Les Américains partent. Des rebelles vus autour de Bangui et des hommes de Jean-Pierre Bémba continuent à semer la panique

La présence des rebelles est signalée autour de Bangui à environ 50 kilomètres (axes Damara et Boali). Le cauchemar continue pour la population Banguissoise traumatisée qui vit dans la terreur semée par les hommes de Jean-Pierre Bemba commettant des vols, des viols sur des jeunes filles de 12 à 14 ans, et la hantise de voir les insurgés revenir. Le bilan officiel faisant état de lieu tarde à venir : ce sont des centaines de morts (militaires et civils) qu'il faudra enregistrés. Les éclats d'obus lardés par les avions libyens ont entraîné par ailleurs des dizaines de décès dans les quartiers populaires. Des observateurs et des habitants parlent des corps en état de putréfaction comme par le passé (2001) et non récupérés par les familles qui devront étendre les chiffres avancés jusqu'à ce jour.


Des rebelles vus autour de Bangui

BANGUI (AP), samedi 2 novembre 2002, 21h04 - Une vingtaine d'Américains et autres étrangers ont été évacués de Centrafrique samedi alors que, selon des voyageurs, les rebelles que le gouvernement affirmait avoir maté contrôlaient des routes à la sortie de Bangui, ainsi que la ville de Boali, dans l'ouest.

Un avion cargo C-130 de l'US Air Force C-130 a emmené les étrangers. "Tous ceux qui voulaient partir ont pu le faire", a déclaré le lieutenant-colonel Pat Barnes du Commandement européen, à Stuttgart. Les autorités estiment qu'il y avait environ 150 Américains -des missionnaires pour la plupart- en République centrafricaine.

Le gouvernement centrafricain a affirmé que le coup d'Etat lancé le 25 octobre par les partisans de l'ancien chef de l'armée, le général François Bozizé, pour renverser le président Ange-Félix Patassé, avait échoué, les forces de Bozizé s'étant retirées de Bangui au milieu de la semaine.

Mais la police et des voyageurs arrivant dans la capitale ont déclaré samedi que les rebelles semblaient tenir au moins certaines des quatre principales routes à la sortie de Bangui, ainsi que Boali.

Des combattants congolais de Jean-Pierre Bemba, venus, de même que des troupes libyennes, prêter main forte à la petite armée mal équipée du Centrafrique, surveillaient des points de contrôle à 8km de la capitale, se tenant entre les rebelles et la ville.

Pendant ce temps, de nombreux Tchadiens parmi les centaines de milliers d'entre eux qui vivent en Centrafrique cherchaient à se cacher pour éviter des représailles, Bangui ayant imputé une partie de la responsabilité de la tentative de putsch au Tchad, où Bozizé a passé la plupart de son temps depuis qu'il a fui après la tentative de coup d'Etat de novembre 2001. Patassé a été élu en 1993 et réélu en 1999 mais il est de plus en plus impopulaire.

Le Tchad nie toute responsabilité mais il accuse, avec les Tchadiens résidant en Centrafrique, la garde présidentielle de Patassé d'avoir tué des dizaines de Tchadiens pendant les opérations de sécurisation de la capitale.

Les éleveurs tchadiens qui fournissent la majeure partie de la viande aux Banguissois ont arrêté les livraisons pour protester. Par ailleurs, les prix de l'alimentation ont fortement augmenté depuis le 25 octobre et il devient de plus en plus difficile de trouver des vivres.


Actaulité Centrafrique de sangonet - Dossier 12