John Garang devient Vice-Président du Soudan

Le chef de guerre sudiste, John Garang, devient Vice-Président du Soudan; cependant, des zones d'ombres subsistent sur la question du Darfour, de l'Est et du champ d'application de la Constitution.


Au Soudan, l'ex-rebelle sudiste intronisé au Nord.
La nomination de John Garang au poste de vice-président valide la paix.
Par Christophe AYAD (Libération, lundi 11 juillet 2005 - 06:00)

Le Soudan a vécu samedi une journée historique. John Garang, le chef du Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS), en guerre avec le gouvernement nordiste depuis 1983, a été intronisé premier vice-président en présence de Kofi Annan et d'une dizaine de chefs d'Etat africains. La veille, il avait été accueilli par plusieurs centaines de milliers d'habitants de Khartoum, la capitale soudanaise, où il n'avait pas remis les pieds depuis vingt-deux ans.

Le calendrier a donc été respecté : six mois jour pour jour après la signature de l'accord de paix de Nairobi, qui mettait fin à deux décennies de guerre entre le nord arabo-musulman et le sud africain, chrétien et animiste, causant 2 millions de morts. «Ma présence ici, aujourd'hui, à Khartoum, signifie vraiment que la guerre est finie», s'est félicité John Garang.

Lors de la cérémonie, le président Omar al-Béchir a signé la Constitution provisoire qui va organiser la vie du pays, le plus vaste d'Afrique, pendant les six années à venir. A l'issue de cette période, les habitants du Sud-Soudan se prononceront par référendum sur l'indépendance. Désormais, le nord du Soudan est soumis au régime de la charia, la loi islamique, tandis que le sud sera administré par ses propres lois et dirigé par le mouvement de Garang.

Prochaine étape : les ex-belligérants doivent former un gouvernement d'union nationale à Khartoum. L'accord de Nairobi donne 52 % des sièges au parti du président Béchir, 28 % au MPLS de Garang, tandis que des groupes d'opposition du Nord et du Sud se partagent les 20 % restants. Garang et Béchir vont aussi devoir s'entendre sur un partage plus équitable des recettes pétrolières : la signature, par le MPLS, d'un contrat de prospection avec une société britannique sur une zone déjà préemptée par le français Total augure mal de l'avenir. Autre écueil : l'instabilité entretenue par la trentaine de milices autonomes qui ravagent le sud du pays et n'ont aucune envie de se soumettre à la loi du MPLS. En deux décennies dans le bush, Garang n'a jamais brillé par ses qualités de démocrate ni de gestionnaire. Or le Sud est à reconstruire et l'argent de la communauté internationale se fait attendre : fin juin, seuls 643 millions de dollars sur 1,3 milliard promis avaient été versés.

Mais il y a plus urgent : la guerre déchire toujours le Darfour, à l'ouest du Soudan, et maintenant l'Est, entré en rébellion le mois dernier. Garang a promis de faire «tous les efforts nécessaires pour résoudre les conflits dans le Darfour et dans l'Est». La guerre civile au Darfour oppose depuis février 2003 le gouvernement central à des rebelles locaux non arabes qui estiment que leur région est marginalisée. Le conflit a déjà causé 300 000 morts et entraîné le déplacement de 2 millions d'habitants, causant une crise humanitaire aussi majeure que durable. Après des mois d'atermoiements, les rebelles du Darfour et le pouvoir ont signé la semaine dernière à Abuja (Nigeria) une déclaration de principe promettant de mettre fin au conflit par le dialogue politique. Les pourparlers reprendront le 24 août. L'arrivée au pouvoir de Garang, fort de sa légitimité acquise en deux décennies de combat contre le pouvoir central, pourrait contribuer à rassurer les rebelles du Darfour et de l'Est.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=310410


Editorial international du 11/07/2005 (RFI Actualité)
Guerre et paix au soudan

Bordé par la mer Rouge et traversé par le Nil, le Soudan est le plus vaste pays d'Afrique. Le Sud a été en guerre de manière quasi-permanente depuis l'indépendance acquise de la Grande-Bretagne en 1956, un des plus longs conflits d'Afrique.

L'insurrection ouverte du SPLM - le Mouvement populaire de libération du Soudan - dirigée par le chef chrétien John Garang a éclaté en 1983, contre le gouvernement islamiste de Khartoum qui voulait imposer la Charia à l'ensemble du pays. Ces dernières années, le conflit s'était intensifié après la découverte de gisements pétroliers d'une capacité de quelque 350.000 barils/jour, au centre et au sud du pays, c'est-à-dire exactement sur la ligne de confrontation entre le Nord et le Sud. Et selon les estimations les plus sérieuses, cette guerre aurait fait un million et demi de morts. C'est dire à quel point la prestation de serment, samedi à Khartoum, de John Garang en qualité de premier vice-président du pays revêt une portée historique.

Cet événement emblématique pour tout le continent intervient après un accord de paix, signé le 9 janvier dernier à Nairobi. Partageant, désormais le pouvoir avec son vieil ennemi, le général-président Omar Hassan al-Béchir, John Garang devrait utiliser sa nouvelle position pour continuer sa lutte en faveur d'un «nouveau Soudan», leitmotiv du SPLM. A l'issue d'une période de transition de six ans, les animistes et chrétiens du Sud auront le choix entre rester dans un Soudan uni ou déclarer leur indépendance. En dépit de cet accord historique, le pouvoir central de Khartoum reste confronté à une situation désastreuse au Darfour, à l'ouest du pays, qui depuis février 2003, oppose les forces gouvernementales appuyées par les milices arabes janjawids à des mouvements rebelles locaux. Conclu en avril 2004, le cessez-le-feu n'a jamais été respecté, les affrontements ayant causé la mort de quelque 300.000 personnes et les déplacements successifs de quelque deux millions et demi de réfugiés.

Mais c'est de l'est du pays que proviennent, désormais, les signaux les plus inquiétants. En effet, les bruits de guerre avec l'Erythrée se font de plus en plus insistants. Des affrontements ont éclaté, le 19 juin dernier, entre les rebelles de l'AND - l'Alliance nationale démocratique - et des forces gouvernementales au sud de Port-Soudan. Et selon des sources militaires occidentales, l'Erythrée est en train de masser des troupes, sur la mer Rouge, à 200 kilomètres au sud de Port-Soudan - terminal stratégique de l'Oléoduc pour le brut en provenance du centre et du sud du Soudan - Port-Soudan étant également un des seuls ports en eau profonde de toute la mer Rouge.

En définitive, la période transitoire ouverte par la nomination de John Garang fait de l'unité du Soudan, l'un des principaux défis pour le nouveau pouvoir qui, très vite, risque d'être confronté à un nouveau bras de fer avec Asmara...

Richard Labévière (RFI)
Article publié le 11/07/2005
Dernière mise à jour le 11/07/2005 à 08:47 (heure de Paris)


Ancien chef de la rébellion, le chrétien John Garang devient vice-président du Soudan

LE MONDE | 09.07.05 | 12h21  •  Mis à jour le 09.07.05 | 12h21
Une constitution provisoire, scellant la réconciliation entre les rebelles du Sud et le gouvernement central, devait entrer en vigueur samedi 9 juillet. Le chef de la rébellion, le colonel John Garang, et le président de la République, Omar Al-Béchir, devaient signer le texte ­ dernier acte d'un processus en cours depuis l'accord de paix conclu six mois plus tôt ­ qui a été approuvée à l'unanimité, mercredi 6 juillet, par l'Assemblée nationale soudanaise.

Le chrétien John Garang devient désormais le premier vice-président de la République. Son accession à cette fonction est perçue comme le début d'une nouvelle ère par de nombreux sudistes : jusqu'à présent, aucun chrétien ou sudiste n'avait accédé à des fonctions aussi élevées du pouvoir.

La nouvelle Constitution reconnaît la diversité ethnique et religieuse du pays et prévoit que la charia ­ la loi musulmane ­ ne sera pas appliquée dans le Sud, à majorité chrétienne et animiste. "C'est un appel à la tolérance et à l'écoute du peuple" , a déclaré mercredi le vice-président de la République, Ali Othman Taha, devant le Parlement.

Avec l'entrée en vigueur de ce texte s'ouvre une période de transition de six ans, à l'issue de laquelle les populations du sud du pays seront appelées à se prononcer par référendum sur leur maintien au sein d'un Soudan uni. Cette disposition est prévue par l'accord de paix conclu le 9 janvier entre le gouvernement central et la rébellion, qui a mis fin à une guerre ayant coûté 1,5 million de vies, déplacé quel-que 4 millions de personnes et duré vingt-deux ans au moins. Au moins, parce que, hormis un répit d'une dizaine d'années dans la décennie 1970, le conflit remonte en fait à l'indépendance du Soudan, en 1956.

L'accord du 9 janvier prévoit également le partage du pouvoir et des richesses, des élections démocratiques dans un délai de trois ans et la formation d'un gouvernement d'union nationale.

Lors de son retour, vendredi 8 juillet, à Khartoum, pour la première fois depuis vingt-deux ans, John Garang a eu droit à un accueil officiel et populaire. Il a été reçu par le président Al-Béchir au siège du parti du Congrès national au pouvoir, avant de se rendre sur la plus grande place de la capitale, la place Verte, où des centaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées pour l'acclamer, brandissant ses portraits et scandant des slogans de bienvenue.

VIOLENTES DIATRIBES

La veille de son arrivée, Hassan Tourabi, l'ancienne éminence grise du pouvoir soudanais, désormais dans l'opposition, s'était livré pour la seconde fois en quelques jours à une violente diatribe contre le processus de réconciliation en cours, vicié, selon lui, à la racine. Jamais l'élaboration d'un texte constitutionnel, a-t-il fait valoir, n'a été confiée à un comité restreint non représentatif du peuple ­ ledit comité était composé de délégués du gouvernement et de la rébellion. Jamais non plus texte constitutionnel n'a d'office accordé à un parti déjà au pouvoir, celui du président Al-Béchir, la majorité des portefeuilles ministériels et des sièges au Parlement ­ 52 % dans lesdeux cas, selon le texte de la constitution provisoire, tandis que les rebelles auront 28 % des sièges. ­ (AFP, AP.)

Article paru dans l'édition du 10.07.05
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3212,50-671195,0.html


John Garang rallie le pouvoir au Soudan

 John Garang, l’ex chef rebelle de la région sud animiste et chrétienne du Soudan, a accepté de rallier le pouvoir désormais partagé entre leaders des différentes régions selon leur représentativité.dimanche 10 juillet 2005.

  John Garang, vice-président du Soudan.

C’est ainsi 22 ans de guerre sans merci entre régions rivales du Soudan qui viennent de s’achever par l’adoption d’une constitution provisoire qui épargne à la région chrétienne l’application de la loi islamique en vigueur dans le Nord. A son arrivée à Khartoum, la capitale soudanaise, le chef rebelle John Garang, a été accueilli triomphalement, et ce dernier ayant été désigné vice-président du Soudan, a accepté de partager le pouvoir avec ses anciens rivaux d’une guerre qui aura fait pas moins de 2 millions de morts et 4 millions de déplacés.

Suite à l’accord de paix global signé le 9 janvier à Nairobi en présence du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et du chef de la Ligue arabe, John Garang a accepté d’assumer la fonction de chef du gouvernement.

D’après l’accord conclu entre les différentes parties signataires, le Congrès national et l’ancienne rébellion sudiste auront respectivement 52 % et 28 % des postes au gouvernement et des sièges au Parlement. Les 20 % restants seront répartis entre des partis du nord et d’autres formations minoritaires du sud.

John Garang affirmait : « en adaptant et en appliquant la forme de gouvernance et le partage des richesses tel qu’il est stipulé dans l’accord de paix aux autres régions du pays qui subissent les mêmes épreuves, comme le Darfour, l’est du Soudan et ailleurs, nous pouvons redevenir une grande nation unie dans la diversité plutôt que divisée par la différence et maintenue de force dans une unité de façade ».

Il a ajouté : « la paix est arrivée et s’étendra à toutes les régions du Soudan, au nord et au sud, à l’est et à l’ouest ».

© Souad, algerie-dz.com (http://www.algerie-dz.com/article3009.html)


Soudan : le SPLM devient un mouvement national (Garang)

KHARTOUM, 9 juillet (XINHUANET) , 2005-07-10 10:45:15 - Le nouveau vice-président  soudanais John Garang a annoncé samedi que le Mouvement populaire  de libération du Soudan(SPLM, ex-rébellion) était désormais un  mouvement national. 

     M. Garang, ex-chef de ce mouvement rebelle sudiste soudanais, a appelé toute la population soudanaise à soutenir le SPLM, ajoutant que son retour à Khartoum avec sa famille constituait une preuve  marquant une fin véritable de la guerre dans le sud du Soudan. 

     Il a également exhorté l'ensemble des partis politiques à  rejeter leurs doutes et prendre part à la nouvelle phase de  l'unité nationale. 

     M. Garang a prêté serment samedi pour devenir le premier vice- président, en remplacement d'Ali Osmane Taha, qui est devenu le  deuxième vice-président, après la signature par le président Omar  al-Bashir de la nouvelle constitution intérimaire, tournant une  nouvelle page au Soudan. 

     M. Garang est arrivé à Khartoum vendredi après-midi, pour la  première fois depuis 22 ans de guerre civile. En 1983, le SPLM  avait pris les armes en quête d'une indépendance dans le sud du  pays, un conflit qui avait coûté la vie à environ deux millions  d'âmes. 

     Le gouvernement soudanais et le SPLM sont parvenus à un accord  de paix le 9 janvier dernier dans la capitale kenyane de Nairobi,  mettant fin à la plus longue guerre civile en Afrique. 

     Une dizaine de chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que le  secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, le secrétaire de  la Ligue arabe Amr Moussa et le secrétaire d'Etat adjoint  américain Robert Zoellick, ont assisté à la cérémonie de  l'investiture. Fin  


Soudan: l'ex-chef rebelle Garang devient premier vice-président

KHARTOUM (AFP), samedi 9 juillet 2005, 23h26 - L'ex-chef rebelle sudiste John Garang a prêté serment samedi comme premier vice-président du Soudan, six mois après la signature d'un accord de paix avec le régime de Khartoum ayant mis un terme à 21 ans de guerre civile.

Plusieurs intervenants ont appelé à cette occasion à la résolution des autres conflits ravageant le plus vaste pays du continent, notamment au Darfour (ouest) et dans les provinces de l'est.

"Moi, John Garang Demavior, je jure devant Dieu Tout puissant qu'en ma qualité de premier vice-président de la République du Soudan, je serai fidèle et ferai allégeance à la République du Soudan", a-t-il déclaré devant son ennemi d'hier, le président Omar al-Béchir.

"Que Dieu soit mon témoin", a-t-il conclu avant de serrer la main de M. Béchir lors d'une cérémonie dans la grande salle du palais présidentiel de Khartoum, aux murs et plafonds drapés de blancs, situé en bordure du Nil.

Pour la première fois, des portraits de l'ancien chef rebelle avaient été disposés sur les murs du bâtiment. Après 22 ans d'absence, M. Garang avait fait vendredi un retour triomphal à Khartoum où il a été accueilli par des centaines de milliers de personnes.

Une dizaine de chefs d'Etat et de gouvernement ont assisté à la cérémonie d'investiture, notamment ceux d'Afrique du Sud, de Centrafrique, de Djibouti, du Sénégal et d'Ouganda.

Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, de la Ligue arabe Amr Moussa et le secrétaire d'Etat adjoint américain Robert Zoellick étaient aussi présents à cet événement historique, nouvelle étape dans le processus de paix.

La paix au Soudan doit être "irréversible", a insisté M. Annan, mettant par ailleurs l'accent sur la nécessité de régler politiquement le conflit au Darfour, ravagé par la guerre civile depuis février 2003.

"La première, et la plus essentielle, tâche de ce nouveau gouvernement est d'assurer que la paix s'étende à toute la nation", a poursuivi M. Annan.

"La priorité immédiate du gouvernement d'union nationale est d'oeuvrer pour résoudre les conflits au Darfour et à l'est du Soudan", a-t-il déclaré en affirmant que, "seule une solution politique globale pouvait mettre fin au conflit et à la souffrance" dans ces régions

M. Annan a par ailleurs exhorté les pays donateurs à concrétiser leurs promesses d'aides financières au Soudan, soulignant que le succès du processus de paix dépendra du soutien international.

"Il est extrêmement important que, maintenant que les Soudanais sont allés aussi loin (dans la recherche de la paix), la communauté internationale honore les engagements pris à leur égard en terme d'aides pour reconstruire le pays et d'assistance humanitaire", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse.

Dans son discours marquant la fin de la cérémonie, M. Béchir s'est engagé à aider au développement du Darfour.

"Nous promettons à notre peuple au Darfour de déployer le maximum d'efforts pour utiliser l'accord de paix (nord-sud) afin d'instaurer la stabilité au Darfour" et de "reprendre nos efforts interrompus pour le développement et la prospérité" de cette région, a déclaré M. Béchir.

La paix ne sera pas complète "tant qu'il y aura la guerre au Darfour et à l'est du Soudan", a, pour sa part, déclaré M. Garang. "J'appelle tous les Soudanais à se réconcilier. Que l'on se réconcilie tous", a-t-il lancé.

Parlant à la presse, M. Zoellick, qui revenait du Darfour, a qualifié de "terrible" la situation dans cette région et a jugé "vital" d'y apporter la paix après la réconciliation nord-sud.

Le président Béchir a en outre signé le texte de la Constitution provisoire et prêté serment comme président de la République pour la période intérimaire de six ans, prévue par l'Accord de paix global signé le 9 janvier à Nairobi entre le régime de Khartoum et l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA, ex-rébellion sudiste).

A l'issue de cette transition à haut risque, les populations du sud seront appelées à se prononcer par référendum en faveur de l'indépendance ou de leur maintien dans un Soudan uni.

L'accord de paix avait mis fin à la plus longue guerre civile en cours en Afrique, qui avait fait plus d'1,5 million de morts et quatre millions de déplacés et réfugiés.


L'ex-chef de la rébellion du Sud-Soudan prête serment comme vice-président

KHARTOUM (AP), samedi 9 juillet 2005, 21h33 - Au lendemain de son retour triomphal à Khartoum après plus de 20 ans de guerre contre les forces gouvernementales au Sud-Soudan, l'ex-chef historique de la rébellion, John Garang, a prêté serment samedi comme premier vice-président, peu de temps après la signature d'une nouvelle constitution.

Son ennemi d'autrefois, Omar el-Bashir, a également prêté serment comme président pour une période de six ans, comme prévu par les accords de paix signés en janvier entre le régime de Khartoum et l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA).

Les deux hommes, qui doivent former d'ici le 9 août un gouvernement de coalition, ont par ailleurs signé la nouvelle Constitution provisoire, qui prévoit le partage du pouvoir et des richesses entre Nord et Sud. A l'issue d'une période de transition de six ans, le Sud devra se prononcer sur son indépendance de leur région ou son maintien dans un Soudan uni.

"A présent, le Soudan va être pour la première fois un pays volontairement uni dans la justice et le libre arbitre de son peuple", a déclaré John Garang, qui est âgé de 66 ans, lors de sa prestation de serment en présence de plusieurs chefs d'Etat voisins, du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et du sous-secrétaire d'Etat américain Robert Zoellick.

Ce combattant barbu, membre de l'importante tribu Dinka, a été l'un des principaux artisans des pourparlers de paix qui ont permis de mettre un terme au plus vieux des conflits d'Afrique, 21 années de guerre qui ont fait plus de deux millions de morts, entre combats et famine.

Tout en saluant une "journée de grand espoir pour le peuple soudanais", Kofi Annan a souligné que l'union symbolisée par le nouveau gouvernement était incomplète et précaire, les conflits du Darfour et de l'est du pays n'étant toujours pas résolus. AP


Soudan: l'ex-chef rebelle sudiste John Garang devient premier vice-président

KHARTOUM (AFP), samedi 9 juillet 2005, 15h09 - L'ex-chef rebelle sudiste John Garang a prêté serment samedi comme premier vice-président du Soudan, six mois après la signature d'un accord de paix avec le régime de Khartoum ayant mis un terme à 21 ans de guerre civile.

"Moi, John Garang Demavior, je jure devant Dieu Tout puissant qu'en ma qualité de premier vice-président de la République du Soudan, je serai fidèle et ferai allégeance à la République du Soudan", a-t-il déclaré devant le président Omar al-Béchir.

"Je ferai preuve de diligence et d'honnêteté dans l'accomplissment de mes charges", a-t-il poursuivi, promettant également "de promouvoir la prospérité et le développement de la nation (...) préserver et défendre les lois de la République".

"Que Dieu soit mon témoin", a-t-il conclu avant de serrer la main de M. Béchir lors d'une cérémonie dans la grande salle du palais présidentiel de Khartoum, aux murs et plafonds drapés de blancs, situé en bordure du Nil.

Le prédécesseur de M. Garang, Ali Osmane Taha, qui devient désormais deuxième vice-président, a ensuite prêté serment. Le président Béchir a pris la main de chacun de ses vice-présidents et les a levées dans un geste triomphal sous les applaudissements des dignitaires présents.

Une dizaine de chefs d'Etat et de gouvernement, en majorité de pays voisins, ont assisté à la cérémonie d'investiture.

Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, de la Ligue arabe Amr Moussa et le secrétaire d'Etat adjoint américain Robert Zoellick étaient aussi présents à cet événement historique, nouvelle étape dans le processus de paix du plus vaste pays d'Afrique.

La paix au Soudan doit être "irréversible", a insisté M. Annan, mettant par ailleurs l'accent sur la nécessité de régler politiquement le conflit au Darfour (ouest du Soudan), ravagé par la guerre civile depuis février 2003.

"La première, et la plus essentielle, tâche de ce nouveau gouvernement est d'assurer que la paix s'étende à toute la nation", a poursuivi M. Annan.

"La priorité immédiate du gouvernement d'union nationale est d'oeuvrer pour résoudre les conflits au Darfour et à l'est du Soudan", a-t-il déclaré en affirmant que, "seule une solution politique globale pouvait mettre fin au conflit et à la souffrance" dans ces régions

Dans son discours marquant la fin de la cérémonie, M. Béchir s'est engagé aider au développement du Darfour.

"Nous promettons à notre peuple au Darfour de déployer le maximum d'efforts pour utiliser l'accord de paix (nord-sud) afin d'instaurer la stabilité au Darfour" et de "reprendre nos efforts interrompus pour le développement et la prospérité" de cette région, a déclaré M. Béchir.

La paix ne sera pas complète "tant qu'il y aura la guerre au Darfour et à l'est du Soudan", a, pour sa part, déclaré M. Garang. "J'appelle tous les Soudanais à se réconcilier. Que l'on se réconcilie tous", a-t-il lancé.

Le président Béchir a en outre signé samedi le texte de la Constitution provisoire et prêté serment comme président de la République pour la période intérimaire de six ans, prévue par l'Accord de paix global signé le 9 janvier à Nairobi entre le régime de Khartoum et l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA, ex-rébellion sudiste).

A l'issue de cette transition à haut risque, les populations du sud seront appelées à se prononcer par référendum en faveur de l'indépendance ou de leur maintien dans un Soudan uni.

La signature de la Constitution doit en outre être suivie de la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 16 ans et de la libération de tous les prisonniers politiques, comme prévus dans l'accord de paix.

L'accord avait mis fin à la plus longue guerre civile en cours en Afrique, qui avait fait plus d'1,5 million de morts et quatre millions de déplacés et réfugiés.


Soudan: retour de l'ex-chef rebelle Garang après 22 ans d'absence

KHARTOUM (AFP), samedi 9 juillet 2005, 8h53 - L'ex-chef des rebelles sudistes John Garang rentré vendredi à Khartoum, après 22 ans d'absence et conformément à l'accord de paix historique signé avec les autorités soudanaises en janvier qui a mis un terme au plus long conflit en cours sur le continent africain, doit prêter serment samedi.

Plusieurs centaines de milliers de personnes, jusqu'à un million selon les organisateurs, ont réservé à M. Garang un accueil très enthousiaste, grimpant sur les arbres ou montant sur les voitures pour tenter d'apercevoir le chef du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rébellion).

Agé de 60 ans, M. Garang doit prêter serment samedi en tant que premier vice-président du pays, et travaillera donc aux côté de son ennemi d'hier, le chef de l'Etat Omar Hassan al-Béchir. Lors d'un meeting-géant sur la plus grande place de la capitale, il a salué une foule chantant "longue vie à la SPLA", qui était la branche armée du SPLM, mais n'a pas fait de discours. La télévision publique avait diffusé des annonces invitant la population à se rendre en masse sur la place pour rencontrer M. Garang.

Dans les rues de la capitale, des portraits de l'ex-chef rebelle ainsi que des drapeaux aux couleurs du SPLM ont été disposés pour marquer cette nouvelle étape dans le processus de paix après un conflit ayant fait, directement et indirectement, 1,5 million de morts et plus de 4 millions de déplacés. "Bienvenue Docteur John Garang", "justice sociale", "liberté", pouvait-on lire sur une des nombreuses banderoles. Des véhicules publics et privés s'étaient également mis aux couleurs de l'ancienne rébellion, arborant le portrait de M. Garang, ce qui était strictement interdit lors de la guerre.

Un peu plus tôt, M. Garang avait très officiellement été accueilli à l'aéroport de la capitale par l'actuel premier vice-président, Ali Osmane Taha, au cours d'une cérémonie à laquelle assistaient une centaine de personnes. Des applaudissements polis, de la part des dignitaires rassemblés pour l'occasion, avaient accompagné son retour historique. Un important service de l'ordre avait toutefois tenu à l'écart les sympathisants de M. Garang. Le dirigeant sudiste et sa délégation ont ensuite rencontré le président Béchir et des membres du Parti du Congrès national (au pouvoir).

Après une brève rencontre, le chef de l'Etat s'est félicité du retour de l'ancien rebelle. Soulignant cette "journée de paix", il a lancé: "bienvenue à Khartoum, bienvenue parmi votre peuple. Vous trouverez les coeurs de tous les habitants de Khartoum et du Soudan ouverts pour vous". Après avoir remercié le président Beshir, M. Garang a répondu: "Ce n'est pas ma paix, ce n'est pas la paix d'Omar el-Béchir, c'est la paix de tout le peuple soudanais".

"La paix est arrivée et s'étendra à toutes les régions du Soudan, au nord au sud, à l'est et à l'ouest", a-t-il poursuivi, en faisant allusion aux conflits déchirant le Darfour (ouest) et les province de l'Est, proches de l'Erythrée. Près d'une douzaine de chefs d'Etat et de gouvernement, venant pour la plupart des pays voisins, ont confirmé leur participation samedi à la cérémonie de prestation de serment de l'ex-chef rebelle, qui coïncidera avec la levée de 16 ans d'état d'urgence et à la libération des prisonniers politiques.

Le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan, le chef de la Ligue arabe Amr Moussa et secrétaire d'Etat adjoint américain Robert Zoellick sont également attendus pour cette journée historique du 9 juillet qui marquera pour le Soudan le début d'une période de transition de six ans. A l'issue de cette transition, les populations du sud seront appelées à se prononcer par référendum en faveur de l'indépendance ou de leur maintien dans un Soudan uni.


Présidence de l'Union Européenne :

Déclaration de la présidence au nom de l'Union européenne concernant la signature d'une déclaration de principes pour le règlement du conflit soudanais au Darfour

08/07/05- L'Union européenne accueille avec satisfaction la signature, le 5 juillet, à Abuja, au Nigeria, de la déclaration de principes pour le règlement du conflit soudanais au Darfour. L'Union européenne félicite les parties pour ce succès, qui constitue un pas important vers la paix au Darfour. L'Union européenne rend également hommage à l'équipe de médiation dirigée par l'Union africaine, présidée par M. Salim A. Salim, envoyé spécial, pour les efforts inlassables qu'elle a consentis, au cours de négociations souvent difficiles, pour parvenir à cet accord.

L'Union européenne note que seuls le dialogue politique et la réconciliation permettront de mettre fin au conflit et à la crise humanitaire de grande envergure que connaît le Darfour. C'est pourquoi elle salue la déclaration faite par M. Salim, selon laquelle les pourparlers reprendront à Abuja le 24 août, et elle engage les parties à profiter de cette occasion pour résoudre leurs différends et permettre le retour de la paix au Darfour. L'Union européenne appelle les parties à retourner à Abuja à la date prévue et les invite instamment à négocier de manière souple et de bonne foi, dans le cadre des engagements pris dans la déclaration de principes.

L'Union européenne engage une nouvelle fois toutes les parties à respecter le cessez-le-feu et à se conformer à l'ensemble des accords auxquels elles ont souscrit, en particulier le Protocole humanitaire et le Protocole sur la sécurité signés à Abuja. L'Union européenne exprime également sa ferme intention d'appliquer pleinement les résolutions du Conseil de sécurité relatives au Soudan, et rappelle que des mesures, et notamment mais pas uniquement des sanctions, seront prises à l'encontre de ceux qui passeraient outre aux obligations que leur imposent ces résolutions. L'Union européenne affirme en outre sa volonté de mettre fin à l'impunité pour les crimes commis au Darfour, et appelle le gouvernement soudanais et les autres parties à coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale, conformément à la résolution 1593 du Conseil de sécurité des Nations unies.

L'Union européenne réaffirme sa volonté de voir un Soudan en paix, prospère et démocratique, et rappelle qu'il faudra pour ce faire résoudre le conflit au Darfour. À cet effet, l'Union européenne continue de soutenir de manière résolue les pourparlers de paix d'Abuja, qui font l'objet d'une médiation de l'UA.

La Bulgarie et la Roumanie, pays en voie d'adhésion, la Croatie1, pays candidat, la Bosnie-Herzégovine, l'ancienne République yougoslave de Macédoine et la Serbie-Monténégro, pays du processus de stabilisation et d'association et candidats potentiels, l'Islande et la Norvège, pays de l'AELE membres de l'Espace économique européen, ainsi que l'Ukraine et la république de Moldavie, se rallient à la présente déclaration.

1 La Croatie continue à participer au processus de stabilisation et d'association.

News Press 11/07/2005 09:27


Le sudiste Garang fait vice-président du Soudan
MARIE-FRANCE CROS (lalibre.be - Mis en ligne le 08/07/2005)

Le colonel John Garang, chef de l'ex-rébellion sudiste, prête aujourd'hui serment. S'ouvre ainsi une transition de six ans.
Gare aux obstacles.

ANALYSE

Ce samedi, le Soudan entre dans une nouvelle ère. Après 21 ans de guerre civile au Sud-Soudan, 1,5 million de morts et 4 millions de déplacés, une guerre commencée avec le soulèvement des sudistes -animistes et chrétiens- contre l'imposition de la loi islamique, en 1983, le chef des rebelles, le colonel John Garang, 60 ans, prête, en effet, serment comme Premier vice-président du pays.

Il va devoir s'entendre avec le général El Béchir, 61 ans, qu'il a combattu durant 16 ans, jusqu'à la signature de l'accord de paix historique de janvier dernier. Or, la situation ne sera pas simple à gérer.

Autonomie du Sud

Ce 9 juillet ouvre une période de transition de six ans, pendant laquelle le Sud jouira d'une autonomie étendue, avec ses propres gouvernement, Parlement, hymne national, drapeau, Constitution, monnaie, administration, système judiciaire et armée -commandée par John Garang.

A la fin de la transition, les sudistes devront se prononcer par référendum sur leur maintien dans la république islamique soudanaise ou l'indépendance.

A Khartoum, le pouvoir est également partagé: 52pc des postes au gouvernement et des sièges au Parlement vont au Congrès national (parti au pouvoir du général El Béchir); 28 pc à la SPLA de John Garang; 14 pc à des partis d'opposition du nord et 6 pc à des dissidents sudistes de la SPLA. Si l'on veut synthétiser, les deux tiers vont aux nordistes, un tiers aux sudistes. Autre lecture: 80pc du pouvoir central est aux mains des ex-belligérants, 20pc aux mains de parties non armées.

A mi-parcours de la transition, des élections remplaceront les postes négociés par des personnes élues.

Pétrole

L'accord de paix partage le pouvoir mais aussi les richesses, durant la transition: le pétrole -extrait au sud- qui rapporte 2 milliards de dollars par an, est réparti pour moitié entre Khartoum, la capitale soudanaise, et Juba, celle du Sud-Soudan, en construction. Cette région, totalement abandonnée par le pouvoir central (c'est une des raisons du soulèvement) et dévastée par la guerre est presque totalement dépourvue d'infrastructures.

On ignore cependant ce qu'il adviendra du pétrole si les sudistes votent, dans six ans, pour l'indépendance de leur région.

Rien n'est dit non plus du sort des eaux du Nil, vitales: un accord, datant de 1929 et revu en 1959, les partage entre Khartoum et Le Caire (leur donnant droit à, respectivement, 25pc et 75pc) mais il est contesté, depuis quelques années, par dix pays riverains.

Or, le sujet, trop brûlant, n'a pas été réglé lors des négociations de paix, alors que Khartoum a construit le canal de Jonglei, au Sud-Soudan, pour capter les eaux des marécages qui recouvrent le sud du pays une partie de l'année et déterminent le mode de vie local.

Encourager les rébellions

Par ailleurs, le beau succès que représente, pour le Sud-Soudan -soutenu par une forte pression internationale- la teneur de l'accord de paix, représente, par son existence même, un encouragement à la rébellion des autres régions du pays totalement négligées par Khartoum en près d'un demi-siècle d'indépendance (1956). Il y a soulèvement au Darfour (ouest) mais aussi, depuis fin 2004, au Kordofan occidental (sud du Darfour) et, à l'autre bout du pays, dans la région riveraine de la mer Rouge, à l'est.

Enfin, l'avenir de la paix dépendra aussi de la cohésion de chacun des camps en présence. Or, tant John Garang que Omar El Béchir ont imposé des régimes peu respectueux des droits de l'homme dans les zones qu'ils contrôlaient, ce qui augure mal de leur attitude future. Et tant les nordistes que les sudistes sont divisés, sur des lignes identitaires et politiques pour les premiers, sur des bases ethniques pour les seconds.

Ajoutés à la profonde défiance qui divise les deux camps, ces obstacles permettent de prédire que l'ère qui s'ouvre ce samedi ne sera ni de tout repos ni sans danger.

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=83&art_id=229360


Retour triomphal à Khartoum de l'ancien chef de la rébellion soudanaise John Garang

KHARTOUM (AP), vendredi 8 juillet 2005, 23h21 - Après plus de 20 ans de guerre contre les forces gouvernementales au Sud-Soudan, l'ex-chef historique de la rébellion, John Garang, a effectué vendredi un retour triomphal à Khartoum, salué comme un frère par son ex-ennemi le président Omar el-Béchir, et accueilli comme une star par des centaines de milliers de personnes.

Le retour à Khartoum du patron de la SPLA (Armée populaire de libération du Soudan) est une étape-clé du processus de paix qui institue au Soudan le partage du pouvoir et des richesses entre Nord et Sud et une période de transition de six ans. Après des années de domination par le Nord musulman, Garang doit prêter serment samedi comme premier vice-président, devenant le numéro deux du régime.

"Vous trouverez les coeurs de tous les Soudanais ouverts pour vous. Cette guerre s'est arrêtée, enfin et pour toujours", a lancé le président en accueillant en grande pompe son ancien ennemi à l'aéroport.

Salué par des femmes aux cris de "Allah akbar" et de "Alléluiah", John Garang, vêtu d'un costume traditionnel marron à manches courtes, a félicité la population: "ceci n'est pas ma paix, ou la paix d'el-Béchir, c'est la paix du peuple soudanais", a-t-il lancé.

Ce combattant barbu, membre de l'importante tribu Dinka a été l'un des principaux artisans des pourparlers de paix qui ont permis, en janvier, de mettre un terme au plus vieux des conflits d'Afrique, 21 années de guerre qui ont fait plus de deux millions de morts, entre combats et famine.

S'il est un héros pour les Sudistes, la majorité des Soudanais voit aussi dans le retour de Garang à Khartoum le début d'une nouvelle ère, plus pacifique. Un nouveau gouvernement doit voir le jour en août, dont ils espèrent qu'il se consacrera enfin à sortir de la pauvreté le plus vaste pays d'Afrique.

Des centaines de milliers de personnes, une foule énorme de gens surtout originaires du sud et de l'ouest, avaient attendu, pendant près de six heures pour certains, sous un soleil de plomb, l'arrivée de John Garang, brandissant les drapeaux noir, blanc, rouge et vert de la SPLA. Certaines banderoles proclamaient également "Paix pour le Darfour", cette région de l'ouest soudanais où un autre conflit fait toujours rage.

La foule était telle que le service de sécurité a évacué au bout de 15 minutes un John Garang qui aurait pourtant dû prononcer un discours. Ses partisans n'en sont pas moins restés sur place, dansant et faisant la fête, jusque dans la nuit, dans tout Khartoum.

La sécurité devait être également maximale samedi, lorsque Garang prêtera serment, avant de co-signer avec le président el-Béchir une nouvelle constitution. AP


Accord de principe entre Karthoum et les rebelles du Darfour

ABUJA (Reuters), mercredi 6 juillet 2005, 8h17 - Le gouvernement central de Khartoum et deux mouvements rebelles du Darfour ont signé mardi soir au Nigeria une déclaration de principe.

Cet accord constitue une avancée importante dans les laborieuses négociations de paix visant à mettre un terme à deux ans et demi de conflit dans cette province occidentale du Soudan.

Mais cette déclaration, qui couronne trois semaines de discussions dans la capitale du Nigeria, renvoie les détails d'un accord de paix global à plus tard et les pourparlers ont été ajournées au 24 août.

Quatre précédents cycles de discussions, menées sous l'égide de l'Union africaine (UA, ex-OUA), avaient échoué.

"C'est le début de la route vers la paix", a commenté Abdel Wahid Mohamed al-Nour, président de l'Armée de libération du Soudan (SLA, l'un des deux mouvements rebelles) lors de la cérémonie de signature du texte.

La déclaration d'Abuja comporte un appel au retour des réfugiés ainsi qu'à la mise en oeuvre de nouvelles dispositions sur la sécurité et des principes plus généraux et à long terme comme le respect des différences ethniques et religieuses et la distribution équitable des richesses nationales.

"Les modalités concernant la sécurité en général visant à consolider le rétablissement de la paix civile seront examinées dans le contexte d'un accord plus général", lit-on dans le document.

La SLA et le plus petite Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) ont pris les armes début 2003 en accusant Khartoum de pratiquer la discrimination et la négligence envers les populations démunies du Darfour, un territoire semi-désertique grand comme la France.

D'après les insurgés, le gouvernement central a riposté en s'alliant à des milices arabes "djandjaouid" (Cavaliers) accusées d'avoir semé la terreur parmi les populations négro-africaines de cette province limitrophe du Tchad.

Depuis plus de deux ans, le conflit a fait plusieurs dizaines de morts dans la population civile chassée des villages et déplacé plus de deux millions de personnes, dont beaucoup se sont réfugiées du côte tchadien de la frontière.

Selon les Nations unies, le Darfour connaît l'un des plus graves crises humanitaires au monde.

 

ACCORD DE PRINCIPE ENTRE KARTHOUM ET LES REBELLES DU DARFOUR

 

 

 

Réfugiés dans le camp d'Abu Shouk, dans la province soudanaise du Darfour.

Le gouvernement central de Khartoum et deux mouvements rebelles du Darfour ont

signé au Nigeria une déclaration de principe, visant à mettre un terme à deux ans et demi

de conflit. /Photo prise le 26 mai 2005/REUTERS/Beatrice Mategwa • (Reuters - mercredi 6 juillet 2005, 8h17)


Darfour: signature d'un nouvel accord entre gouvernement et rebelles soudanais

ABUJA, Nigeria (AP), mardi 5 juillet 2005, 23h16 - Le gouvernement soudanais et deux groupes rebelles ont signé mardi au Nigeria un nouvel accord destiné à résoudre le conflit qui ensanglante depuis deux ans la région du Darfour, dans l'ouest du Soudan.

Réunis à Abuja, la capitale nigériane, les représentants du gouvernement soudanais et de deux groupes rebelles, l'Armée de libération du Soudan et le Mouvement pour la justice et l'égalité, ont signé une "déclaration de principes" destinée à ramener le calme dans cette région

Dans ce document de trois pages, les signataires ont pris des engagements généraux, comme le soutien à la démocratie, l'indépendance du pouvoir judiciaire ainsi que "la justice et l'égalité pour tous, quels que soient l'ethnie, la religion et le sexe".

Lors de précédents rounds de négociations, les représentants du gouvernement et des insurgés ont déjà signé de nombreux accords, mais aucun n'a encore permis de résoudre la crise au Darfour. Le document signé mardi soir semblait encore loin de l'accord de paix espéré par les parties au début de cette série de négociations le mois dernier.

Les combats, ainsi que la famine et les maladies induits par le conflit, ont déjà provoqué la mort de plus de 180.000 personnes et le déplacement de plus de deux millions d'autres au Darfour depuis deux ans, selon les estimations de l'ONU. AP


Robert Zoellick appelle à faire cesser les violences au Darfour

WASHINGTON (Reuters), vendredi 24 juin 2005, 8h55 - Le secrétaire d'Etat adjoint américain Robert Zoellick exhorte le gouvernement et les groupes rebelles du Soudan à cesser les violences dans le Darfour, et laisse entendre qu'il pourrait se rendre dans le pays en juillet si un gouvernement d'union nationale y est formé.

Le département d'Etat a déclaré que Zoellick avait rencontré le chef de la diplomatie soudanaise, Moustafa Osman Ismaïl, pendant 90 minutes, et évoqué avec lui le conflit et la crise humanitaire dans la région du Darfour (Ouest), l'application d'un accord de paix conclu en janvier avec le Sud-Soudan et les récentes violences survenues dans l'est du pays.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été tuées, et deux millions d'autres chassées de chez elles par les combats dans le Darfour, que les Etats-Unis qualifient de "génocide" et au sujet desquelles la Cour pénale internationale a ouvert des enquêtes sur des crimes de guerre présumés.

Le conflit est entré dans sa troisième année.

Adam Ereli, porte-parole du département d'Etat, a fait savoir que Zoellick avait demandé au Soudan de faire tout son possible pour empêcher les violences, et avait souligné l'importance que revêt, selon lui, le déploiement sur place d'observateurs supplémentaires de l'Union africaine et la poursuite de l'aide humanitaire.

L'accord de paix conclu avec le Sud-Soudan, qui a mis fin à un conflit qui durait depuis 21 ans, prévoit la formation d'un gouvernement d'union nationale d'ici le 9 juillet.

Ereli a fait savoir que Zoellick pourrait participer à la cérémonie d'investiture de ce nouveau gouvernement, ce qui constituerait son troisième voyage au Soudan depuis son arrivée au poste de secrétaire d'Etat adjoint, en février. Ce déplacement est conditionné à la formation du gouvernement d'union.

ROBERT ZOELLICK APPELLE À FAIRE CESSER LES VIOLENCES AU DARFOUR

 

 

 

Réfugiées dans le camp de Kutum, dans le sud du Darfour. Le secrétaire d'Etat adjoint américain Robert Zoellick exhorte le gouvernement et les groupes rebelles du Soudan à cesser les violences dans le Darfour, et laisse entendre qu'il pourrait se rendre dans le pays en juillet si un gouvernement d'union nationale y est formé. /Photo prise le 3 juin 2005/REUTERS/Beatrice Mategwa
• (Reuters - vendredi 24 juin 2005, 8h55)

 


Les rebelles de l'Est s'emparent des postes au Soudan

KHARTOUM (Reuters), lundi 20 juin 2005, 15h39 - Les rebelles de l'Est du Soudan ont pris trois garnisons gouvernementales au sud de Port-Soudan, faisant dix prisonniers, dont un officier, déclare un porte-parole d'une formation d'opposition de l'Est.

Idriss Nour, porte-parole du Front de l'Est, un mouvement rebelle basé à Asmara, capitale de l'Erythrée, a dit à Reuters que les combats avaient débuté dimanche et qu'ils se poursuivaient lundi près de Tokar, à 120 km au sud de Port-Soudan, sur la mer Rouge.

Une source proche des forces armées soudanaises a confirmé lundi à Khartoum qu'il y avait eu des affrontements, mais n'a pas donné d'autres précisions.

Nour a indiqué qu'au cours d'une mission commune avec le Mouvement Justice et Egalité (MJE), un groupe de rebelles du Darfour, région de l'ouest du Soudan, le Front de l'Est avait aussi saisi des armes et du matériel aux forces gouvernementales.

Les deux mouvements rebelles accusent le gouvernement de Khartoum de négliger leur région et de favoriser les tribus arabes à leur détriment.

Le MJE est lié par un cessez-le-feu signé en avril de l'an dernier avec le gouvernement et ses dirigeants participent actuellement à des discussions de paix à Abuja. Cependant, le groupe a connu plusieurs scissions et il n'est pas certain que ses dirigeants contrôlent complètement les forces sur le terrain.

Lors d'une autre opération conjointe, le mois dernier, les rebelles avaient enlevé dans l'Est trois hommes politiques locaux.

L'Est du Soudan, très pauvre, est affecté par la sécheresse. Selon le Programme alimentaire mondial, dans certaines régions, le taux de malnutrition y est même plus élevé que dans les régions du Sud ou de l'Ouest, ravagées par la guerre civile.

L'Est, qui abrite le seul port du Soudan, est vital pour l'industrie pétrolière naissante. Le principal oléoduc relie Khartoum à Port-Soudan et le gouvernement a accusé dans le passé les rebelles d'avoir tenté de le saboter. Aucune perturbation importante n'a néanmoins été relevée.

Le Soudan produit environ 320.000 barils par jour de pétrole et il espère porter ce débit à un demi-million de bpj d'ici août.


Garang sera investi au poste de vice-président le 09 juillet

SOUDAN - 14 juin 2005 - PANAPRESS - Le leader du Mouvement/Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA/M), John Garang prêtera serment le 09 juillet comme le premier vice-président du gouvernement d'unité nationale du Soudan, a déclaré ce mardi à Nairobi, le porte-parole du SPLA/M, Samson Kwaje.

M. Kwaje a indiqué aux représentants des organisations humanitaires à l'occasion d'une réunion consacrée au lancement d'un film sur la guerre au Soudan, que le SPLA/M réclamera 30 pour cent des postes ministériels dans ce gouvernement tandis que les 70 pour cent reviendront au gouvernement basé à Khartoum.

Le gouvernement d'unité nationale devra être investi après l'élaboration d'une nouvelle constitution qui sera bouclée d'ici au 20 juillet.

"Le projet de constitution intérimaire est publié dans la presse aujourd'hui (mardi). Il sera présenté au peuple soudanais d'ici au 20 juin et nous voulons que l'accord de paix soit soutenu par tout le monde», a ajouté le responsable du SPLA/M.

Le SPAL/M et le gouvernement de Khartoum ont signé un accord de paix global (CAP) en février dernier, pour mettre un terme à 21 années de guerre dans le sud du Soudan. Cet accord ne concerne pas le conflit dans la région ouest du Soudan, Darfour.

Le projet de Constitution explique clairement, la mise en oeuvre du CAP et accorde aux sudistes une autonomie limitée sur la gestion des affaires dans leur région.

Les officiels du sud du Soudan ont indiqué que la mise en oeuvre du CAP et la formation du gouvernement d'unité nationale conduiront à la démobilisation des groupes armés opérant dans le sud où vivent des millions de sans abri.

Pendant ce temps, M. Kwaje a indiqué que le gouvernement d'unité nationale ne tolérera aucun agissement des groupes armés dans le sud, une allusion apparente aux rebelles de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) de l'Ouganda voisin.

"L'accord de paix soudanais est très clair avec les groupes armés. Aucun groupe armé ne sera autorisé à opérer dans le sud du Soudan», a-t-il ajouté.

Le médiateur en chef des négociations de paix du Soudan, le général en retraite, Lazarus Sumbeiywo du Kenya a déclaré que la mise en oeuvre de l'accord de paix qu'il juge complexe, prendra du temps.


Mbeki assistera à l`installation du président soudanais

AngolaPress, Johannesburg, Afrique du Sud, 09/07 - Le président sud africain Thabo Mbeki s`envolera à l`issue du sommet du G-8 à Gleneagles, en Ecosse, en direction de Khartoum, capitale du Soudan, pour assister à l`installation, samedi, du président Omar Hassan Ahmed el-Bechir et de deux de ses adjoints, les vice-présidents John Garang et Ali Osman Taha.

Le vice ministre des Affaires étrangères, Aziz Pahad, accompagnera le président Mbeki qui assistera à la cérémonie en sa qualité de président du Comité de l`Union africaine (UA) sur la reconstruction post-conflit du Soudan.

Ronnie Mamoepa, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a dit que cette visite doit être comprise dans le contexte de l`objectif affiché par l`Afrique du Sud en faveur de la promotion d`un règlement pacifique des conflits tout en encourageant la reconstruction et le développement post-conflit.

M. Mamoepa a en outre dit que le président El-Bechir va, à la suite de son installation, promulguer la constitution nationale provisoire qui régira les activités du gouvernement d`unité nationale durant les six prochaines années de la période de transition.

L`Accord de paix global (APG) signé l`année dernière tient bon et toutes les parties oeuvrent en faveur de la création de conditions favorables à la paix et la stabilité au Soudan, indique-t-on.

http://www.angolapress-angop.ao/noticia-f.asp?ID=355395


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