Reprise de contrôle de la localité de Birao au Nord-Est de Centrafrique

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Centrafrique: l'armée a repris le contrôle de la localité de Ouadda

 

BANGUI (AFP), 01 décembre 2006 - L'armée centrafricaine a repris le contrôle jeudi soir de la localité de Ouadda, à environ 700 km au nord-est de Bangui, après d'intenses combats avec les rebelles et poursuivait vendredi son offensive vers le nord-est du pays, a-t-on appris de source militaire centrafricaine.

"Ouadda est sous contrôle des Faca (Forces armées centrafricaines) depuis hier (jeudi) soir", a déclaré cette source militaire sous couvert de l'anonymat.

"Les combats ont été très violents quand notre colonne est entrée en ville, mais les forces rebelles se sont ensuite repliées et ont quitté la ville (...) l'offensive se poursuit ce matin (vendredi) en direction de Sam Ouandja et Ouadda Djallé", a-t-elle poursuivi.

Le chef militaire des rebelles, le capitaine Yao Bejo, avait indiqué jeudi après-midi qu'il avait ordonné un "repli tactique" de ses troupes hors de la localité de Ouadda. Ouadda et Ouadda Djallé sont deux localités distinctes. Ouadda-Djallé est située entre Ouadda et Birao

Avec le soutien militaire de la France et de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac), l'armée centrafricaine a amorcé lundi une contre-offensive contre les rebelles de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), qui contrôlaient depuis un mois plusieurs villes du nord-est de la Centrafrique, aux confins du Tchad et du Soudan.

Lundi soir, les troupes gouvernementales ont délogé les rebelles de l'UFDR de l'aéroport de Birao, à 800 km au nord-est de Bangui, grâce à une opération aéroportée menée avec l'appui de la France, puis ont repris le lendemain le contrôle de la localité.

Partie mardi de la ville minière de Bria, à 600 km au nord-est de la capitale centrafricaine, une colonne des Faca, soutenue par des soldats de la Force multinationale de la Cémac (Fomuc) et un détachement français, a repris mercredi soir l'aérodrome de Ouadda. Ces troupes sont entrées jeudi dans Ouadda, où elles se sont heurtées à des éléments rebelles qui leur ont opposé une "force résistance", selon le ministère français de la Défense.

Comme ils l'avaient déjà fait lundi soir à Birao "en état de légitime défense", des chasseurs français Mirage F1 ont ouvert le feu jeudi sur les rebelles à Ouadda, à la demande de l'armée centrafricaine, a précisé un porte-parole de l'état-major de l'armée française à Paris. Selon ce porte-parole, les Mirage français sont également intervenus dans le secteur de Ndélé, à plus de 200 km à l'ouest de Ouadda, où d'autres combats ont été signalés entre l'armée et les rebelles.

Aucun bilan de ces affrontements n'a été donné par l'un ou l'autre camp. Le ministère centrafricain de la Défense a seulement annoncé, dans un communiqué lu jeudi à la radio nationale, que la prise de l'aérodrome de Ouadda s'était soldée par 6 blessés, dont 2 graves, dans les rangs des Faca.

 

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L'armée française au feu en Centrafrique Des combats impliquant des soldats français ont fait sept mort parmi les rebelles.

Par Thomas HOFNUNG, Jean-Dominique MERCHET

QUOTIDIEN – Liberation.com : vendredi 1 décembre 2006

En Centrafrique, l'armée française est engagée depuis lundi dans des combats contre des rebelles, qui se déroulent dans une région voisine du Tchad et du Soudan. La France se retrouve ainsi dans la position qu'elle voulait éviter : aux premières loges d'un conflit dans une zone très instable, aux portes du Darfour.

Drôle de retournement de l'histoire. En 1997, Paris, lié à son ancienne colonie par un accord de défense, s'était désengagé en fermant ses deux bases militaires (Bangui et Bouar) pour des raisons d'économie. Dix ans plus tard, les soldats français sont de retour pour soutenir le président François Bozizé. Celui-ci dispose de 5 000 hommes, «dont 1 500 seulement sont réellement en mesure de combattre» , affirme une source militaire française.

Sur le terrain, une quinzaine de conseillers militaires français, issus du Groupement des commandos parachutistes (GCP), encadrent une colonne de soldats des Forces armées centrafricaines (Faca), qui tente de reconquérir les localités contrôlées par les rebelles. Cette colonne a fait l'objet, hier, d'une «forte résistance» de la part des rebelles, à hauteur de Ouadda. Sa progression est appuyée par des Mirage F1 français, basés au Tchad, qui ont tiré hier à deux reprises avec leurs canons.

Opération aéroportée. Lundi, les Faca avaient repris la ville de Birao (800 km au nord de Bangui) au cours d'une opération aéroportée, rendue possible, là encore, grâce à l'aviation française. C'est durant la préparation de cette opération que des combats impliquant des militaires français avaient déjà eu lieu. Alors que des «éléments de reconnaissance» s'assuraient que la piste de Birao pouvait être utilisée par les avions Transall, ils ont été pris à partie par les rebelles. Selon l'état-major français, les rebelles disposent d'un arsenal sérieux : des mitrailleuses de 14,5 mm et des mortiers. Un Mirage F1 a détruit deux véhicules et les combats ont fait au moins sept morts chez les rebelles.

L'engagement français est bien réel. Trois cents militaires français, qui bénéficient des moyens aériens basés à N'Djamena, sont présents dans le pays. «Nous fournissons une aide à la planification et à la conduite des opérations», indique-t-on à l'état-major. En clair : les Français encadrent l'armée locale, d'autant que la France assure également «le renseignement, la logistique et la formation» des Faca.

Inquiétude. Face à eux, des partisans de l'ancien président Ange-Félix Patassé et des soldats en rupture de ban avec celui qui l'a déposé, en mars 2003 : le général François Bozizé, élu président l'an dernier. Mais aussi des Tchadiens qui combattent le régime d'Idriss Déby. Ce sont eux qui inquiètent le plus Paris. «Il s'agit pour la France d'envoyer un signal politique aux rebelles tchadiens : Paris ne les laissera pas s'installer au nord de la Centrafrique» , assure un conseiller français de Bozizé

http://www.liberation.fr/actualite/monde/220528.FR.php?rss=true

 

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L'aviation française tire sur des positions rebelles en Centrafrique

BANGUI (AP) AP | 30.11.06 | 17:54 -- Des Mirage français ont bombardé deux villes aux mains des rebelles dans le nord de la Centrafrique jeudi, forçant la rébellion à abandonner l'une d'entre elles après des affrontements avec les forces gouvernementales.

Les rebelles ont quitté Ouadda après des affrontements avec les forces gouvernementales, a précisé par téléphone Diego Albator Yao, responsable des opérations militaires de la rébellion.

 A Paris, le porte-parole de l'état-major des armées Christophe Prazuck a confirmé que des Mirage français avaient tiré sur des positions rebelles à Ouadda et Ndele, intervenant à la demande des forces gouvernementales confrontées à une "résistance significative" dans ces deux villes.

Selon Yao, des hélicoptères auraient également participé aux frappes sur Ndele, information non-confirmée à Paris.

"J'ai demandé à mes hommes de se retirer de Ouadda et de la laisser aux forces gouvernementales", a ajouté Yao, qui dit tenir toujours Ndele.

Paris a récemment renforcé son dispositif en Centrafrique d'une centaine de soldats, le portant à 300 hommes, pour aider le gouvernement auquel il est lié par un accord de défense.

Depuis fin octobre, les rebelles ont pris plusieurs villes dans le nord du pays. Après s'être repliés de Birao et Ouadda, ils tiennent toujours Ndele, Ouadda-Djalle et Sam Ouandja.

Le président François Bozizé est arrivé au pouvoir en Centrafrique après avoir renversé Ange-Félix Patassé en 2003. Il a depuis été élu lors d'un scrutin en 2005.

Comme au Tchad voisin, Bangui affirme que les rebelles sont soutenus par le Soudan, ce que dément Khartoum. Le conflit du Darfour (ouest du Soudan) vient ajouter à l'instabilité dans ces deux pays. AP

http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20061130.FAP7535.html?idfx=RSS_international