NGOUPANDE  Jean-Paul 
Ancien Premier ministre
Député à l’Assemblée nationale
B. P. 709 BANGUI
Rép. Centrafricaine

                                                                                                          Paris, le 2 novembre 2002

 

C O M M U N I Q U E D E P R E S S E

NON AUX TUERIES, AUX VIOLS ET AUX PILLAGES COMMIS PAR LES TROUPES DE JEAN-PIERRE BEMBA ET D'ABDOULAYE MISKINE

Depuis qu’elles ont pris possession, le 30 octobre 2002, de la ville de Bangui, les troupes envoyées par Jean-Pierre BEMBA à la rescousse de son associé en affaires, le Président Ange-Félix PATASSE, se livrent aux pires exactions contre les populations civiles, particulièrement dans les quartiers Nord de la capitale centrafricaine. Les informations qui me parviennent depuis 24 heures sont des plus alarmantes. Massacres, pillages et surtout viols, particulièrement de petites filles, suscitent un vif émoi.

Parmi les faits signalés par de nombreux témoins, ce sont les viols de filles mineures dans les secteurs de GOBONGO, PK 12 et BOY-RABE qui suscitent le plus d’indignation. Ainsi, dans la famille de l’ancien ministre ZANE- FEI, une jeune fille et deux fillettes de huit et onze ans ont été violées par sept « soldats » congolais. Dans celle du défunt TOIMA, ancien ambassadeur en Libye, deux autres jeunes filles ont été violées. A BOY-RABE, un chef de quartier a dû se vêtir du drapeau national et venir menacer pour arrêter des viols dans les secteurs de DEDENGUE I et II. De nombreux autres cas me sont signalés. Un couple de missionnaires américains habitant dans le secteur du PAM, non loin de l’église Notre-Dame d’Afrique, dans le quatrième arrondissement, a été braqué, et il s’en est fallu de peu pour que l’épouse soit violée. Les pillards de BEMBA sont partis en emportant une somme de dix millions de francs CFA, dont une partie en US dollars.

S’agissant des pillages, grande spécialité des troupes du « Mouvement de Libération du Congo », de nombreuses villas ont été dépouillées de tout. Les « soldats » de Jean-Pierre BEMBA s’étaient déjà illustrés dans ce domaine lors de leur première intervention pour sauver Monsieur PATASSE, en mai et juin 2001. Cette fois-ci, les viols et les pillages dépassent l’imagination. C’est sans doute ainsi que le Président PATASSE paye le service rendu : en laissant les Congolais se rembourser en violant, pillant et massacrant ses compatriotes.

Les massacres se font avec l’appui de la garde présidentielle commandée par le mercenaire tchadien Abdoulaye MISKINE. C’est ce criminel qui s’est rendu le 31 octobre 2002 au marché à bétail du PK 13, qui a enlevé une trentaine de personnes, dont de nombreux éleveurs tchadiens, les a fait exécuter et a jeté les corps dans la forêt près du village SOHO, au PK 15 au Nord de Bangui. C’est le chef de ce village qui a pris sur lui de faire enterrer ces morts. La mise en scène orchestrée par le Premier ministre ZIGUELE visant à faire croire aux diplomates qu’il n’y a pas eu de massacres est simplement scandaleuse, quand toute la ville de Bangui témoigne des exactions d’Abdoulaye MISKINE et des troupes de Jean-Pierre BEMBA.

Pour la sécurité du peuple centrafricain, il est urgent que les violeurs du MLC de Jean-Pierre BEMBA quittent notre territoire national. Quant au criminel Abdoulaye MISKINE, il doit être rapidement éloigné de notre pays, comme l’a d’ailleurs demandé le sommet des Chefs d’Etat de la CEMAC tenu le 5 octobre 2002 à Libreville sous la présidence du Président El Hadj Omar BONGO.

En tout état de cause, le Président Ange-Félix PATASSE porte l’entière responsabilité des exactions actuelles, qui soulèvent à juste titre une immense indignation de la part des Centrafricains.

Fait à Paris, le 2 novembre 2002.

Jean-Paul NGOUPANDE


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 12
Le calvaire des habitants de Bangui Nord ordonné par les hommes de Jean-Pierre Bemba : humiliation, viol, vol, tuerie (témoignages)