Le PUN, cible de la répression du Président Patassé: Perquisitions, arrestations et détention (Communiqué)


NGOUPANDE Jean-Paul

Ancien Premier Ministre

Député à l’Assemblée nationale

Président du Parti de l’Unité nationale (PUN)

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Devant la situation de crise politique aiguë qu’il a lui-même créée de par son refus intransigeant du dialogue, le Président Patassé croit pouvoir s’en sortir par la répression contre les forces démocratiques du pays. Parmi ses cibles favorites de ces derniers jours se trouve le Parti de l’Unité Nationale (PUN). Voici les faits :

 

- Le samedi 16 novembre 2002, à 6 heures du matin, la police a procédé à une perquisition musclée au domicile de M. Alexis KANGBAZOU, premier vice-président de l’Union de la Jeunesse du PUN (UJPUN), sis à Boy-Rabé, dans le quatrième arrondissement de Bangui. N’ayant pu mettre la main sur M. KANGBAZOU, actuellement absent du pays, la police a perquisitionné chez son voisin, l’abbé Alain EWANZOUI, à la recherche d’un ordinateur qui détiendrait des secrets de complot contre le régime.

- Ce mercredi 20 novembre 2002, M. Serge POSSITI,  président de la sous-fédération PUN du quatrième arrondissement de Bangui, a été arrêté en même temps que son père, Monsieur Anatole Bruno POSSITI, à leur domicile du quartier Foûh, toujours dans le quatrième arrondissement. Les deux ont été emmenés au commissariat du port de Bangui, où sont habituellement détenus les prisonniers politiques. Dans le milieu de la journée, M. Anatole Bruno POSSITI a été libéré, mais son fils reste détenu.

- D’autres cadres du parti sont plus que jamais dans le collimateur, particulièrement Madame Léa DOUMTA-KOYASSOUM, la secrétaire générale, et M. Gaston MACKOUZANGBA, le premier vice-président.

 

Pourquoi le PUN est-il particulièrement visé ? C’est parce qu’il a été le fer de lance dans la dénonciation des exactions (viols, pillages, tueries) commises par les troupes de Jean-Pierre BEMBA et la milice de Abdoulaye MISKINE dans les quartiers Nord de Bangui. Dans ce secteur, le PUN est le parti qui s’oppose directement à ce qui reste du parti de M. Patassé, le MLPC.

 

Ces arrestations ne sauraient résoudre la crise dans laquelle se débat le pays. C’est le dialogue qu’attendent tous les Centrafricains, dialogue pacifique, dialogue visant à mettre fin aux violences, aux déchirements, aux divisions et à la descente aux enfers de la RCA. En refusant obstinément le dialogue, en faisant appel aux mercenaires étrangers pour tuer, violer et piller, M. Patassé porte seul la responsabilité  entière de la décomposition de notre pays.

J’appelle une fois de plus toutes les forces politiques, celles de la société civile et tous les autres Centrafricains, à s’unir comme un seul homme pour imposer le dialogue au Président de la République et au dernier carré d’extrémistes qui l’entourent. Je salue la prise de conscience qui se manifeste au sein du MLPC, dont beaucoup de cadres refusent l’extrémisme de M. Patassé et plaident pour le dialogue et la réconciliation, comme on a pu le constater samedi dernier à l’Assemblée nationale.

 

(e) Jean-Paul NGOUPANDE

Paris, le 20 novembre 2002


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 12