Les forces libyennes, les rebelles tchadiens, la troupe congolaise MLC de Bemba, seraient entrés dans le jeu côté loyaliste face aux rebelles qui occupent le nord de Bangui


Assaut des forces loyalistes contre les partisans de François Bozizé

BANGUI, 27 octobre (AFP) - 11h13 - Les forces loyalistes centrafricaines ont lancé l'assaut, dimanche matin, contre les partisans de l'ancien chef d'Etat-major des forces armées centrafricaines François Bozizé, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les forces loyalistes semblent avoir réussi à déloger de certaines de leurs positions avancées ces partisans.

En effet, les soldats libyens postés autour du palais présidentiel, qui, depuis le matin, lançaient des roquettes en direction du 4è arrondissement, situé entre le nord et le centre-ville, orientaient en milieu de matinée leurs tirs vers le 8è arrondissement situé plus au nord, en direction du PK 12, à l'entrée nord de la ville.

Un petit avion libyen continue à tirer par intermittence sur les positions tenues par les assaillants.


François Bozizé affirme diriger le soulèvement en Centrafrique

PARIS, 27 octobre (AFP) - 1h24 - L'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, François Bozizé, a affirmé diriger le soulèvement en cours en Centrafrique et réclamé le départ du président centrafricain Ange-Félix Patassé, dans un entretien diffusé tôt dimanche matin sur Radio France Internationale (RFI).

"C'était programmé depuis longtemps. (...) J'ai été contraint de diriger les opérations", a déclaré François Bozizé, qui se trouve actuellement en France, en possession d'un titre de séjour.

L'opposant centrafricain n'a pas caché qu'il souhaitait le départ du président Patassé si ce dernier refusait "le dialogue avec l'ensemble de l'opposition". S'il refuse le dialogue, "on demandera tout simplement son départ, en vue de mettre en place une transition consensuelle", a-t-il précisé.

François Bozizé n'a pas révélé le nombre d'hommes impliqués dans les combats en cours contre les forces loyalistes, soutenues par des éléments libyens, mais il a affirmé "n'avoir pas besoin de dix mille hommes" pour mener à bien ce genre d'opération.

Des tirs à l'arme lourde et à l'arme automatique avaient été entendus vendredi dans divers quartiers de Bangui. Après une accalmie pendant la nuit, les affrontements avaient repris samedi en milieu de journée.

Aucune information officielle n'a été diffusée sur ces événements et les assaillants n'ont fait aucune déclaration ni formulé aucune revendication jusqu'à la déclaration de François Bozizé.

La population avait profité samedi matin de l'accalmie pour quitter massivement les quartiers nord de Bangui où s'étaient concentrés la veille les tirs.

Les Etats-Unis ont demandé samedi à leurs ressortissants de ne pas se rendre en République Centrafricaine en raison des troubles en cours dans ce pays.

Les forces loyalistes, appuyées par un contingent libyen présent à Bangui depuis la tentative de coup d'Etat de mai 2001, ont reçu le soutien d'éléments armés venus de République Démocratique du Congo (RDC) et dont le nombre est estimé, selon les sources, entre 100 et 300.

Les partisans de Bozizé, qui sont arrivés aux portes de Bangui en provenance du nord de la Centrafrique où ils s'étaient repliés depuis un an, seraient au nombre d'une soixantaine à une grosse centaine. Selon des témoins sur place, ils occuperaient des positions, à une dizaine de kilomètres du centre-ville.

Ces évènements surviennent alors que le contentieux entre le Tchad et la Centrafrique semblait en passe d'être réglé à la suite d'un sommet des chefs d'Etat d'Afrique centrale à Libreville début octobre.

Le plan de règlement élaboré prévoyait notamment l'éloignement du Tchad du général Bozizé.


Deuxième journée de tirs à Bangui et renforts pour les forces loyalistes

BANGUI, 26 octobre (AFP) - 20h18 - Après une nuit et une matinée calmes, les combats ont repris samedi après-midi pour la deuxième journée à Bangui entre forces gouvernementales, appuyées par un contingent libyen et des éléments venus de RDCongo, et des partisans de l'ancien chef d'état-major centrafricain François Bozizé, accueilli il y a peu en France.

Face au mutisme des autorités et dans l'attente d'un hypothétique dénouement de la crise, la population avait profité samedi matin de l'accalmie pour quitter massivement les quartiers nord de Bangui où s'étaient concentrés la veille les tirs, a constaté le correspondant de l'AFP.

Les tirs ont repris samedi en milieu de journée et se sont poursuivis en dépit d'une accalmie provoquée par de fortes pluies.

Selon des témoins, les partisans de Bozizé, qui sont arrivés vendredi en début d'après-midi aux portes de Bangui en provenance du nord de la Centrafrique où ils s'étaient repliés depuis un an, ont été stoppés au "PK 12", à un barrage à l'entrée nord de la ville tenu par des éléments de la sécurité présidentielle, des gendarmes et des militaires.

Ces partisans, dont le nombre est estimé pour le moment entre une soixantaine et une grosse centaine, occuperaient toujours des positions dans ce secteur du PK 12, à une dizaine de kilomètres du centre-ville.

Samedi, les forces loyalistes, déjà appuyées par un contingent libyen présent à Bangui depuis la tentative de coup d'Etat en mai 2001, ont reçu le soutien d'éléments armés venus de République Démocratique du Congo (RDC) et dont le nombre est estimé selon les sources entre 100 et 300.

L'opinion diverge dans les milieux diplomatiques sur l'appartenance de ces hommes qui, pour certains, ne sont pas clairement identifiés alors que d'autres considèrent qu'il s'agit sans aucun doute d'éléments appartenant au mouvement rebelle de Jean-Pierre Bemba, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) en RDC.

M. Bemba, dont les hommes étaient venus appuyer les forces loyalistes centrafricaines lors de la tentative de coup d'Etat de mai 2001, a démenti samedi à l'AFP toute implication de ses troupes dans ces évènements.

De leur côté, les Libyens ont poursuivi samedi leurs vols de reconnaissance au-dessus de la capitale centrafricaine. Ils ont également procédé à des tirs, notamment à partir de 4X4 dotés d'orgues de Staline, depuis leurs positions habituelles, autour du palais présidentiel.

Par ailleurs, deux gendarmes français, en déplacement dans le quartier Combattant, au nord de la capitale, ont été retenus pendant environ 20mn samedi par les rebelles qui les ont relâchés après vérification d'identité.

De leur côté, les autorités tchadiennes ont affirmé samedi que 120 rebelles tchadiens en provenance de Gbadolite, quartier général du MLC de Bemba dans le nord de la RDC, étaient ramenés depuis le 22 octobre vers la localité centrafricaine de Gordil, à plus de 600 km au nord-est de Bangui, "avec la complicité des autorités centrafricaines".

Ces rebelles, selon N'Djamena, ont pour objectif d'attaquer les localités tchadiennes du sud-est du pays, frontalières avec la Centrafrique.

Enfin, la radio nationale centrafricaine, qui a simplement rendu compte des évènements dans son bulletin de la mi-journée à partir de dépêches d'agence, a annoncé la diffusion imminente en fin de journée d'un communiqué officiel.

Ces évènements surviennent alors que le contentieux entre le Tchad et la Centrafrique semblait en passe d'être réglé à la suite d'un sommet des chefs d'Etat d'Afrique centrale à Libreville début octobre.

Le plan de règlement élaboré prévoyait notamment l'éloignement du Tchad du général Bozizé qui vient d'être accueilli en France.


Les loyalistes centrafricains repoussent un assaut rebelle

par Jean-Lambert Ngouandji

BANGUI (Reuters), 26 octobre 2002  19:19  - Les forces loyales au président centrafricain Ange-Félix Patassé ont repoussé à la roquette un nouvel assaut lancé par des éléments rebelles proches du général François Bozizé, ancien chef d'état-major en exil en France.

Des affrontements ont éclaté vendredi à la périphérie nord de la capitale, Bangui, à l'occasion de la dernière en date d'une série de mutineries ou tentatives de coup d'Etat qui agitent périodiquement l'ancien territoire français de l'Oubangui-Chari depuis quelques années.

Les éléments rebelles ont résisté dans la nuit dans les quartiers nord de Bangui et dans la matinée, ils sont repassés à l'offensive pour attaquer également à la route menant à l'aéroport, à l'ouest de la ville.

Au moment où les troupes loyalistes, soutenues par la Libye, avançaient à la rencontre des assaillants, un lance-roquettes à tubes multiples de fabrication soviétique est entré en action au-dessus des positions tenues par les insurgés.

"On peut entendre des tirs de mitrailleuse lourde sur la route conduisant à l'aéroport", a raconté un Banguissois habitant non loin de là.

Selon d'autres témoins, qui font état de la présence d'étrangers parmi les assaillants, il y aurait au moins 20 morts confirmés, dont l'un des neveux du président.

Les autorités n'ont, pour le moment, jamais mentionné les affrontements et la radio nationale continue de diffuser de la musique. De source proche de la présidence, on affirme que le chef de l'Etat se trouve dans un endroit sûr mais son porte-parole a été fait prisonnier par les insurgés et on ignore ce qu'il est advenu de lui.

LES LIBYENS AU SECOURS DE PATASSE

Les combats avaient éclaté vendredi après l'irruption des rebelles à Bogangolo, ville située à 170 km au nord de Bangui sur le cours de la rivière Oubangui. Ils ont ensuite pris la direction de la capitale.

La République centrafricaine (RCA) a été le théâtre d'une série de mutineries et de tentatives de coup d'Etat depuis 1996.

L'an dernier, la Libye avait dépêché des troupes et des avions en Centrafrique pour aider l'armée du président Ange-Félix Patassé à mater une rébellion de soldats. Une partie du contingent libyen d'environ 300 hommes est apparemment resté à Bangui.

Parmi les rebelles figuraient des éléments fidèles au général François Bozizé, qui s'est réfugié au Tchad voisin à la fin de l'an dernier après un bref soulèvement consécutif à son refus d'être interrogé à propos d'une rébellion antérieure. L'ancien chef d'état-major est aujourd'hui en France.

L'ancien président André Kolingba a été condamné à mort par contumace en août dernier pour participation au coup d'Etat manqué de mai 2001, qui avait poussé le colonel Mouammar Kadhafi à dépêcher des troupes à Bangui.

La présence du général Bozizé au Tchad avait tendu les relations bilatérales et une série d'accrochages frontaliers avaient opposé les deux pays avant qu'ils ne trouvent un accord début octobre sous le parrainage de dirigeants africains. En dépit de ses ressources minières, voire d'éventuelles réserves de pétrole, la RCA est l'un des pays les plus pauvres du globe et son histoire récente est émaillée de troubles.

Le secrétaire général de l'Union africaine (UA), l'Ivoirien Amara Essy, s'est déclaré préoccupé par la nouvelle flambée de violence à Bangui. Il a demandé le déploiement d'urgence d'une force régionale, comme prévu début octobre lors d'un accord de paix passé avec le Tchad.

Patassé, un ingénieur agronome âgé de 65 ans qui fut Premier ministre de Jean-Bedel Bokassa au moment du sacre, en décembre 1976, de l'empereur aujourd'hui défunt, est au pouvoir depuis son élection de 1993, puis sa réélection six ans plus tard.

Le président centrafricain assure avoir été choisi par Dieu en personne pour conduire les destinées de son pays.

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Des éléments armés venus de RDCongo ont rejoint les forces loyalistes

BANGUI, 26 octobre (AFP) - 19h27 - Des éléments armés venus de République Démocratique du Congo (RDC) ont traversé le fleuve Oubangui ces dernières 24H00 pour gagner Bangui où ils ont été accueillis par les forces loyalistes, a-t-on appris samedi de sources diplomatiques à Bangui.

Le fleuve Oubangui sépare la capitale centrafricaine de la région de Zongo, en RDC.

Ces éléments, dont le nombre est estimé selon les sources entre 100 et 300, n'ont pas été clairement identifiés.

Selon certaines sources diplomatiques, il s'agit sans aucun doute d'éléments appartenant au mouvement rebelle de Jean-Pierre Bemba, le Mouvement de Libération du Congo (MLC).

M. Bemba, dont les hommes étaient venus appuyer les forces loyalistes centrafricaines lors de la tentative de coup d'état en mai 2001, a démenti samedi à l'AFP toute implication de ses troupes dans les évènements à Bangui.

Selon d'autres sources diplomatiques, ces éléments ne sont pas identifiables avec certitude.

"Ce que l'on peut dire, c'est que, en mai 2001, les enfants-soldats de Bemba étaient clairement identifiables, ce qui n'est pas le cas des hommes qui ont débarqué aujourd'hui", a affirmé l'une de ces sources.

"Accueillis par les forces loyalistes, ces éléments ont ensuite été embarqués dans des véhicules pour une destination inconnue", a-t-on indiqué de même source.

Des témoins ont affirmé avoir vu certains de ces hommes dans les divers quartiers nord de Bangui où se déroulent les combats qui opposent depuis vendredi après-midi les forces loyalistes au président Ange-Félix Patassé à des partisans de l'ancien chef d'état-major François Bozizé.

Ce dernier a été récemment accueilli en France dans le cadre d'un accord visant à désamorcer la tension entre le Tchad et la RCA.


Des rebelles tchadiens ramenés de RDC en RCA, selon N'Djamena

N'DJAMENA, 26 octobre (AFP) - 18h02 - Cent vingt rebelles tchadiens en provenance de Gbadolite, dans le nord de la République Démocratique du Congo, sont ramenés depuis quatre jours vers la localité centrafricaine de Gordil, à plus de 600 km au nord-est de Bangui, a-t-on affirmé samedi de source officielle tchadienne.

"Ces 120 rebelles ont commencé à traverser la RCA depuis le 22 octobre avec la complicité des autorités centrafricaines", a-t-on affirmé de même source.

Gbadolite est le quartier général de la rébellion du Mouvement de Libération du Congo (MLC, soutenu par l'Ouganda), dirigé par Jean-Pierre Bemba.

"De Gordil, ces rebelles continuent à progresser, au nord-est de la RCA, pour se regrouper en vue d'attaquer les localités tchadiennes du sud-est du pays, frontalières avec la Centrafrique", a-t-on assuré de même source.

La semaine dernière, un mouvement rebelle tchadien, l'Alliance Nationale de Résistance (ANR), avait revendiqué la prise de deux localités dans le Salamat, au sud-est du Tchad.

Par ailleurs, les autorités tchadiennes ont exprimé leur inquiétude concernant la présence persistante en Centrafrique d'Abdoulaye Miskine. Celui-ci est considéré comme un ex-rebelle tchadien par N'Djamena alors que, pour Bangui, il s'agit d'un colonel de l'armée centrafricaine auquel les autorités ont confié la sécurisation de la frontière avec le Tchad (nord du pays).

"Nous ne sommes pas surpris que les autorités centrafricaines créent une nouvelle situation d'insécurité à nos frontières dans le but inavoué de maintenir Abdoulaye Miskine" en RCA, a ainsi affirmé à l'AFP un officiel tchadien.

"Abdoulaye Miskine est considéré par les autorités centrafricaines comme quelqu'un qui est en train de lutter contre les coupeurs de route dans le nord de la RCA", a rappelé cette source.

Les autorités tchadiennes affirment avoir respecté l'une des dispositions de l'accord de Libreville, conclu le 2 octobre dernier sous l'égide de la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC) pour réduire la tension entre les deux pays.

L'un des points de cet accord prévoyait le départ du Tchad du général François Bozizé, ancien chef d'état-major des forces armées centrafricaines, qui avait trouvé refuge au Tchad après une épreuve de force il y a un an avec les autorités de Bangui. Le général Bozizé se trouve désormais en France.

De leur côté, les autorités de Bangui se sont engagées à éloigner M. Miskine de Centrafrique et ont indiqué avoir obtenu l'accord du Togo pour l'accueillir.

"Trois semaines après (la signature de l'accord de Libreville), nous avons fait partir le général Bozizé. Nous avons respecté nos engagements", soulignent les officiels tchadiens.


Centrafrique: les rebelles contrôleraient un tiers de la capitale

BANGUI (AP), 26 octobre 2002 14:57 - Des combats avaient lieu samedi pour le deuxième jour consécutif dans la capitale centrafricaine alors que les rebelles fidèles à l'ancien chef d'état-major de l'armée François Bozizé affrontaient les membres de la garde présidentielle et des unités libyennes pour tenter de prendre le contrôle de l'aéroport de Bangui.

Les 3.500 hommes de l'armée centrafricaine demeuraient invisibles.

Le président Ange-Félix Patassé demeurait dans sa résidence de Bangui mais le gouvernement n'a fait aucune annonce au sujet des combats qui ont éclaté vendredi lorsque les rebelles installés à la frontière avec le Tchad, au nord du pays, ont attaqué plusieurs villes sur la route menant à la capitale.

La radio publique n'émet plus depuis vendredi soir. La seule radio privée de la capitale, Radio Ndeke-Luka, a fait état de tirs et de tentatives des rebelles qui semblent contrôler le tiers nord de la ville et cherchent à s'emparer de l'aéroport.

Selon des sources dignes de foi, le porte-parole du président Patassé, Prosper Ndouba, a été appréhendé par les mutins. Ces mêmes sources indiquaient que le neveu du président ainsi que quatre des 800 membres de la garde présidentielle avaient été tués au cours des combats. Aucune information n'était disponible sur d'éventuelles victimes civiles.

Ces attaques et ces tirs interviennent alors que le gouvernement tchadien a annoncé cette semaine que François Bozizé, qui s'était réfugié au Tchad en novembre dernier, s'était rendu en France pour y obtenir l'asile. Le gouvernement du président Ange-Félix Patassé accuse le général Bozizé d'avoir dirigé la tentative de coup d'Etat menée en novembre dernier et avait tenté de l'arrêter lorsqu'il s'était enfui au Tchad. AP

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