La générosité que l’on attendrait des autres

Non, mais quoi!

Votre peuple avait réclamé l’indépendance et la France la lui avait accordée.

Qu’est ce que vous en avez fait?

Au nom de votre indépendance, vous avez jeté vos frères en prison.

Au nom de votre indépendance, vous avez sorti vos frères de prison pour les exécuter

Au nom de votre indépendance, vous avez laissé pour compte des veuves et des orphelins

Au nom de votre indépendance, vous avez surtout voulu les privilèges du pouvoir

Au nom de votre indépendance, vous avez voulu être partout à la fois

Au nom de votre indépendance, vous avez été dans les affaires d’or et de diamant

Au nom de votre indépendance, vous avez été dans l’exploitation forestière

Au nom de votre indépendance, vous avez été également dans le bric-à-brac

Au nom de votre indépendance, vous avez foulé au pieds le bon sens

Au nom de votre indépendance, vous avez pensé que vous étiez au dessus des lois

Au nom de votre indépendance, vous avez oublié l’essentiel

Au nom de votre indépendance, vous avez ignoré les aspirations de votre peuple

Au nom de votre indépendance, vous avez mené votre pays à la ruine

Qui donc serait le coupable que vous montrerez du doigt?

Aujourd’hui, vous n’êtes plus capables de tenir vos promesses

Aujourd’hui, le goût du pouvoir est plus amer que vous ne l’aviez prévu

Aujourd’hui, vous reconnaissez vos limites et feignez enfin l’humilité

Aujourd’hui, vous oubliez cependant de rassembler tous vos frères

Aujourd’hui, vous estimez qu’ils seraient incapables de trouver des solutions pratiques

Aujourd’hui, vous avez décidé de lancer un autre appel à la générosité des autres

Aujourd’hui, vous avez oublié ce qu’en seraient les conséquences

Avec la générosité internationale, vous reniez l’indépendance du pays

Avec la générosité internationale, vous autorisez toute ingérence étrangère

Avec la générosité internationale, vos pairs vous manqueront de respect

Avec la générosité internationale, votre peuple deviendrait symbole de misère

Vous, élus, où avez-vous remisé les titres de noblesse que vous prétendez avoir?

Vous, dirigeants, avez vous de l’orgueil? Si oui, qu’en faites vous?

Quand réaliserez-vous que votre mauvaise gestion avait fait du tord à votre peuple?

Quand réaliserez-vous que l’absence de bon leadership avait gardé le pays à la traîne?

Quand réaliserez-vous que vous avez hypothéqué l’avenir de nombreuses générations?

Quand réaliserez-vous que le temps était arrivé pour changer le cours des évènements?

Quand vous releverez-vous si personne dans le lointain ne vous tend la main?

Il n’y aurait pas de solutions définitives à tous les problèmes de la Centrafrique

Il n’y aurait pas de bonnes solutions à tous les maux du pays

Des erreurs avaient été commises et à cause de notre humanité, il en sera toujours ainsi

Ce qui importe c’est la capacité des dirigeants à reconnaître ces obstacles

Reprennez donc tous les problèmes, repensez les anciennes solutions et resolvez les

C’est bien ce que le peuple attend du Président de la République et des Députés

Vous offriez vos services au peuple; celui-ci vous avait choisis

Le moment ne serait pas encore venu pour abdiquer devant les dures réalités

Ne croisez surtout pas les bras en attendant l’arrivée de la générosité des autres

La générosité des autres a un tempérament difficile à prédire

Elle serait comme cette cruche, tant elle va à l’eau qu’à la fin elle se casse

Peut-être devrions-nous nous souvenir régulièrement de tous ces petits détails

Jean-Didier Gaïna

Virginie, Etats-Unis d’Amérique

(diffusion Internet:6 Octobre 2005)

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