Bangui semble retenir son souffle après le lundi sanglant


BANGUI, 29 oct (AFP) - 9h50 - Le calme est revenu à Bangui dans la nuit de lundi à mardi après quatre jours de combats et règnait encore vers 08H00 GMT dans la capitale centrafricaine, a constaté le correspondant de l'AFP.

"Le calme qui règne sur Bangui est totalement inhabituel. On dirait que la ville retient son souffle", a raconté un témoin habitant entre le centre-ville et les quartiers nord où se sont concentrés les affrontements ces derniers jours. "On n'entend ni voitures, ni cris, ni musique, rien", a-t-il dit.

Après les tirs très intenses de la veille, certaines informations faisaient état mardi d'une progression durant la nuit vers la radio et la télévision des éléments du général François Bozizé, ancien chef d'Etat-major, qui a revendiqué l'opération en cours.

La radio et la télévision sont situés à environ à 400 ou 500 mètres du palais présidentiel.

Selon divers témoignages, il apparaît que l' attaque des hommes de François Bozizé est beaucoup plus importante que prévu.

"La puissance de feu lundi était sans commune mesure avec ce que Bangui a pu connaître dans le passé, notamment lors de la tentative de coup d'Etat de mai 2001", a raconté un témoin.

"En 2001, on entendait surtout des tirs de kalachnikovs. Alors que là, il y a de l'artillerie lourde de part et d'autre. Il y a aussi les avions ultra-légers pilotés par les Libyens qui mènent des missions de reconnaissance mais qui bombardent aussi. Il n'y avait pas d'aviation en 2001 et ces avions sont apparemment la seule différence notoire entre l'équipement militaire des forces loyalistes et celui des partisans de Bozizé", a estimé ce témoin.

Alors que lundi, divers témoignages avaient fait état d'éléments des forces loyalistes, Centrafricains ou Congolais de RDC, qui avaient abandonné leurs treillis pour des vêtements civils avant de se fondre dans la population, d'autres témoignages font état mardi matin de quelques ralliements de militaires des FACA (Forces Armées Centraficaines) aux rebelles.

Malgré un déménti du chef du Mouvement de Libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba, selon lequel son organisation n'est pas impliquée dans les évènements de Bangui, il ne fait aucun doute pour la population que les éléments venus de République démocratique du Congo pour appuyer les forces gouvernementales comme en 2001, appartiennent au mouvement rebelle congolais.

Comme en mai 2001 aussi, plusieurs témoignages font état de pillages perpétrés par ces hommes.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 12