance;
  • une indifférence des enfants à la scolarisation et leur inattention en classe à cause de la faim ;
  • le détournement des cantines scolaires pour la récupération nutritionnelle gérées par des fonctionnaires d’état qui ne sont pas payés des mois durant;
  • le VIH/SIDA absorbe les moyens des familles car les soins sont très chers et exposent celles-ci au risque de famine ou de sous-alimentation, surtout si c’est la personne pourvoyeuse de la famille qui est touchée ;
  • la non exploitation des potentialités du pays pour les industries agroalimentaires ;
  • l’insuffisance des points d’eau potable.
  •  

    Recommandations

    A court terme

  • Développer un programme permanent d’information des paysans sur les actualités agricoles du pays ;
  • Mettre en place des cantines scolaires et les utiliser pour motiver les parents à envoyer leurs enfants à l’école et accroître l’intérêt des enfants pour l’école ;
  • Reconstruire et développer les centres de multiplication des semences ;
  • Développer un programme d’éducation populaire pour une alimentation équilibrée ;
  • Mettre l’accent sur l’éducation des filles pour améliorer l’alimentation dans l’avenir ;
  • Relancer la politique d’autosuffisance alimentaire ;
  • Améliorer le circuit interne de commercialisation de produits agroalimentaires ;
  • Intégrer les techniciens d’agriculture et d’élevage formés et/ou les encourager à s’organiser en ONG pour accroître la production agricole ;
  • Interdire l’usage des insecticides dans la pêche et la chasse ;
  • Interdire les organes génétiquement modifiés (OGM) en Centrafrique ;
  • Favoriser l’accessibilité à l’eau potable.
  •  

     

     

    A moyen terme

  • Encourager l’implantation de nouvelles industries agroalimentaires selon les spécificités des régions ;
  • Mener une étude sur les valeurs nutritionnelles des aliments de Centrafrique ;
  • Mettre en place une commission technique pour étudier les possibilités d’introduire une nouvelle culture de remplacement du manioc.
  •  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    DECLARATION DU DIALOGUE NATIONAL

    ---------------

    A l’issue des travaux du Dialogue National tenu à Bangui du 02 Septembre au 27 Octobre 2003 ayant permis de mettre en lumière les causes profondes de la déliquescence de l’Etat, du désastre économique et des crises politico-militaires récurrentes qui ont secoué la République Centrafricaine depuis l’indépendance, Nous Délégués, filles et fils de Centrafrique adoptons la déclaration qui suit :

    1°/- Sur le Dialogue

    Le dialogue doit être privilégié comme mode de règlement de tout différend ou conflit à tous les niveaux de la vie nationale et dans nos rapports avec nos partenaires extérieurs.

     

    2°/- Sur la paix et la sécurité

    La paix doit être considérée comme la première richesse de la République Centrafricaine.

    Tout doit être mis en œuvre pour la préserver et la consolider. Chaque Centrafricain doit se sentir responsable de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.

     

    3°/- Sur l’unité nationale

    La République Centrafricaine est une et indivisible.

    La haine tribale et la division nationale sont considérées comme des crimes contre la nation.

     

    4°/- Sur la justice et la bonne gouvernance

    La constitution et les lois centrafricaines doivent être respectées et s’appliquer à tous.

    A cet effet, une lutte sans merci doit être menée contre les crimes de sang, les crimes économiques, le manque de transparence, l’irresponsabilité, la démagogie, l’injustice, l’impunité et l’arbitraire.

     

    5°/- Sur les libertés et les droits de l’Homme

    La lutte pour le respect des engagements en faveur des libertés et Droits de l’Homme doit être constante et devenir l’affaire de tous.

     

    6°/- Sur la Démocratie

    La légalité constitutionnelle doit être retrouvée le plus rapidement possible.

     

     

    7°/ - Sur la diplomatie

    Avec réalisme, la République Centrafricaine doit faire entendre sa voix dignement sur la scène internationale.

     

     

    /- Sur les Forces de Défense et de Sécurité

    L’Armée doit retrouver son caractère national et devenir une force pour le développement économique. Le recrutement et l’avancement dans l’Armée, la Police et la Gendarmerie doit se faire sur la base de l’aptitude, de la compétence, de la moralité et du patriotisme.

    Les Forces Armées Centrafricaines, dépolitisées, doivent faire l’objet d’une attention particulière de la part de la Nation et notamment de ses dirigeants.

     

    9°/- Sur le développement de la République Centrafricaine

     

    La reconstruction de la République Centrafricaine passe  par :

  • le développement économique ;
  • la lutte contre la pauvreté ;
  • l’accès obligatoire pour tous, filles et garçons, à l’éducation et à la formation ;
  • la création d’entreprises et d’emplois ;
  • la santé et l’éradication des maladies endémiques.
  • Pour cela, les Centrafricaines et les Centrafricains doivent être tous des acteurs dynamiques de leur développement socio-économique.

    10°/- Sur le travail et la solidarité

     

    Le Centrafricain doit d’abord compter sur lui-même. Le travail doit être considéré par tous comme source de revenus et de libération véritable. Tout travailleur doit combattre la paresse, le retard, l’absentéisme et la corruption.

    Les salaires doivent être payés régulièrement.

    La solidarité nationale doit être vécue par tous dans des structures organisées en vue d’affermir le tissu social et corriger les inégalités.

    La République Centrafricaine, dans sa situation présente, fait appel à la Coopération Internationale pour se relever.

     

     

     

     

     

     

     

    Fort de ce qui précède, Nous, Délégués au Dialogue National,

    condamnons avec force :

  • Toute forme de dictature ;
  • Toute division nationale ;
  • Toute démagogie ;
  • Toute violation des libertés fondamentales ;
  • Toute violence ;
  • Tout acte de destruction et de pillage ;
  • Toute corruption;
  • Toute impunité.
  •  

     

    Nous nous engageons avec détermination pour :

  • L’unité nationale ;
  • La démocratie véritable ;
  • La liberté de presse et d’opinion
  • La paix et la sécurité ;
  • Le dialogue ;
  • L’Etat de droit, la justice et la bonne gouvernance ;
  • Le travail productif  ;
  • La libre entreprise ;
  • Le développement intégral de la République Centrafricaine .
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    Enfin nous proclamons  sans équivoque :

     

  • Notre volonté à faire de la République Centrafricaine une Nation de paix, de dignité, de progrès, d’accueil et d’ouverture ;
  • Notre volonté de Coopérer avec tous les Etats du monde épris
    • de paix et de justice ;

  • Notre foi en la CEMAC, en la CEAC, en la CENSAD, en l’Union Africaine et au renforcement des grands Ensembles sous-régionaux ;
  • Notre reconnaissance à l’Organisation des Nations Unies, à l’Union Européenne, à la CEMAC, à la France, à la Chine, au Japon, aux Etats Unis et à la Russie .
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    Le Dialogue National