La ville de Bossembélé reprise par les forces loyalistes et présence des "blancs" parmi les assaillants signalée par le gouvernement

- Des "blancs" parmi les assaillants à Bossembélé (ministre centrafricain) (26 nov 2002)
- Le gouvernement à Bossembélé, repris par les forces loyalistes (26 nov 2002)
- Le présumé mercenaire "blanc" était en fait un coopérant français dont le permis a été volé (29 nov 2002)


Des "blancs" parmi les assaillants à Bossembélé (ministre centrafricain)

LIBREVILLE, 26 nov (AFP) - 18h05 - Plusieurs "blancs" figuraient parmi les assaillants qui ont attaqué dimanche la localité de Bossembélé, reprise le lendemain par les forces régulières, a affirmé mardi à l'AFP le ministre d'Etat centrafricain à la Communication, Gabriel-Jean Edouard Koyambounou.

"Il y avait des agresseurs blancs parmi les assaillants tchadiens", a affirmé le ministre, joint par téléphone depuis Libreville, précisant qu'ils étaient "autour de cinq".

L'un d'entre eux a perdu dans les combats son permis de conduire, délivré "en Alsace", a-t-il affirmé.

C'est la première fois que la présence d'Européens est signalée dans les rangs de l'opposition armée centrafricaine depuis la tentative de coup d'Etat, le 25 octobre.

Cette opposition apparaissait composée d'éléments ralliés à l'ancien chef d'état-major centrafricain François Bozizé, réfugié au Tchad depuis un an jusqu'à son départ pour la France il y a un mois.

Pour les autorités centrafricaines, cette opposition est constituée de combattants tchadiens.

Située à 155 km au nord-ouest de Bangui et contrôlant l'accès au Cameroun et au Tchad depuis la capitale centrafricaine, Bossembélé a été reprise lundi après-midi à l'issue de "violents combats" qui avaient débuté la veille au matin, selon M. Koyambounou.


Le gouvernement à Bossembélé, repris par les forces loyalistes

LIBREVILLE, 26 nov (AFP) - 17h25 - Le gouvernement centrafricain s'est rendu mardi à Bossembélé, repris la veille en fin de journée par les forces loyalistes à l'issue de violents combats, a déclaré à l'AFP le ministre d'Etat centrafricain à la Communication, Gabriel-Jean Edouard Koyambounou.

"La situation est calme. La ville (à 155 km au nord-ouest de Bangui) a été reprise lundi vers 16H00 (15H00 GMT) à l'issue de violents combats qui avaient débuté tôt dimanche matin", a affirmé le ministre, porte-parole du gouvernement, joint par téléphone depuis Libreville.

"Bien que puissamment armés, les assaillants tchadiens ont été mis en déroute", a affirmé le ministre, faisant état de plusieurs cadavres d'"agresseurs" et d'un nombre indéterminé de prisonniers.

Les assaillants ont "incendié au moins une trentaine de maisons", a-t-il ajouté, précisant que la population, apeurée, s'est éparpillée dans la brousse.

"Le gouvernement s'apprête à lancer un appel pour qu'elle regagne la localité", a affirmé le ministre.

La ville a été reprise par des troupes dépêchées depuis Bangui qui comprenaient des éléments des forces armées centrafricaines (FACA) et "les hommes de mon fils Jean-Pierre Bemba", le chef rebelle congolais qui préside le Mouvement de Libération du Congo (MLC), a annoncé lundi le président Ange-Félix Patassé lors d'un discours en sango (langue nationale) à la suite d'un discours radiodiffusé en français.

Il s'agit de la première intervention hors de Bangui des miliciens congolais, venus au secours du chef d'Etat centrafricain lors de la tentative de coup d'Etat le 25 octobre, reconnue officiellement par les autorités.

Le gouvernement a invité mardi les diplomates en poste à Bangui ainsi que le Bonuca (Bureau des Nations unies pour la Centrafrique) à se rendre sur les lieux, a indiqué le porte-parole du gouvernement.

Bossembélé, qui n'abrite pas de garnison mais seulement une gendarmerie et un commissariat, "est un carrefour stratégique car elle commande à la fois l'accès vers le Cameroun et vers le Tchad au départ de Bangui", a souligné M. Koyambounou.

A une soixantaine de kilomètres de cette localité se trouve la centrale thermique de Bouali qui alimente la capitale centrafricaine en électricité, a-t-il rappelé.


Le présumé mercenaire "blanc" était en fait un coopérant français

BANGUI, 29 nov (AFP) - 11h56 - Le présumé mercenaire français dont les autorités centrafricaines avaient affirmé qu'il avait perdu son permis de conduire sur les lieux des derniers combats entre loyalistes et opposition, à Bossembélé, (155 km au nord-ouest de Bangui) est en fait un coopérant français dont le document avait été volé lors du pillage de son domicile, ont reconnu les autorités.

"Je crois à ce propos qu'il y a eu une erreur et qu'il faut rétablir la vérité", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, Gabriel Jean-Edouard Koyambounou.

"Le commandement des opérations à Bossembélé nous a présenté cette pièce (ndlr: le permis de conduire) comme étant celle de l'un des assaillants. Mais nous allons rétablir la vérité", a assuré le ministre.

M. Koyambounou a cependant maintenu ses propos de mardi selon lesquels "parmi les assaillants figuraient des Occidentaux" sans donner de précision sur leur nationalité.

De source diplomatique française, on confirme que le détenteur de permis de conduire est un coopérant, assistant technique auprès du directeur général des douanes centrafricaines, régulièrement immatriculé au Consulat.

Ses documents d'identité lui avaient été dérobés lors du pillage de son domicile à Bangui, le 29 octobre dernier, par les rebelles congolais du MLC (Mouvement de Libération du Congo), venus prêter main forte aux forces loyalistes lors de la dernière tentative de coup d'Etat, il y a un mois.

Peu après les faits, ce coopérant avait établi une déclaration de perte de ses documents d'identité auprès du Consulat.

Ce sont les rebelles congolais, acheminés à Bossembélé pour repousser l'attaque dimanche matin des "assaillants", qui ont perdu sur le terrain ce permis de conduire.

Celui-ci a enuite été exhibé, sans autre vérification auprès des autorités françaises, comme la preuve de la présence de mercenaires blancs aux côtés des "assaillants", lors de la visite effectuée mardi sur les lieux des combats par une partie du gouvernement, des députés et du corps diplomatique.

Une soixantaine de coopérants techniques français sont présents en Centrafrique "pour aider les services publics centrafricains à fonctionner", rappelle-t-on de source diplomatique.

"Ils ont subi, comme beaucoup de Centrafricains, les exactions des Congolais. Ils ont donc déjà victimes et on les remercie en les désignant ainsi à la vindicte populaire", a-t-on déploré de même source.

A ce propos, sous le titre: "un coopérant français devenu mercenaire? Patassé et (le premier ministre Martin) Ziguélé ont menti", le quotidien indépendant "Le Citoyen" écrivait jeudi: "encore une bourde de la bande à Patassé qui ne va certainement pas renforcer nos relations de coopération avec la France, bien au contraire!"


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 12