Les deux journées riches en rebondissements: nominations, décisions del'Assemblée nationale, Ndouba accuse, le Président Patassé en Libye : 27, 28 juin 2002

Nomination d'un nouveau délégué général au désarmement en Centrafrique, BANGUI, 28 juin 2002
Visite du président centrafricain en Libye, BANGUI, 28 juin 2002
Rapport d'Amnesty International et tentative vaine d'une mise au point de Prosper Ndouba, Bindoumi et Koyambounou à Paris, devant un parterre vide de journalistes, 27 juin 2002
Cinq Tchadiens exécutés en Centrafrique par Abdoulaye Miskine, N'DJAMENA, 27 juin 2002
Les députés centrafricains rejettent deux projets de loi sur la presse, BANGUI, 27 juin
La Centrafrique ratifie des conventions sur la torture et l'enfance, BANGUI, 27 juin 2002
et Adhésion de la Centrafrique à la Convention sur les mines antipersonnel, BANGUI, 25 juin 2002
Les députés centrafricains refusent de légaliser les fêtes musulmanes
, BANGUI, 27 juin 2002


Nomination d'un nouveau délégué général au désarmement en Centrafrique

BANGUI, 28 juin (AFP) - 11h48 - Le président centrafricain, Ange-Félix Patassé, a nommé un ancien ministre de l'Intérieur, Théodore Bikoo, délégué général au désarmement à la Primature, en remplacement de Michel Dognéné, décédé au début du mois, a rapporté vendredi à Bangui la radio nationale.
Deux fois ministre de l'Intérieur, entre 1998 et 2OO1, M. Bikoo avait été limogé à la suite du putsch manqué du 28 mai 2OO1, qui avait mis en lumière de profonds dysfonctionnements au sein des services de défense et de sécurité centrafricains.
Son défunt prédécesseur au poste de délégué au désarmement, Michel Dognéné, ministre délégué à la Défense, chargé du désarmement, lors de la tentative avortée, avait également été écarté du gouvernement.
La nomination de M. Bikoo intervient deux semaines après une cérémonie d'incinération de près d'un millier d'armes légères, récupérées dans le cadre de la campagne nationale de désarmement volontaire lancée le 23 janvier par le Premier ministre Martin Ziguélé.
Cette campagne vise à collecter 4.OOO armes et à favoriser la réinsertion socio-professionnelle de 4OO désarmés volontaires.


Visite du président centrafricain en Libye

BANGUI, 28 juin (AFP) - 11h06 - Le président centrafricain est arrivé jeudi à Syrte (Libye) pour une visite officielle de deux jours à l'invitation du chef de l'Etat libyen, Mouammar Kadhafi, a rapporté vendredi la radio nationale centrafricaine.
"Deux principaux points vont dominer les dicussions des deux chefs d'Etat: le prochain sommet de l'Union africaine et les projets de développement centrafricano-libyens", a indiqué la radio.
La Libye et la République centrafricaine (RCA) entretiennent des relations très étroites, en particulier depuis l'envoi à Bangui d'un contingent militaire libyen pour protéger le régime du président Ange-Félix Patassé, lors de la tentative de coup d'Etat du 28 mai 2001 à Bangui.
Ce contingent, fort d'environ 200 hommes depuis son renforcement en novembre 2001, est toujours présent dans la capitale centrafricaine et assure la protection du président Patassé et de sa résidence.

President of the Central African Republic / Arrives
Jamahiryia News Agency (JNA), Sirte/27 Alsayf, 2002 - African presidents continue to converge on the Great Jamahiriya to meet the Leader of the Revolution and discuss with him various issues of concern to all Africans including the launch of Great African Union prior to the crucial Durban summit.
President Angie Felix Patassie of the Central African Republic a member of the presidential council of the Community of Sahel Sahaharan States,his wife and his accompanying delegation arrived at Sirte International Airport today on a visit to Great Jamahiriya.
President Patassie was received in a grand ceremony headed by General Abubakr Younis Jaber.
He made a statement to Jana in which he expressed his happiness at visiting the Great Jamahiriya and said that his visit comes within the pattern of constant consultations between the two countries.
He said I am happy to be in the city of Sirte which witnessed the birth of the Great African Union.I am here to give my thanks to the Leader of the Revolution and the Libyan people for the support they are offering for the restoration of peace in Central Africa and I can confirm that there is actual peace in Central Africa thanks to the efforts of the Leader of the Revolution.


Cinq Tchadiens exécutés en Centrafrique par Abdoulaye Miskine

N'DJAMENA, 27 juin (AFP) - 18h58 - Cinq ressortissants tchadiens ont été arrêtés et exécutés samedi dernier par Abdoulaye Miskine, un ancien rebelle tchadien chargé par les autorités de Bangui de sécuriser le nord de la République centrafricaine (RCA), a-t-on appris jeudi de source diplomatique tchadienne.
Selon un courrier adressé par l'ambassadeur du Tchad à Bangui aux autorités centrafricaines, rendu public par la radio-télévision tchadienne, Abdoulaye Miskine, à la tête d'une soixantaine d'hommes, a perpétré ces exactions dans les villages centrafricains de Bavara et Boissy.
"Au village de Bavara, il procèdera à l'arrestation et l'exécution systématique de trois ressortissants tchadiens (...). Au village de Boissy, il a abattu à bout portant deux ressortissants tchadiens", dont l'un "a été dépossédé d'une somme de 620.000 francs CFA (environ mille euros), et d'une paire de chaussures", indique ce courrier qui cite les noms des victimes.
"L'ambassade du Tchad (...) saurait gré au ministère des Affaires étrangères centrafricaines des dispositions qu'il voudra bien faire prendre (...) en vue de faire la lumière sur ce drame, qui vient, une fois de plus, d'endeuiller la grande famille tchadienne vivant en terre centrafricaine", écrit encore l'ambassadeur.
Les autorités tchadiennes se sont plaintes à plusieurs reprises depuis le début de l'année des exactions commises au nord de la RCA contre des Tchadiens par Abdoulaye Miskine, qu'elles considèrent comme un ancien lieutenant du défunt rebelle tchadien Laokin Bardé.
Abdoulaye Miskine est en revanche considéré comme Centrafricain par les autorités de Bangui et a le grade de colonel dans l'armée centrafricaine.
Il a commencé à faire parler de lui à l'occasion des tensions nées à la frontière tchado-centrafricaine après la fuite au sud du Tchad, en novembre 2001, de l'ex-chef d'état-major des Forces armées centrafricaines, François Bozizé.
Les présidents tchadien, Idriss Deby, et centrafricain, Ange-Félix Patassé, s'étaient rencontrés le 10 avril à N'Djamena et avaient alors assuré que "les nuages" étaient "désormais dissipés" entre leurs deux pays.


Les députés centrafricains rejettent deux projets de loi sur la presse

BANGUI, 27 juin (AFP) - 20h06 - L'Assemblée nationale centrafricaine, réunie en session extraordinaire, a rejeté deux projet de loi sur la presse, a-t-on appris jeudi à Bangui de source parlementaire.
Le projet de loi relatif à la liberté de la communication a été jugé "trop répressif" par les députés en raison de ses dispositions sur les sanctions infligées à leurs auteurs, qui maintenaient les peines de prison (1 mois à trois ans) déjà existantes.
La loi sur la presse en vigueur en RCA avait fait l'objet de critiques de l'association internationale de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF). Des critiques admises par les autorités qui s'étaient engagé à réviser la loi.
Cette révision, prévoyant la suppression des peines d'emprisonnement pour les délits de presse a bien été effectuée par une commission, mais le texte a été "toiletté" à la dernière minute au ministère de la Communication et ses dispositions répressives réintroduites, voire renforcées.
L'Assemblée nationale centrafricaine a également rejeté un projet de loi portant création d'un Haut-Conseil de la communication, qui devait garantir et réguler la liberté de la presse.
Les députés ont jugé que certaines dispositions du projet de loi plaçaient cet organe de régulation sous la tutelle du ministère de la Communication, au détriment de son indépendance.


La Centrafrique ratifie des conventions sur la torture et l'enfance
BANGUI, 27 juin (AFP) - 20h42 - L'Assemblée nationale centrafricaine a adopté deux lois autorisant la ratification de la Convention de l'ONU contre la torture et la Charte des droits et du bien être de l'enfant de l'OUA, a-t-on appris jeudi à Bangui de source parlementaire.
La République centrafricaine (RCA) devient ainsi le 131ème Etat, après le Vatican mercredi, à adhérer à la Convention rejetant la torture ainsi que les "autres peines et traitements cruels, inhumains et dégradants" adoptée en 1984 par l'Orgnisation des Nations unies (ONU).
Elle est également le 27ème Etat, sur les 53 pays membres de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) à ratifier la charte des droits et du bien être de l'enfant.
Le président centrafricain, Ange-Félix Patassé, avait par ailleurs promulgué mardi la loi autorisant la ratification de la convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel.

Adhésion de la Centrafrique à la Convention sur les mines antipersonnel
BANGUI, 25 juin (AFP) - 11h53 - Le président centrafricain, Ange-Félix Patassé, a promulgué la loi autorisant la ratification de la convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel, a rapporté mardi la Radio nationale centrafricaine.
Cette convention, signée le 18 septembre 1997, interdit l'emploi, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel.


Les députés centrafricains refusent de légaliser les fêtes musulmanes

BANGUI, 27 juin (AFP) - 20h25 - Les députés centrafricains ont rejeté un projet de loi fixant le calendrier des fêtes légales en raison de l'introduction de certaines célébrations musulmanes, a-t-on appris jeudi à Bangui de source parlementaire.
Le ministère centrafricain de la Fonction publique avait présenté ce texte qui prévoyait d'inclure au calendrier des fêtes légales des célébrations musulmanes telles que la Tabaski ou l'Aïd-el-Kebir.
Il estimait qu'au nom de la laïcité de l'Etat centrafricain, il n'y avait pas lieu d'établir une discrimination entre les fêtes chrétiennes et musulmanes dans le pays.
Mais les députés ont rejeté ce texte, en faisant valoir leurs craintes de voir la RCA glisser vers l'intégrisme musulman ou une islamisation des populations.
La Centrafrique est peuplée à environ 80% de chrétiens (catholiques et protestants), animistes ou non, et compte environ 20% de musulmans.
Comme dans le sud chrétien du Tchad voisin, on y assiste à des conversions à l'Islam de nombreux centrafricains de culture chrétienne.
Au Gabon, autre pays d'Afrique centrale à très forte dominante chrétienne et animiste mais dont le président Omar Bongo s'est converti à l'Islam, les principales fêtes religieuses, chrétiennes comme musulmanes, sont légales et donnent lieu à des journées fériées.


Actualité Centrafrique - Dossier 10