Sommet extraordinaire de la CEMAC et la recherche du dialogue Tchad-RCA


La France appelle le Tchad et la RCA au dialogue

BRAZZAVILLE, 15 août (AFP) - 22h28 - Le ministre français délégué à la coopération, Pierre-André Wiltzer a appelé jeudi à Brazzaville le Tchad et la République centrafricaine (RCA) à trouver une solution "pacifique" à la tension à leur frontière commune.

Interrogé par un groupe de journalistes à l'issue de son séjour à Brazzaville où il a assité aux festivités du 42ème anniversaire de l'indépendance du Congo et à l'investiture du président Denis Sassou Nguesso, M. Wiltzer a indiqué que la France était "préoccupée par les incidents" entre le Tchad et la RCA.

Lors de son séjour, M. Wiltzer s'est entretenu séparément avec les présidents Idriss Déby du Tchad et Ange Félix Patassé de RCA.

"L'objectif de ces entretiens est de favoriser le dialogue et rechercher une solution pacifique... Il faut éviter le renouvellement des incidents qui sont préoccupants pour la France et les pays voisins" du Tchad et de RCA, a dit M. Wiltzer.

Un sommet consacré à la tension à la frontière entre le Tchad et la RCA a regroupé la nuit dernière les Chefs d'Etat ou leurs représentants des six pays membres de la communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Congo, Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, Centrafrique et Tchad).

A l'issue de ce sommet, les Chefs d'Etat ont décidé de l'envoi d'une commission d'observation de la situation à la frontière entre le Tchad et la

"La France s'associe à ces efforts pour faciliter non seulement la désescalade, mais aussi la normalisation de la situation entre les deux pays", a dit M. Wiltzer.

M. Wiltzer a quitté Brazzaville jeudi après midi pour Paris.


Sommet extraordinaire de la CEMAC sur la tension entre le Tchad et la RCA

BRAZZAVILLE, 15 août (AFP) - 20h05 - Les chefs d'Etat des pays de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) ont décidé de l'envoi d'une mission d'observation à la frontière tchado-centrafricaine (RCA), lors d'un sommet extraordinaire mercredi soir à Brazzaville, apprend-on jeudi de source officielle.

Le sommet, consacré à la tension à la frontière entre le Tchad et la RCA, a été organisé en marge des manifestations d'investiture du président Denis Sassou Nguesso et du 42ème anniversaire de l'indépendance du Congo.

Les chefs d'Etat ont décidé de l'envoi d'une mission d'observation au Tchad, en RCA et à la frontière entre les deux pays, a indiqué le président tchadien Idriss Déby à des journalistes.

Dirigée par le président gabonais Omar Bongo, cette mission comprendra, outre les délégués des pays de la CEMAC, des représentants du Mali et de l'Union africaine.

"Nous avons la capacité de trouver des solutions à ce problème", a indiqué le président Bongo à l'aéroport de Brazzaville.

"La mission sera chargée de voir sur le terrain ce qui se passe réellement. Elle fera un rapport qui nous permettra de savoir ce qui passe", a ajouté M. Bongo.

Il n'a pas précisé quand elle allait se rendre au Tchad et en Centrafrique.

Les présidents des Etats membres de la CEMAC se réuniront ensuite pour examiner le rapport de la mission d'observation.

Depuis le début de l'année, le Tchad et le Centrafrique s'accusent mutuellement d'exactions à leur frontière commune, depuis que l'ancien chef d'état-major des armées centrafricaines le général François Bozizé s'est réfugié au Tchad.

Le 6 août, une attaque attribuée aux éléments du général Bozizé contre la ville centrafricaine de Kabo à 65 km de la frontière avec le Tchad, a fait 22 morts dont deux soldats tchadiens.

Interrogé jeudi par un journaliste de l'AFP, le chef de la force spéciale chargée de sécuriser le nord de la RCA, Abdoulaye Miskine, a affirmé que cette attaque avait été menée par des soldats tchadiens.

Le président Déby a, lui, accusé les éléments de Miskine de "tuer des tchadiens à l'intérieur du Tchad".

"Ce sont des comportements qui ne favorisent pas la compréhension entre les Tchadiens et les Centrafricains (...) La mission doit voir où il y a des disparus, des morts, que fait Bozizé au Tchad et que fait Miskine en RCA", a ajouté le président Déby.

M. Miskine est présenté par les autorités tchadiennes comme un ancien rebelle réfugié en RCA, ce qu'il nie.

"La création de la mission d'observation est un pas positif", s'est félicité le président malien Amani Toumani Touré.

Le président centrafricain Ange Félix Patassé a, lui, refusé de commenter la situation à la frontière entre son pays et le Tchad.

Le sommet réunissait les présidents Bongo, Obiang Nguema Mbasogo de Guinée équatoriale, Patassé de RCA, Sassou Nguesso et Déby. Le Cameroun a été représenté au niveau ministériel.


Actualité Centrafrique - Dossier 10