RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : Le HCR se hâte de déplacer des milliers de réfugiés avant la saison des pluies

DAKAR, le 7 juillet 2005 Nations Unies (IRIN) - Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) se hâte de transférer des milliers de Centrafricains, réfugiés dans le sud du Tchad en raison de récents affrontements en République centrafricaine, avant que les averses ne les empêchent d'avoir accès à l'aide humanitaire.

Depuis le début du mois de juin, quelque 10 000 réfugiés vivent dans des abris de fortune dans 17 villages tchadiens situés près de la frontière centrafricaine.

« Nous espérons pouvoir commencer à déplacer les réfugiés dans les jours qui viennent », a déclaré à IRIN mercredi Mme Ginette Le Breton, porte-parole du HCR. Les réfugiés boivent l'eau de la rivière et vivent dans des conditions d'hygiène déplorables. Par ailleurs, beaucoup de femmes et d'enfants présentent des signes de malnutrition.

« Certains réfugiés ont pu s'acheter des vivres, mais la plupart survivent en mangeant des fruits sauvages et des racines », a déclaré Mme Le Breton.

Selon Bernard Ntwari du HCR, les pluies ont déjà commencé à perturber la distribution de vivres aux réfugiés. « La semaine dernière, nous avons même eu des difficultés pour nous rendre sur certains sites : une route avait été inondée », a-t-il expliqué.

Trente mille autres réfugiés centrafricains vivent dans des camps au Tchad depuis les premiers conflits qui ont éclaté en 2002 entre les sympathisants de l'ancien président Ange-Félix Patassé et ceux de son chef d'état-major général, Francis Bozizé, qui a pris, le mois dernier, ses fonctions de nouveau chef de l'Etat élu.

Ce flux de réfugiés vers le Tchad a été provoqué par les affrontements qui ont eu lieu entre les forces du gouvernement et des groupes armés non identifiés au début du mois de juin, selon le HCR.

Mme Le Breton a affirmé que le Haut commissariat allait rencontrer des représentants du gouvernement pour décider du site d'implantation des autres réfugiés. Parmi les différents sites proposés : un camp près de la ville de Gore, qui abrite en ce moment quelque 13 000 réfugiés, et qui peut en recevoir jusqu'à 27 000.

Selon Ntwari, le nombre des Centrafricains qui se sont réfugiés au Tchad au cours du dernier mois n'a pas encore été déterminé avec exactitude, puisque les réfugiés se sont introduits dans le pays en traversant la frontière à plusieurs endroits. « Nous prévoyons un total de dix mille réfugiés », a-t-il précisé.

D'après Mme Le Breton, le HCR estime que 1 million de dollars américains supplémentaires seront nécessaires pour aider les nouveaux réfugiés.

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