Deuxième tour pour élire le président de la République au Niger: Mahamadou Tandja (le sortant, MNSD) ou Mahamadou Issoufou (opposition, PNDS) ? Et pour choisir les 113 députés.


Le président sortant en tête d'après les premiers résultats partiels au Niger

NIAMEY, 6 déc. 2004 (AFP) - 10h34 - Le président sortant, Mamadou Tandja, était lundi matin en tête du second tour de la présidentielle au Niger de la veille, d'après des résultats partiels portant sur plus d'un quart des votants et la moitié des 57 circonscriptions électorales du pays.

M. Tandja était opposé à Mahamadou Issoufou lors de ce second tour, organisé samedi en même temps que les législatives (113 sièges de députés à pourvoir).

Selon ces résultats, publiés dans la nuit de dimanche à lundi par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), M. Tandja a également obtenu 65% des voix à Niamey, la capitale, dont le dépouillement du vote a été effectué en entier.

Son adversaire Mahamadou Issoufou y a légèrement amélioré son score du premier tour, en dépit d'un taux d'abstention de 65%, soit un des plus forts constatés dans le pays.

Au niveau national, le taux de participation variait de 32% dans les villes à 56% dans les zones rurales, a indiqué la Ceni.

Dans au moins vingt des 57 circonscriptions électorale, Mamadou Tandja est nettement en tête devant Mahamadou Issoufou, qui réalise de bons scores à Tahoua (ouest), sa région natale, et dans des communes du sud-ouest du pays.

D'après les premiers résultats partiels déjà publiés pour plus de 1,4 million de votants, sur un total des 5,3 millions officiellement inscrits, M. Tandja, qui avait bénéficié du ralliement de quatre candidats malheureux du premier tour, obtient près du double des voix de M. Issoufou.

Des analystes estimaient toutefois lundi que les reports de voix n'ont pas été totalement effectifs dans quelques circonscriptions électorales réputées favorables à Mahamane Ousmane (majorité présidentielle et lui-même ancien président de la République), le président de l'Assemblée nationale et Hamid Algabid du Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP) qui, tous deux, avaient appelé à voter en faveur de M. Tandja au second tour.

Parallèlement aux résultats du scrutin présidentiel, ceux des législatives étaient également communiqués par la Ceni, mais aucune tendance significative n'était disponible lundi matin.

La lenteur du dépouillement dans les quelque 14.000 bureaux de vote du pays, l'état défectueux des routes, ainsi que "la complexité des calculs" pour les législatives ne favorisent pas la centralisation des résultats, a précisé le président de la Ceni, Hamidou Salifou Kane.

Il avait déjà indiqué samedi que les résultats globaux provisoires de ce scrutin couplé ne seraient pas connus avant "quatre à cinq jours".

Face à la lenteur dans l'acheminement des résultats par les commissions des Ceni régionales du pays, M. Kane a suspendu leur publication dans la nuit, peu après 02H00 locales (01H00 GMT).

Les travaux, qui devaient reprendre lundi à 09H00 locales (08H00 GMT), n'avaient pas commencé à l'heure prévue.

Le double scrutin de samedi devrait consacrer le retour de la stabilité institutionnelle au Niger, un des Etats les plus pauvres de la planète et qui a connu de nombreux troubles depuis son indépendance en 1960.


PRESIDENTIELLE NIGERIENE : Issoufou menace de rejeter les résultats du second tour

Niamey, Niger - L'adversaire du président Mamadou Tandja au second tour de la présidentielle nigérienne, Mahamadou Issoufou a déclaré hier à Niamey qu'il ne reconnaîtrait pas les résultats du scrutin de samedi s'ils manquaient de transparence.

"Je ne reconnaîtrais pas les résultats de ce scrutin si les conditions d'honnêteté et de transparence ne sont pas réunies.

Les Nigériens ont vu les conditions d'organisation du premier tour et les irrégularités qui l'ont caractérisées", a-t-il déclaré.

A la veille du premier tour de la présidentielle, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) dont M. Issoufou est le leader avait accusé le pouvoir de préparer des fraudes massives en confectionnant de fausses cartes d'électeurs, des pièces d'identité et en voulant faire voter des étrangers au niveau des frontières.

En novembre 1999, M. Issoufou avait reconnu sa défaite au second tour de l'élection présidentielle face au même Mamadou Tandja qu'il avait d'ailleurs félicité, rappelle-t-on.

Lâché par ceux qui étaient supposés le soutenir au second tour, M. Issoufou ne se fait guère d'illusion quant à l'issue du scrutin.

Il était arrivé deuxième lors du premier tour avec 24,6 pour cent des voix, de loin derrière son adversaire, le président sortant, Mamadou Tandja, crédité de plus de 40 pour cent des suffrages.

Pour le second tour, le président Tandja a bénéficié du soutien de quatre partis dont les candidats avaient totalisé près de 40 pour cent des votes du premier tour, rappelle-t-on.

Source: Article publié dans l'édition du Lundi 6 Décembre 2004 - Qotidien Le Soleil - Sénégal (Pana)


Résultats au compte-gouttes, 1ères tendances dimanche soir au Niger

NIAMEY, 5 déc. 2004 (AFP) - 12h08 - La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) du Niger a commencé tôt dimanche à publier, au compte-gouttes, les résultats du second tour du scrutin présidentiel organisé la veille, en annonçant que des "tendances significatives" seraient dégagées dès dimanche soir.

Plus de 5 millions d'électeurs Nigériens ont voté samedi pour élire, lors d'un scrutin couplé, un nouveau président et les 113 députés à l'Assemblée nationale.

Un responsable de la Ceni avait indiqué à l'AFP durant la nuit de samedi à dimanche que les "tendances significatives seraient dégagées dès ce soir" pour le second tour de la présidentielle, qui opposait le président sortant Mamadou Tandja, principal favori, à Mahamadou Issoufou.

M. Tandja était candidat du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, au pouvoir), et M. Issoufou pour le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, opposition).

"Nous avons pris une fourchette de quatre à cinq jours pour avoir la totalité des résultats de ce double scrutin", a indiqué à l'antenne de la télévision le président de la Ceni, le magistrat Hamidou Salifou Kane.

Il a justifié ce délai par "le temps du dépouillement et de transmission des résultats, plus long que celui du premier tour" et aussi par la "complexité" des calculs", surtout pour les législatives.

M. Kane a invité les responsables des Ceni de l'intérieur du pays à "traiter et à transmettre", en priorité, les résultats du scrutin présidentiel "qui ne nécessitent pas de calculs compliqués".

Le décompte des voix des législatives est "un travail méthodique", a encore estimé M. Kane, qui a appelé les dirigeants des commissions électorales du pays "à ne pas se brusquer dans leur travail" pour éviter des erreurs de calculs.

Le dépouillement a débuté samedi dès 19H00 locales (18H00 GMT) à la clôture des bureaux de vote, dont plus de 14.000 ont été installés à travers le Niger, vaste pays de 1.267.000 km2 où les routes sont souvent impraticables.

Après avoir collecté les résultats, les bureaux régionaux des huit régions du pays les transmettront par téléphone et les confirmeront par fax à la Ceni nationale qui a mis en place son quartier général au Palais des Congrès de Niamey.

Les résultats seront ensuite communiqués au public, par le seul président Kane, en direct à la télévision et la radio qui ont installé des studios au Palais des Congrès.

"Le vote s'est déroulé globalement dans de bonnes conditions et aucun incident de nature à perturber le scrutin ne nous a été signalé", s'est félicité M. Kane.

Mais plusieurs analystes et responsables de partis politiques redoutaient dimanche un faible taux de participation à ce second tour.

Selon plusieurs radios privées locales, à Niamey, les bureaux de vote n'ont pas connu de fortes affluences, contrairement aux autres régions du pays où des files d'attentes étaient visibles devant les bureaux, d'après les images diffusées par la télévision.

"Nous avons continué à distribuer les cartes d'électeurs et ceux qui sont animés de bonne volonté ont récupéré les leurs", a indiqué M. Kane, qui a dit espérer "un rehaussement du taux de participation par rapport à celui du premier tour de 48,25%.

Des partis d'opposition ont déploré "de graves défaillances" dans la distribution et la répartition des cartes d'électeurs.


Fin du vote pour les élections au Niger, aucun incident signalé

NIAMEY, 4 déc. 2004 (AFP) - 20h00 - Le scrutin du second tour de l'élection présidentielle nigérienne organisé en même temps que les législatives, s'est déroulé sans incident samedi avec une faible affluence, selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et les radios locales.

Ce double scrutin devait permettre à quelque cinq millions de Nigériens d'élire un nouveau président et les 113 députés de l'Assemblée nationale,élus au scrutin majoritaire à un tour.

Les bureaux de vote, ouverts à 08H00 locales (07H00 GMT), ont fermé à 19H00 (18H00 GMT), une heure plus tard que prévu. Cette décision a été prise par la Ceni pour permettre à certains des 14.000 bureaux de vote à travers le pays de "combler le retard" enregistré au démarrage des opérations, selon un délégué de cette institution chargée de la supervision des élections.

"Aucun incident n'a été signalé, et le vote s'est déroulé dans de bonnes conditions", a assuré à l'AFP un autre membre de la Ceni.

Le scrutin a été caractérisé par une faible affluence par rapport au premier tour, organisé le 16 novembre, selon plusieurs radios locales.

A Niamey et dans plusieurs villes de l'intérieur, de nombreux Nigériens n'avaient pas réclamé leurs cartes d'électeurs, selon des présidents de bureaux et les radios locales, qui redoutent un taux de participation plus faible qu'au premier tour où il s'était élevé à 48,25% des inscrits. Ce taux avait été l'un des plus élevés des élections tenues depuis une décennie au Niger, selon les observateurs.

Le décompte des voix a commencé sur place dans les bureaux de vote, juste après la clôture. Selon la procédure, les suffrages sont recensés en présence du président du bureau, qui représente la Ceni, de ses assesseurs ainsi que des délégués des partis ayant des candidats en lice pour la présidentielle et les législatives.

Les résultats de ce premier décompte sont ensuite transmis aux bureaux régionaux de la Ceni, qui les envoient enfin à la Ceni nationale, installée au Palais des Congrès de Niamey.

Aucune indication sur la durée du dépouillement au niveau national n'était disponible samedi. Les premières tendances significatives commenceront à être publiées dimanche "au moins pour la présidentielle", a indiqué un responsable de la Ceni.

"Au fur et à mesure de leur réception, les résultats seront communiqués en direct à la radio et à la télévision nationales par le président de la Ceni", a-t-il affirmé.

Après avoir avoir donné le coup d'envoi des opérations de vote samedi matin, le président nigérien Mamadou Tandja, candidat à sa propre succession, avait appelé ses concitoyens à "voter massivement" et à "faire le bon choix" pour permettre au pays de "continuer son développement dans la paix et la sérénité".

M. Tandja, arrivé en tête au premier tour avec 40,67% des suffrages exprimés, était opposé pour le second tour à Mahamadou Issoufou (arrivé 2e avec 24,67% des suffrages).

Selon les analystes, il est quasiment assuré de remporter ce second scrutin grâce au soutien que lui ont promis quatre des candidats éliminés au premier tour.

Son adversaire a émis samedi un avis différent, estimant que "second tour n'est pas joué d'avance. Il est possible que les électeurs portent leur choix sur moi", avait déclaré M. Issoufou après avoir voté au quartier Plateau de Niamey.

Il s'était également dit "un peu préoccupé quant à la transparence et l'honnêteté" du scrutin de samedi, en estimant que le premier tour avait manqué de transparence.

Plusieurs observateurs nationaux et internationaux, répartis à travers le pays pour surveiller le bon déroulement des élections, doivent se prononcer sur leur régularité dans les prochains jours.

Le second tour de la présidentielle et les législatives de samedi devraient consacrer le retour de la stabilité institutionnelle au Niger, un des Etats les plus pauvres de la planète et qui a connu de nombreux troubles depuis son indépendance en 1960.

 

Elections Présidentielles du 16 novembre 2004 (1er tour)

Mahamadou Tandja (MNSD) 991.764 voix

Mahamadou Issoufou (PNDS) 599792 voix

Mahamane Ousmane (CDS) 425.052 voix

Cheiffou Amadou (RSD) 154.732 voix

Moumouni Djermakoye (ANDP) 147.957 voix

Hamid Algabid (RDP) 119.153 voix
40,67%

24,60 %

17,43 %

6,35 %

6,07 %

4,89 %