Que s'est-il  passé au PK 12 à la fin du siège des six jours : massacre, départ d'une nouvelle pomme de discorde ou diversion ?

Une surprise aux dépends du peuple centrafricain se prépare à la borne kilométrique PK12 à Bangui. Les gouvernants tchadiens et centrafricains s'accusent mutuellement. La réalité s'en trouve ainsi occultée : le chaos, la misère, l'incapacité de répondre aux aspirations des centrafricains dans la paix.
Malgré la reprise en main de la situation annoncée par les autorisées, la population civile continue à subir l'atrocité : il s'agit de ce que les mercenaires appellent "trophées de guerre".
Des viols et de exactions de toutes sortes sont commis par les hommes de la troupe MLC de Jean-Pierre BEMBA sur les femmes au quartier Gobongo repris par les loyalistes. L'alerte a donné lieu à l'intervention des éléments USP en patrouille qui ont pu éviter le pire - particulièrement dans le cas d'une jeune fille où la scène se passait en présence de nombreux témoins. Les hommes de Jean-Pierre Bémba s'illustrent de la même manière (2001, 2002), commettant des atrocité sur les habitants : destruction, vol, viols; ce qui a été également dénoncé en ce temps.
L'affaire des 120 tchadiens pourrait s'avérer comme un révélateur du pire.


Le PM tchadien "réaffirme" le massacre de Tchadiens à Bangui

N'DJAMENA, 1er nov (AFP) - 22h29 - Le Premier ministre tchadien, Haroun Kabadi, a réaffirmé vendredi l'existence du "massacre" de plus de 120 tchadiens par l'Unité de la sécurité présidentielle (USP) centrafricaine, jeudi à Bangui.

"Je réaffirme que plus de 120 de nos compatriotes ont été massacrés au PK 12 et PK 13 (à la sortie nord de Bangui: ndlr) par l'USP, dirigée par Abdoulaye Miskine, le 31 octobre en fin d'après midi", a-t-il déclaré à la radio-télévision nationale, ajoutant que "plusieurs autres Tchadiens ont été embarqués dans deux véhicules pour une destination inconnue".

"Les autorités centrafricaines ont interdit aux membres du Bureau des Nations unies en Centrafrique (BONUCA) d'aller voir ce qui s'est passé", a affirmé le Premier ministre tchadien, qui a ajouté que "les corps de nos compatriotes sont en décomposition et n'ont pas pu être rétirés".

"Nous rendons responsable le président Patassé de ce qui s'est passé et nous ne pouvons pas rester les bras croisés", a souligné M. Haroun Kabadi.

Le Premier ministre tchadien a par ailleurs démenti catégoriquement l'implication de soldats tchadiens aux côtés des rebelles centrafricains.

"Je demens catégoriquement les informations selon lesquelles des soldats tchadiens ont combattu aux côtés des rebelles centrafricains", a-t-il dit.

"Il est toujours facile d'accuser, mais nous exigeons qu'on nous montre la preuve de l'implication de soldats tchadiens dans la crise centrafricaine", a-t-il ajouté.

Le porte-parole du gouvernement tchadien avait déjà dénoncé jeudi le massacre le jour-même de civils tchadiens dans la capitale centrafricaine, au lendemain de la fuite des rebelles centrafricains qui avaient attaqué Bangui vendredi dernier.

Le Premier ministre centrafricain, Martin Ziguélé a contesté vendredi ces accusations, lors d'une rencontre avec les ambassadeurs accrédités à Bangui, qu'il a ensuite emmenés dans les quartiers nord de Bangui où les faits se seraient produits selon N'Djamena pour qu'ils constatent de visu la fausseté de ces accusations.

"Face à la condamnation unanime de la communauté internationale, il fallait que les autorités tchadiennes trouvent l'argument ou un prétexte pour couvrir ce qui a été fait", a commenté M. Ziguélé, en dénonçant "l'implication du Tchad dans l'attaque rebelle".


Troubles à Bangui: les autorités centrafricaines accusent le Tchad

BANGUI, 1er nov (AFP) - 17h39 - Les autorités centrafricaines ont mis en cause vendredi "l'implication du Tchad" dans l'attaque de Bangui par des éléments rebelles, et démenti que des Tchadiens aient été massacrés jeudi soir au nord de la capitale centrafricaine.

Le Premier ministre centrafricain, Martin Ziguélé, a déclaré lors d'une réunion avec les ambassadeurs en poste à Bangui et la presse que l'"implication du Tchad" dans ce coup de force, repoussé mercredi soir par les forces loyalistes et leurs alliés, était un "secret de polichinelle".

Le chef du gouvernement, qui s'exprimait pour la première fois depuis le déclenchement de l'attaque rebelle, il y a une semaine jour pour jour, a annoncé la réouverture, vendredi, de la frontière terrestre de la République centrafricaine (RCA) avec le Cameroun et celle de l'aéroport de Bangui, samedi.

En dépit du retour progressif à une vie normale à Bangui, où de nombreux habitants ayant fui les combats continuaient de regagner leurs domiciles, les Etats-Unis ont ordonné jeudi soir le retrait de leurs diplomates de RCA, jugeant la situation trop "incertaine".

Le Premier ministre centrafricain a rendu publics des documents saisis dans un véhicule abandonné par les assaillants, démontrant selon lui que l'attaque de Bangui avait été préparée depuis le 5 octobre à partir du Tchad.

Ces documents détaillent l'armement et le plan d'attaque des partisans de l'ancien chef d'état-major centrafricain, le général François Bozizé, qui était entré en rébellion il y a un an contre le régime du président Ange-Félix Patassé et avait trouvé refuge au Tchad, créant une vive et durable tension entre les deux pays.

Il y est fait mention d'une "rencontre", le samedi 5 octobre "avec le général de division". Pour Bangui, il s'agit de M. Bozizé, qui a revendiqué le 27 octobre la paternité du coup de force et se trouvait encore au Tchad à cette date.

Le Premier ministre centrafricain a également produit une liste de 30 Tchadiens, avec mentions de leurs identité, âge et lieux de naissance, également saisie dans le véhicule du chef d'une des trois sections rebelles ayant participé à l'opération.

Selon les militaires centrafricains, il s'agit de Roger Godongaï, neveu du général Bozizé, blessé pendant les combats, alors qu'une autre section était dirigée par un fils du général, Pierre Bozizé.

"Le Tchad n'a pas joué franc jeu dans le cadre des accords de Libreville (prévoyant un apaisement de la tension entre les deux pays notamment par l'éloignement de M. Bozizé). Quant à son implication, c'est un secret de polichinelle", a-t-il estimé.

Le Premier ministre centrafricain a par ailleurs rejeté les accusations lancées jeudi par le porte-parole du gouvernement tchadien, Moctar Wawa Dahab, selon lesquelles entre 80 et 120 Tchadiens avaient été "massacrés" ce même jour en fin de journée à la sortie nord de Bangui.

"Si au plus fort des combats, nos forces ne sont pas allées massacrer des gens, pourquoi iraient-elle tuer des Tchadiens maintenant que les assaillants qui sont identifiés ont quitté la ville? Ma mère elle-même est tchadienne, pourquoi accepterais-je ainsi qu'on tue des Tchadiens?", a-t-il lancé.

"Face à la condamnation unanime de la communauté internationale, il fallait que les autorités tchadiennes trouvent l'argument ou un prétexte pour couvrir ce qui a été fait", a estimé le Premier ministre centrafricain.

Immédiatement après la réunion, M. Ziguélé a conduit les diplomates au nord de Bangui pour qu'ils constatent de visu la fausseté des accusations tchadiennes.

Des commerçants tchadiens travaillaient vendredi dans un marché de Bangui sans être apparemment inquiétés, a constaté un correspondant de l'AFP.

M. Ziguélé a par ailleurs assuré que l'armée centrafricaine contrôlait la situation y compris jusqu'à la frontière" avec le Tchad, au nord du pays, et qu'elle avait infligé aux fuyards de lourdes pertes à l'est de la RCA.


L'implication du Tchad, "un secret de polichinelle" (PM centrafricain)

BANGUI, 1er nov (AFP) - 14h49 - Le Premier ministre centrafricain, Martin Ziguélé, a estimé vendredi que l'implication du Tchad dans l'attaque de la capitale centrafricaine, Bangui, par des éléments rebelles, était un "secret de polichinelle".

Le chef du gouvernement centrafricain a également démenti les allégations des autorités tchadiennes, selon lesquelles entre 80 et 120 Tchadiens auraient été massacrés jeudi au nord de Bangui par les forces loyalistes, après la fuite des "agresseurs".

"Le Tchad n'a pas joué franc jeu dans le cadre des accords de Libreville (prévoyant un apaisement de la tension entre les deux pays). Quant à son implication, c'est un secret de polichinelle", a déclaré M. Ziguélé lors d'une rencontre avec le corps diplomatique et la presse.

Les participants à cette réunion se sont vus remettre des documents prouvant aux yeux des autorités centrafricaines que l'attaque rebelle avait été préparée depuis le 5 octobre à partir du Tchad voisin, avec l'implication de l'armée nationale tchadienne (ANT).

Ces documents, dont l'AFP a eu copie, contiennent des fac-similés de pièces d'identité ou d'actes de naissance tchadiens, saisis dans des véhicules abandonnés par les rebelles, selon les autorités de Bangui.

Les forces loyalistes centrafricaines, appuyées par un contingent libyen et des rebelles congolais ont repoussé mercredi l'attaque lancée vendredi dernier à Bangui par des éléments de l'ex-chef d'état-major centrafricain François Bozizé, entré en rébellion il y a un an contre le régime du président Ange-Félix Patassé, et qui avait trouvé refuge au Tchad.

Le Premier ministre centrafricain a par ailleurs rejeté les accusations lancées jeudi par le porte-parole du gouvernement tchadien, Moctar Wawa Dahab, selon lesquelles entre 80 et 120 Tchadiens avaient été "massacrés" ce même jour en fin de journée à la sortie nord de Bangui.

"Si au plus fort des combats, nos forces ne sont pas allées massacrer des gens, pourquoi iraient-elle tuer des Tchadiens maintenant que les assaillants qui sont identifiés ont quitté la ville. Ma mère elle-même est tchadienne (de Sahr, au sud du Tchad: ndlr), pourquoi accepterais-je ainsi qu'on tue des Tchadiens", a-t-il dit.

Le Premier ministre centrafricain a estimé que "face à la condamnation unanime de la communauté internationale, il fallait que les autorités tchadiennes trouvent l'argument ou un prétexte pour couvrir ce qui a été fait".

Immédiatement après la réunion, il a emmené avec lui les diplomates étrangers au nord de Bangui pour qu'ils constatent de visu la fausseté des accusations tchadiennes.

Revenant sur le déclenchement de l'attaque, vendredi dernier, M. Ziguélé a indiqué que les "agresseurs" avaient "longé la frontière tchadienne puis emprunté les pistes réservées à l'acheminement du bétail, en contournant toutes les voies officielles".

"L'armée centrafricaine contrôle toute la situation en ce moment, y compris jusqu'à la frontière" avec le Tchad, au nord du pays, a assuré M. Ziguélé.

Le Premier ministre centrafricain a ajouté que des militaires loyalistes du camp de Bria (est) avaient coupé la route à des assaillants en fuite, leur infligeant de "lourdes pertes", sans préciser la date de ces combats.


Le Centrafrique affirme avoir déjoué la tentative de putsch

BANGUI, Centrafrique (AP), jeudi 31 octobre 2002, 19h59 - La république centrafricaine a affirmé jeudi avoir déjoué une tentative de coup d'Etat fomentée par des rebelles soutenant l'ancien chef d'état-major François Bozizé.

"Le calme est réellement et vraiment revenu à Bangui depuis les forces armées de Centrafrique ont repris toutes les zones tenues de façon fugitive et lâche par les agresseurs" depuis le début du soulèvement le 25 octobre, a annoncé le gouvernement dans un communiqué lu à la radio nationale.

Des habitants de la capitale suggéraient quant à eux que c'était, non la petite armée nationale mal équipée, mais surtout les troupes libyennes et les rebelles congolais qui avaient combattu les hommes du général Bozizé.

Selon le porte-parole du gouvernement, Gabriel Koyambounou, le président Ange-Félix Patassé, au pouvoir depuis 1993, est resté dans sa résidence officielle pendant les combats, mais d'autres sources indiquent qu'il pourrait s'être réfugié dans une mission diplomatique étrangère.

A Washington, le Pentagone (ministère de la Défense) a déclaré qu'il avait dépêché d'Allemagne une petite équipe militaire chargée d'évaluer la situation sur le plan de la sécurité, "pour le cas où nous aurions besoin de prendre des mesures pour évacuer ou protéger les citoyens américains". Moins de 150 Américains vivent en Centrafrique.

Ange-Félix Patassé a accusé le général Bozizé, qui l'a défendu contre de précédentes tentatives de coup d'Etat, d'avoir monté un putsch contre lui en novembre dernier. Bozizé est parti au Tchad puis en France au début du mois, sur l'insistance des dirigeants africains de la région, qui essaient de désamorcer la crise. Il est revenu à Paris mardi après un voyage éclair à N'Djaména pour rencontrer des lieutenants ce week-end. Le Tchad nie toute implication dans le soulèvement.

Médecins sans frontières (MSF) a déclaré qu'une équipe médicale de cinq personnes avait trouvé relativement peu de blessés à Bangui mais que la plupart restaient probablement chez eux, n'osant pas sortir.

C'était la neuvième tentative de coup d'Etat depuis que le pays a pris son indépendance de la France en 1960. Après plusieurs d'années de lutte d'influence entre Paris et Tripoli, la Libye a pris le dessus ces dix dernières années.


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